Robin Cook (1946-2005), député travailliste écossais (1974-2005), ministre des Affaires étrangères britannique (1997-2001), équivalent d'un ministre des relations avec la majorité parlementaire (2001-2003), démissionne du Cabinet pour protester contre le soutien de Tony Blair à l'invasion américaine de l'Irak.
Son discours de démission est splendide. Il meurt deux ans après, d'une crise cardiaque à 59 ans, mais le vote de la Chambre des Communes de cette semaine contre l'intervention en Syrie de David Cameron (où 30 députés tory et quelques députés libéraux ont voté avec les Travaillistes) devient selon la formule du Guardian, son "épitaphe vivante" inscrite sur sa tombe à Edinburgh, victoire du système parlementaire sur l'exécutif, et revanche posthume contre tous les mensonges du Gouvernement Blair.
but I did secure the right of Parliament to decide on war."
Quoi qu'on pense du fond de ce vote des Communes (j'aurais tendance à le soutenir aussi et à penser que l'intervention aérienne américaine dans la Guerre civile syrienne peut être plus pernicieuse qu'utile, même si cela n'exclut pas d'autres formes d'interventions humanitaires un peu moins hypocrites et même si certains des arguments anti-interventionnistes des Tories semblaient plus guidés par des réflexes isolationnistes, ou si ceux de certains anti-Impérialistes écartent aussi d'autres aspects), il faudrait reconnaître au minimum sur la forme démocratique que le Parlement britannique a montré bien plus d'indépendance et de volonté de débattre que notre Assemblée nationale enfermée dans sa position de croupion de la Ve République.
Notre quoi ?
RépondreSupprimerPour moi la réponse la plus intéressante est de demander la levée de l'immunité diplomatique des diplomates syriens et les arrêter pour les déferer au tribunal pénal international pour complicité de crime contre l'humanité.
RépondreSupprimer> Anonyme
RépondreSupprimerL'Assemblée a failli avoir un pouvoir, cela dit, le 5 octobre 1962 (quand le gouvernement Pompidou fut renversé) mais De Gaulle se vengea aussitôt en dissolvant.
> Fabien Lyraud
Mais Bachar El Assad en aurait-il beaucoup à faire, tant que les diplomates (qui doivent certes être le plus souvent issus des Alaouites) ne sont pas trop proches de son clan ?
Il semble que la Guerre civile va être plus longue que celle en Libye - même si on avait dit la même chose pour la Libye.
L'intervention militaire en Syrie est rendu impossible par le soutien que les Russes accordent aux Syriens. La Russie dispose même d'une base navale qu'ils louent aux Syriens pour bénéficier de l'accès à la Méditerranée. Pour intervenir il faut briser l'alliance entre Russes et Syriens, ce qui est quasiment de l'ordre de l'impossible. Aujourd'hui déclarer la guerre à la Syrie, c'est la déclarer à la Russie d'où la prudence des gouvernements occidentaux.
RépondreSupprimerHady Ba disait que si les Occidentaux étaient sérieux, ils pourraient garantir à Poutine de garder sa base de Ṭarṭūs en Méditerranée (dernière base russe en dehors de l'espace de l'ex-URSS - a constante séculaire de la Russie dans la région étant de dépasser l'enfermement en Mer noire) en échange de son abandon d'El Assad.
SupprimerMais les USA ne seraient pas prêts à cela, au moment même où ils accusent Poutine de "conserver une mentalité de Guerre froide". Et Poutine aurait-il des raisons de croire de telles assurances ?
Un autre enjeu stratégique est énergétique au "Ducistan", avec le projet du gazoduc South Pars (Iran-Irak-Syrie-Gazprom) contre le projet North Dome (Qatar-Arabie Saoudite-Jordanie) qu'El Assad avait refusé. L'Europe a certaines alliances avec Gazprom pour les gazoducs en Turquie mais soutient aussi cette stratégie qatarie pour ne pas dépendre trop de la Russie et de l'Iran.