dimanche 1 décembre 2019
Décembre 2019
Cette date de décembre 2019 remonte à il y a 43 ans, c'est extrait du comic book de Marvel Amazing Adventures 36 (mai 1976) avec la série de de Killraven, Warrior of The Worlds. La BD, comme Conan, avait décidé de faire s'écouler le temps à un rythme constant.
Killraven était censé être une "adaptation-suite" de La Guerre des Mondes de HG Wells mais c'étai en fait plus inspiré par les vogues post-apocalyptiques des années 1970, La Planète des Singes (1968), Kamandi (1971) et Zardoz (1974 - qui, malgré son échec commercial, semble avoir frappé les comics de cette période). Les Tripodes Martiens ont cette fois gagné et contrôlent la Terre, Killraven et sa bande de Freemen, dont quelques Mutants, résistent encore et toujours à l'Envahisseur de la Planète rouge.
Mais surtout, bien loin d'être lié à HG Wells, Killraven est directement une inversion du John Carter de Rice Burroughs (qui était adapté par Marv Wolfman en 1977-1979 sous le titre John Carter, Warlord of Mars) : au lieu d'être un humain qui conquiert une Mars d'heroic fantasy, c'est un résistant d'heroic fantasy contre les Humains collaborateurs du Conquérant Martien. Au lieu d'être un fantasme colonial, c'est l'expression d'une angoisse où c'est à notre tour d'être colonisé. On retrouve dans l'entourage de Killraven des Mutants qui peuvent évoquer les Barsoomiens.
L'ironie est que Superman est aussi une inversion de John Carter (le Héros extraterrestre qui vient sauver les Terriens) mais au contraire dans une veine optimiste au lieu d'être dystopique.
La série ne m'a guère intéressé malgré cette tentative de fusion de plusieurs conventions (mélange de superhéros, de SF et de sword & sorcery), en dehors de ce numéro 36 où Killraven (qui a été génétiquement modifié pour développer des pouvoirs Psi) fusionne involontairement son esprit avec un Martien plus pacifique que les autres. C'est d'ailleurs la seule exploration de l'Ennemi dans toute l'histoire. Mais le principal intérêt de la série repose sans doute plus dans le dessin psychédélique de P. Craig Russell (surtout dans le Graphic Novel qui servit de conclusion à la saga quelques temps plus tard).
En passant et pour reparler des As de la Grande Guerre, la compagnie italienne de wargames Ares vient de sortir une extension de son jeu Wings of Glory, Tripods & Triplanes, où l'Entente et les Alliés doivent collaborer contre l'invasion des Martiens de Wells, ce qui permet de lancer un Albatros du Baron rouge ou un Spad de René Fonck ensemble contre des Tripodes. Alan Moore, lui, s'était amusé, dans League of Extraordinary Gentlemen, à utiliser tous les Martiens à la fois en mélangeant la Barsoom, la Mars de Wells et bien d'autres Mars fictives.
Ce qui me plaisait dans le peu que j'ai lu de Killraven et que je retrouvais également dans une incarnation de Cyberman (pas sûr du nom du héros) c'est cette espèce de zone urbaine soit post-apo soit simplement vidée de sa population civile. Bien avant la nouvelle mode du zombie, on pouvait goûter à cette poésie tranquille de béton ballardienne dans laquelle faisait parfois irruption des hélicoptères menant des chasses à l'homme.
RépondreSupprimerJe ne reconnais pas Cyberman. Est-ce Deathlok, peut-être ?
RépondreSupprimerIl y a aussi un peu cet effet de décalage post-apocalyptique à la Chris Marker dans Kamandi, Last Boy on Earth (même si Kirby a l'air de vouloir surtout dessiner des gorilles et des tigres anthropomorphes sur des Motos).