La FFJDR semble un peu craintive. On aura beau répéter que le jeu de rôle ne rend pas schizophrène (même si des schizophrène peuvent jouer au jeu de rôle), le cliché est déjà fermement implanté et on la retrouvait dans le film québecois L'Âge des ténèbres, où le Grandeur nature médiéval est aussi décrit comme réactionnaire et xénophobe dans sa volonté de retour au Moyen-Âge.
Mais la fin du communiqué me fait rire. Après avoir dit que ce n'est pas du jeu de rôle, ils ajoutent :
La Fédération Française de Jeu de Rôle et la Fédération Française de Grandeur Nature souhaitent afficher clairement leur soutien aux pratiquants du loisir de Reconstitution Historique dont certains membres déplorent l’image fantasmée qui pourrait être véhiculée par cette fiction.
Je suis sûr que les fans de Reconstitution historique (loisir qui se veut finalement presque érudit) n'ont pas très envie de notre soutien de rôliste en fait...
C'est rigoureusement faux. Je ne crois pas être un fan et le film me paraît pourtant un échec de plus, comme tous les films Star Trek, sauf en partie le Star Trek II. On s'ennuie ferme, et c'est raté, aussi bien comme film de science-fiction que comme renaissance de cette franchise particulière.
Le seul maigre intérêt de ce remake/retcon me semble être de filmer les scènes de manière un peu plus "confuse" et "sale", plus comme une effervescence basse-technologie de vol Apollo ou de salle des Urgences que dans le monotone salon de pilotage habituel. Mais ce n'est qu'un cliché de série télé, un rythme plus haletant, qui devait être incorporé pour rendre Star Trek moins théâtral et encore plus décérébré.
Oh, et l'idée que dans cette nouvelle continuité Spock (quasi-autiste) couche avec son contraire Uhura (l'experte en communication) est assez amusante.
En dehors de cela, le scénario ne tient pas la route une demi-seconde et il y a des erreurs ou des trous qu'un enfant de huit ans doit remarquer dès le premier visionnage. Ils n'ont plus de script doctors à Hollywood ? Star Trek est de la SF, de la SF médiocre sans thème très riche (en dehors d'une utopie scientiste) mais de la SF quand même, et en SF il serait mieux que le scénario ait au moins une sorte de cohérence interne.
L'absurdité du scénario ne serait pas gênante si elle était au service d'une vague métaphore, mais je ne vois vraiment rien à part ce thème lourd que le Coeur est plus important que la Raison, thème qui déséquilibre complètement la métaphore habituelle de Star Trek (qui est que le Moi, Kirk, doit s'appuyer à la fois sur la Raison, Spock, et sur le Coeur, McCoy).
En gros, voilà le scénario [SPOILER] : Dans le futur de la série, la planète Romulus est détruite par une supernova (qui vient pourant d'un autre système, mais passons) et Spock échoue à l'arrêter. Nero, un Romulien aussi ridicule que son nom d'Empereur fou, décide de remonter dans le passé pour se venger contre Spock et l'Humanité, il poursuit Spock qui a remonté le temps aussi en échouant à sauver Romulus (vous voyez ce que je veux dire sur le scénario idiot ?). Nero revient un siècle plus tôt comme par hasard le jour de la naissance de Kirk dans le vaisseau de ses parents. Il tue le père de Kirk, qui se sacrifie pour que sa femme et son fils survivent. 25 ans plus tard, Kirk et le Spock jeune, hybride Vulcain/Terrien, voient alors le vaisseau romulien détruire Vulcain, et Nero tue la mère humaine de Spock, au cas où il ne pourrait pas y avoir d'autre ressort dramatique que la mort des parents (ce qui rend le film encore plus infantile). On n'explique jamais pourquoi Nero a attendu comme par hasard 25 ans avec son vaisseau surarmé du futur que Kirk soit assez grand pour lutter contre lui. Kirk, qui est en désaccord avec Spock sur la marche à suivre, est alors abandonné par le Spock jeune sur une planète glacée non loin de Vulcain. Là, comme par hasard, il retombe sur le Spock venu du futur (qui a aussi été abandonné là par Nero) et sur l'ingénieur Scotty. Oui, dans l'immensité inimaginable de l'espace intersidéral, Kirk retrouve son équipage par hasard. Ces types se sont relus ? A ce niveau de coïncidences, on se dit que le scénariste n'essaye même pas. Là mon attention a baissé mais en gros, Scotty invente soudain une technologie complètement ridicule qui déséquilibrerait complètement tout l'univers de Star Trek en permettant de se téléporter non pas seulement à la surface d'une planète mais instantanément à des distances de plusieurs parsecs. On se demande à quoi servent encore les vaisseaux. Il n'y a qu'un seul mot pour une telle mauvaise idée et c'est "idiot". Ensuite Kirk et le jeune Spock deviennent amis et arrêtent Nero et sa mystérieuse "matière rouge" qui est du charabia pseudo-scientifique dans le genre du Flux Quantique pour violer n'importe quelle base de scénario.
Le choix de prequel avec l'équipage à 20 ans à leur premier vol est aussi ridicule que les Versions bébé de divers personnages. De plus, ils sont tous revus comme ultra-compétents bien que juvéniles, ce qui achève de détruire le peu de suspension du scepticisme.
Ne croyez donc pas l'Internet, les fans et les critiques : ce retcon Star Trek d'Abrams est tout aussi mauvais, vain et inutile qu'on pouvait le croire.
Vous allez vous mettre tous les fans de star trek sur le dos,les puristes comme les néophytes!
RépondreSupprimerIl doit bien y avoir quand même dans les 5% selon Rotten Tomatoes qui sont d'accord avec moi.
RépondreSupprimerAu moins Star Trek XI a permis cette parodie.
JJ Abrahms est fort. Déjà Lost était en soi très puissant comme concept (L'obscurité dans la clarté. Ou comment rendre confus à coups de révélations).
RépondreSupprimerIci il a su satisfaire les fans en leur faisant croire que Star Trek renaissait par ce film -alors qu'il n'a rien à voir avec l'esprit de la série)en reprenant les mêmes personnages et en récupérant un des acteurs de l'époque.
De même ll a su contenter le grand public en apportant ce que la Bande annonce suggérait, à savoir un film d'action bourrin à la Transformers. Rien à voir avec Star Trek, mais ça les gens s'en foutent.
Ca a été la même chose avec I Robot, ce sera la même chose avec GI Joe. On récupére un concept ou une série, on l'évide de ses tripes et on revend la carcasse emplie de paille.
Sans vouloir défendre la méthode d'Abrams, il y a quand même beaucoup à voir avec un certain esprit Star Trek dans ce reboot, même si c'est un peu Star Wars-isé. Le nouveau Kirk est un peu une parodie de l'ancien ("je suis un rebelle ! je suis un Don Juan !"), mais les autres sont assez proches des originaux. C'est juste un peu moins intellectuel encore.
RépondreSupprimerEn fait, cela ressemble un peu à la dernière série Enterprise de 2001-2005 par Rick Berman (qui n'était pas terrible non plus).
Mais… Star Trek, c'est mauvais depuis le départ, du coup le film renvoie bien à la "qualité" de la série, nan ? Nan ?
RépondreSupprimerTu veux parler de Capricorne pas de Rork qui est f\une serie finie depuis longtemps (et sans doute ma preferee) Il y a des annees,au debut d Arq, une amie est allee ecouter Andreas et il a declare qu il s etait arrete pendant deux ans parce qu il ne voulait plus improviser comme avec Rork, donc il sait ou il va avec ses series, tout est deja ecrit, et il a ajoute qu il etqit tres amuse de voir ses lecteurs prendre Arq pour une serie d heroic fantasy alors que cela n avait rien a voir. Je suis assez d accord avec toi pour la perte d interet d Arq (on se fout bien de savoir quel est le fin mot de l histoire), mais je trouve que le tournant de Capricorne (a part le message ideologique assez contestable antiscientiste) est reussi. Il avait deja tente un album (presaue) sans parole avec Descente de Rork. (desole pour les accents mais je suis loin comme tu le sais)
RépondreSupprimer> Fr.
RépondreSupprimerDisons que Star Trek est de la SF de qualité très inégale (il y a dû y avoir quelques épisodes valables dans le tas, vue la quantité d'auteurs, mais je ne pourrais pas en citer). Il y a un univers relativement riche qui repose sur une sorte d'utopie humaniste, scientiste, presque communiste (la Fédération est une société qui a dépassé la Rareté grâce aux Réplicateurs qui peuvent produire n'importe quelle substance). Mais les auteurs et producteurs successifs n'ont pas toujours respecté ce carcan d'univers utopiste et reprojette souvent les modèles d'une société américaine contemporaine.
Le reboot est mauvais comme la plupart des branches de Star Trek (il y a quelques saisons de Star Trek: Deep Space Nine qui ne sont pas si mal, même si cela se termine en fantasy confuse), mais il est même mauvais relativement à ce modèle, d'où mon étonnement sur le succès critique et public. Cela prouve que le bide des films précédents venait de la perception de l'accessibilité esotérique, pas de la qualité.
> Goodtime
Oui, tu as raison, je vais corriger.
Arq, je n'y crois plus du tout. Andreas a d'habitude des architectures splendides mais pour l'instant, je trouve que cela ne marche pas bien.
Capricorne m'ennuie un peu maintenant. C'est d'ailleurs curieux, je n'aime ni Lovecraft ni les Pulp's mais Capricorne me déçoit depuis qu'il s'est éloigné de ces Pulp's urbains pour devenir post-apocalyptique et buccolique. Je crois que mon personnage favori dans Capricorne était la New York des années 30, pas le héros.