On avait déjà évoqué ici une série de posts (2, 3, 4) sur les modules AD&D écrits par Len Lakofka, dont le L1 Bone Hill sur l'île de Lendore. Sur ce message de Gabor "Melan" Lux, célèbre blogger rôliste OSR, j'apprends que ce module finalement assez peu connu servit aussi (de manière non-officielle) de base à une série de fantasy en Hongrie écrite depuis 1986 par Nemes Istvan (sous le pseudonyme de "John Caldwell" - il aurait des douzaines d'autres pseudonymes).
Melan dit que ce cycle était très poussé dans ce qu'on pourrait appeler le genre "picaresque" avec un protagoniste criminel demi-orc plus motivé par la cupidité ou l'opportunisme. Selon lui, ce genre amoral aurait laissé une empreinte durable sur de nombreux rôlistes hongrois qui seraient moins attirés par l'épopée manichéenne que la high fantasy américaine (même si la mode actuelle depuis Glen Cook, Steven Erikson, Joe Abercrombie s'en est aussi éloignée), et cela dut aussi influencer son propre univers de fantasy de Fomalhaut (voir les nombreux suppléments sur ce site qui reconstituent si bien l'atmosphère des vieux modules OD&D de Judges Guild).
L'imaginaire fantastique occidental naît de la fascination romantique pour un Moyen Âge (plus ou moins fantasmé) peuplé de rois justes, de preux chevaliers et de gentes dames. Même Robin des Bois, sous ses airs de bandit, œuvre en faveur du retour du roi légitime.
RépondreSupprimerPar contraste, l'imaginaire d'Europe centrale et orientale se nourrit — à l'exception du Roi Mathias — de figures plus ambiguës comme les haïdouks et Mathieu l'Astucieux, voire rebelles comme Georges Dózsa ou Jean Mazeppa.
Il est donc naturel que les héros de la fantasy d'Europe centrale et orientale soient des Geralt de Riv et des criminels demi-orques...
Sans vouloir faire de clichés "orientalistes", cela pourrait aussi être un cas d'influences plus orientales comme les Mille et Une Nuits ont plus de héros roturiers et voleurs que dans les récits d'Europe occidentale.
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