jeudi 28 mai 2020

Mobilis In Mobili


Le Studio DeadCrows vient de rendre disponibles les PDF de Nautilus, le jeu de rôle sur l'univers de Jules Verne. C'est magnifiquement réussi. 

Le prémisse de départ a été de jouer un groupe de dirigeants du Nautilus après la mort du Capitaine Nemo et en luttant contre un autre Grand Anti-Héros de la science vernienne, Robur le Conquérant

Je comprends bien le choix de ne pas laisser Nemo en PNJ qui risquerait de faire trop d'ombre aux PJ mais je me demande si je ne voudrais pas commencer par des préludes qui cimenterait davantage l'amitié et la loyauté entre Nemo et les PJ (sauf peut-être si les joueurs sont déjà fans du personnage ?). On pourrait même laisser plus d'ambiguïté sur la mort de Nemo ? La suite imbrique plusieurs romans à la fois et je me demande finalement si je ne préférerais pas jouer Philéas Fogg (certes, peut-être trop impérialiste pour plaire à Nemo) qu'un Ersatz que j'aurais créé moi-même. 

Dans le premier roman de 1886, Robur restait très similaire à Nemo et semblait idéaliste mais la version du Maître du Monde de 1904 en faisait clairement un fou mégalomane, ce qui permet de mieux opposer Robur et Nemo, le savant fou qui bascule dans une hubris néo-impérialiste et le savant utopiste misanthrope qui continue de croire que la science va servir la cause de l'émancipation. 

J'aime beaucoup l'idée de changer tout l'équipage en équipage mixte, ce qui introduit toute une dynamique nouvelle contre la misogynie de Verne.

InternetIsSelfCorrecting: Ok, la dernière phrase était trop superficielle, Verne n'est pas misogyne (ses préjugés du XIXe siècle semblent s'orienter plutôt sur d'autres questions). 

2 commentaires:

  1. Jules Verne misogyne?

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  2. OK, c'était rapide, pas plus que son époque, et cet article de Wiki évoque de nombreux contre-exemples et militantes politiques (Nadia dans Michel Strogoff par exemple). Le jeu de rôle cite d'ailleurs Aouda, la veuve du Rajah de Bundelkund, qui a un peu de consistance.

    Mais 20 000 lieues est un livre sans femme, je crois.

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