jeudi 31 janvier 2008

Ganesh

(Description pour le jeu Bhāratavarṣa)

Je dois avouer que je suis assez peu inspiré pour les aspects techniques et notamment les Affinités.

Rappel du Format de description de culte (inspiré de Mythic Russia plus que de Storm Tribe) :

  • Noms
  • Capacités
  • Vertus
  • Affinités
  • Secret
  • Rites et représentations
  • Aspects et avatars
  • Véhicule
  • Adorateurs
  • Relations




  • Noms
    Ganesha (गणेश, Gaṇeśa) est aussi appelé Gaṇapati, Seigneur des Gaņas, des Hordes de son père Śiva.
    Il a de nombreux autres noms comme Vināyaka (Meilleur des Guides), Vighneśa, Vighneśvara (Maître des Obstacles), Vighnarāja (Le Seigneur qui retire les Obstacles), Buddhipriya (l'Epoux de l'Intelligence), Dvaimātura (aux Deux Mères), Ekadanta (Une Seule Défense), Dantin (un de ses plus anciens noms dans les Veda : "Défense") Heramba, Lambodara, Mahodara (Gros ventre), Mohotkata, Mayūreśvara, Dhumraketu, Vaktratuṇḍa (Trompe tordue), Śūrpakarṇa (Oreilles en forme de Vans), Gajamukha, Gajavaktra, Gajādhipa (Chef des Eléphants) et Gajānana (Tête d'éléphant).

  • Capacités
    Connaissance des Veda, Ecrire le Saṃskṛtam, Mémoriser, Chanter Hymnes, Mahamatra (Grande Mesure, art du Cornac, dressage d'éléphant), Angkuśa (Crochet à Eléphant), Danse.

  • Vertus
    Gaṇeśa valorise notamment le Dharma des Brahmanes, la Persévérance dans l'étude et le Moksha (Vertu de libération face aux illusions).

  • Affinités
    Hastin (Guider Eléphant, Coup de défense contre les Obstacles)
    Ecriture (Mémoire parfaite, Graver rapidement et sans erreur)

  • Secret
    Le Seigneur des Obstacles : Créer un Obstacle et le surmonter pour atteindre la libération de l'Illusion et le Siddhi (l'Accomplissement spirituel).

  • Rites et représentations


    L'une des plus anciennes statues de Ganesha, Ve siècle


    Gaṇeśa est invoqué comme Maître des Obstacles et comme Seigneur des Commencements au début de certains rites. On lui sacrifie des gateaux (modaka). Sa principale fête a lieu à la fin de la Mousson au premier croissant du mois de Bhādra (septembre).
    Gaṇeśa est représenté avec une tête d'éléphant. On dit que son père Śiva en colère lui aurait tranché la tête parce qu'il l'empêchait de voir son épouse Pārvatī. Śiva l'aurait ensuite remplacée par celle d'un des enfants d'Airavata, l'Eléphant blanc d'Indra. Il n'a qu'une seule défense et on dit que c'est le terrible héros Paraśurāma qui l'aurait cassée quand il l'empêchait d'accéder à son père, ou bien qu'il l'aurait brisée lui-même pour s'en servir comme d'un calame pour écrire le plus vite possible. C'est pourquoi il tient sa défense coupée dans sa main et une légende dit qu'il s'en est parfois servie comme d'une arme de jet contre Chandra la Lune (ce qui explique le croissant).
    Il a un ventre protubérant, retenu par un serpent comme ceinture (yajñyopavīta), qui serait Vāsuki le grand nāga.

  • Aspects et avatars
    Dans le monde de Bhāratavarṣa, Gaṇeśa n'a pas beaucoup d'aspects et il est plutôt considéré comme un aspect de Śiva.

    En revanche, parmi les Gajānana, il est à l'inverse considéré comme le Dieu principal et ils distinguent plusieurs aspects et chaque noms correspondent à des incarnations distinctes : Vakratuṇḍa (trompe tordue), Ekadanta, Mahodara, Gajavaktra (Trompe d'éléphant), Lambodara, Vikaṭa ("le Déformé), Vighnarāja, Dhūmravarṇa ("le Gris").

    Bien qu'il ait été longtemps incarné comme un brahmacārin (ascète renonçant), Gaṇeśa est aussi associé à une parèdre féminine, sa śakti et Epouse, Siddhi (Accomplissement spirituel), voire à deux autres Déesses, Buddhi (l'Intelligence) et Riddhi (Prospérité matérielle).

  • Véhicule
    D'habitude le Vahana est une souris nommée Mūṣaka, symbole de Ruse ou bien des appétits qu'il domine.
    Il peut arriver à Gaṇeśa d'avoir d'autres montures comme un lion (comme sa mère Pārvatī), un paon (comme son frère Skanda Kārttikeya) ou un cheval.

  • Adorateurs
    Gaṇeśa est un dieu assez mineur dans le monde de Bhāratavarṣa, parfois considéré comme un simple aspect de Śiva. On l'invoque au début d'une entreprise quelle qu'elle soit comme Seigneur des Obstacles, et il est particulièrement populaire chez les scribes, écrivains et ṛṣi en tant que protecteur des Lettres (même s'il est concurrencé chez les Brahmanes et les bardes par la déesse Sarasvatī, déesse de la parole, des arts et de la musique). Il a aussi un culte populaire chez les śūdra.

    Il est le dirigeant des Gaņas, ces cohortes de génies, lutins et de divers êtres qui suivent Śiva. Parmi les Gaņas, on range ceux qu'on appelle les Gajānana (les Eléphantocéphales), qui considèrent Gaṇeśa comme le dieu principal, avatāra ou aspect de l'Absolu.

  • Relations
    Gaṇeśa est relié surtout à son père, Śiva, et sa mère, Pārvatī, ainsi qu'à son frère Skanda.
    En tant que Dieu des Lettres, il est allié au grand ṛṣi Bṛhaspati, le Guru des Dieux, et à Vyāsa, le rédacteur des Veda et des principaux textes saints dont Gaṇeśa aurait été le scribe.
  • mercredi 30 janvier 2008

    Bad Chakra




    Stèle de grès du Penjab, XIe siècle, Vishnu avec ses divers attributs dont le chakra, disque ou roue, la masse et la conque. L'hernie discale est devenu un peu plus gênante ce matin mais ça va un peu mieux ce soir. J'espère que tout ira bien demain matin ou on croira que je simule - mes clients croyaient déjà que j'exagérais quand j'étais aphone, alors que j'étais bien présent. Il faut que j'allège mon cartable au maximum, que je fixe rendez-vous avec un kinésithérapeute et reprenne le chemin de la piscine comme l'an dernier. Les sensations sont confuses, je n'ai pas l'impression d'un blocage mais plutôt d'une sorte de torsion, mais ce doit être psychologique, et je crois que c'est moins intense qu'en mai 2006.

    J'ai fait ma lessive à la laverie automatique et j'ai eu l'idée idiote d'acheter 9 litres d'eau en même temps que je rapportais mon sac d'affaires. Je me déplace à une allure de gastéropode et me lève de mon siège comme si j'étais enceinte, en prenant des appuis sur les côtés. Le plus difficile est le bain ou bien de ramasser ses effets sur le sol quand je me dévêts.

    Je me sens assez démoralisé. Je devrais peut-être aller quelque part finalement pendant ces vacances de février, pour me donner une illusion de changement puisque je n'ai pas bougé depuis le voyage à Londres du 24-25 novembre. Ou alors je devrais économiser pour aller en Inde cet été ?

    La Théocratie de Livyánu



    J'ai reçu pour Noël des livres de M.A.R. Barker, dont Lords of Tsamra, dans le monde de Tékumel. Je craignais un peu que le roman ne m'emballe pas comme je suis souvent déçu par les fictions ludiques et la fantasy. Barker n'échappe pas complètement à ce que Eco appelle le "salgarisme" (mettre un petit exposé didactique à chaque apparition d'un élément de son univers), mais c'est assez pardonnable avec un monde aussi exotique que Tékumel. Et c'est assez distrayant pour ne pas se limiter à l'intérêt ludique.

    Lords of Tsámra est un roman assez court (286 pages, format 15x22cm) qui se passe juste avant la Guerre civile entre les prétendants au Trône de Pétale (donc vers 2363?). Le héros habituel (qui était déjà celui des romans précédents, Man of Gold et Firesong), le linguiste Harsan, prêtre de Thúmis, se retrouve avec une expédition d'ambassade tsolyáni vers les îles Tsolei, loin au sud-ouest.

    Tsolyánu est en effet en guerre contre le Yán Kór mais aussi en conflit avec le Mu’ugalavyá. Or l'Empire de Mu’ugalavyá est en conflit avec la Théocratie de Livyánu, qui est elle-même en train d'essayer d'envahir les îles Tsolei. Selon la régle que "l'ennemi de mon ennemi est mon allié", l'Empire du Trône de Pétale soutient donc l'invasion des îles par le Livyánu.

    L'idée intéressante du roman est que le héros idéaliste Hársan hiTikeshmu (qui est un peu le Mary Sue du Professeur M.A.R. Barker, lui-même linguiste spécialiste de l'Urdu) n'est pas le centre mais qu'on adopte le point de vue d'un de ses rivaux tsolyáni dans l'expédition, Korrúkka hiKutonyál, prêtre de Ksárul (Clan de la Crainte Sombre, Khirgar, Société du Rideau Bleu). Cela rend les choses un peu plus amusantes en développant la perspective d'un cynique plus humain. L'histoire est une intrigue politique pleine de mystères à rebondissements. Barker imite finalement plus la structure d'un John Le Carré ou d'un roman policier que d'une fantasy habituelle [j'ai été un peu hyperbolique dans ma comparaison : l'intrigue se développe parfois un peu plus au hasard que dans une intrigue de Le Carré].

    Dès le début, les primitifs de Tsolei proposent aux Tsolyáni de changer leur alliance contre le Livyánu, puis l'expédition diplomatique est victime d'un plan préparé par un Tinalíya (une race que je n'avais jamais prise au sérieux avant ce roman tant les dessinateurs les rendent assez inoffensifs). Comme on le sait déjà si on a lu le nouveau jeu de rôle Tékumel (la version de 2003), ces complots vont conduire à une terrible épidémie qui va dévaster le Livyánu. Il peut être difficile de suivre qui est vraiment derrière les complots, entre les Mu’ugalavyáni, la compagnie de marchands interdimensionnels de Dlash, Gidj & Fils, et la race nouvelle des Hokun, les êtres transparents qui vivent loin au sud de la planète.

    Le Livyánu est censé apparaître exotique et mystérieux, même pour les autres habitants de Tékumel. C'est une théocratie totalitaire, dirigée par des Prêtres-magiciens et une police secrète (la Vrú'uneb) qui surveille tous les citoyens. Chacun y est tatoué et les tatouages qui couvrent le corps peuvent servir de carte d'identité assez détaillée, y compris les rangs dans chaque classe (les Livyánu ont des numéros de grade dans chaque classe). Voir notamment Tékumel p. 154 (qui résume beaucoup) et surtout Tékumel Source Book, II, 12-13, 43-44 & 51-52. Le pays est dirigé par le "Numéro Un Sur Un", Dumúz (Frère) Ásqar Gyardánaz, ‘Crosse Principale de la Gloire de Qame’él’, et un conseil des 13 Dieux Occultes de Livyánu et de la Vrú'uneb (qui a l'air d'être un peu le KGB ou la Gestapo).

    Ces 13 dieux de l'ombre n'ont pas toujours d'équivalent dans le panthéon traditionnel de l'Empire du Trône de Pétale :

    1. Qame'él, chef du panthéon et dieu de la connaissance
    2. Celui dans l'Ombre
    3. Kirrineb, déesse de la fécondité et de la mort
    4. Vrusaemaz, dieu des enfers
    5. Guodai, dieu des guerriers et administrateurs
    6. Le Cornu aux Secrets
    7. L'Egaré de la Mer
    8. Quyo, maîtresse du tombeau
    9. Ndarka, funérailles et fertilité
    10. La Déesse Marine de Kakarsha
    11. Kikumarsha, Trompeur et sorcier
    12. Celui des Peurs


    Cependant, dans le présent de Tékumel (après 2367), le Livyánu a été vaincu et ne peut plus représenter le même domaine mystérieux, ce qui est dommage.

    Le roman a quelques illustrations pour visualiser les races inhumaines du sud (Tinaliya et Shen), une carte générale des Cinq Empires et deux cartes des cités de Livyánu, la cité interdite de Dlásh (siège du Syndic des Marchands et d'une corporation multi-planaire, Gij & Fils) et le port de Tsámra (la capitale, qui tolère des étrangers, mais dans un quartier fermé). Le livre est donc très utile pour toute campagne qui voudrait sortir de l'Empire du Trône de Pétale pour aller visiter ces théocrates tatoués de Livyánu.

    Serpent Amphora



    J'ai acheté le cycle de scénario Serpent Amphora, dont le début du scénario est en fait un .pdf en ligne. C'est une campagne assez traditionnelle dans le monde des Terres Balafrées pour D&D (dont j'ai déjà un peu décrit le continent de Ghelspad).

    La structure est un peu prévisible : les personnages trouvent un Objet (ce qu'on appelle en écriture du scénario un MacGuffin) et ensuite doivent aller en divers endroits dangereux pour savoir ce que c'est puis comment le détruire. On a déjà vu cela et l'une des rares originalités est le fait qu'il y ait une division dans les factions maléfiques qui veulent récupérer l'objet. Et même alors on ne comprend pas bien comment les manipulations fonctionnent - une faction maléfique qui utilise une faction bénéfique pourrait plus efficacement faire le travail directement elle-même au lieu d'attirer l'attention contre elle.

    On pourrait distinguer plusieurs types de MacGuffin dans les jeux :

    1. On peut chercher à obtenir l'Objet, par exemple une Arme pour tuer le grand vilain (l'Epée magique) ou qui permet d'accéder au vrai but (la Clef, le Plan, le Livre).
    2. On peut chercher à réparer l'Objet, ou réunir différentes pièces de l'Objet fragmenté (éventuellement pour fabriquer l'Objet).
    3. On peut chercher à détruire l'Objet - je crois que la Quête par excellence sur ce thème est The Lord of the Rings, qui avait eu l'idée d'inverser le thème traditionnel.
      La variante moderne est la recherche de la Bombe-qui-va éclater, mais on pourrait souvent le classer dans la première catégorie (on cherche en fait les informations, emplacement, code, etc. pas la bombe).

    Tous ces thèmes me paraissent en eux-mêmes quasiment épuisés. J'ai du mal à imaginer un scénario où on doit réunir-les-sept-fragments qui ne suscite pas un baillement aujourd'hui. Il faut vraiment recouvrir le MacGuffin traditionnel de plusieurs couches et fausses-pistes pour éviter l'ennui.

    Même la variante qui fusionnerait les trois types (acquisition, réparation, destruction) avec la fabrication d'un Objet seul capable de détruire l'Objet ne me paraît pas si original. Le très raté Dawnforge (qui va bientôt être traduit, ce que je trouve curieux) a un scénario où on doit voler l'Arme du Vilain puis l'Arme de l'autre Vilain qui est la seule capable de détruire la première et qui fait espérer que les deux Vilains s'accusent ensuite l'un l'autre.

    Une variante intéressante est de remplacer le MacGuffin par une personne (la Princesse, l'Otage, le Sage) ou de le rendre mobile et intelligent. Dans Star Wars, le MacGuffin se déplace ainsi du petit robot qui contient le Message puis vers le salut de la Princesse puis la destruction de l'Objet maléfique grâce au Message et la Princesse.

    En jeu de rôle, le problème avec un MacGuffin intelligent est que le PNJ risque d'éclipser les PJ, ce qui est très ennuyeux. Cela explique peut-être un cliché plus récent : le MacGuffin est un enfant qui a des capacités extraordinaires. Le fait que ce soit un enfant fragile (et qui ne comprend peut-être même pas ses pouvoirs) peut atténuer un peu sa domination de toute l'intrigue. Un exemple serait la petite fille Aardelea dans le metaplot du jeu Earthdawn. [Une idée à éviter est le PNJ sénile, comme Fizban dans la campagne Dragonlance, qui est trop évidemment un Deus Ex Machina dont les pouvoirs varient de manière trop visiblement ad hoc entre l'impuissance et l'omnipotence selon les intentions du scénario.]

    Ici, un intérêt de l'Amphore-Serpent, contrairement à une Arme ou une Relique habituelle de D&D, est qu'elle est fermée et complètement inutilisable par les personnages. Tout son mystère réside sur le fait qu'on ne sait pas ce qu'elle contient - même si on se doute aussitôt que c'est quelque chose de PAS BIEN. Hitchcock définissait le MacGuffin comme un Objet presque inexistant, comme le paradoxe du Scarabée dans la Boîte - c'est une pure variable fonctionnelle pour l'intrigue, Cet Obscur Objet du Désir. On sait juste que d'autres le veulent et c'est tout ce qui compte. Il serait peut-être intéressant (mais pas très original) de lui ajouter un peu d'effet de corruption comme les Reliques et l'Anneau Unique.

    Le problème de l'Objet-à-détruire est qu'on ne comprend pas toujours pourquoi on prend le risque d'aller le détruire alors qu'il suffirait peut-être (du moins à moyen terme) de le cacher. Gandalf a l'air assez peu crédible quand il explique qu'on n'obtiendrait rien en jetant l'Anneau en pleine mer parce qu'il reviendrait toujours. Certes, Sauron ne devine pas qu'on veut détruire son Anneau et la destruction de l'Objet revient en fait à la Destruction du Grand Vilain, mais je ne crois pas que Gandalf l'expliquait ainsi au début.

    L'autre problème de ce MacGuffin de l'Amphore-Serpent est qu'il permettrait en fait de ressusciter une Déesse Maléfique. Or, la résurrection ou le retour d'un Dieu Maléfique a déjà été trop fait depuis les débuts de D&D (où le retour de Tharizdun imite Melkor-Morgoth mais aussi le dieu de Tékumel Ksarul). Dans les Terres Balafrées, c'est très répétitif puisque les serviteurs des Titans veulent tous sauver les Titans. De même, l'Objet pour ressusciter un Dieu Bénéfique est aussi un cliché (dans Glorantha, certains veulent faire revivre Genert ; dans les Terres balafrées, les Elfes maudits sauvent aussi leur propre dieu oublié).

    La faction titanide des Terres Balafrées est trop manichéenne, entièrement mauvaise et destructrice (comme le Chaos dans la plupart des jeux comme Runequest ou Warhammer). Dans ma version de Scarn, j'en ferais peut-être du moins pour une partie d'entre eux des mortels sincères qui croient qu'ils vont réparer l'ordre de l'univers, et non pas seulement y gagner un peu de pouvoir dans le chaos. Peut-être même que des Titanes comme Mormo, la Mère des Serpents, pourrait même simplement être un autre Aspect de la Titane de la fécondité Denev (avec l'idée que cette Rhéa était en fait Gaïa, ou que Hécate/Echidna doit être un aspect de Héra). Mormo est une déesse de la Régénération et il ne serait pas absurde d'en faire un personnage plus ambivalent, qui peut aussi régénérer la Terre et non pas seulement le souiller de son sang et de ses serpents. Cela rendrait les Druides de Mormo bien plus intéressants que des fous sanguinaires. Je comprends que le jeu de rôle utilise des figures mythiques du Mal radical mais en même temps j'aime bien avoir des PNJ avec lesquels on peut imaginer de négocier. Il est vrai que les Terres Balafrées a déjà les Dieux maléfiques comme les Chardouni (Chardun est le Dieu Loyal-Mauvais de la Domination et de l'Esclavage) pour occuper cette place des ennemis presque "raisonnables".

    Rappel : les Neuf Dieux de Scarn ont su bien exploiter le système "tabulaire" de D&D avec un panthéon systématique (voire de même le tableau que j'avais fait pour les 10 dieux de Tékumel (+ 10 "Cohortes"), qui correspondent à 5 fonctions en deux camps).

    Tiens, pourquoi la fonction table en HTML fait-elle ce grand saut à l'écran ??


























    Bien Neutre Mal
    Loi Coreahn le Paladin Hedrada le Juge Chardun le Tyran
    Neutre Madriel la CompatissanteDenev la TerreBelsameth la Meurtrière
    Chaos Tanil la ChasseresseEnkili le/la Trompeur/seVangal le Destructeur

    Tiens, les dieux loyaux sont tous mâles et les neutres sont toutes femelles (il est précisé qu'Enkili est hermaphrodite pour obtenir l'équilibre sur les 9)...
    Cela dit, contrairement aux 5 fonctions de Tékumel, le monde n'utilise pas vraiment ces ressources du tableau. Les alliances suivent assez strictement les colonnes morales (verticales) et non pas l'axe cosmologique (horizontal). Il faudrait imaginer un panthéon où certains Chaotiques Bons pourraient parfois trouver plus d'alliance objective avec le Chaotiques mauvais qu'avec les Loyaux-Bons ou les Loyaux Neutres.

    Rétractation

    Se contraindre à poster régulièrement permet de mieux se rendez compte à quel point on peut dire des bêtises. Ce que j'avais dit au début du mois sur xkcd tenté par le libertarianisme idiot du Ronpaulisme ? Ok, c'était idiot, comme il le dit publiquement, et je n'avais pas compris le sens de sa blague...

    Le retour des tests débiles

    Ca faisait longtemps (et ça marche mieux que sur ce stupide Facebook où la moitié des tests ne sont que des prétextes pour spammer vos amis)... Le test était assez interminable (47 questions) et je ne comprends même pas la réponse...

    Which character from George R.R. Martin's A Song of Ice and Fire series would you be?



    You scored 260 Adaptability, 230 Humor, 130 Integrity and 60 Activity!


    Soothe the wrath and tame the fury, teach us all a kinder way.


    You are Sansa Stark.




    You are a dreamer, first and foremost. You love to live in a fantasy world whenever possible, though you are able to face reality when it is required. You are graceful and polite, always able to make a good impression on those you meet. You are gentle and wish the world weren't such a violent place. Your desire to be kind to all does have its downside, though - you don't think a lie can be harmful if it is meant in kindness. That is not always the case. You are romantic, courteous, and composed.



    You are also similar to Catelyn Stark and Bran Stark. Your polar opposite is Jon Snow.


    Marcia su Roma



    Et il y a l'extrême opposé par rapport au Parlement britannique, l'essor du fascisme en Italie.

    Les Sénateurs de droite s'arrosant de mousseux comme des brutes avinées pour fêter la chute du 38e Président du Conseil de la République (même Balkany, Schuller et Sarkozy ont encore de la marge). Nino Strano (alliance fasciste) crache de la mortadelle. Tommasso Barbato (UDEUR, qui soutenait le gouvernement jusqu'à ce que l'un de leur dirigeant soit arrêté pour corruption) lance des phrases homophobes contre le Sénateur Cusumano.

    La vidéo, qui donne envie de vomir, est hélas signée par des Berlusconiens.



    Bossi appelle à prendre les armes. Berlusconi appelle ses fidèles à "marcher sur Rome".

    Le Président Napolitano souhaite un gouvernement intérimaire technique avec une coalition d'unité nationale (y compris le Centre-droit de l'UDC). Il propose de faire passer une réforme pour supprimer les réformes électorales passées par Berlusconi avant sa chute. Berlusconi avait fait en sorte d'amoindrir la victoire de la gauche pour hâter l'instabilité gouvernemental et fomenter son retour.

    Berlusconi promet de revenir avec une politique de lutte contre la criminalité. Sauf bien sûr, comme son homologue français, la criminalité financière, qu'il s'agit au contraire de défendre contre les immondes assauts des Juges...

    Le plus grand paradoxe démocratique de la Seconde République italienne (depuis la réforme sous la XIe Législature en 93) est qu'elle a été causée par la corruption des gouvernements précédents mais qu'elle a conduit au pouvoir d'un homme encore plus corrompu que ses prédécesseurs, un homme de prévarication et de Mafia dont le message essentiel consistait à lutter moins contre la corruption que contre toute tentative de la révéler ! Excédés par leurs maladies, ils décidèrent de soutenir le plus touché et de se retourner contre les vils thermomètres. Le poison les conduisait à s'intoxiquer encore plus profondément et à incriminer le risque des remèdes...

    Il n'y a eu que 3 gouvernements italiens qui ont pu dépasser 4 ans : De Gasperi au début de la République (8 ans de 45 à 53), le second gouvernement Berlusconi (4 ans et 11 mois, le premier avait tenu 9 mois), le premier gouvernement Aldo Moro (4 ans et 6 mois, 63-68).

    There is Of Course a Serious Point



    Une des qualités de la civilisation britannique malgré tous ses défauts de conservatisme est le niveau de rhétorique parlementaire. Tony Blair, quelles que soient ses tares, est meilleur orateur que n'importe quel politicien français et les discussions donnent une impression d'intelligence et de maîtrise de la langue, certes un peu désuète, que je ne remarque jamais chez nos propres technocrates.

    Dans cette question ironique au gouvernement, William Hague, l'actuel Secrétaire "fantôme" des Affaires étrangères (et ancien chef des Tories de 1997 à 2001), se moque de Tony Blair qui courtise Sarkozy pour devenir Président de l'Union européenne et du Premier Ministre Gordon Brown qui pourrait se retrouver sous l'autorité de son ancien meilleur ennemi.

    Ses arguments (eurosceptiques) sur le fond sont peu intéressants, voire idiots puisqu'il craint que Blair ne renforce trop le pouvoir de Bruxelles (!!!), mais dans la forme, il y a quand même un peu de talent dont je ne vois pas d'équivalent en France, même chez ceux dont on prétend qu'ils auraient été avocats.

    L'une des règles de l'art de Westminster semble être un débit très rapide et une sophistication qui me font penser que l'humour de Sir Humphrey Appleby dans le sitcom Yes, Minister n'était pas exagéré.

    lundi 28 janvier 2008

    L'entretien avec l'enquêtrice



    Une étudiante en sociologie qui écrit un mémoire sur des personnes avec mon profil professionnel m'avait contacté et j'ai monologué pendant deux heures avec elle (dans la nouvelle Lounge dite Raymond Aron). J'avais pris la résolution de ne pas préparer mentalement mon entretien, comme s'il s'agissait d'être spontané, mais je me suis rendu compte en parlant à quel point je suis incapable de dire la vérité et à quel point je re-raconte toujours n'importe quoi sur mon passé, comme si je décrivais des événements d'un personnage fictif et imaginais un peu gratuitement des éléments pour lier les divers événements réels et leur donner la finalité et la logique d'un vrai récit ou d'une morale. A la fin de l'entretien, j'avais l'impression d'avoir de plus en plus dérivé dans un discours presque opposé à la réalité. J'avais progressivement tellement pris le contre-pied de ma nature grincheurse que j'en devenais complètement délirant d'optimisme. Et plus elle me demandait si j'étais content, plus je me disais intérieurement qu'en effet je l'étais encore moins que je le pensais et plus je souriais avec une tranquille sérénité affichée. Le déni avait commencé comme un simple agrément du récit et il en devenait à présent le but essentiel. Mais j'étais aussi effrayé de me dire que j'étais devenu incapable de ne pas considérer la moindre discussion comme une sorte de thérapie et de confession, ce qui est assez malsain (comme le texte même que je suis en train d'écrire).

    Mon hernie est revenue après des mois d'absence - je l'avais oubliée - et je n'arrive plus à me baisser. On ramasse plus d'objets sur le sol qu'on pourrait le croire.

    Je suis allé voir Sweeney Todd de Burton, d'après la légende urbaine britannique des années 1840 adaptée en comédie musicale en 1979 (la source de la légende urbaine serait peut-être française et non londonienne selon Wikipedia). Cela rappelle le drame de la Vengeance comme Titus Andronicus, où la Vengeance finit par se dévorer elle-même. Le grandguignol du mélo victorien (le plus gore de tous les Burton) est finalement mieux adapté à ce thème que le drame élizabethain qu'on ne peut plus prendre au sérieux.

    dimanche 27 janvier 2008

    Visite au musée



    Je suis allé au Musée des arts asiatiques, qui est devenu gratuit (les employés s'y plaignaient amèrement à voix haute et sans se cacher des hordes de béotiens dans mon genre qui osent ainsi abuser de la culture sans payer). Je connais bien les étages inférieurs du sous-continent indien et de l'Asie du Sud-Est (j'y suis allé deux fois l'an dernier), mais assez mal les étages supérieurs chinois et japonais.

    La salle indienne a surtout des oeuvres antiques bouddhistes, et finalement assez peu de "brahmanisme" (je les imite en évitant "hindouisme"), si ce n'est des bronzes médiévaux (la mythologie brahmaniste, et même les dieux védiques, se trouve curieusement plus dans la salle cambodgienne, j'oublie toujours que le panthéon hindouiste et leur littérature épique se sont exportés vers le sud-est presque autant que le rival Bouddhiste).
    Les oeuvres manquent parfois d'explication. Prenez par exemple la très belle statue de Viṣṇu au fond de la salle indienne (MA2131). Il n'y a pas de commentaire en dehors de "XIIe siècle, période hoysala". Alors qu'il y aurait beaucoup de choses à expliquer, comme des allusions sur les côtés aux 10 différents avatars classiques. De même, certaines statues de Shiva ont d'innombrables petits détails, comme par exemple les sandales (symbole de l'exil de Bhairava, qui coupe une des têtes de Brahma).

    Il y a une chouette statue phallique (liṅgaṃ, voir par exemple cette version), avec une légende shivaïste que je ne connaissais pas. Une Colonne de feu (infinie ?) apparaît.
    Brahma se transforme en oie (son véhicule) pour voler en haut de la Colonne.
    Vishnu se transforme en sanglier (voir le 3e Avatar Varaha) pour creuser sous la Colonne.
    Mais Shiva sort alors de la Colonne de Feu montrant que son énergie ascétique surmonte aussi bien Brahma (conscience abstraite) et Vishnou (conscience matérielle ?).

    J'ai acheté , Ganesh, la mémoire de l’Inde d'Okada Amina, Prithwindra Mukherjee et Pierre-Henri Cerre, Findakly, Paris, 1995, 142 pages, 42 euros (!). Ganesh n'a aucun rôle dans l'Antiquité, je crois (les représentations ne remonteraient qu'au Ve siècle après JC) mais (pour le jeu Bharatavarsa) rétrospectivement, il est normal de le réinjecter dans l'époque épique (surtout qu'il est considéré comme le scribe qui a transcrit le Mahabharata sous la dictée de Vyāsa).

    Il faudra que je mette une prière à Ganesh en introduction en hommage aux Vandanā Trayî (Trois hymnes), prière à Ganesh, à Sarasvati et au Gourou avant toute entreprise intellectuelle. Il y a une version intéressante de ces hymnes védiques jouée par Ravi Shankar dans le CD produit par George Harrison, Chants of India (si je n'avais pas peur de faire trop sectaire, je conseillerais de le jouer au début de tout scénario !).

    Quelques notes à ajouter à Bharatavarsa :

    • Le bon démon Vibhīshaṇa (frère de Ravana) est roi de Lanka.

    • Ajouter à sūta (père kshatriya, mère brahmane), la classe des "kshattri" (kṣattṛ ou ksatta ?) (mélanges d'un père shudra et d'une mère kshatriya, Vidūra n'est pas un shudra, ni un suta mais il est classé comme un kshattri alors que techniquement je crois qu'il serait en toute rigueur un fils d'un Brahmane et d'une mère shudra et donc en ce cas de classe Nishad / Parasava selon la Loi de Manu, 10, 8). Il y a une liste plus complète des sankar (classes mixtes) mais la combinatoire est sans doute trop complexe pour le jeu.

    • Ajouter à la faune les Vyala/Vyali ("féroce"), sorte de chimère ou de lion-chèvre à cornes, Kinnara (hommes à tête de cheval), Suparnas.
      Voir la Loi de Manu, I, 37 : "les Yaksha (serviteurs de Kubera) Rakshasa, Pisaka, Gandharva (musiciens des dieux), Apsaras (danseurs des dieux), les Asura, les Naga et Sarpa, (les dieux oiseaux) Suparna et les divers fantômes."

    • L'avantage jātismarā (se souvenir de ses vies passées).

    Théogonie brahmaniste : les 33 Dieux



    Brahmā eut plusieurs enfants nés de son esprit (Manasaputra), les Prajāpati (Seigneurs des êtres).

    On compte dans ces êtres primordiaux plusieurs Sages mortels qui sont parfois renés à travers les Âges du Monde : Atri (ṛṣi et barde), Angiras (ṛṣi), Vasiṣṭha (le ṛṣi qui possédait la Vache d'abondance Kamadhenu, et la génisse Nandini), Bhrigu (prêtre du feu, père de Shukra), Nārada (le moine voyageur qui a visité tout l'univers des enfers aux cieux), Marîchi (rayon de lumière, père de Kaśyapa) et Dakṣa (le talentueux Asura, père d'Aditi et de Diti).

    Dakṣa ("Technique, Art-rituel") eut de nombreux enfants, notamment des filles.

    On dit que 27 de ses filles épousèrent Soma mais que le Dieu-Lune avait une favorite. Dakṣa punit alors Soma qui passe son temps à mourir et à renaître en 27 jours en tant que Lune. Une autre fille Satī ("Vraie, Fidèle") ou Dākshāyani épousa Shiva mais Daksha n'appréciait pas ce choix. Elle se suicida et Shiva tua Dakṣa. Il le fit renaître avec une tête de Chêvre et Daksha se repentit.

    Le sage Kaśyapa, fils du ṛṣi Marîchi, épousa aussi de nombreuses filles du démon Daksha, et est aussi compté comme un Prajāpati. Il épousa notamment Āditi (Sans Limite) et Ditī (Limite). Avec Aditi, il engendra les dieux célestes Āditya. Avec Diti, il engendra les géants asurique Daitya. Avec Danu, il engendra la race asurique des Danava. Avec Vinatā, il eut Garuda (oiseau héraut de Vishnou) et Aruna (le conducteur du char du Soleil). Avec Kadru, il eut la race des Naga. Avec Muni, il eut les nymphes Apsaras. Il est l'ancêtre d'innombrables lignées et de peuples.

    Parmi les Sept, Huit ou Douze Āditya, on compte les principaux Dieux célestes et solaires : Varuṇa (Pluies, Eaux, Serment), Mitra (Contrat), Aryaman (Honneur), Bhaga (Fortune), Aṃśa (Chance), Vivasvat (Morale), Sūrya, Savitr, Rāvî. On dit parfois qu'Āditi n'était pas la fille de Dakṣa mais sa mère et qu'il serait donc aussi un Āditya, fils de Brahma.

  • Les 33 Dieux

    Le nombre des Deva et Asura peut recevoir selon les textes brahmanistes des réponses contradictoires : ils sont Un, Deux, Trois, 33, 303, 3003 et même 33 Crores (c'est-à-dire 330 millions).

    Une des listes des 33 dieux comprend 8 Vasu (Sphères), 11 Rudra, 12 Āditya, plus Indra et Prajāpati.


    • Les 8 Vasu (Sphères des élements) ont été analysés en deux listes.
      Cf. Louis Renou, §654, Alain Daniélou, p. 135-160.
      Selon le Bṛhadāraṇyaka Upaniṣad, ce sont (1) Pṛthvī (la Terre), (2) Agni (le Feu), (3) Antariksha (l'Espace atmosphérique), (4) Vāyu (le Vent), (5) Dyaus (le Ciel), (6) Āditya Sūrya (le Soleil), (7) Nakṣatra (les Constellations, au nombre de 27), (8) Chandramas (la Lune).
      Une autre liste des Huit Vasu dans le Mahābhārata compte (1) Dharā (le Support), (2) Anala (Agni), (3) Anila (Vāyu), (4) Aha (Qui enveloppe tout), (5) Pratyūsha (Lumière de l'aube), (6), Prabhāsa (Lumière céleste), (7) Dhruva (l'Etoile Polaire), (8) Soma (l'Oblation et la Lune).

      Les Vasu seraient des enfants soit de Prajāpati, soit de Kaśyapa, comme les Āditya. D'après une légende, guidés par Dyaus, ils volèrent la Vache cosmique à l'ascète Vasiṣṭha et il les punit en les faisant s'incarner comme des mortels sur Terre pendant un an. Ils naquirent comme mortels du roi Santanu et de la Déesse Gaṅgā. Gaṅgā noya les 7 premiers enfants pour les libérer mais le 8e, incarnation de Dyaus, devint le célèbre héros Bhīshma.

      Certaines listes ajoutent Gaṇeśa, fils de Śiva, comme dirigeant de ces Sphères élémentaires.

    • Les 11 Rudra (ou parfois assimilés aux Maruts, ces dieux des Tempêtes) sont des Principes de Vie, et des Souffles divins de Brahmā, souvent associés comme des Noms, des fils ou des aspects de Śiva Rudra : Ānanda "félicité", Vijñāna "connaissance", Manas "pensée", Prāṇa "souffle", Vāc "parole", Īśāna "dirigeant", Tatpuruṣa "Cet Homme", Aghora, Vāmadeva "Dieu plaisant", Sadyojāta "Né d'un coup" et Ātmān "le Soi, l'Âme".

    • les 12 Āditya sont surtout des dieux célestes. Ils comprennent parfois aussi le Dieu Viṣṇu sous son aspect de Vāmana le Nain (Celui qui franchit les espaces). On compte plusieurs listes. L'une énumère : Aṃśa, Aryaman, Bhaga, Dakṣa, Dhātṛ, Indra, Mitra, Ravi, Savitṛ, Sūrya, Varuṇa, Yama. Une autre énumère Aṃśa, Aryaman, Bhaga, Dakṣa, Mitra, Pūṣan, Savitṛ, Śakra (= Indra), Tvāṣṭṛ, Varuṇa, Vivasvat, Viṣṇu.
  • Interview de créateur de JDR

    Interview sur Stratejeux de Rom1 D'Huissier, un des jeunes créateurs du jeu de rôle sur les Sept Royaumes Combattants, Qin (2005), une des grandes réussites françaises de ces dernières années. Il explique notamment comment il est arrivé à ce jeu sur la Chine, et il parle un peu du futur jeu, Wudan & Shaolin qui se passe 2000 ans après dans la dynastie mandchoue Qing (prévu pour la rentrée 2008).

    Subprimaires



    Les Primaires des deux partis aux USA ont rarement été aussi intéressantes au cours du siècle dernier. Il n'y a aucun Président ou Vice-Président sortant (à part si on compte l'épouse d'un ex-Président) et le suspense continue de durer entre Obama et Clinton (ou même entre Romney et McCain, même si je crois la victoire de McCain plus assurée).

    Depuis la Caroline du Sud, Obama a gagné 25 délégués (+1 délégué du Parti démocrate) ce qui lui donne un total de 152 délégués (63 issus des primaires, plus 89 "superdélégués" du Parti). Clinton a encore de l'avance grâce au Parti avec 230 délégués (48 issus des primaires mais 182 "superdélégués" du Parti). Cette avance se rétrécit un peu et il est inquiétant pour elle qu'elle n'ait pas réussi à faire la différence.

    En théorie, il faut d'habitude 2025 délégués (sur 4,049), mais cette année certains Etats (Michigan et Floride) qui ont organisé des Primaires anticipées ne seront pas comptés.

    Le Tsunami Tuesday (primaires + caucus) décidera d'un total de 1688 délégués sur 22 Etats (dont la Californie, le New York, Etat de Clinton, et l'Illinois, l'Etat d'Obama). Théoriquement, tout ne sera donc pas décidé même si on imaginait par exemple 900 pour Obama et 700 pour Clinton (Edwards ne s'est pas encore retiré). Mais en pratique, le gagnant de ce mardi 5 février sera sans doute déjà clair. Je parierais maintenant sur Obama, qui a fait une remontée spectaculaire dans cette campagne contre Madame "42e", l'Epouse de l'Ex, mais Clinton est encore redoutable.

    Le combat Obama-McCain pour novembre 2008 serait encore plus intéressant.
    D'une part, un jeune Sénateur de l'Illinois de 47 ans (élu depuis novembre 2004), fils d'un économiste Kényan et d'une anthropologue américaine, un Démocrate modéré qui peut galvaniser la gauche mais peut-être sans trop faire peur (en dehors de la droite raciste).
    De l'autre, le vétéran de l'Arizona de 72 ans (héros de la Guerre du Vietnam, torturé de 1967 à 1973, élu depuis novembre 1986), que les médias adorent à cause de quelques actes de maverick solitaire, en dépit de votes très archiconservateurs. McCain a l'avantage d'une certaine franchise (il dit clairement que les Américains vont rester longtemps en Irak) alors qu'Obama rappelle Bill Clinton dans sa prudence politique qui confine parfois à une certaine dissimulation.

    La droite le salira par tous les moyens, rappelant sa mère hippie, son aveu qu'il a essayé la drogue jeune, plus toutes les théories paranoïaques délirantes selon lesquelles il est un crypto-musulman (son père qu'il n'a jamais connu était un Kényan d'origine musulmane mais devenu athée, en revanche il a été élevé enfant en Indonésie et son beau-père était Indonésien), voire l'Antéchrist comme le croient certains tarés évangélistes (mais de toute façon ceux-là n'auraient pas voté pour Clinton non plus).

    samedi 26 janvier 2008

    Escalier vers les cieux



    Mon ignorance de la musique pop est telle que je ne connaissais en fait pas Stairway to Heaven (1971) de Led Zeppelin. Sachant qu'il paraît que c'est la musique qui passe le plus sur les radios américaines, cela en dit long sur mes lacunes, un peu comme si je disais que je viens d'entendre parler des Beatles - mais je connais mieux les années 60 que 70.

    On peut l'écouter avec la retranscription des paroles par exemple .

    Les paroles réussissent bien à simuler une apparence d'une douce profondeur, avec un début ironique sur un rapport superstitieux et naïf à l'Escalier montant au Ciel (Schwärmerei de l'Echelle de Jacob), puis l'évocation mystérieuse d'un Flutiste; La figure de ce Joueur de flute semble être, si on croit l'auteur, qui mentionne une vague allusion néo-païenne celtique, plus panthéiste romantique, contrairement à l'interprétation dévote qui voit dans cette syrinx le diabolus in musica. Le texte dit qu'il va nous conduire vers la "raison", la Nature et la "voie du vent murmurant".

    Il y a une page avec 101 MP3 reinterprétant la musique dans des genres différents. Par exemple, le groupe australien d'hommage aux Beatles The Beatnix a une version qui garde les paroles mais reprend plutôt des airs de la première période du groupe de Liverpool (disons vers Wanna Hold your hand, 63,la période que j'aime le moins, les Beatles s'améliorant de manière spectaculaire à partir de Rubber Soul, 65 ou Revolver, 66).



    La page a aussi une version assez réussie pour quartet à corde (en revanche la version grégorienne est un peu décevante).

    Voilà la version instrumentale par l'Orchestre symphonique de Londres (10 minutes).



    Et pendant que j'y suis, on peut écouter Taurus instrumental de Spirit, qui a directement influencé l'introduction de Stairway.

    Il y a aussi cette page qui a de courts MP3 de pastiches de divers compositeurs classiques fusionnés avec le même air : Schubert, Gustav Holst, Glen Miller, Mahler, Bizet et Beethoven (que je n'arrive pas à écouter).

    En écoutant Gustav Holst (1874-1934) qui a composé dans les années 1910, je relativise un peu l'importance de la musique de film de Britten ou de John Williams qui a dû beaucoup lui emprunter. Il faut que je trouve son opéra hindou de 1916 Sāvitri (dont la légende a aussi servi quelques années après à un poème célèbre du gourou bengali Sri Aurobindo).

    La suite orchestrale astrologique des Planètes de Holst serait parfaite pour des parties du jeu de rôle Nephilim (où les personnages sont liés aux éléments classiques et aux astres).

    En parlant de jeu de rôle et de musique, cette page a de bonnes idées d'accompagnement musical pour divers Genres de jeu de rôle. J'ai essayé une fois une partie de l'Appel de Cthulhu avec un CD de Bernard Herrmann, mais les résultats étaient assez mitigés. Je me demande si on pourrait consciemment écrire un scénario sur des "scènes musicales" (disons par exemple, comme Tableaux d'une exposition), ce qui pourrait donner une impression d'opéra-jeu de rôle (Gesamtkunstrollenspiel)...

    vendredi 25 janvier 2008

    Clinton Lies on Choice




    Ok, maybe Ms Clinton is not responsible for every statement & mailings made by her campaign.

    I used to think she would be more eligible than Obama, but she will not be able to mobilize the traditional Democratic base AND her untrustworthy side will help McCain.

  • EDIT : This story about Bush is good news: he doesn't plan a coup if McCain loses.
  • jeudi 24 janvier 2008

    Hlaupár

    J. m'a contacté hier soir par Googlechat - j'ai l'impression que nous sommes tous les deux stressés par cet outil de GMail qui fait que nous savons toujours chacun si l'autre est en ligne et en train de consulter son courrier sur cette adresse : c'est un peu comme croiser plusieurs fois quelqu'un qu'on connaît par hasard entre des couloirs de bureau et ne plus savoir si on doit à nouveau témoigner de l'attention ou si cela paraîtrait déplacé.

    Nous nous étions convenus - il y a déjà 50 jours - de nous retrouver à Reykjavík, à mi-chemin de nos continents comme un sommet Reagan-Горбачёв ou Спасский-Fischer. C'était aux alentours du 29 février - je pensais même, dans mes obsessions calendaires, fonder sur cette coïncidence une sorte de nouvelle superstition d'un jour faste (il y eut même un 30 février scandinave) à renouveler, ce qui aurait presque rappelé un film que j'aimais bien enfant, Same Time, Next Year, mais plutôt avec une Next Olympiad...

    Elle m'a demandé si ce rendez-vous chez les huldufólk de Hafnarfjörður n'était qu'un prélude à des retrouvailles et j'ai répondu que je ne le pensais pas, ou que c'était du moins douteux. Elle m'a dit qu'elle préférait en ce cas annuler et nous l'avons regretté tous les deux, tout en pensant que c'était mieux. Il y avait quelque égoïsme de ma part à vouloir ainsi ritualiser ce dont je ne pensais pas que cela conduirait à plus qu'une brève visite sur l'île.

    Hier, c'était un examen de plus à surveiller et j'ai quelque peu perdu mon calme. Je supporte nettement mieux qu'avant de discipliner, l'expérience commence à venir, mais cela ne signifie pas que j'y manifeste quelque diposition.

    Insomnie jusqu'à 1 heure du matin et un étrange cauchemar vers 5 heures que j'ai réussi à refouler ensuite. Mon moniteur du desktop vient de craquer. Je pars en racheter un dès demain en espérant pouvoir l'installer malgré ma phobie de tout ce qui pourrait ressembler à une corde ou un cable.

    mercredi 23 janvier 2008

    Palmetto State



    Il y a quelques vingt ans, lorsque j'étais encore un adolescent, j'étais sur une plage au New Jersey et nos voisins - des amis de mes cousins - avaient une bouée avec le drapeau de la Confédération. Je n'avais alors que quatorze ans et ne connaissais à peu près rien de l'histoire américaine, mais pourtant je me sentais très embarassé pour eux. Je devinais aussitôt tout le poids raciste de ce symbole, alors que les habitants du Sud continuent à prétendre que ce n'est qu'une figure de fierté régionale contre le pouvoir fédéral. Et si un adolescent ignorant comme moi le ressentais, il faut vraiment qu'ils aient été de mauvaise foi pour le dénier ainsi.

    La direction du Parti républicain n'est plus vraiment raciste - c'est même la seule qualité de Bush, peut-être, qui a mis fin aux agitations de la stratégie sudiste de Goldwater, Nixon et Reagan une fois qu'elle était victorieuse. Mais les Républicains du Sud continuent de jouer un jeu dangereux. Bob Herbert avait hier un bon article sur l'état d'arriération de la Caroline du Sud. Ils ont encore devant le capitole de leur Assemblée Générale de l'Etat à Columbia, SC, une statue de Benjamin Tillman, Gouverneur démocrate en 1895-1918 qui avait été membre des milices Chemises Rouges (l'équivalent du KKK) et qui se vantait publiquement (devant des Commissions officielles !) de mener une politique de lynchage et de persécution contre les Noirs de son Etat. Ces massacres avaient d'ailleurs été efficaces : les Noirs ont fui l'Etat en masse à cette époque (ce fut la Grande Migration des Noirs vers le Nord - ils sont aujourd'hui 30% de la population contre 60% en 1860). C'est dans ces cas-là que je serais plutôt en faveur de la "repentance"...

    Voir aussi ce que dit Hitchens (even a stopwatch can be right) sur Huckabee qui fait l'éloge du drapeau de l'esclavage et de la ségrégation.

    mardi 22 janvier 2008

    Happy Birthday, Steve!



    Via le GROG, je vois que c'est l'annniversaire de Steve Perrin, l'un de mes auteurs de jeu de rôle favoris (RuneQuest, Worlds of Wonder, Elfquest, Superworld, voir la bibliographie ou sur son cv).

    Comme les jeux auxquels j'ai le plus joué (en dehors de Heroquest dans le même monde de Stafford) sont Runequest et Superworld (que je continue, contrairement à l'auteur lui-même à préférer même à l'original Champions !), la majorité de mes hobbies a plus dépendu de Monsieur Perrin que de qui que ce soit d'autre.

    Merci beaucoup pour tout.

    Cosmogonie védique



    "नासदासीन नो सदासीत तदानीं नासीद रजो नो वयोमापरो यत"
    "nāsadāsīn no sadāsīt tadānīṃ nāsīd rajo no vyomāparo yat"
    Rigveda X, 129

    "Ni l'être n'existait alors, ni le non-être, ni les airs ni le firmament."
    cf. Louis Renou, Hymnes spéculatifs du Véda, p. 125-126.


  • Cycles et Création

    En un sens, il n'y a aucun Commencement et tout est Eternel Retour dans le devenir, tout vient du Feu et retourne dans le Feu. En un sens, l'être et le néant eux-mêmes ont émergé dans leur opposition dans le devenir et il faut qu'il y ait eu un Commencement au devenir, l'Ardeur qui fait naître.

    Au début, apparut le Feu de l'Ardeur (Tapas) et le Désir (Kāma) dans les Eaux primordiales. De ce Désir sortit une fleur de lotus et de ce lotus Hiraṇyagarbha (la Matrice d'or ou l'Oeuf d'Or). De lui est éclos Prajāpati (le Seigneur des Créatures).

    On dit qu'il y eut plusieurs Prajāpati, pour chaque univers. Le Prajāpati est un des aspects de Brahmā.

    Prajāpati parla et cette Parole est la déesse Vāc (Sarasvatī). Il dit "Terre" (Bhūr) et il y eut une Terre. Il dit "Air" (Bhuvaḥ) et il y eut l'Espace intermédiaire. Il dit Firmament (Suvaḥ)et il y eut la Voute céleste. C'est pourquoi on prononce ces trois formules sacrées précédé de "Auṃ" qui forment la formule du Mantra dans les vers Gayatri :

    oṃ bhūr bhuvaḥ suvaḥ


    Prajāpati créa ensuite les Deva (les Dieux) et les Asura (les Anti-Dieux). Il fit Agni (le Feu), Indra (l'Orage), Soma (la Boisson du Sacrifice) et Parameṣṭhin, émanation de Prajāpati. Ce fut Parameṣṭhin qui désira le Sacrifice à son père Prajāpati, il devint l'eau et officia, Prajāpati devint le souffle, Indra devint la Parole, Agni devint le Dévoreur et Soma le Dévoré car tout est mangeur et mangé, feu et aliment. L'Ardeur et la Parole ont créé les différentes parties du Sacrifice.

    Les Deva désirènt la Vache, qui donne le Lait et le Beurre nécessaires au sacrifice mais ce n'est que plus tard, avec le Barattage de la Mer de Lait que naquit la vache Surabhî (l'Odorante), la mère de Kāmadhenu, la Vache d'Abondance.

  • Puruṣa, l'Homme Cosmique, le Sacrifice et les Quatre Classes

    Puruṣa (l'Homme) était le premier être, immense, le Moi du Monde, recouvrant l'univers avec ses mille têtes. Il fit jaillir sa compagne Virāj (l'Energie créatrice, la śakti).

    Il fut le premier Sacrifice (Puruṣamedhá, Rigveda, X, 90, Louis Renou, Hymnes spéculatifs, p. 97). Les Dieux l'immolèrent et de ce sacrifice sortirent les Trois premiers Veda (Rig-Veda, Yajur-Veda et Sama-Veda) qui forment l'absolu (brahman). Tout Sacrifice est une répétition dans le temps du Sacrifice originel de Puruṣa, l'Homme primordial, Sacrifice qui ordonna le Monde.

    Ses yeux forment Sūrya le Soleil, son esprit forme Soma la Lune, sa bouche donne Agni et Indra, et son souffle forme Vāyu le Vent.

    Son corps fut découpé et de ses organes sortirent les quatre Varṇa (Classes sociales) et leur ordre correspond à la hiérarchie des parties du corps.

    De sa bouche sont issus les Brāhmaṇa.
    De ses bras sont issus les Kṣatriya.
    De ses cuisses sont issus les Vaiśya,
    De ses pieds sont sortis les Śūdra.

  • L'origine de la Révélation

    A l'origine des Veda, il y a les Sept Sages (saptaṛṣi), les Prophètes qui ont reçu et compilé la Révélation (Śruti) et qui ont engendré les Sept Lignages des Brahmanes (Agastya, Angirasa, Atri, Bhrigu, Kashyapa, Vasishtha, Vishvamitra).

    Pendant les Premières ères du monde, il n'y avait que Trois Veda mais ensuite Atharvan et Angiras, fils de Brahmā, rassemblèrent le Quatrième Veda, dernier livre de la Révélation, le livre occulte, l'Atharva-Veda.

    Angiras eut parmi ses fils Bṛhaspati. Il médita avec tant d'ardeur qu'il devint le premier Gourou, le Précepteur et le Purohita (Chapelain) des Deva. Il institua dans le culte des Brahmanes les rites de prières, de dévotion et des sacrifices.


  • EDIT : Tiens, le verset cosmogonique du Rig-Veda que je citais au début (et qui est parfois traduit d'une manière nettement moins ontologique que par Renou "il n'y avait ni Vrai ni Faux") est chanté (en sanskrit puis en hindi) dans ce générique d'une série historique indienne, Bharat Ek Koj :



    Oui, on entend au début les vers (tronçonnés) :
    "nāsīd rajo no vyomāparo yat
    kimāvarīvaḥ kuha kasya śarmannambhaḥ
    kimāsīd ghahanaṃ ghabhīram"

    Le retour de Berlusconi ??



    Comme si un Aldo Maccione vulgaire ne nous suffisait pas à l'Elysée (pardon, bientôt à l'Ecole militaire), le retour du vrai Berlusconi d'Outre-Alpes paraît déjà possible.

    Le Premier Ministre Romano Prodi (Partito Democratico, membre de l'Union qui va de la gauche aux centristes) est au pouvoir depuis mai 2006 et il a réussi à gagner 32 votes de confiance en 20 mois.

    Après les élections d'avril 2006, la coalition de l'Union avait eu un total de 348 sièges à la Chambre (contre 281 pour la Casa delle Libertà). Au Sénat, la majorité était bien plus fragile, ne tenant qu'à deux Sénateurs : 158 sièges pour l'Union contre 156 pour les kleptocrato-fascistes (la droite avait même eu plus de suffrages).

    Le petit parti chrétien démocrate Popolari UDEUR de Clemente Mastella a 3 sièges au Sénat, mais sa défection de l'Union suffit à faire tomber le gouvernement. En 2005, Mastella, maire d'un petit village du Bénévent (Campanie), s'était présenté contre Prodi aux Primaires de l'Union et avait reçu 4% contre 70% pour Prodi (il avait hurlé à la tricherie). Mastella vient de démissionner de son poste de Ministre de la Justice parce que sa femme Sandra Lonardo, Présidente du Conseil régional de Campanie, vient d'être inculpée pour corruption. Il a annoncé qu'il refusait de revenir malgré les appels de Prodi et qu'il voterait contre le soutien à son ancien gouvernement.

    Cela impliquerait sans doute de nouvelles élections et les sondages peuvent faire penser à un retour de la coalition de droite. Berlusconi (né en 1936) a été Premier ministre deux fois, en 1994-1995 puis surtout en 2001-2006. S'il gagne à nouveau des élections au printemps 2008 il pourrait rester jusqu'en 2013...

    lundi 21 janvier 2008

    Notes sur la Magie védique



    Le plus gros problème à gérer pour Bhāratavarṣa / Mahālīlā est la magie.

    On a parfois l'impression qu'il n'y a pas vraiment de limites à ce que la Magie et le Yoga peuvent faire pour un ascète. La yogini Chitralekha (qui n'est pourtant que la conseillère de la princesse Usha) dans la légende que je racontais il y a 3 semaines arrive à voler sans problème à travers les cieux et vient enlever le lit d'un prince sans qu'on nous explique comment elle fait cela.

    Le système souple des Affinités et Prodiges liés aux Dieux pourra gérer certains pouvoirs comme les "Voeux" (mais il faudra peut-être limiter pour les PJ un Vara "Ne jamais pouvoir être vaincu par un homme").

    Louis Renou décrit la Magie védique notamment aux sections §745-752 de L'Inde classique.

  • Mantra

    La différence entre magie et religion est difficile à délimiter : les rituels sacrés collectifs peuvent aussi servir à lancer une sorte de sortilège dans l'intérêt du yajamāna (celui qui demande un yajña).

    Dans les Quatre Veda (voir ce que je disais sur le ṛgveda), le dernier, appelé l'Atharva Véda est celui qui est le plus consacré à la magie (et à des applications comme la médecine, les charmes contre les poisons).

    Le rituel magique se sert donc souvent de sacrifices, on verse l'oblation de beurre fondu dans le feu en récitant des strophes de l'Atharva, et on enchante parfois des objets en les enduisant de cette oblation.

    Le plus important est le Mantra (la Formule) qu'il faut réciter.

    Exemple d'incantation dans l'Atharva, I, 8 Rituel contre les Yātudhānas (des Sorciers ou bien uen sorte de démons Rākṣasas) :

    Puisse cette oblation emporter les sorciers comme le fleuve emporte l'écume !
    Que l'homme ou la femme qui a lancé ce sort se déclare !
    Cet arrogant est venu, reçois-le sans ménage !
    Soumets-le, Ô Bṛhaspáti, percez-le, ô Agni et Soma !
    Tuez l'engeance des sorciers, Ô Indra buveur de soma, et soumets-le !
    Fais tomber l'oeil le plus proche et le plus lointain du démon vantard !
    Ô Agni Gâtavedas, quand tu vois la race de ces démons cachés (atrin),
    Renforcé par notre charme, tue les, Agni et perce-les cent fois.


    Autres exemples d'Imprécations contre des démons ou des sortilèges dans l'Atharva Veda : I, 7, 8, 16, III, 9 (Contre les démons vishkandha et kâbava - des esprits de maladies). Les sorts apotropaïques détournent notamment la maléfique Nirṛti (la Sans-Loi). On utilise des cercles sur le sol pour se protéger des démons.

    La plupart des sorts sont liés à la santé, mais aussi des charmes d'amour et divers succès au jeu, à la guerre ou ailleurs.

    Le Mantra est à la fois la phrase à réciter et les instructions à suivre. On utilise souvent des objets qu'on associe symboliquement à la chose réelle qu'on veut influencer par participer et on peut avoir besoin d'ingrédients matériels comme des parties du corps de la cible (ongles, poils). Pour lancer le sort, comme dans un rituel de sacrifice, il faut se purifier, faire jeûne et abstinence. On peut se mettre nu en un lieu particulier, arbre, tombe, carrefour.

    Les sorts de bannissement ou d'exorcisme (ṣānti) utilise les cendres et le beurre fondu pour écarter les mauvaises influences ou les possessions démoniaques. Les sorts pour attirer la fortune utilise parfois des amulettes (appelées maṇi) qui sont souvent des colliers de végétaux (mais aussi d'or, de coquillages, de miel).

    C'est le même mot śapatha (शपथ) qui désigne à la fois (1) une malédiction, une imprécation, un anathème, (2) un serment solennel, un vœu (parce qu'on s'engage à subir la malédiction si on ne tient pas ce qu'on a juré). On s'engage devant Varuṇa et on peut engager non seulement sa vie mais celle de son entourage.

    La magie comprend aussi la divination, l'astrologie et il y a des rituels d'ordalie (le plus célèbre a lieu quand Rama fait passer sa femme Sita par une épreuve du Feu pour vérifier qu'elle est restée pure pendant son enlèvement par les démons).

  • Yoga

    Le Yoga peut apparaître comme une forme de magie. Les Yogin prétendent par l'ascèse pouvoir devenir invulnérable, voler, commander au feu et même aux Dieux, voire réussir à atteindre la Moksha. L'ascète peut contrôler son corps. Le Yoga (dont le sens semble avoir été "le joug", "la jonction") va se développer dans des commentaires des Védas en distinguant notamment le contrôle du souffle (pranayama), l'inhibition des sens (pratyahara) et la méditation (Dhyāna), pour dépasser la māyā (l'Illusion) et atteindre la moksha (la libération).

    La confrérie des Vrātyas ("Frères") est un culte mystérieux. Ce sont des ascètes nus errants, vivant comme des sauvages. Ils forment une sorte de caste à part entre les vrais Brahmanes (dont ils seraient déchus) et des basses classes barbares (mais on reconnaît leur importance mystique). De même, le Muni est une sorte de shaman, qui peut fréquenter le modèle du Yogin, le criant Rudra (Shiva).

    La pratique sur soi de l'ascèse peut accroître le Tapas (la "Chaleur") et ce terme devient synonyme de l'ascèse, la ferveur, l'austérité, la mortification. La méditation du Tapasvîn ("le souffrant", avec pratiques de jeûne, voeu de silence, etc) est faite pour obtenir une faveur des Dieux. Un des concepts liés est l'Aura du Tejas, l'énergie magique, le Feu sacré d'Agni qui illumine les héros.

    Celui qui a montré sa volonté se met à resplendir de Tejas et les héros védiques passent leur temps à comparer leur aura.

    Bhagiratha, le roi de Kosala de la dynastie solaire, ancêtre de Rama, fit un grand effort de tapasya pendant des années pour faire descendre sur Terre les eaux de la rivière Gaṅgā qui coulait dans les cieux de Swarga. Seules les eaux de Gaṅgā pouvait permettre de purifier les âmes de ses ancêtres. Il obtint finalement le soutien de Brahma et de Shiva pour faire descendre la Rivière.

  • Māyā

    Māyā est l'Illusion et la Magie. Le grand roi démoniaque Maya (ou Mayasura) est un Asura, l'architecte du monde inférieur Sutala.

    C'est lui qui construisit pour les princes-démons fils de Taraka la Tripura, les Trois-Forts, cité imprenable des tours de fer, d'argent et d'or qui se situaient respectivement sur trois mondes, terre, air et voute céleste. Mais comme la Forteresse protégeait les Asura, elle fut détruite par Shiva. Cependant, Shiva envoya son taureau Nandi pour sauver Mayasura, parce qu'il lui était dévoué.

    Maya était aussi le père de Mandodari, qui épousa le démon Ravana, Roi de Lanka. Ses enfants, comme Māyāvi (le Magicien), furent tués pendant la guerre entre Rama et Ravana. Plus tard, Arjuna le sauva pendant un incendie et le grand architecte s'allie aux Pandava. Il construisit le palais du Mayasabha dans la cité d'Indraprastha.

    Maya est le précepteur des magiciens. Il a inventé le Mayajala (Filet de l'Illusion) ou Indrajala, l'art de la magie, et tous les pouvoirs paranormaux des saints et des démons (âsurîsiddhi).
  • dimanche 20 janvier 2008

    Comics de la semaine (16/01/08)



  • DC

    • Booster Gold #6
      Michael Jon Carter remonte au début d'Infinite Crisis et change le passé en sauvant son ami Blue Beetle. Oui, ils viennent de nous faire croire dans le numéro précédent que le passé était fixe et à présent ils multiplient des exceptions ad hoc. Mais je ne pense pas que cette exception dure longtemps. Non seulement ils ressuscitent un héros mort il y a à peine un an mais en plus ils vont le faire mourir à nouveau (j'imagine que le Blue Beetle du futur a son propre sombre agenda). Le scénariste Geoff Johns veut juste jouer avec nos perceptions sur le voyage dans le temps.

      Le prochain numéro (appelé Booster Gold #0 en hommage aux "numéros zéro" de chaque titre en 1994) sera peut-être plus amusant avec le retour à la Crise temporelle où Extant (Monarch/Hawk) et Parallax (Hal Jordan possédé) modifiaient le passé. La révision du passé est devenu le péché (pas "originel") par excellence dans les comics fondés sur le Principe de continuité.

    • Justice League of America #17
      Je suis assez surpris par l'histoire. L'univers de DC Comics a toujours été moins "réaliste" que l'univers Marvel et ce dernier est devenu plus sombre depuis la Guerre civile puis la Guerre contre Hulk qui a déchiré leurs héros. Ici, la surprise (que je me permets de gâcher comme c'est le concept d'introduction) est que les vilains de l'univers DC viennent demander asile auprès des héros de la Ligue de Justice contre le gouvernement qui les exile sans procès. Batman est montré comme le plus "libertarien" et Wonder Woman comme la moins "légaliste", ce qui me semble être une caractérisation assez figée à cause de l'exécution récente de Maxwell Lord pendant Infinite Crisis.

      Le numéro a aussi une courte histoire sur le mystère des pouvoirs de Vixen. Elle avait auparavant les capacités de n'importe quel animal, elle peut maintenant absorber les pouvoirs, même artificiels, de n'importe qui autour d'elle (comme Mimic), ce qui paraît infiniment plus puissant.

  • Indépendants

    • The Sword #4
      Récapitulons : une jeune fille paraplégique voit sa famille se faire massacrer par des inconnus surpuissants qui demandent qu'on leur rende une épée, elle la retrouve, acquiert des superpouvoirs et tue les assassins envoyés contre elle. A présent, la police la croit coupable du massacre de ses parents et elle est poursuivie par les forces de l'ordre. C'est donc une BD de "fantasy contemporaine" et non de "superhéros", mais la direction de la série est encore peu claire. On ne sait toujours pas pourquoi le père de l'héroïne n'a pas utilisé l'épée pour se défendre et on ne sait si la BD évoluera dans un sens plus traditionnel.

    • Umbrella Academy #5/6
      Il y a toujours un charme particulier dans le mélange d'atmosphère mignonne et de bizarrerie sinistre, un peu comme dans un film de Tim Burton (ou presque comme l'humour noir de Perry Bible Fellowship). Mais je n'accroche plus tellement. Il y a de l'humour, mais aussi des images qui sont censées être drôles par elles-mêmes comme des chimpanzés intelligents qui ne me font pas rire. [Une convention des blogs de comics que je lis semble être de s'extasier sur le concept de singes intelligents. Non. Les zeppelins sauvent tout, mais pas les singes.]

  • Marvel

    • Amazing Spider-Man #547
      Je suis vraiment impressionné par les dessins de Steve McNiven (encré par Dexter Vines), qui ne m'avait pas autant marqué pendant Civil War. Il fait un bon équilibre entre la version de Spider-Man en freluquet maigre de Steve Ditko, la version dynamique de John Romita Senior et les maniérismes introduits par Todd McFarlane. L'histoire en revanche en rajoute dans l'hommage au passé. L'intrigue reprend des idées des numéros #68-75 (1969, repris au début d'Essential Spider-Man volume 4), plus un petit voyou qui découvre déjà (au bout d'un numéro !) l'identité nouvellement secrète de Peter Parker. Le scénariste Dan Slott ne vient que pour quelques numéros mais je ne sais pas si je vais rester pour voir son successeur.

      Il y a désormais un blog officiel des éditeurs de Spider-Man : Spider-Office.
  • samedi 19 janvier 2008

    Notes sur le Yajña


    Je ne sais pas encore comment présenter la présentation culturelle pour inclure assez de détails utiles pendant un jeu de rôle, mais aussi utiles à l'atmosphère d'arrière-fond.

    Plus on met de détails, plus on alourdit le travail de préparation du narrateur, mais moins on en met, plus on alourdit le travail en cours de jeu.

    Le modèle de présentation du background le meilleur que je connaisse est l'excellent Tibet RPG qui a de petits chapitres courts avec un résumé synthétique de quelques phrases en haut de chaque page pour que le MJ retrouve facilement les informations. Un jeu a plus besoin d'une sorte de guide touristique ou un "phrasebook" que d'une "grammaire" (même si le MJ peut vouloir approfondir avec une vraie "grammaire" détaillée quand il n'est pas en cours de jeu).

    Je recopie ici pour Bhāratavarṣa / Mahālīlā (je n'ai toujours pas choisi le titre) quelques notes sur Louis Renou, L'Inde classique, §698-744, mais il faudra sans doute les simplifier et les résumer ensuite, en distinguant peut-être plus la partie rite (pour les effets ludiques) et la partie vie quotidienne (pour l'arrière-fond).

    Résumé : Le sacrifice est la plus importante cérémonie. Elle consiste pour le brahmane à offrir dans du feu des biens (notamment le lait et l'alcool de soma) pour obtenir la faveur des dieux. Chaque homme doit pratiquer plusieurs sacrifices quotidiens.

  • Yajña védique

    Le sacrifice (Yajña) n'est pas simplement un rituel comme les autres dans les sociétés de Bharatavastra. C'est le fondement de tout rite, de toute la société et même de tout l'ordre du cosmos. L'univers entier meurt et renaît dans le feu, il se régénère par le sacrifice et l'état actuel de Bharatavastra est d'ailleurs sorti d'un sacrifice. Les humains doivent "nourrir" les Dieux, les Kshatriya doivent nourrir les Brahmanes, les basses classes doivent nourrir les Kshatriya. Le devoir moral des humains consiste à détruire leurs biens en offrande pour montrer leur abnégation.

    Le Yajña repose sur le Feu, le dieu Agni. Il faut détruire une Oblation (Homa) dans le Feu d'Agni pour que le don parvienne au Divin, pour que le bien matériel soit consacré et rejoigne le monde immortel.

    Le sacrifice a souvent pour but une supplication : on tue des vaches pour obtenir la prospérité ou des enfants. On l'accompagne de formules (yajus, comme dans le second Veda, le Yajur Veda).

    L'homa est en partie jetée dans le Feu, en partie consommée par les officiants (qui prennent la part des Dieux). On sacrifie notamment de l'alcool (le Soma), du lait, du beurre, des végétaux (orge, riz, gâteaux), des objets (vêtements, parfums), des animaux (boucs, vaches et dans le cas du grand rituel du aśvamedhá même un cheval et diverses bêtes). En théorie, les sacrifices humains ont été abolis (mais certains Dieux ont réclamé de tels holocaustes dans le passé).

  • Le Soma

    Le Soma(h) (qui est aussi un nom du Dieu de la Lune Chandra) est l'oblation principale. C'est une boisson enivrante issue d'une plante inconnue. La liqueur sûra était interdite en dehors de ce sacrifice et même alors seul le sacrificateur brahmane peut en boire. C'est l'ambroisie (amṛta) qui rend les Dieux immortels.

  • Les participants

    Le yajamâna est celui qui demande le sacrifice, le suppliant.
    Le hotṛ ("verseur" de l'oblation) est celui qui préside, chante les hymnes et récite les versets sacrés des Véda.
    L'adhvaryu dresse l'autel (vedi), apporte le bois et l'eau, fait les feux sacrés dans le sol, s'occupe de tout ce qui est matériel, immole les animaux, cuit les oblations et prononce les formules du sacrifice (yajus).
    L'agnîdh entretient le Feu.
    L'udgātṛ chante les Hymnes du Sāmaveda.
    Enfin, le brahman proprement dit était celui qui, silencieux, devait surveiller que les règles du sacrifices étaient toutes respectées au centre de toute la cérémonie.
    Il y a un nombre d'officiants différent suivant le rituel. Il y a au minimum l'adhvaryu pour l'agnihotra (sacrifice au feu) mais il peut y avoir jusqu'à 17 participants détaillés.

    Les mineurs et les Shudra n'ont pas le droit d'assister aux sacrifices. Il faut être un "Dvijia", un Deux-Fois né des trois premières Classes (brahmane, kshatriya ou vaishya).

  • Déroulement du Yajña


  • Les participants doivent se purifier par des bains, coupe de cheveux, des jeûnes et des rituels d'ascèse (abstinence sexuelle). L'adhvaryu doit faire l'autel en briques, des huttes de bois pour les feux sacrés et on dispose les différents participants sur un terrain consacré. Il y a soit un seul feu (rituel privé) soit trois feux : feu perpétuel du foyer pour entretenir les deux autres, le feu de l'offrande (mis à l'orient) où on verse l'oblation et le feu du sud qui écarte les mauvais esprits. Certains rites d'accompagnement peuvent avoir des parties de dés, des sortes de jeux où les participants assument des rôles et même dans le cas du vâjapeya une course de chars.

    Le brahman touche la moitié des honoraires en vaches.

  • Types de Yajña



    1. Rites solennels

      • agniyâdheya : instauration du feu. Rituel de deux jours pour bénir un Feu qui va servir ensuite à allumer d'autres Feux pour des sacrifices. Il faut refaire ce rituel si les sacrifices ont échoué.
      • agnihotra : oblation au feu. Cette offrande de lait doit être faite par tout homme brahmane ou vaishya deux fois par jour, matin et soir.
      • darçapûramâsa : rituel de la nouvelle lune.
      • câturmâsya : rituel de saison : Vaiçvadeva au début de la saison de Vasanta, printemps, Varuṇapraghâsa à Varsha, saison des pluies, Sâkamedha à la fin de Sharat l'automne.
      • âgrayaṇa : prémices de végétaux sacrifiés pour l'ensemencement.
      • paçu : sacrifice d'un bouc, étouffé à un poteau, découpé puis brûlé.
      • somayajña : Sacrifices du Soma. L'agnistoma est au Vasanta (printemps), pendant une conjonction de Surya, Chandra et Prthi (syzygie). Le rituel comporte le pressurage du Soma et son offrande au feu. Le coût est de 7, 21, 60 ou 1000 vaches. Ce rituel comporte le pravargya (sacrifice du lait aux Açvin).
        Le sautrâmaṇî (dédié au Indra protecteur) sacrifie de l'alcool sûra.
        L'agnicayana ("empilement pour le feu") est un grand sacrifice de soma à Agni, avec un rituel complexe, un énorme terrain consacré (avec 10 800 briques), un grand autel en forme d'aigle aux ailes déployées (uttaravedi) et des parties pour différents dieux.
      • vâjapeya : sacrifice accompagné d'une course de chars de 17 participants.
      • râjasûya : consécration royale. Divers membres aspergent le Râja de beurre et de miel sur son trône et il simule une razzia de vaches pour représenter son pouvoir.
      • aśvamedhá (le sacrifice du cheval) : plus important des rituels et le plus coûteux, fait par le Roi, qui régénère ainsi la prospérité de son Royaume. Il a lieu en Shishira (Hiver, mois de mâgha) mais prend plusieurs mois de préparation.
      • prâyaçcitta (propitiation) : rituels d'expiation en cas de mauvais présages pendant un sacrifice.

    2. Rites domestiques

      Le père de famille doit aussi faire des sacrifices privés quotidiens, notamment de riz, de beurre fondu (âjya).

      • Il y a cinq grands sacrifices (mahâyajña) par jour : le devayajña (aux Deva, deux fois par jour), le bhûtayajna (aux Bhûta, les "êtres", les divers esprits, aussi le bali aux Asura), le pitryajña (aux mânes des ancêtres), le brahmayajña (récitations des Veda), le manusyayajña (rite d'hospitalité, en cas d'invité de marque on fait un don arghya).
      • Les sacrifices aux serpents : sarpabali au début de Varsha, la saison des pluies, âgrahâyanî, pour bénir le sol et détourner les serpents.
      • Les sacrements : En plus des sacrifices, il y a divers rituels privés au cours de la vie. Le garbhâdhâna (conception) pour obtenir un enfant, le pumsavana (engendrement d'un mâle) pour avoir un garçon et éviter une fausse-couche. Le jâtakarman (naissance) et nâmakarana (baptême) sont dans les premiers jours des garçons. La troisième année, on pratique la tonsure (cûdâkarman) et à 16 ans la coupe de la barbe (godâna).

        A l'âge de 8 ans (pour les brahmanes, 11 pour le kshatriya,12 pour le vaishya) l'enfant est confié à un précepteur (rite d'upanayana) et il "renaît" auprès de ce deuxième père. On l'appelle alors un Deux-Fois Né (dvijia) et il a le droit d'assister aux sacrifices (contrairement aux Shudra). A la fin de ses études, l'homme adulte accomplit le rituel du samâvarjana (retour à sa famille) et du snâtaka (bain).

        Le vivâha (mariage) commence par un message au père de la femme. Puis la cérémonie dure plusieurs jours avec des oblations et rituels de fécondité. L'épouse part avec un cortège dans sa nouvelle demeure. Les époux doivent dormir chastement pendant trois jours.

        L'antyesti (funérailles) est un sacrifice par incinération sur un bûcher, avec un bouc offert à Agni, pour que l'âme puisse aller vers Yama. La veuve n'est pas sacrifiée mais offerte à son beau-frère. Le çrâddha est un rituel pour que le mort (preta) ne devienne pas un fantôme mais un ancêtre (pitr). On fait toute la vie des oblations aux mânes des ancêtres (pitryajña), de l'eau pour leurs ablutions et une part de chaque sacrifice.