(Voir aussi la recension de Mitlanyál, l'encyclopédie sur les Dieux de Tsolyánu)
Le Livre des Liens d'Ébène [ou comme le signale Tororo shiru, plus exactement, Le Livre à la Reliure d'Ébène, nom qui peut sembler encore plus inquiétant dans son apparente neutralité] est à la fois le nom d'un des premiers suppléments de M.A.R. Barker à l'Empire du Trône de Pétale, dès 1978, et le titre dans le monde de Tékumel d'un célèbre traité de "démonologie" pour invoquer des êtres maléfiques. Le livre ne parle d'ailleurs pas du tout de règles et ne comporte que ce qui se présente comme une traduction partielle de plusieurs versions de ce Livre antique en Engsvanyáli et à demi incompréhensible.
Le Livre des Liens d'Ébène, qui tient un peu du Necronomicon ou bien du Codex des Plans Infinis (qui est mentionné comme artefact majeur dans le supplément D&D Eldritch Wizardry aussi en 1976), avait dû faire sensation en 1978 tant la description minutieuse des rituels et sacrifices horribles pour invoquer ces démons était détaillée. Pour nous qui avons connu bien pire, le choc s'est un peu estompé et il y a même un côté grand-guignol qui n'est plus aussi "lovecraftien" que ce qui était recherché. Malgré l'exotisme des noms de Tékumel, cela ressemble finalement assez à de l'occultisme traditionnel à la Crowley, avec des symboles de protection, des sacrifices de vierges et des pactes démoniaques. Si ce n'est que dans un univers (un peu) moins manichéen que celui du Christianisme (un monde où l'Empire de Tsolyánu adore et protège aussi bien les Dieux de la "Stabilité" que ceux du "Changement"), ces "Diables" immoraux paraissent parfois un peu décalés.
Je rappelle encore une fois comme aide-mémoire, parce que je ne me lasse jamais de ce schéma, le tableau des 20 Dieux (10 Tlomitlanyál vs 10 Tlokiriqaluyál) de l'Empire du Trône du Pétale.
Le Livre des Liens d'Ébène ajoute aux Dieux de très nombreux Démons avec une hiérarchie complexe et contradictoire. Presque tous ces Démons demandent des sacrifices sanguinaires et sont donc liés avant tout aux Tlokiriqaluyál. Le Roi des Démons est Origób (et il paraît assez présomptueux ou suicidaire de vouloir l'invoquer), et autour de lui les principaux Princes Démons sont
(1) Gereshmá'a, Celui du Mont des Crânes, proche du Dieu Sárku le Ver, qui règne sur le Quadrant du Nord-Ouest des Plans Démoniaques.
(2) La Bête Sans Queue, Dirigeant des Monolithes de la Terreur Loquace, allié au Dieu Ksárul le Sorcier, qui règne sur le Quadrant du Nord-Est.
(3) Rü'üt'anesh, la Bouche aux Pattes Velues, la Terreur de Qélem, amant(e) de Dlamélish et maître(sse) du Quadrant du Sud-Ouest.
(4) Kurritlakál, le Mangeur des Peaux, Père des Mille Progénitures, rejeton de Durritlámish le Profanateur, qui règne sur le Quadrant du Sud-Est.
Mais il y a aussi cinq autres grands Seigneurs Démons Jnéksha'a, la Faux des Flammes (allié de Vimúhla le Destructeur, voir aussi l'illustration dans Empire of Petal Throne p. 88), Tkél le Gardien de la Porte des Flammes (un autre allié de Vimúhla, qui déteste Sárku), Srükárum, Seigneur des Légions des Défunts Désespérés, Châtelain de la Citadelle des Lamentations (allié de Sárku), Ge'én le Dévoreur de Tout (Main droite de Grugánu l'Epée Noire), Marássu Celui dont la Poursuite se Rapproche, Chanteur des Silences et du Gris Infini (allié de Hrü’ü et Wurú et utile aux sorciers comme il peut enseigner bien des secrets).
Et le Livre des Liens d'Ébène se termine ensuite sur une description plus brève de 49 autres Démons. Le Démon Qárqa du roman Prince of Skulls n'apparaît pas et il y en a sans doute beaucoup d'autres.
Le Livre est très distrayant par les quelques bribes poétiques et allusions à des secrets de Tékumel (on fait référence plusieurs fois à "la coquille de l'Oeuf du Monde" ou bien aux "Pylônes entre les Mondes"). Il est dit que le plus grand Magicien de Tékumel, Subadím, s'est perdu pendant des éons dans la Citadelle des Lamentations de Srükárum.
Mais en tant que "supplément", le livre m'apparaît relativement "dispensable", surtout par rapport à Mitlanyál. Il peut fournir des idées de scénarios par les Pactes démoniaques (les Princes Démons aiment beaucoup demander des Quêtes saugrenues ou impossibles) ou bien pour des scènes de sacrifices par exemple dans un Temple du dieu Sárku, mais il n'apporte pas beaucoup d'informations très utilisables pour les campagnes ordinaires.
Le Livre des Liens d'Ébène, qui tient un peu du Necronomicon ou bien du Codex des Plans Infinis (qui est mentionné comme artefact majeur dans le supplément D&D Eldritch Wizardry aussi en 1976), avait dû faire sensation en 1978 tant la description minutieuse des rituels et sacrifices horribles pour invoquer ces démons était détaillée. Pour nous qui avons connu bien pire, le choc s'est un peu estompé et il y a même un côté grand-guignol qui n'est plus aussi "lovecraftien" que ce qui était recherché. Malgré l'exotisme des noms de Tékumel, cela ressemble finalement assez à de l'occultisme traditionnel à la Crowley, avec des symboles de protection, des sacrifices de vierges et des pactes démoniaques. Si ce n'est que dans un univers (un peu) moins manichéen que celui du Christianisme (un monde où l'Empire de Tsolyánu adore et protège aussi bien les Dieux de la "Stabilité" que ceux du "Changement"), ces "Diables" immoraux paraissent parfois un peu décalés.
Je rappelle encore une fois comme aide-mémoire, parce que je ne me lasse jamais de ce schéma, le tableau des 20 Dieux (10 Tlomitlanyál vs 10 Tlokiriqaluyál) de l'Empire du Trône du Pétale.
Les Tlomitlanyál (Seigneur de la Stabilité) | Les Tlokiriqaluyál (Seigneurs du Changement) |
---|---|
Hnálla, lumière de l’être Drá l’ascète contemplatif | Hrü’ü, nuit de la négation Wurú, l’ennemi de la stabilité |
Avánthe, fertilité Dilinála, la chaste pucelle | Dlamélish, sensualité Hriháyal, la tentatrice |
Karakán, le guerrier Chegárra, le roi | Vimúhla, le destructeur Chiténg le ravageur de villes |
Thúmis, le scribe Keténgku le médecin | Ksárul, le magicien Grugánu, l’épée noire |
Belkhánu, l’embaumeur Qón le gardien | Sárku, le ver Durritlámish, le profanateur |
Le Livre des Liens d'Ébène ajoute aux Dieux de très nombreux Démons avec une hiérarchie complexe et contradictoire. Presque tous ces Démons demandent des sacrifices sanguinaires et sont donc liés avant tout aux Tlokiriqaluyál. Le Roi des Démons est Origób (et il paraît assez présomptueux ou suicidaire de vouloir l'invoquer), et autour de lui les principaux Princes Démons sont
(1) Gereshmá'a, Celui du Mont des Crânes, proche du Dieu Sárku le Ver, qui règne sur le Quadrant du Nord-Ouest des Plans Démoniaques.
(2) La Bête Sans Queue, Dirigeant des Monolithes de la Terreur Loquace, allié au Dieu Ksárul le Sorcier, qui règne sur le Quadrant du Nord-Est.
(3) Rü'üt'anesh, la Bouche aux Pattes Velues, la Terreur de Qélem, amant(e) de Dlamélish et maître(sse) du Quadrant du Sud-Ouest.
(4) Kurritlakál, le Mangeur des Peaux, Père des Mille Progénitures, rejeton de Durritlámish le Profanateur, qui règne sur le Quadrant du Sud-Est.
Mais il y a aussi cinq autres grands Seigneurs Démons Jnéksha'a, la Faux des Flammes (allié de Vimúhla le Destructeur, voir aussi l'illustration dans Empire of Petal Throne p. 88), Tkél le Gardien de la Porte des Flammes (un autre allié de Vimúhla, qui déteste Sárku), Srükárum, Seigneur des Légions des Défunts Désespérés, Châtelain de la Citadelle des Lamentations (allié de Sárku), Ge'én le Dévoreur de Tout (Main droite de Grugánu l'Epée Noire), Marássu Celui dont la Poursuite se Rapproche, Chanteur des Silences et du Gris Infini (allié de Hrü’ü et Wurú et utile aux sorciers comme il peut enseigner bien des secrets).
Et le Livre des Liens d'Ébène se termine ensuite sur une description plus brève de 49 autres Démons. Le Démon Qárqa du roman Prince of Skulls n'apparaît pas et il y en a sans doute beaucoup d'autres.
Le Livre est très distrayant par les quelques bribes poétiques et allusions à des secrets de Tékumel (on fait référence plusieurs fois à "la coquille de l'Oeuf du Monde" ou bien aux "Pylônes entre les Mondes"). Il est dit que le plus grand Magicien de Tékumel, Subadím, s'est perdu pendant des éons dans la Citadelle des Lamentations de Srükárum.
Mais en tant que "supplément", le livre m'apparaît relativement "dispensable", surtout par rapport à Mitlanyál. Il peut fournir des idées de scénarios par les Pactes démoniaques (les Princes Démons aiment beaucoup demander des Quêtes saugrenues ou impossibles) ou bien pour des scènes de sacrifices par exemple dans un Temple du dieu Sárku, mais il n'apporte pas beaucoup d'informations très utilisables pour les campagnes ordinaires.
Je me demande si par Book of Ebon Bindings il ne faut pas entendre Livre à la reliure d'ébène ?... (les auteurs de JDR anglophones étant friands de tournures archaïsantes).
RépondreSupprimerD'un point de vue de MJ, la principale qualité des tentateurs démoniaques, quel que soit le nom qu'on leur donne, étant leur attachement à la tactique éprouvée qui consiste à faire miroiter la promesse de "révéler des secrets", je pense comme vous que, même si on veut en mettre en scène, il vaut mieux s'équiper en priorité de suppléments qui contiennent de "vraies" révélations sur l'univers du jeu; pour la mise en scène de rituels, les sources d'inspiration extérieures ne manquent pas!
C'est vrai, c'était sans doute "reliure" (bookbinding), je n'y avais même pas pensé. Mais il y a aussi, je pense, un jeu de mot sur "lien" pour lier un Démon par un pacte. J'ajoute la version plus exacte.
RépondreSupprimerLes rituels sont souvent du genre : "Il faut attendre tel alignement des astres de Tékumel et être dans tel lieu propice, puis réunir X esclaves, leur arracher les yeux à la cuillère, les remplacer par des rubis".
Une des bonnes idées des Pactes décrits est que parfois le Seigneur Démon demande quelque chose d'assez facile (du genre un cheveu de bébé). C'est dans ces cas-là qu'il y a un piège encore plus terrible que lorsqu'il demande d'aller récupérer la coquille de l'Oeuf du Monde...
Sur le titre du livre, j'avais oublié de signaler une évidence : Book of Ebon Bindings est aussi une allusion au livre maudit dont parle souvent Clark Ashton Smith, the Book of Eibon (Liber Ivonis).
RépondreSupprimerpas sur pour "èbene", la couverture de la premiere edition est rouge
RépondreSupprimerMais la couverture peut être rouge et la reliure en ébène. :)
SupprimerMême si Ebon fait une allusion à Eibon, cela veut bien dire "ébène" ou "noir ou brun foncé".