samedi 31 janvier 2009

Grève des subventions



Colbert très en forme sur le refus des Républicains de voter le nouveau stimulus d'Obama.

La paranoïa en abyme



Google a eu un bug aujourd'hui où ils refusaient de connecter vers les sites en les classant tous comme des sites vérolés.

Tous les sites...

Add. Google explique.

Castisme et révisionnisme



Le Conseil Hindou du Royaume-Uni (une des trois organisations hindoues britanniques) a publié il y a un an en février 2008 un "rapport" sur les Castes pour défendre le système social, tout en admettant des abus mais en disant qu'ils venaient d'une rigidification causée par les invasions musulmanes puis le colonialisme européen. L'argument implicite est que toute critique des castes est en fait une stratégie chrétienne de ce que certains doivent appeler "Hindouphobie".

Ils expliquent notamment que la discrimination contre les Intouchables étant en déclin, les "Dalits" hindous eux-mêmes soutiennent le système des castes (et de fait, on constate chez les basses castes une évolution d'appropriation des rituels des hautes castes, ou de reprise mimétique au lieu de leur rejet). Le Conseil Hindou conclut que le système des castes peut donc être préservé en étant simplement réformé. Il donne un résumé et le rapport de 30 pages.

Une des manières idéologiques qu'ils utilisent pour défendre le système est de dire que (1) d'autres sociétés ont aussi des systèmes de castes (certes), (2) que le système a pu évoluer vers une sorte de "club" librement consenti, où les individus se sentent bien intégrés, assez souple, définis par des mérites et fonctions sociales, et avec mobilité sociale.

Ce site de militantisme des Dalits (néo-ambedkarien) vient de publier une réponse argumentée qui ruine notamment la thèse selon laquelle le système des castes se serait rigidifié tardivement à cause des invasions.

Même s'il est vrai que les innombrables castes spécialisées ((Jāti) ont émergé bien plus tard que les quatre grandes classes sociales védiques (varṇa) dans lesquelles elles s'insèrent plus ou moins, la rigidification avait commencé avant les invasions musulmanes et hors du domaine de ces invasions.

Au passage, la militante indienne des droits des Dalits Gail Omvedt montre bien comment les Hindouistes modernes ont une tendance à nettoyer les textes pour dissimuler ou "euphémiser" les impératifs castistes.

Une des énigmes du système des castes est en un sens que les Hors-Classes "Impurs" si violemment discriminés aient pu ainsi demeurer à l'intérieur de ce système d'oppression.

L'indianiste belge Koenraad Elst, flamand d'extrême droite très favorable aux positions hindouistes et nationalistes traditionnelles (compagnon de route des radicaux de l'Hindutva), fait remarquer dans cette review que les Musulmans auraient en fait conservé la stratification sociale même pour les convertis, avant une période très récente et l'influence de la critique européenne (même si on projeta ensuite de manière anachronique la critique des castes sur leurs positions antérieures).

Cela pourrait expliquer qu'il y ait encore tant de Hindous dans les Hors-Classes. L'intérêt des conversions était plus relatif qu'on pourrait le croire. Mais cela n'expliquerait pas vraiment, avant même l'Islam (ou le Christianisme), l'échec des critiques du système par les traditions monastiques dites des śramaṇa (par exemple Jaïnisme et Bouddhisme, qui refusaient le castisme au nom de l'action ascétique et du mérite individuel au cours de cette vie).

La puissance de l'idéologie a suffi à maintenir les "Dalits" dans la fidélité à une religion qui les rendaient ainsi coupables de leur naissance.

Nietzsche a un beau passage à la fin de la Généalogie de la morale sur le fait que nous préférons nous sentir coupables et endettés que de sentir le poids de l'absence de toute signification. Cependant, dans le cas du Bouddhisme, c'est au contraire l'idéal ascétique qui pouvait critiquer toute vie comme souffrance tout en refusant la culpabilité des basses castes.

vendredi 30 janvier 2009

Festivalier



C.B. Cebulski (l'auteur entre autres chez Marvel de la série récente Loners) raconte sur son blog son festival d'Angoulême, invité par Soleil et Panini, et il connaît de manière assez surprenante la bd européenne, reconnaissant Lucky Luke, Lanfeust et même Ciro Tota !

The simple fact that it takes over an entire French town makes it unique in and of itself. A whole town! You step off the train and you can't help but feel the love that's bestowed upon our beloved graphic story-telling medium over the course of these next five days.

Une apologie pour Iggy



Glen Pearson, député libéral de l'Ontario, et qui avait soutenu Stéphane Dion, défend clairement la décision d'Iggy de ne pas voter la censure du gouvernement Harper au nom de l'unité canadienne, ce qui rappelle à quelle point les angoisses sécessionnistes continuent d'influencer les décisions :

[Michael Ignatieff] argued that if he brought down the government by voting down the budget, certain short-term goals would be achieved. We would be government. He would be Prime Minister. We would be able to more correctly invest those kind of monies. All of this is true.

Then he challenged us to think of a larger dynamic, one that eventually won the day. A coalition, he offered, would be the final nail in the coffin for any hopes of national unity. The West would want out. Quebec would be an unknown factor. And Canadians as a whole, excepting those constituency groups that would have been served by the coalition, would be ushered into an era of great national uncertainty again. The markets, so requiring of stability right now, would respond with alarm and alacrity.


En un sens, c'est plutôt Harper qui met en danger cette unité fédérale par ses attaques anti-québecoises.

Mais si les Libéraux doivent laisser le pouvoir de crainte d'alimenter la sécession de l'Alberta ou bien de paraître trop indulgent avec le Québec, pourquoi avoir évoqué la Coalition ? Tous ces arguments, y compris la récession, étaient connus avant. La Coalition avait de réels désavantages mais moins que cette indécision d'Ignatieff (qui exige comme seule condition que la majorité conservatrice fasse des "rapports périodiques sur la situation économique"...).

Mais les Libéraux n'étaient pas vraiment sincères dans leur soutien à la Coalition, à part peut-être Dion. Ils ne s'en servaient que comme un bluff contre Harper et ils sont ensuite vite cédé dès qu'il a lancé l'attaque contre le Bloc. A l'inverse, il était étonnant que le NDP de Layton et le Bloc québecois de Duceppe ait ainsi été prêts à une telle alliance alors qu'il n'y a pas si longtemps ils jugeaient presque que les Libéraux et les Tories étaient bonnets blancs/ blancs bonnets.

Le bon côté de toute cette affaire est que Harper a pour l'instant dû faire des compromis. En revanche, on peut craindre que l'opposition soit durablement affaiblie et fragmentée.

Zombicuité



Parfois, on peut avoir l'impression que la vie entière est une sorte de plaisanterie qu'on est le seul à ne pas comprendre. Par exemple, les Zombies. Les gens les trouvent irrésistibles. La moitié des comic strips que je lis se contentent d'ajouter "Braiiiins" en dernière case comme si c'était déjà drôle (par exemple sur cette photo de Hillary Clinton). Ces dernières années, Marvel a mis des zombies dans presque toutes ses couvertures et de toute évidence j'étais le seul dans cette dimension à être lassé (même des vambies).

Mais là, des zombies chez Jane Austen, je baisse les bras, je ne veux même plus essayer de comprendre.

jeudi 29 janvier 2009

Deux variantes de D&D



  • Peut-être à cause de ce reportage, je me suis replongé dans l'univers de Pathfinder. Il s'agit d'un monde qui reste fidèle à la license ouverte de la 3e édition défunte de D&D contre la nouvelle 4e édition officielle et qui est développé par Paizo (des transfuges de Wizards of the Coast) à travers des Adventure Paths (des suites de scénarios progressifs pour faire des campagnes).

    La quantité de scénarios produits a été impressionnante. Depuis 2007, donc en seulement deux ans, Paizo a sorti trois campagnes complètes, la description de l'univers en 256 pages, plusieurs guides de localités et de monstres et déjà plus d'une vingtaine de modules indépendants des campagnes.

    Description de gammes :

    • La première campagne : L'Eveil des Seigneurs des Runes (modules #1-6, traduit en français chez Black Books)
      La première campagne commence dans un petit village au bord de la mer, Pointesable (Sandpoint) en Varisia, près de la cité-Etat de Magnimar. Les personnages sont censés être des personnalités locales luttant contre des assassins avant de pouvoir progresser et affronter des dangers plus épiques au bout de six modules qui leur permettront de découvrir le passé de la Varisie. Une qualité de ces scénarios est que certains PNJ peuvent être surprenants et que malgré la quantité de donjons et oubliettes, il y aura quand même pas mal de roleplay pour bien explorer la vie locale du village. Une autre qualité est que l'intrigue d'ensemble est expliquée dès le premier numéro, ce qui évite au Meneur de jeu de devoir lire l'ensemble pour s'en faire une idée de la direction.

    • La seconde campagne : La Malédiction du Trône écarlate (#7-12)

      La seconde inverse le point de départ en se situant d'emblée dans une grande cité de 20 000 habitants, Korvosa, plus grande métropole de ces frontières de Varisie, la rivale de Magnimar, ville corrompue avec des truands dickensiens et des intrigues politiques shakespeariennes.
      Le ton est donc dès le départ plus grandiose, puisque les personnages seront vite catapultés dans les hautes sphères de la politique korvosienne et la Guerre civile qui couve (surtout qu'il pourrait ne pas être clair du tout de savoir quel est le bon camp).
      L'unité thématique est aussi assurée par un jeu dans le jeu avec une sorte de Tarot divinatoire (le Harrow, composé de 54 cartes spécialement créées) qui doit servir à guider les personnages mais surtout à donner une impression de Destinée inexorable.
      Un défaut est qu'on retrouve le cliché du Mal Ancien déterré qui était déjà dans la première campagne, et qu'ils ont hélas choisi de ne pas retracer toute le développement dès le premier numéro. Mais dans l'ensemble, je crois que c'est plus intéressant que le premier module, mais aussi peut-être plus difficile à mettre en place et avec plus de risque de dirigisme comme il y a de nombreux PNJ puissants. Mais j'avoue que j'ai toujours préféré les aventures urbaines aux donjons.

    • La troisième campagne : La Deuxième Obscurité (#13-18)
      La nouvelle campagne qui doit bientôt arriver à sa conclusion est encore moins manichéenne puisqu'elle permet de jouer des personnages amoraux dans le Port-aux-Enigmes (Riddleport), la cité des pirates de Varisie, avec un complot qui semble lié aux Drows des forêts environnantes. Je n'ai pas essayé mais les Elfes noirs et les Pirates ne m'inspirent pas tellement et me semblent avoir déjà été trop utilisés dans d'autres scénarios D&D (ne serait-ce que dans la série à succès récente de Freeport chez Green Ronin).

      La quatrième campagne, L'Héritage du Feu, commence dès mars prochain. La cinquième, dès l'été, sera Le Conseil des Voleurs.

    • Dans la vingtaine de modules indépendants, je remarque que la série U (U pour Urban) se déroule plus au centre du monde de Golarion, dans la Cité insulaire d'Absalom, siège de la Société des Eclaireurs, ces explorateurs-archéologues-géographes qui sont un des fils directeurs. Il serait peut-être bien de les utiliser avec le Guide d'Absalom qui vient de sortir.


  • J'ai aussi acheté d'occasion Blue Rose. L'idée de cette variante de D&D (qui utilise True20) est d'émuler ni l'Heroic Fantasy (Conan) ni la High Fantasy (Tolkien) mais le sous-genre dit de la "Romantic Fantasy", une synthèse par des auteurs féminins des genres de la "romance" (en français : les "romans à l'eau de rose") et de la fantasy classique. La représentante la plus directement imitée ici semble être Mercedes Lackey et sa saga de Valdemar.

    Valdemar est un royaume pseudo-médiéval de contes de fées où le monarque et ses chevaliers sont en relation empathique avec une race particulière de chevaux intelligents incorruptibles, ce qui doit assurer la moralité de la chevalerie.

    Blue Rose a créé un univers assez similaire où le royaume d'Aldis est une quasi-utopie, peuplée non seulement d'humains mais de citoyens animaux comme des chats intelligents et magiciens et des griffons. Le système politique est particulier car la Monarque à la Rose Bleue n'est pas héréditaire et est choisie par un animal féérique divin, le "Cerf d'Or". En théorie, le Cerf d'Or est infaillible au moment de l'élection mais le Monarque peut toujours être corrompu après son choix, ce qui est déjà arrivé dans le passé.

    Un défaut qui saute aux yeux est le côté très étriqué de tout cette région grande comme la France. Valdemar avait de nombreux voisins, ce qui permettait un peu de diversité, même si l'opposition était assez simpliste entre le Valdemar tolérant et féministe et ses ennemis intransigeants, dogmatiques, homophobes et phallocrates. Aldis n'a que trois voisins : Rezea (des steppes de barbares), Kern (dirigée par un nécromancien) et Jarzon (théocratie d'une Eglise traditionnaliste et intolérante). Et voilà, c'est tout, un monde avec seulement quatre pays, c'est maigre pour les intrigues politiques ou l'exploration... D'un autre côté, rien n'empêche d'insérer cette péninsule dans un univers plus vaste.

    On s'est beaucoup moqué du côté "politiquement correct" de Blue Rose (notamment sur les questions de Gender Politics). Les autres D&D supposent que vous êtes des croisés éradiquant des Orques. Celui-ci suppose que vous êtes des militants féministes anachroniques dans un monde médiéval. C'est un peu rafraichissant (et je dois avouer que j'aime beaucoup ces chats intelligents comme minorité principale pour remplacer les elfes) mais cela risque d'être aussi un peu ridicule, il faut le reconnaître. Certes, Aldis n'est pas vraiment une utopie. Il y a une méritocratie fondée sur l'éducation (comme la Chine impériale en théorie) mais pas d'Etat-providence quand même, ouf, comme le fait remarquer Kim dans sa défense de Blue Rose (qui contient une bonne introduction à ce monde).

    Mais si j'essayais de créer un patchwork de mes mondes favoris comme je l'avais dit dans cette liste, il y aurait sans doute un pays inspiré d'Aldis pour plus de variété (ou peut-être aussi avec une reprise des dæmons de Pullman).
  • Discriminations au Paradis



    Ce comic-strip d'aujourd'hui a une de mes questions philosophiques favorites, celui de la signification et des bornes du relativisme ou de l'historicisme.

    En gros, sachant qu'on ne peut être complètement relativiste absolu en morale (l'esclavage, c'est mal, et cela est vrai même dans une société où 100% des individus, y compris les esclaves, l'accepteraient comme une évidence) mais qu'en même temps on sait bien que nos représentations morales sont vraiment dépendantes de notre société et qu'on ne saurait exiger de quelqu'un d'être un Génie moral transcendant 99% de son époque, comment va-t-on juger le passé ?

    C'est bien résumé par le paradoxe théologique final : soit on dit que tout le passé est exclu du Ciel, soit que le Ciel est empli d'une majorité de salauds (Dante avait un problème similaire avec le statut des vertueux païens, et le Purgatoire servait aussi à cela).

    D'un côté, je trouverais idiot de reprocher à Aristote d'avoir été pour l'esclavage puisque personne - autant qu'on sache - ne formulait de critiques (même s'il est étonnant de voir la faiblesse de ses arguments qui semblent montrer une vraie dissonnance cognitive) mais de l'autre je trouverais choquant qu'on pardonne trop facilement à Washington, Jefferson ou Napoléon qui avaient, eux, toutes les ressources du Siècle des Lumières pour savoir que l'institution était répréhensible (et je ne parle même pas des derniers défenseurs au XIXe siècle).

    (Voir aussi le raisonnement de Lévi-Strauss : on peut défendre que des valeurs morales sont relatives à un contexte de justification, sans qu'on nie pour autant toute hiérarchisation possible de valeurs morales à l'intérieur de certains cadres : Lévi-Strauss peut dire à la fois que la société industrielle n'est pas absolument supérieure à une société non-industrielle "sans histoire" mais que dans les sociétés industrielles les démocraties sont vraiment supérieures à des Etats totalitaires.)

    Quand je lis Rousseau, Du Contrat social, il y a des passages trop abstraits ou idéologiques (je continue à ne pas comprendre ce que veut dire la Volonté générale concrètement tant elle paraît retirée dans le transcendantal), mais la critique de l'esclavage en I, 4 est incroyablement brillante, au point qu'elle se rapproche presque d'une réfutation logique rigoureuse du concept alors que cela paraît impossible en morale - c'est même meilleur que la plupart des applications kantiennes de l'impératif catégorique dans la Doctrine de la vertu qui donnent toujours une impression de passe-passe. Rousseau n'a pas fait qu'attaquer l'esclavage, il en détruit toute justification possible et rien que pour ce chapitre I, 4 je peux lui pardonner les passages défendant la peine de mort, le pouvoir absolu du Peuple Souverain en corps législatif ou les bienfaits pour les moeurs d'une "religion civile".

    C'est officiel



    Ignatieff est une carpette.

    Harper pourra donc continuer d'écraser l'opposition. Je ne sais s'il était opportun de renverser Harper mais menacer de le faire et reculer au dernier moment par crainte des conséquences (en faisant semblant d'ajouter des conditions) est ridicule et coûtera cher aux Libéraux. A force de vouloir paraître responsables, ils paraissent risibles. Ce n'est même pas du François Hollande, c'est du Jack Lang.

    Un paradoxe est que lorsque Ignatieff a remplacé Dion, il aurait pu mieux que Dion appliquer la nouvelle stratégie d'alliance avec le NDP comme il était plus populaire que lui. Mais l'ennui est qu'Ignatieff est tout ce qu'on peut craindre d'un intellectuel en politique et il a gâché cette occasion parce qu'il savait qu'il n'était pas prêt (et que si Harper allait jusqu'à la dissolution, on reviendrait à la case départ avec des Tories devant les Libéraux).

    Pour être plus charitable, on pourrait aussi dire que les réticences de Ignatieff peuvent s'expliquer parce qu'il défend vraiment la droite du Parti libéral et qu'il ne pouvait donc pas soutenir le glissement vers la gauche que représentait la Coalition avec le NDP de Jack Layton.

    Par ailleurs, comme attendu, Ignatieff a marginalisé des députés libéraux de Colombie Britannique trop proches de Bob Rae et de Stéphane Dion. Bob Rae (principal rival d'Ignatieff, mais qui s'était finalement rallié) reste chargé dans le Cabinet Fantôme des Affaires étrangères.

    Hégémonie geek



    Obama Disappointed Cabinet Failed To Understand His Reference To 'Savage Sword Of Conan' #24:


    A holdover from the Bush administration, Gates told reporters he may have gotten off on the wrong foot with the new president, citing an occasion when Obama asked him what he knew about 1984's Secret Wars, a 12-issue limited Marvel release. Gates then handed a visibly confused Obama 1,400 classified pages on covert CIA operations in El Salvador.

    (...)

    Secretary of State Hillary Clinton interrupted the president to assert that she and her colleagues have already begun educating themselves about comic books, and will soon be "an invincible team of Supermen and Wonder Women working to save America."

    "Wonder Woman? That's not even Marvel," Obama responded before storming out of the press room. "Who are you people?"

    mardi 27 janvier 2009

    Comics du mois (janvier 2009)



  • Multivers DC

    • Final Crisis #6/7
      Ce comic book a traversé quelques instants encore brillants mais aussi des passages presque embarrassants tant ils sont ratés. C'est un problème constant à mes yeux sur l'oeuvre de Grant Morrison, qui peut multiplier des idées nouvelles mais aussi échouer complètement à retomber sur ses pieds. Par exemple, l'histoire s'ouvre avec le Brainiac 5 de la Légion des Superhéros (pour être précis, le B5 de la Légion d'avant le reboot de 1994), qui présente à Superman la Machine à Miracles. Mais cette Machine est le MacGuffin le plus absurde de tout l'univers DC puisqu'il s'agit d'une source de voeux absolument omnipotente et que les scénaristes n'ont plus osé l'utiliser depuis une vingtaine d'années sauf pour la détruire (il y a un problème un peu similaire avec le Cube cosmique chez Marvel, qui sert toujours d'enjeu mais qui devient vite inutile une fois qu'on l'a). Luthor se révolte contre Darkseid, décidant qu'il préfère finalement la Vie libre à la domination (mais on avait déjà eu une alliance des supervilains dans la Crise des Terres infinies, et c'était mieux fait).

      Un gag absurde est la scène où le gentil Tigre copain de Captain Marvel, Mr Tawky Tawny, qui est un personnage complètement humoristique un peu comme Hobbes, est réintroduit après un combat à mort comme le leader des Tigres mutants de l'univers de Kamandi. C'est drôle, mais uniquement dans un sens parodique sur la dérive des comics (un peu comme l'histoire idiote qui est arrivée récemment au Wonder Dog et à Wendy & Marvin dans les Teen Titans).


      SPOILER SPOILER SPOILER

      Comme chacun le sait, ce numéro est aussi celui où Bruce Wayne est censé "mourir", tuant Darkseid d'une balle déicide et se faisant tuer par un rayon Omega. Cela pourrait peut-être marcher aussi bien que la mort de Flash et Supergirl dans Crisis en 1985 si (1) Flash et Supergirl ne venaient pas eux aussi de ressusciter, (2) on croyait ne serait-ce qu'une seconde que DC Comics pourrait vraiment tuer le plus populaire de tous leurs personnages l'année même du succès de Dark Knight... Au lieu d'un choc dramatique, cela paraît être un ridicule remake, notamment la scène de folie furieuse de Superman, qui n'avait pas réagi ainsi dans toutes les histoires où Supergirl ou Lois meurent... Une rumeur dit que l'éditeur Dan DiDio a contraint Morrison à modifier plusieurs fois l'histoire donc j'ignore à quel point la médiocrité de ce numéro est causée par Morrison lui-même. Le résultat est en tout cas très décevant par rapport à ce que Morrison avait réussi à faire dans 52 avec d'autres scénaristes (son autre oeuvre ambitieuse Seven Soldiers avait aussi échoué complètement dans la conclusion). C

    • Green Lantern #37
      L'apport le plus original de Geoff Johns a été l'invention des Sept Corps correspondant à sept couleurs, ce qui annonce une conclusion en climax de guerre entre les sept couleurs. On a déjà les Lanternes Vertes (la Volonté) et leurs rivaux les Lanternes Violettes (l'Amour) et les Lanternes Bleues (l'Espérance), mais l'idée ingénieuse est de commencer le conflit général par une guerre entre vilains, les Lanternes jaunes (la Peur) contre les Lanternes rouges (la Colère). L'idée d'opposer les deux peut étonner comme on sait que la haine repose souvent sur la peur, mais ici les haineux ont rejoint la Colère pour se venger de ceux de la Crainte, et la métaphore joue bien sur les affects tristes de ressentiment qui se dévorent eux-mêmes. Johns se sert souvent de prophéties et il annonce déjà que Katma Tui va ressusciter (et pour une fois, je suis plutôt pour, tant sa mort avait été inutile) et que Hal Jordan va un jour quitter les Lanternes Vertes pour rejoindre les Lanternes Bleues. En attendant, Jordan est soumis à la tentation des Lanternes rouges après avoir déjà basculé dans le passé à la tentation de Parallax des Lanternes jaunes et le héros sera donc passé lui-même par tout le spectre (surtout que ses relations sentimentales sont chez les Lanternes violettes et qu'on sait que c'est l'interdiction de l'Amour qui va un jour le faire se rebeller à nouveau contre les Lanternes vertes). La seule chose que je regrette est la manière dégoutante des Lanternes rouges d'émettre leur énergie comme une sorte de vomissement écumant de leur bouche.

      Blue Lantern Warth

      Une des raisons pour lesquelles j'aime beaucoup cette histoire (en dehors des dessins d'Ivan Reis, qui ne cesse de s'améliorer) est le nouveau Lanterne Bleue, Frère Warth (ci-dessus), un extraterrestre qui ressemble à Ganesh (il a même une défense coupée) mais en blanc comme Airavata. Un Ganesh Green Lantern (enfin, Blue Lantern), il fallait y penser. Très distrayant, malgré quelques grosses ficelles. A

    • Green Lantern Corps #32
      L'épisode précédent sur Kryb, la Lanterne jaune tueuse en série de Lanternes vertes qui collectionne les orphelins à l'intérieur de son ventre-prison, m'avait beaucoup plu. L'histoire avait même réussi à me faire peur. L'idée brillante ici est de juger Kryb, et l'idée que les Lanternes violettes, qui croient à la rédemption, pourront changer le personnage le plus immonde jamais utilisé dans l'univers des Green Lanterns laisse sceptique. J'aime beaucoup en revanche l'idée que les Lanternes vertes démissionnent en masse en apprenant la nouvelle règle d'interdiction de l'Amour. On devine bien qu'on va vers une conclusion future de compromis où les Gardiens de l'Univers devront réconcilier Justice et Amour, puisque le titre est maintenant fondé sur le combat entre les Attributs divins. A

    • Justice Society of America #22
      Une bonne illustration de tout ce qui ne va pas dans l'écriture de Geoff Johns : des scénarios écrits à partir de bonnes idées mais aucune résolution satisfaisante. Ici, Johns voulait revisiter Kingdom Come, ce qui peut être une bonne idée. Kingdom Come était une fable semi-ratée sur le Crépuscule des Dieux et l'évolution des comics qui perdent leur idéalisme naïf. La suite n'ajoute rien d'intéressant. La Société de Justice est soumise à la tentation par Gog, un démon omnipotent qui promet d'offrir tous leur rêves en échange d'une allégeance sans condition. Mais ensuite Johns se dit qu'on pourrait juger qu'ils devraient y céder et on découvre que Gog est aussi en train de détruire le monde, ce qui rend le dilemme encore plus idiot. Ils battent donc Gog facilement alors qu'il était montré comme capable de tout faire, et ensuite tout redevient comme avant (hélas, Starman reprend ses dialogues insensés). Ennuyeux, prévisible, sans intérêt. C

    • Legion of Super-Heroes #49
      Avant-dernier épisode de cette Légion du second reboot. Je ne sais pas exactement ce que prépare DC mais il semblerait qu'on revienne ensuite à une version de la Légion proche de celle de 1989 (avant le premier reboot, et même avant le Five Year Gap). En ce cas, toutes les histoires depuis vingt ans redeviendraient imaginaires ? Jim Shooter commençait enfin à trouver le rythme et c'est l'un des meilleurs épisodes depuis qu'il est arrivé il y a un an au #37. On commençait enfin à voir où il voulait en venir (avec la Princesse Projectra comme la nouvelle ennemie de la Légion), mais c'est trop tard. Le Soap Opera n'est pas si intéressant : Saturn Girl a eu un flirt avec Ultra-Boy et Lightning Lad la trompe avec la Présidente de la Fédération des Planètes. Pourquoi cette histoire ? Aucune idée, et on ne le saura jamais. B

    • Superman Beyond 3D #2/2
      On ne saurait reprocher à Grant Morrison de manquer d'inventivité. L'ennui est que ses histoires prennent souvent l'étoffe absurde d'un rêve fiévreux, où on ne doit pas chercher à comprendre une logique mais admirer la succession des prodiges. Ici, cette histoire doit explorer la dimension "archétypale" de Superman en tant que plus important de tous les superhéros du Multivers, mais le moyen est peu compréhensible. Superman fusionne (via Doctor Manhattan) avec son double inversé, l'Ultraman de l'univers d'anti-matière, pour lutter contre le Monitor Noir, Mandrakk (au nom aussi raté que Ne-Bu-Lo dans Seven Soldiers). Mandrakk fut aussi le plus grand prophète des Monitors et il avait annoncé l'arrivée de ce Superman qui lutterait contre lui. Une autre idée nouvelle est que les Monitors (ou bien certains d'entre eux) ont une relation vampirique avec la Plaie (The Bleed, l'hémorragie), qui est le nom choisi par Warren Ellis pour nommer la zone des espaces extra-cosmiques dans laquelle sont plongés les 52 Univers du Multivers DC. Le Bleed devient donc non plus une simple mot mais une sorte de substance miraculeuse qui peut exaucer tous les voeux (voir ce plus haut la Machine à Miracles du même Grant Morrison qui remplit le même but). Ce jeu d'association me paraît de prime abord complètement idiot et arbitraire, mais, ensuite, à la fin, Mandrakk transforme aussi Ultraman en vampire, et on comprend encore moins pourquoi. Que reste-t-il de l'histoire en dehors de ce gimmick de la bd en 3D ou les dessins de Doug Mahnke ? Peut-être ce nouveau personnage du Captain Atom de Terre 4 qui est assez clairement la première réapparition du Doctor Manhattan de Watchmen sous un nom différent (et avec des cheveux). B


  • Autres continuités

    • Army@Love Saison 2 #6
      Curieux. La première saison avait duré 12 épisodes et s'était terminée sur un cliffhanger réussi. Cette "seconde saison" ne dure que 6 épisodes et semble un peu bâcler une conclusion que je trouve un peu décevante, même si elle résout toutes les intrigues. La bd avait commencé comme une satire tranchante sur l'Irak mais la fin est tellement tirée par les cheveux (les personnages doivent faire l'amour ensemble pour pouvoir lancer un sortilège qui permet de supplanter un autre monde parallèle) que la critique perd sa pertinence. C


  • Univers Marvel

    • Amazing Spider-Man #583-584
      Le #583 est l'épisode où Spider-Man aide Obama pendant son inauguration, mais ce n'est qu'un complément de 5 pages par le dessinateur Todd Nauck (bof). Le but principal était de faire parler de Spider-Man en exploitant l'Obamania et il faut avouer que cela tombe bien puisque le reste du numéro est un soap opera qui rompt avec le ton habituel en se centrant sur Betty Brant, l'ancienne collègue et meilleure copine non-romantique de Peter Parker. Mark Waid réussit à faire une histoire assez surprenante en jouant sur nos attentes et en inversant le gag habituel où Peter Parker n'arrive pas à jongler sa vie personnelle et ses aventures.
      Le #584 fait enfin avancer un peu les intrigues sur l'Assassin au Spider-Tracer puisque la détective Carly Cooper - dont on espérait en vain qu'elle devienne le nouveau Intérêt Romantique de Parker - retrouve une piste qui mènerait vers Vin Gonzales, l'ex-policier et co-locataire de Peter Parker. Harry Obsorn demande en mariage Lily Hollister, fille du candidat aux municipales Bill Hollister, et qui est aussi visiblement attirée par Peter Parker. B

    • The Mighty Avengers #21
      Après la Guerre Civile, The New Avengers suivait les Vengeurs rebelles et The Mighty Avengers suivait ceux qui obéissaient au gouvernement. On a maintenant un bouleversement avec The Mighty Avengers formant une nouvelle équipe qui s'oppose au nouveau pouvoir de Norman Osborn et The Dark Avengers pour ceux qui suivent le nouveau régime. Henry Pym est devenu la nouvelle Guêpe et il dirige maintenant une équipe composée de Jocasta (l'androïde avec la personnalité de la défunte Janet Van Dyne et qui ressemble tant à Platinum), US Agent (un sous-Captain America de rechange que Marvel avait mis de manière incompréhensible au Canada dans le nouveau Omega Flight), Hulk (qui, tel qu'on le connaît, ne restera pas longtemps), Hercule (et son sidekick le génie Amadeus) et deux membres des Young Avengers, Stature et son petit-ami Vision. Le nouveau scénariste est Dan Slott et c'est donc, comme on pouvait s'y attendre, très bon, à condition d'avoir suivi les Vengeurs depuis assez longtemps comme Slott multiplie les références à de très anciennes histoires sur les origines de la Sorcière Rouge et sur Wundagore. B+

    • Dark Avengers #1
      La nouvelle série de Brian Bendis va suivre l'équipe qui obéit à Norman Obsorn. Osborn s'est fait sa propre armure d'Iron Man, Iron Patriot. Il a pu garder deux vrais Vengeurs, le dieu Arès (qui redevient donc aussi brutal que par le passé) et Sentry (qui est fou), et reprend l'étrange anti-héros Kree d'une autre dimension Marvel Boy (qui reprend le nom de Captain Marvel). Les autres membres sont surtout d'anciens vilains membres des Thunderbolts qui changent d'identité : Moonstone (aux origines liées aux Kree) devient la nouvelle Ms. Marvel, l'assassin Bullseye devient le nouveau Hawkeye, le second Venom se fait passer pour Spider-Man et enfin Daken, un fils japonais de Wolverine (créé récemment dans Wolverine: Origins #10) se fait passer pour son père détesté (un avantage d'avoir un héros centenaire comme Wolverine est que Marvel pourrait multiplier ses enfants, il pourrait en avoir une ribambelle à travers la planète). Je ne sais pas combien de temps un titre aussi sombre sur des supervilains sera divertissant (je n'aimais pas les Thunderbolts d'Ellis) mais je suis assez intrigué pour voir encore un peu la suite. B+

    • Captain Britain and Mi:13 #9
      Ce comic devient de plus en plus centré sur l'horreur et les Vampires. Spitfire, la superhéroïne à supervitesse, lutte contre son vampirisme et devient la petite amie de Blade, le tueur de Vampires. Et on découvre ensuite le Château Dracula sur la "Zone obscure" de la Lune (tiens, je croyais que même la "face cachée" pouvait être aussi illuminée par le soleil que l'autre !)... Pete Wisdom, le chef de l'équipe, se comporte avec une froideur assez cruelle qui convient bien à cette version de John Constantine (Hellblazer). On découvre que Meggan, la femme elfe-mutante de Captain Britain, est prisonnière en Enfer, sans grand espoir pour l'instant d'être sauvée. B

    • Guardians of the Galaxy #8-9
      Malgré le sous-titre, le cross-over avec War of Kings n'apparaît encore qu'en filigrane avant le #10, et on est encore dans l'après-coup de la Guerre contre les Skrulls. Star-Lord va chez les Kree mais Ronan ne lui a pas encore pardonné son échec face aux Phalanges cyborgs (pendant le cross-over Annihilation Conquest). Il l'exile donc dans la Zone Négative où il tombe dans les mains de Blastaar. Celui-ci, qui n'est plus vassal d'Annihilus, vient conquérir la "Zone 42", le Guantánamo / Alcatraz extra-dimensionnel que Tony Stark et Reed Richards avaient construite et qui devrait lui permettre d'envahir la Terre (quand on y pense, c'était vraiment une idée absurde que d'installer la prison là-bas). Pendant qu'une petite partie des Gardiens essaye de sauver Star-Lord, Drax le Destructeur et Phyla-Vel tentent de ressusciter Lune-de-Dragon chez les Eternels de Titan. L'un des meilleurs comics spatiaux en ce moment (même meilleur que Nova des mêmes auteurs). A

    • The Invincible Iron Man #9
      Un épisode très cyberpunk où Osborn, devenu nouveau chef du H.A.M.M.E.R., qui remplace le S.H.I.E.L.D., tente de tuer les anciens collègues gouvernementaux qui pourraient le gêner comme Maria Hill (il ne doit pas y avoir de presse et de contre-pouvoirs dans l'univers Marvel) et où Tony Stark menace d'effacer son propre cerveau pour éviter qu'Obsorn n'obtienne tous les fichiers qui y sont stockés. Le suspense ne marche pas mais le martyre de Stark accomplit ce pour quoi c'est fait, le rendre enfin plus sympathique après les fiascos de la Guerre civile récente. B+

    • War of Kings One-Shot
      L'univers Marvel commence à devenir une suite continue de Guerres. La Guerre contre les Skrulls vient de se terminer, et le vrai Black Bolt vient d'être libéré après des années d'usurpation par un double skrull. Les Inhumains (les humains modifiés génétiquement par les Kree) décident de se dresser contre les Empires interstellaires. Black Bolt et ses Inhumains prennent (un peu trop facilement) le contrôle de la métropole de leurs créateurs, l'Empire Kree, et détrônent Ronan (l'ancien juge kree qui venait d'être couronné à la fin de la Guerre contre Annihilus). Ils vont se retrouver opposés au Shi'ar, qui sont désormais dirigés par le tyran Vulcan, le dernier des trois frères Summers (voir la mini-série X-Men: Kingbreaker où une partie des X-Men essaye de lutter contre Vulcan). Un problème que je vois dans cette histoire est que l'Univers Marvel va commencer à devenir un peu homogène si tous les Empires extra-terrestres sont contrôlés par des Terriens mutants. Il est vrai que c'était une prédiction faite dans Avengers Forever : les gènes mutants humains leur donne un avantage disproportionné.
      La suite sera un cross-over qui traversera X-Men Kingbreaker, Darkhawk, Guardians of the Galaxy et Nova. B

    • Uncanny X-Men Annual #2
      Une des particularités de la série X-Men est la fluidité des relations entre héros et vilains. Magneto fut d'abord représenté comme un mégalomane haineux, puis comme un défenseur sincère des mutants, et il devint même pour un temps le chef des X-Men dans les années 90. La même chose est arrivée à Emma Frost qui commença comme une sadique perverse avant d'être transformée en une leader mutante simplement un peu plus machiavellienne. Elle est la nouvelle compagne de Cyclops et l'une des nouvelles dirigeantes des X-Men et les scénaristes commencent donc à "réviser" et "nettoyer" son passé pour qu'on oublie ses premières apparitions comme une criminelle. L'Annual est centré sur son rôle récent dans une alliance de fait avec Obsorn. C'est un flash-back vers l'époque où elle travaillait encore pour le Hellfire Club avec Sebastian Shaw. Il l'envoie séduire Namor pour qu'il devienne le Roi Blanc du Club mais elle finit par le préférer quand elle découvre que Shaw est prêt à lancer de nouvelles Sentinelles. Le seul intérêt de Frost est la cause mutante et elle est prête à toute alliance dans cette fin, ce qui rend son rôle ambigu à nouveau.

      Il y a une erreur de continuité dans l'histoire. Emma Frost se fait effacer l'esprit par Selene qui est déjà membre du Hellfire Club. Or l'histoire se passe avant que le Club n'attaque le Phénix Noir (puisque Emma est surprise de l'utilisation de Sentinelles) et Selene (qui est une sorcière vivant à Nova Roma en Amérique du Sud) ne devient la Reine noire du Club que longtemps après, dans Uncanny X-Men #183-184 (1984).
      B+
  • Radical-inconsistent



  • Si jamais un jour la situation dégénère, j'espère que la gaffe d'Eric Woerth aura sa place dans l'arrogance et le mépris qui pourrait pousser n'importe quel Rocardien à rejoindre l'Ultra-Hyper-Totale-Gauche.

    La situation de crise actuelle, qui voit la France "particulièrement affaiblie", appelle à "se serrer les coudes". Que les grévistes "bougent, qu'ils deviennent un acteur de la sortie de crise. Qu'ils se remontent un tout petit peu les manches, qu'ils se mettent à travailler à l'unité du pays", a prôné M. Woerth.


    C'est vrai, ça, que les Français deviennent un peu "acteurs de la sortie de crise" au lieu de critiquer le gouvernement qui est en train de faire son boulot en soutenant tous les intérêts de Neuilly.

  • A l'inverse, Libé donne la parole à Alain Badiou comme principal opposant intellectuel du gouvernement actuel (et l'incarnation de la "nouvelle radicalité"). Voilà, on n'a plus le choix qu'entre Berlusconi et Béria, entre Péron et Pol-Pot.

    Libé lui demande d'expliquer son expression stupide de "pétainisme transcendantal", qui a à peu près autant d'intérêt que la "France moisie" de Sollers pour habiller des propos assez banals.

    Ne serait-il pas plus juste de parler de bonapartisme ?

    Le bonapartisme s'accompagne d'une dimension militaire. Sarkozy est plutôt lié aux milieux d'affaires. Proposons "orléanisme dur".


    La dimension militaire fut relativement faible sous le Second Empire après le coup d'Etat et la répression (en dehors des aventures désastreuses au Mexique ou contre la Prusse). La comparaison avec le "bonapartisme" de Rémond peut poser quelques problèmes car le gaullisme était un peu moins autoritaire et avait un côté social que n'arrive pas à simuler le sarkozysme (malgré tous les pillages de Guaino, malgré Martin Hirsch et le RSA repris au PS). Il y a eu de sincères gaullistes de gauche alors qu'il n'y a guère que des renégats, des traitres et des vendus qui peuvent se rallier au valet de Bouygues. Mais dire que c'est un "orléanisme dur" et une manifestation empirique d'un "pétainisme transcendantal" n'a aucun sens, et la seule vertu intellectuelle qu'on pourrait attendre d'un philosophe est un minimum d'attention à la rigueur et la clarté des termes qu'on emploie.

    "Transcendantal", autant que je sache, signifie qu'on doit poser quelque chose comme condition de possibilité de notre expérience même si on n'a pas directement quelque chose d'objectif dans l'expérience. Par exemple, pour Kant, le "Monde" n'est pas un concept car nous ne pouvons pas simplement par induction des phénomènes former le concept synthétique de la totalité des phénomènes, mais c'est une Idée transcendantale, à la fois hors de toute connaissance exhaustive et condition de l'expérience. Mais dans la trouvaille verbale de Badiou, qu'ajoute le terme à la généalogie ? Veut-il feindre de faire signe vers quelque horizon non-empirique des diverses formes de réactions politiques dans notre pays ?

    Badiou explique qu'il est pour les droits de l'homme (p. 9) et contre les libertés formelles (p. 7), pour la démocratie et pour Lénine et Mao. Il appelle à la révolution par la rue à condition de refuser la "forme-parti" qui conduirait nécessairement ensuite à la domination d'une classe sociale. Il attire l'aura de la "fidélité" à la radicalité des années 70, sans doute au même sens que Ratzinger ou Ahmadinejad montrent aussi cette vertu de "fidélité".
  • vendredi 23 janvier 2009

    First Priorities



    Commencer par la fermeture annoncée de Guantanamo et l'interdiction de la torture fut un joli symbole de retour à l'Etat de droit. Contrairement à ce qui avait pu être prévu, la première décision ne fut donc pas de supprimer la Global Gag Rule ou "doctrine de Mexico City" (l'interdiction de financer des organisations qui soutiennent l'avortement), même si Obama l'a fait juste après.

    jeudi 22 janvier 2009

    La nuée des discours



    Via Goodtime, l'analyse lexicale des discours d'inauguration. On voit par exemple que Bush avait un record dans l'usage de freedom (il utilise aussi beaucoup liberty mais il y a déjà une pointe sur liberty vers 1841 avec les deux intronisations de William Harrison puis John Tyler). Le mot le plus utilisé dans le Nuage de mots est "government".

    mercredi 21 janvier 2009

    Toujours le Commonwealth



    Patrick Nielsen Hayden corrige une liste de "firsts" qui se répand : Obama n'est pas le premier Président américain avec un père non-américain :

    Andrew Jackson was the son of two Irish immigrants. James Buchanan and Chester Alan Arthur both had Irish fathers. In addition, Thomas Jefferson and Woodrow Wilson had English mothers, and Herbert Hoover’s mother was born in Canada.


    Oui, mais ces parents avaient dû tous être naturalisés (sauf le père britannique de Chester Arthur, le 21e Président en 1881-1885 - Arthur lui aussi dut affronter des dingues qui ne croyaient pas qu'il était né sur le territoire américain) alors que Barack Senior resta Kenyan, et ne passa que quelques temps aux USA.


    As you can see, even with Obama, we have yet to have a President with a foreign-born parent who wasn’t a British subject, since those Irish, English, and Canadian presidential parents were all born subjects of the Crown, and so was Barack Obama, Sr. of Nayang’oma Kogela, Nyanza Province, Kenya.


    Ah, lala, la Présidence est toujours tenue par des mâles (Black/White) Anglo(-Saxon) (Protestant/Catholic).



    Add. : Une autre correction qui permet de distinguer description définie et individu satisfaisant la référence : Obama a dit dans son discours que 44 hommes (lui-compris) avaient prononcé le serment. En fait, il y a un décalage car Grover Cleveland eut deux mandats non-consécutifs et fut donc le 22e (1885-1889) et le 24e (1893-1897) Président. Obama est donc le 44e Président mais le 43e homme à exercer cette charge.

    Le fait qu'Obama ait refait le serment à cause du fétichisme constitutionnel et de l'acte manqué du médiocre Orginaliste en Chef John Roberts ne devrait pas changer le calcul des 55 serments depuis Washington. La même chose serait d'ailleurs arrivée à Chester Arthur et à Calvin Coolidge.

    Un avantage de ce deuxième serment est que si j'en crois la photo, Obama n'avait pas à mettre la main gauche sur une Bible cette fois.

    Zeitgeist et Séries



  • Tous mes amis (c'est-à-dire en fait des fils RSS, bien entendu, je ne rencontre personne et vis caché dans un grenier dans un Phare) me disent que nul ne peut encore être humain s'il ne regarde la Meilleure Série de Tous les Temps, The Wire. En plus, c'est la série favorite de L'Elu.

    Mais même si c'était réalisé par Stanley Kubrick et quelles que soient les métaphores existentielles, cela resterait un polar et donc trop réaliste-social. Donc tant pis.

  • Un des sites les plus "non-intentionnellement drôles" en ce moment est Big Hollywood, le site sur le cinéma et les autres industries du divertissement pour les Conservateurs américains. En gros, ce ne sont que des litanies de jérémiades de divers auteurs se lamentant d'être si isolés, ostracisés et blacklistés parce qu'ils ont le courage de défendre l'Eglise, la Patrie et le Patriarcat face à une Babylone homosulmanostalinienne, et voulant jouer à la fois la corde de la Bohème rebelle contre les faux-rebelles et celle des "Vrais Gens" de la "Vraie Amérique", Marge oppressée parce que Majoritaire. Autrement dit, il y a des gisements de Ressentiment encore plus inépuisables que dans un site républicain moyen.

    J'avais mentionné le dessinateur Willingham déplorant que les comics ne soient plus assez chauvins et xénophobes dans le jihad cosmopolite-PeeCee. Maintenant, c'est l'acteur Dirk Benedict (celui qui jouait Starbuck dans la première version de Battlestar Galactica) qui hurle que la féminisation de Starbuck (qui n'était guère qu'une imitation de Han Solo) est une offense contre toute la virilité américaine. Oui, c'est tongue in cheek, mais cela réussit à sembler menacé quand même. Il va peut-être falloir que je me force à aimer la nouvelle version de Battlestar Galactica aussi rien qu'à cause de cet article idiot.

  • Pour être enfin positif, je viens de tomber sur une série animée japonaise Sayonara, Zetsubō Sensei ("Adieu, Professeur Désespoir", 2007). C'est très horriblement névrotique et bourré de jeux de mots complètement incompréhensibles sur les idéogrammes utilisés.

    SZS (par l'humoriste Kumeta Kōji) est une comédie d'humour noir sur un jeune professeur de lycée dépressif et complètement paranoïaque, Nozomu Itoshiki (jeu de mots car son nom 糸色 望 peut en s'inversant se lire 絶望, désespoir), prof-surveillant de début de journée (chargé de noter les absences, d'orienter et de préparer la journée). Il passe son temps à rater ses suicides devant ses élèves (qui ont l'air d'être en Seconde environ) et à leur expliquer que leur vie n'a aucune signification et que leurs rêves avorteront.

    Nozomu (dont on apprend qu'il est en fait de la très haute bourgeoisie provinciale) vise parfois juste dans ses diverses attaques contre le capitalisme japonais, l'érosion de la culture ou bien l'aliénation sociale, mais il souffre d'être aussi hypocrite et représentatif de cette société.

    Il essaye vainement de plaire à la psychologue du lycée (peut-être lesbienne), Madame Chie Arai (dont le Kanji est un jeu de mots qui peut se lire "Nietzsche"), et il est suivi par une élève, la jeune "Kafuka" ("Kafka"), qui a une forme pathologique d'optimisme et de déni complet de la réalité. Kafuka est l'inverse de l'enseignant (elle explique que son père s'est aussi pendu "pour pouvoir devenir plus grand en taille"), mais elle semble dissimuler une psychose tout aussi violente que lui dans ses hallucinations.

    Il y a des influences du manga Great Teacher Onizuka (1997-2002) où le jeune enseignant Eikichi Onizuka, ancien gangster à moto, devenait un modèle pédagogique, mais dans sa dépression paranoïaque le frêle Nozomu Itoshiki est encore plus décalé que le charismatique Onizuka. L'histoire appartient aussi au "genre" que les amateurs de manga appellent "Harem" (le plus souvent un personnage masculin un peu pâle ou inexistant entouré de multiples femmes qui le poursuivent). C'est aussi saturé de divers signes difficiles à interpréter. Le tableau noir a des phrases et allusions à la culture pop qui changent à chaque angle et l'époque semble parfois hésiter entre le Japon actuel de la Nouvelle Economie et des archaïsmes d'après-guerre : l'enseignant est toujours en kimono traditionnel par exemple.

    Chaque épisode se centre sur une névrose de la société contemporaine. Les élèves de cette classe "2-He" comprennent une hikikomori (qui refuse de sortir de chez elle, puis du lycée), une fujoshi (fanatique de yaoi), une stalker obsessionnelle, une addict du Net qui refuse de s'exprimer autrement que par IM ou email, une élève à double personnalité, l'une japonaise et l'autre "étrangère" comme symbole des hésitations du Japon sur son occidentalisation, etc.

    L'ambiance est le nonsense perpétuel, mais les gags semblent parfois lourds quand ils sont expliqués par les personnages et parfois complètement opaques quand ils ne le sont pas (par exemple, j'ignorais ces superstitions numérologiques sur le nombre de traits dans un Kanji).
  • La morne désillusion des hautes attentes



  • Déjà un Inauguration Speech Generator qui vous défie de faire mieux qu'Obama en choisissant des verbes et différents termes.



  • Le discours d'inauguration d'Obama m'a fait penser à celui de Bill Clinton en 1993 (notamment ces métaphores sur la glace qui fond, celles sur l'Amérique comme une tâche à accomplir ou un Voyage sont assez traditionnelles). Le passage sur le Leadership est obligatoire dans tout discours de ce genre (Carter sera toujours honni des Américains pour avoir laissé entendre que le pays traversait un "malaise").

    Rien de très excitant ou de mémorable, au point qu'on en est un peu restreint à remercier Obama d'avoir dit - ce qui devrait aller de soi pour tout nation pluraliste ou libérale au sens de Mill, Berlin et Rawls - que l'Amérique n'était pas seulement une nation chrétienne mais aussi musulmane, juive, hindoue (et les Bouddhistes alors ?) et "sans croyances" (des "unbelievers").

    Au moins, Obama n'a pas reculé malgré la tentative de d'instrumentalisation des Athées qui le citent en exemple de libre-penseur ayant enfin réussi. Alors qu'on sait qu'un Hispanique gay musulman (combinaison difficile à imaginer) aurait vraisemblablement un peu plus d'éligibilité qu'un athée pour l'instant.

    On avait de trop hautes attentes parce qu'Obama écrit certains de ses discours lui-même et que le discours de Philadelphie qu'il rédigea sur les questions raciales est tellement habile qu'il est sans doute l'un des meilleurs orateurs politiques contemporains.

  • Il y avait de nombreux passages qui sonnaient comme Nouveau Démocrate de la Troisième Voie, appelant à la valeur travail et la responsabilité individuelle, et l'éloge de la "prise de risques".

    Mais j'ai ri à l'inversion totale du thème sarkozyste sur la Valeur-Travail :

    It is the kindness to take in a stranger when the levees break, the selflessness of workers who would rather cut their hours than see a friend lose their job which sees us through our darkest hours.


    La réduction du temps de travail n'y est certes pas une obligation légale mais elle est décrite comme un exemple de vertu morale et d'altruisme, sacrifier son revenu pour l'emploi d'un ami.

    Il ironise par allusion aussi contre Reagan qui disait que le Gouvernement était le problème (The question we ask today is not whether our government is too big or too small, but whether it works), mais ajoute aussi que la responsibilité doit aussi s'attaquer aux programmes gouvernementaux s'ils ne sont pas efficaces, ce qui est typiquement "clintonien" pour récuser l'image du Démocrate socialisant.

    Plus à gauche, l'équilibre en les vertus du Marché et celle de la justice sociale :

    Nor is the question before us whether the market is a force for good or ill. Its power to generate wealth and expand freedom is unmatched, but this crisis has reminded us that without a watchful eye, the market can spin out of control - that a nation cannot prosper long when it favours only the prosperous.

    The success of our economy has always depended not just on the size of our gross domestic product, but on the reach of our prosperity; on the ability to extend opportunity to every willing heart - not out of charity, but because it is the surest route to our common good.


    Ces formules semblent sorties directement du libéralisme politique de John Rawls (qui se définit comme la priorité de la justice sociale comme "égalité des opportunités" sur une conception préétablie de la bonne vie ou du bien commun).

  • Une des rares citations du discours vient de Thomas Paine, le plus radical Aufklärer et plus francophile des "Pères Fondateurs" (il n'appartenait pas lui-même au Congrès mais fut élu à la Convention française, étant sans doute trop hostile à l'esclavage et aux religions organisées pour être éligible). C'est un clin d'oeil à la gauche démocrate.

  • Pas beaucoup de choses originales, mais j'ai été légèrement surpris par un détail dans une des énumérations :

    For us, they fought and died in places Concord and Gettysburg; Normandy and Khe Sahn.


    Il est rare d'associer ainsi une victoire (tactique) des vétérans du Vietnam à la Guerre d'Indépendance, la Guerre entre les Etats sur l'esclavage et la Guerre contre l'Axe. Peut-être une allusion à Bruce Springsteen.

  • Certains comme Sullivan font de cette surprenante platitude du discours une sorte de vertu d'humilité : Obama aurait voulu baisser le ton messianique, les morceaux de bravoure rhétorique par souci de réserve ou de retenue devant les défis.

    De même Hertzberg (qui écrivait des discours pour Carter - et qui fait aussi la même blague à laquelle on a tous pensé sur Cheney/Folamour) pense aussi qu'Obama aurait très bien pu écrire une "montée en puissance" rhétorique et que ce choix de la grise prose du monde est en partie intentionnel mais reste décevant.

  • A l'inverse, ce message par un Néo-Zélandais m'a fait rire en trouvant que cela restait trop "romain", monumental, symbolique et grandiose :

    I'm struck by the sheer weirdness of American political rhetoric. It reads like something from the nineteenth century or Battlestar Galactica - all Bible quotes and historic mission and shaping our destiny and tested by god. It's difficult to imagine any New Zealand politician saying anything like this with a straight face - or a New Zealand audience not simply gawping at its purple pomposity. But then, we see our country as a place we live in, not some great historical project. We know our unimportance, so we are not obsessed with its "greatness" and whether it will wax or wane. And whether it "continues" or not we see as a decision for outside forces, or (on a sufficiently long time scale) geology - not the politician d'jour. Basically, we don't care about leaving a mark on history. New Zealanders aren't the sort of people to build pyramids (though we have built a henge). Americans are. And that's what their political rhetoric is best seen as: rhetorical pyramids.


    Il est normal que la Puissance hégémonique (et qui se voit vraiment comme une République Impériale en même temps que "colonie émancipée", même si leurs troupes restent moins longtemps pour l'instant que celles de l'impérialisme européen du XIXe siècle) tienne ce langage si exalté, mélange de Messianisme wilsonien, de Destinée manifeste, d'exceptionalisme. Les Américains sont des insensés qui se prennent pour des Américains, non qu'il y ait quoi que ce soit de mal à cela. Demander de la sobriété cynique ou post-moderne aurait quelque chose de ridicule dans une nation moins ironique que leur ancienne métropole britannique (mais il est difficile de juger de l'extérieur : les Américains prétendent souvent que ce sont au contraire les Français dans leur ressentiment décliniste qui sont les plus dénués de sens de l'ironie).

  • Dick Cheney fait vraiment penser à un savant fou ou un dentiste nazi en fuite dans un vieux pulp.



    On s'attend à ce qu'il parte sur un Zeppelin en criant : "Ah, ah, Kapricorne, du ne m'auras chamais !"

    Ach, quelle SCHNITZENGEZUNGENHUYDEN.
  • mardi 20 janvier 2009

    Post en écriture automatique



  • Je ne pourrai pas regarder l'inauguration avant demain en raison d'une surveillance d'examen qui devrait me faire rentrer assez tard et aussi parce que je vais voir Les Sept Contre Thèbes à la Semaine de la Tragédie.

    Une élève m'a dit hier avec une candeur un peu effrayante qu'elle voulait voir l'investiture, au cas où ce serait un nouveau Dallas 1963. C'est humain, mais je n'ai pu m'empêcher d'avoir un frisson superstitieux devant ce désir de catastrophes de trains.

    Je suis un peu partagé sur tout le show cérémoniel et la liturgie messianique.

    D'un côté, je suis plus obamaniaque que la moyenne et je crois même à un certain degré que l'événement ne fait pas que "remplir la prophétie de Martin Luther King Junior il y a 46 ans" comme CNN le répètait hier, mais qu'en un sens c'est encore plus large, c'est presque une promesse de la Modernité démocratique toute entière qui est réalisée, celle d'une démocratie où tout humain méritant pourrait accéder à n'importe quelle position quelle que soit la contingence de sa naissance.

    Et cela m'agace qu'on veuille jouer à l'esprit fort et répéter des banalités (quatre personnes m'ont dit avec cet air profond de celui qui croit percer un secret occulte qu'il était quand même un Américain, comme si on croyait vraiment que le chef d'une puissance économique hégémonique allait incarner des intérêts supranationaux et le cosmopolitisme).

    Mais en même temps, il commence parfois à y avoir du vrai dans les attaques conservatrices contre une héroïsation hystérique ou un Culte de la personnalité. Obama est un grand orateur (et le contraste est infini après un dyslexique si peu curieux), un homme politique brillant pour gagner le pouvoir et il est sans doute encore plus intelligent que ne l'étaient Adlai Stevenson, Nixon ou Clinton. Mais il est vrai que ses réalisations en dehors de sa victoire électorale sont inexistantes. Il est de bonne guerre d'endosser le costume de Lincoln et FDR (comme Clinton avait joué à JFK en 1993) mais cela semble parfois faire monter des attentes sur rien. La seule réussite actuelle est un cabinet plutôt respecté de brillants universitaires.

  • Hubert Védrine, imbuvable de mépris comme d'habitude, disait hier assez justement que l'incompétent qu'il veut servir à l'Elysée est en train de chercher à rendre encore plus opaque l'ENA au moment où Obama forme au contraire un comité de têtes d'oeufs élitistes issus de la Ligue du Lierre.

    J'ai regardé le premier épisode de L'école du pouvoir, la fiction librement inspirée de figures de la Promotion Voltaire de l'ENA en 1980. Le roman à clefs est un peu dangereux et la fiction prend des airs bizarres de réalités alternatives comme on reconnaît des personnages réels superposés (y compris d'autres promotions antérieures) mais avec des actions très différentes.

    Il y a cinq énarques principaux. L'avocat Abel Karnonski commence comme un idéaliste sans parti, vivant avec une étudiante marxiste de l'Université de Vincennes (elle fait une thèse gramscienne sur les corps idéologiques d'Etat). Les deux aristocrates devenus membres du corps de la Noblesse d'Etat, le donjuan Louis de Cigy et sa soeur, la très sérieuse Laure de Cigy seraient librement inspirés de Dominique Galouzeau de Villepin et de sa soeur Véronique. Matt Ribero est un fils d'ouvrier lorrain très pollard et militant hyper-rocardien et il serait surtout François Hollande (avec un peu plus de ressentiment social quand même mais toute la mollesse qu'on lui attribue depuis les années 90). Enfin, Caroline Séguier est la plus ambitieuse, mitterrandiste mais prête aux compromis réalistes, presque servile dans sa volonté d'avoir un bon classement (elle serait donc Ségolène Royal).

    Le film commence par leur examen d'entrée où Matt a l'air le plus brillant. Ribero fonde un syndicat d'Enarques, l'ARENA, qui semble déjà aussi inefficace que le PS hollandiste en raison de ses hésitations.

    Ils sont envoyés en stage : Louis de Cigy semble passer son temps surtout à coucher avec la femme de l'ambassadeur. Laure de Cigy va en Corse et se fait violer par des barbouzes terroristes anti-FLNC du S.A.C., et le préfet semble s'amuser de cette intimidation contre l'énarque en étouffant vite l'affaire, le personnage de Laure semblant fait pour représenter plus l'oppression phallocrate que son statut social privilégié [Sans vouloir être parano, je me demande si cette scène bizarre a vraiment un sens, surtout si on imagine que le réalisteur d'origine haïtienne Raoul Peck en voulait peut-être un peu à Véronique Albanel qui avait participé à l'éviction du président Aristide ??] Matt Ribero est en préfecture pour évoquer les derniers conflits dans le Larzac. Caroline Seguier est au Gabon et trouve une histoire incompréhensible sur Elf et le nucléaire qui ne sera pas vraiment éclaircie. Abel Karnonski est à la Mairie de Paris et va tenter de dénoncer des scandales HLM et des emplois fictifs 15 ans avant la lettre, avant que l'Ecole ne l'en empêche.

    Le pouvoir giscardien finissant est représenté notamment par la fin de Vincennes mais la métaphore ne me paraît pas vraiment efficace pour symboliser les derniers feux du gauchisme radical post-mai-soixante-huitard. La femme d'Abel est hélas aussi peu intéressante que le personnage de la plus radicale Giulia (qui, elle, passe aux Brigades rouges) dans La meglio gioventù, et elle finira en se tuant le soir du 10 mai 1981 - comme la syndicaliste chrétienne Jeanne dans Je t'ai dans la peau.

    Bien sûr, le film ajoute des intrigues sentimentales. Laure de Cigy tombe amoureuse d'Abel Karnonski. Caroline Séguier préfère en fait le bouillant chiraquien Louis de Cigy, qui joue avec elle en attendant un meilleur parti digne de sa condition, mais elle finira par se résigner au plus accessible Matt Ribero une fois qu'il aura abjuré son rocardisme - on ne peut s'empêcher d'avoir de la peine pour Hollande, l'un des plus ridiculisés, surtout que Louis de Cigy, contrairement au Villepin réel, sort brillamment au troisième rang, juste devant Ribero.

    Karnonski et Laure de Cigy refuseront les grands Corps auxquels leurs rangs leur donneraient droit et sacrifieront leur carrière au nom de la mystique du service de l'Etat. Ni Louis de Cigy ni le couple Ribero-Séguier (Séguier est montrée comme un peu plus bas dans le classement, mais loin devant la Royal réelle) ne feront cette erreur. Mais tout le classement apparaît comme assez arbitraire - ce qu'illustre peut-être ce rang "par naissance" de Louis de Cigy, Laure de Cigy étant rétrogradée pour ne pas lui faire de l'ombre.

    Quand je voyais des fictions britanniques sur le Thatcherisme, je regrettais que nous ne fassions pas plus de telles histoires mais je continue à être peu habitué à la violence d'un récit imaginaire qui vise en même temps des personnes réelles. La reconstitution semble parfois une fable presque trop prévisible : Ribero est lorrain pour qu'on puisse parler de la déception de la Sidérurgie sous Fabius.

  • Dick Cheney sera en chaise roulante à l'inauguration. Soit c'est un effet de sa lente cyborgisation, soit il veut jouer au docteur Merkwürdigeliebe / Strangelove.

  • Un "blog" "rien" "que" "sur" "les" "guillemets" "superflus" (via - qui lie aussi des gateaux Lord of the Rings).
  • dimanche 18 janvier 2009

    La finalité de Tom Friedman



    est de nous permettre de savourer Matt Taibbi (voir aussi Flathead il y a 3 ans), quand il analyse les crimes contre la langue et la logique du pire camelot du New York Times :


    Remember Friedman’s take on Bush’s Iraq policy? “It’s OK to throw out your steering wheel,” he wrote, “as long as you remember you’re driving without one.” Picture that for a minute. Or how about Friedman’s analysis of America’s foreign policy outlook last May:

    “The first rule of holes is when you’re in one, stop digging. When you’re in three, bring a lot of shovels.”

    First of all, how can any single person be in three holes at once? Secondly, what the fuck is he talking about? If you’re supposed to stop digging when you’re in one hole, why should you dig more in three? How does that even begin to make sense? It’s stuff like this that makes me wonder if the editors over at the New York Times editorial page spend their afternoons dropping acid or drinking rubbing alcohol. Sending a line like that into print is the journalism equivalent of a security guard at a nuke plant waving a pair of mullahs in explosive vests through the front gate. It should never, ever happen.


    Il est féroce sur la forme, mais tout aussi fulgurant (oh, oh, je me friedmanise) sur la vacuité du fond prétendument "écologique".

    Voir aussi Klein sur les métaphores animalières ratées.

    Augures



    Dans le New York Times, certains auteurs de discours font des prédictions sur le Discours inaugural du Président Obama ce mardi 20 janvier (vers midi), 55e Discours Inaugural Présidentiel et premier Discours du 44e Président.

    Le genre est plus bref que les Discours de l'Etat de l'Union (tradition dont Jefferson pensait qu'elle était bien trop monarchique ,mais qui fut ravivée avec délectation par ces quasi-Tories pseudo-libertariens depuis Ronald Reagan) mais il est donc aussi souvent plus vide dans sa rhétorique (même si certains risquent parfois d'entrer dans des détails, comme l'énumération de principes de politique étrangère chez Eisenhower en 1953).

    Le nixonien Safire prédit que le modèle sera surtout celui de FDR le 4 mars 1933 ("la seule chose que nous ayons à craindre est la crainte elle-même. Et les Martiens. Mais ça ferait deux choses"), le Premier discours inaugural de Lincoln (mars 1861) ("Allez, on est tous frères, je ne m'opposerai pas à un amendement interdisant au gouvernement fédéral d'interdire l'esclavage là où il existe déjà, vous pourrez continuer à les exploiter vos champs de coton") ou le discours du 28 août 1963 de Martin Luther King devant le Lincoln Memorial ("J'ai fait le rêve que dans trois quinzaines d'années un métis noir serait élu Président") - et Safire, en bon Safire, espère qu'Obama ne critiquera pas les financiers et les marchands du temple comme l'avait fait FDR. Le Clintonien Shesol cite bien sûr JFK 1961 ("Ne demande pas ce que ton pays peut faire pour toi, il est ruiné") mais il dit que le genre vieillit mal et que finalement on n'en a retenu que très peu (en tout cas, pas ceux de Clinton...). Le Clintonien Waldman espère qu'Obama osera aller plus dans l'activisme de Roosevelt que dans la veine d'unification de Lincoln.

    Mais le plus amusant est le Carterien Gordon Stewart qui énonce les règles du Discours inaugural :

    1. Praise the country and its people as God’s gift to the rest of humanity.
    2. Extol the peaceful transition of power as though not having a coup was a miracle.
    3. Thank the predecessor at the outset, and then trash his administration for 20 minutes.
    4. Declare the end of partisanship, a vow that in the age of cable-Internet-talk radio will last less than 10 minutes.


    Sur le point 1, même le très sobre et éloquent Lincoln (peut-être un théiste agnostique "dans le placard"), dont on dit que le Second discours ironisait sur l'idée d'une ordalie divine et critiquait le désir de percer les intentions insondables de la divinité, ne cessait de jouer sur le fait que Dieu aimait l'Union et les valeurs du Nord. C'est vrai aussi bien pour le Premier discours (où il tente encore de rassurer le Sud en assurant qu'il n'a rien contre l'esclavage dans les Etats où il existe déjà, ne voulant que l'interdire dans les nouveaux Territoires) que dans le Second Discours (où il médite de manière plus brève sur la fin de la Guerre civile et sur la nécessité de la réconciliation maintenant que l'esclavage est aboli).

    Notre Carterite préféré Hertzberg, lui, considère que le meilleur reste ce Second Discours de Lincoln (qui reste bien sûr inférieur à l'un des plus sublimes discours politiques de tous les temps, le Discours de Gettysburg de novembre 1863 ("il y a quatre fois vingt et sept années, nos pères ont fait naître sur ce continent une nouvelle nation conçue dans la Liberté, et dédiée à cette proposition que tous les hommes sont créés égaux, sauf du moins s'ils ont de la mélanine dans leur pigmentation").

    Abraham Lincoln, dont le Président Obama va fêter le 12 février 2009 le 200e Anniversaire, venait d'être réélu en novembre 1964 avec 55% des voix dans les Etats du Nord et de l'Ouest (le Sud en Sécession ne votait pas et il eut donc 22 Etats sur 25, avec un soutien très large de l'Armée de l'Union). Atlanta avait été reprise en septembre 1864 et les troupes de Sherman marchait sur la Virginie. Mais ce ne fut qu'un mois après l'inauguration en avril 1865 que Richmond, la capitale de la Confédération esclavagiste tomba enfin. Le 9 avril, Lee capitula et le vendredi 14 avril, quarante jours après ce Discours, le Président Lincoln fut assassiné par des meurtriers qui avaient été présents lors de cette cérémonie.

    Lincoln parle aussi devant un groupe de soldats noirs émancipés, dont certains prendront Richmond le mois suivant.


    One-eighth of the whole population were colored slaves, not distributed generally over the Union, but localized in the southern part of it. These slaves constituted a peculiar and powerful interest. All knew that this interest was somehow the cause of the war.

    To strengthen, perpetuate, and extend this interest was the object for which the insurgents would rend the Union even by war, while the Government claimed no right to do more than to restrict the territorial enlargement of it.

    Neither party expected for the war the magnitude or the duration which it has already attained. Neither anticipated that the cause of the conflict might cease with or even before the conflict itself should cease. Each looked for an easier triumph, and a result less fundamental and astounding.

    Both read the same Bible and pray to the same God, and each invokes His aid against the other. It may seem strange that any men should dare to ask a just God's assistance in wringing their bread from the sweat of other men's faces, but let us judge not, that we be not judged. The prayers of both could not be answered. That of neither has been answered fully. The Almighty has His own purposes. 'Woe unto the world because of offenses; for it must needs be that offenses come, but woe to that man by whom the offense cometh.' [Matthew 18:7]

    If we shall suppose that American slavery is one of those offenses which, in the providence of God, must needs come, but which, having continued through His appointed time, He now wills to remove, and that He gives to both North and South this terrible war as the woe due to those by whom the offense came, shall we discern therein any departure from those divine attributes which the believers in a living God always ascribe to Him? Fondly do we hope, fervently do we pray, that this mighty scourge of war may speedily pass away. Yet, if God wills that it continue until all the wealth piled by the bondsman's two hundred and fifty years of unrequited toil shall be sunk, and until every drop of blood drawn with the lash shall be paid by another drawn with the sword, as was said three thousand years ago, so still it must be said 'the judgments of the Lord are true and righteous altogether'.

    With malice toward none; with charity for all; with firmness in the right, as God gives us to see the right, let us strive on to finish the work we are in; to bind up the nation's wounds; to care for him who shall have borne the battle, and for his widow, and his orphan – to do all which may achieve and cherish a just and lasting peace, among ourselves, and with all nations.

    Galimafrée



    Et oui, plus que deux jours et on sera débarrassé de Bush (et dans mon Sarkozy Derangement Syndrome, je fantasme qu'on va aussi un peu moins voir le Bush français, du moins en politique internationale, même s'il continuera à occuper toutes les couvertures du Point avec une omniprésence bigbrotheresque digne d'Atatürk).

  • Le Parc d'attraction George W. Bush.

  • Jonathan Schwarz a une modeste proposition pour la carrière post-présidentielle de George W. Bush.

  • Un bon Shorter Ramesh Ponuru qui pleure devant la Glace Yes Pecan et le copinage Spider-Man/Obama. (Voir aussi ces autres propositions pour une glace dédiée à Bush : Cluster Fudge, Yellow Cake Surprise, Impeach Cobbler, imPeachmint, Guantanmallow, etc.

  • hilzoy relit le discours inaugural de Bush 2001.

    Il faut aussi bien sûr relire l'article le plus célèbre et si tristement cassandre de The Onion : Our Long National Nightmare Of Peace And Prosperity Is Finally Over'. C'est parfois troublant d'exactitude :

    Bush also promised to bring an end to the severe war drought that plagued the nation under Clinton, assuring citizens that the U.S. will engage in at least one Gulf War-level armed conflict in the next four years.

    On the economic side, Bush vowed to bring back economic stagnation by implementing substantial tax cuts, which would lead to a recession.

    "We as a people must stand united, banding together to tear this nation in two," Bush said. "Much work lies ahead of us: The gap between the rich and the poor may be wide, be there's much more widening left to do. We must squander our nation's hard-won budget surplus on tax breaks for the wealthiest 15 percent. And, on the foreign front, we must find an enemy and defeat it."


  • Edito de The Nation en mars 1933 à l'arrivée de FDR :

    Shall we assume that the Democrats, who now take office, offer a better prospect for America? The indicated liberalism of Roosevelt in the present desperate emergency, his power policy, more enlightened than any we have yet had, his nomination of a Cabinet superior to any within a generation, his apparent determination to tread new paths, are auguries of hope. But we should not forget certain fundamentals which The Nation has often reiterated: In recent times, certainly, the two major parties have been as like as peas, sterile, guided by approximately the same economic philosophy, motivated by the same quest for legal—and some not so legal—loot.


  • Mais la plus joli épitaphe sur l'irresponsabilité bushienne est cette formule anti-kantienne de Wolfowitz en 2000 :
    "No U.S. president can justify a policy that fails to achieve its intended results by pointing to the purity and rectitude of his intentions."


  • Not the Onion : Des associations anti-avortement appellent à boycotter les Dunkin Donuts parce qu'ils ont dit être pour la "liberté de choix" (des variétés de donuts)...
  • jeudi 15 janvier 2009

    OctoPedia



    Bon anniversaire, Wikipedia, 8 ans. (via) Même anniversaire que MLK.



    On a beau la détester en tant qu'enseignant parce que les étudiants s'y fient trop rapidement, on l'aime en tant que surfeur attaché à une source gratuite et parfois ridiculement développée sur certains sujets Geeks (voir Wikipedia in culture et la jolie Aufhebung Criticism of Wikipedia ; oh, et si vous râlez, allez voir Scholarpedia et les autres).

    Wikipedia remplit bien une prédiction d'Umberto Eco sur les inégalités entretenues par l'Internet il y a quinze ans : c'est un danger de confusion accrue pour ceux qui s'y perdent et une expansion infinie pour les autres (en cela, disait Eco, c'est le contraire de la télévision, qui est précieuse pour l'ignorant et un poison pernicieux pour le demi-savant).

    Cette promesse d'une utopie labyrinthique depuis tout point du monde (Aleph + Bibliothèque de Babel) fait penser à cette publicité par le photographe Jean-Yves Le Moigne :

    Photo par Lemoigne

    Oh, je vois chez Mithridate (partisan de la langue artificielle Interlingue-Occidental) que l'incompréhensible Vükiped - Volapük a plus d'articles maintenant que Vikipedio - Esperanto.