mardi 5 décembre 2023

Calendrier de l'Avent des Arguments philosophiques : I La représentation suppose un sujet inconnaissable

Comme je trouve que j'ai trop de lecteurs, j'ai décidé de passer à des sujets encore moins vendeurs. 

Nous sommes le 3 Bichat dans le calendrier Positiviste (jour de Christian Huyghens). C'est donc le jour d'un argument philosophique dans notre calendrier de l'Avent (qui fête l'Advenue d'Isaac Newton ou de Gottfried Leibniz). 

Notre Seigneur Omniversel, Pacidius Philalethi


Voilà un argument de l'Analytique transcendantale (vers §§16-25, j'ai décidé de dégoûter mes pauvres élèves HLP avec, ça leur apprendra à ne pas prendre de spé Maths comme tout le monde). 

Si tu arrives à penser à tes différents souvenirs comme tes souvenirs, il faut bien qu'il y ait en plus des différentes perceptions empiriques une Aperception de ton expérience. Ok ? 

Mais cette Aperception (empirique) qui saisit l'unité de ces perceptions, elle présuppose qu'il y ait une unité originaire de la synthèse, une aperception qui ne soit pas elle-même telle ou telle expérience mais une condition de toute saisie unitaire. Et cette "unité" n'est pas qu'un "concept pur" comme la catégorie arithmétique de l'unité car elle est préalable à cette unité numérique comme un concept de classe serait préalable à tel singleton (si, si, je vous assure, voir Critique de la raison pure, §15, B 131 - les nombres seront ensuite chez Kant des constructions dans l'intuition du temps). Cette Aperception s'appelle l'Aperception transcendantale et c'est la forme vide X ou ça pense (et oui, et on croit que cela vient de Nietzsche, AH ! Voir CRP B 404 dans les Paralogismes !). Donc toute pensée ou toute connaissance présuppose la Conscience transcendantale pure d'un Sujet = X, d'un Ego pur qui n'est pas donné, forme pure sans aucune intuition et sans connaissance. 


Je n'ai jamais dit que ce serait un calendrier de BONS arguments. 

10 commentaires:

  1. C'est complètement con.

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  2. Quoi ? L'argument du présupposé de l'Aperception transcendantale par une Conscience Pure qui n'est pas mon Moi empirique ? Ou l'idée d'un calendrier de l'Avent ?

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  3. Non, le fait de fêter Leibniz alors que c'est Newton qui est né le 25 décembre.

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  4. Ne soyez pas cuistre.

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  5. Ce terme est assez auto-référentiel.

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  6. Et pour ceux qu'ont raté leur jet d'INT, ça donne quoi ?
    Pourtant j'ai fait un peu de philo à la fac mais là... pfiou. Rien pigé.
    Allez, si un bon vulgarisateur devait traduire ce paragraphe, y dirait quoi ?
    Non ? Tu veux pas ? Toujours pas ? Bon, tant pis. J'aurais essayé

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  7. Autant que je comprenne l'argument, on peut le traduire ainsi :

    Penser à quelque chose (par exemple "je pense à 4 pommes", ce n'est pas simplement comme une proposition abstraite ("3+1=4"). Penser à cela suppose une unité du sujet qui y pense (je sais que c'est moi qui suis en train de penser à 4 pommes, j'ai UNE représentation une de "je pense à 4 pommes").
    "Aperception" veut simplement dire le fait de s'apercevoir qu'on a une pensée, que c'est moi qui suis en train d'y penser.

    Donc si je pense à "j'aimerais jouer à Traveller", cela suppose que le "Je pense" accompagne cette représentation (alors que Hume prétendait que mon "Moi" n'est rien que l'association automatique des pensées).
    Bon, on a donc le premier niveau : la pensée suppose une Aperception empirique (c'est-à-dire que mon expérience suppose que j'éprouve que c'est MON expérience).

    Mais Kant ajoute un second niveau : pour qu'il y ait "Moi, je pense que j'ai cette pensée" il faut qu'il y ait aussi ce qu'il appelle une Aperception pure ou Aperception transcendantale. Ce n'est pas "Moi, Phersu, avec tels souvenirs sur moi, telle personnalité psychologique, telles expériences, je suis en train de penser à Valerian". Ce n'est pas seulement mon point de vue de Phersu, c'est le point de vue du fait d'avoir un point de vue, du fait de pouvoir être un sujet.

    Cela, c'est aussi en un sens une "conscience" mais ce n'est pas ma conscience empirique de mes expériences, c'est la condition pour tout sujet d'être un sujet d'une expérience possible. Et c'est cette forme qui est le sujet transcendantal. On peut le penser mais on ne peut pas le connaître. Mais on ne pourrait rien connaître du tout sans supposer qu'il y a une forme du sujet connaissant.

    Ce n'est pas moi comme personne empirique (Phersu), c'est le sujet que Kant appelle Sujet = X, dont je ne peux rien dire si ce n'est que c'est ce par quoi il y a une représentation et non pas juste des choses.

    Cette représentation par un Sujet a une unité mais ce n'est pas parce que ce sujet compte et l'unifie, c'est l'inverse, c'est parce qu'il a cette unité que cette forme du sujet est capable d'unifier une représentation et de compter "Un".

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  8. Merci infiniment !
    Hélas je me rends compte avec effroi que j'ai besoin d'une version simplifié de 'explication :-(
    Dur de vieillir... Bon, je vais relire ça à tête reposée et je me dirai que j'ai pigé, je serai content ^^

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  9. Kant pose un problème de langage à cause de son jargon un peu "scolastique" pour tout le monde, même les enseignants qui sont censés le fréquenter quotidiennement pour l'enseigner.

    L'argument peut peut-être se résumer plus vite en une phrase : Pour qu'il y ait connaissance des objets, il faut nécessairement qu'il y ait "quelqu'un" qui est le sujet connaissant mais alors ce sujet n'est pas lui-même objet de connaissance.

    D'autres détails importants seraient l'espace et le temps. Si on rencontrait des extraterrestres qui pouvaient percevoir 52 dimensions, ils pourraient avoir les mêmes concepts purs mais pas la même manière d'appréhender le contenu de l'expérience. Donc notre perception interne de nos pensées dépend de la "dimension" du temps dans laquelle nos expériences s'insèrent.

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