lundi 31 décembre 2007

Comics de la quinzaine (19/12 - 26/12)



  • DC

    • The Brave and the Bold #9
      Un excellent comic très classique, hommage aux série de l'Âge d'Argent. Mark Waid a réussi à trouver avec le "Livre de la Destinée" une intrigue qui puisse justifier un lien entre tant d'histoires apparemment sans rapport. Ici, on a trois histoires qui sont autant de rencontres de superhéros. La première est très mignonne, avec les Metal Men et le jeune Robby Reed de Dial H For Hero. La seconde a les Blackhawks et les Boy Commandos de la Seconde Guerre mondiale, ce qui m'intéresse déjà moins (il y a en plus des erreurs pénibles de français lorsque le jeune Chavel parle, mais on est habitué à ce que les scénaristes américains utilisent Babelfish de manière confuse). La troisième a Hawkman avec l'Atom actuel et l'histoire est plus réussie que dans son titre même si la pseudo-science est un peu confuse.

    • Green Lantern #26
      Toujours les contrecoups de la Guerre contre Sinestro, Parallax et l'Anti-Monitor. Les neuf derniers Gardiens de l'Univers mettent en place un nouveau corps d'élite, les Alpha Lanterns. Il n'est pas très clair ce que cela implique mais c'est présenté comme un mauvais présage aussi désastreux que leur choix d'instaurer la peine de mort : peut-être qu'ils sont de nouvelles Batteries centrales autonomes comme l'entité Ion ? Sinestro est condamné à mort (ce qui signifie qu'on va avoir droit à une évasion dans peu de temps) et une Green Lantern entraînée par la passion, Laira (secteur 112), qui portait le deuil de Ke'han (secteur 786), exécute Amon Sur et on peut s'attendre à un épisode procès pour servir de prétexte à un débat moral sur le prix à payer pour faire régner la justice. La question pourrait être intéressante, mais j'ai une confiance assez limitée dans la sophistication dialogique de Geoff Johns. Alan Moore pourrait en faire quelque chose de dostoievskien, Johns en fera du sous-David Kelley moralisateur et peut-être même assez conservateur à la fin.

      En dehors de cela, Coast City renaît après l'assaut des Sinestro. On comprend le symbole post-11 Septembre de cette résurrection mais elle semble particulièrement peu crédible. Quel être humain aurait envie de s'installer dans une ville qui a été éradiquée deux fois par des forces extra-terrestres ?? Cela résume d'ailleurs un problème général de l'écriture de Geoff Johns. Il a de bonnes idées de "métaphores" mais il ne se soucie pas toujours assez de raconter une histoire pour parvenir à sa métaphore, elle semble une fin en soi et non un simple arrière-fond.

    • Green Lantern / Sinestro Corps Secret Files and Origins


      Il est peut-être significatif qu'un simple guide de 54 pages (5$) sur l'univers des Green Lanterns m'a bien plus amusé que toutes les histoires qui ont été publiés cette semaine.

      Pour une fois, la version papier me semble même sur certains points meilleure que la page web sur le Green Lantern Corps.

      Le Guide est fait pour accompagner la récente Guerre entre les Green Lanterns et le Corps de Sinestro. Il y a environ 200 profils de Green Lanterns créés récemment. Le Corps a désormais 7200 membres pour les 3600 secteurs, cela laisse donc encore 97,3% de Green Lanterns qui sont inconnus !

      Il y a quelques allusions aux nouveaux Alpha Lanterns qui apparaissent cette semaine dans Green Lantern #26 (voir la notice de Shorm, Green Lantern du secteur 40). Il y a aussi l'histoire de Morro, Green Lantern du secteur 666 et gardien de la crypte des Lanternes décédés.

    • Justice League of America #16
      J'aime beaucoup l'univers parallèle Tangent (ex-Terre-97, actuelle Terre-9) et j'étais heureux d'apprendre qu'ils allaient revenir ici. Mais cet épisode est complètement inutile et n'est qu'un prélude superflu à leur réapparition dans leur mini-série Tangent: Superman's Reign. Qui plus est, c'est dessiné par Joe Benitez et s'il est là pour rester, je me désabonne tout de suite.

    • Legion of Super-Heroes #37

      C'est un nouveau départ pour la Légion avec le retour du scénariste Jim Shooter, qui avait commencé à écrire les histoires des Légionnaires à l'âge de 14 ans dans les années 60. Je craignais une certaine rupture de ton, comme Shooter, de son propre aveu, n'a plus suivi l'équipe depuis trente ans, mais il y a au contraire une grande continuité. C'est un peu plus "bavard" qu'avant mais je suis plutôt heureux qu'il se passe plus de choses. Shooter gère bien l'impression de "grand nombre" si spécifique à la Légion, mais il va peut-être un peu loin dans son portrait de la médiocrité de Lightning Lad. On sait bien qu'il n'est pas un intellectuel mais le nouveau chef de la Légion est représenté ici comme un crétin dépassé par les événements.
      Le problème principal à mes yeux est le style du nouveau dessinateur Manapul, où toutes les machoires masculines se ressemblent et semblent inhumaines.

    • Uncle Sam and the Freedom Fighters #4/8
      L'équipe est réunifiée et Red Bee continue son développement insectoïde, bat assez aisément le nouveau complot qui manipulait à nouveau le gouvernement. Mais le retournement est que Red Bee est devenue une menace bien pire que le danger qu'elle a vaincu, et qu'elle a l'intention de transformer l'espèce humaine en une ruche à son image.

      C'est une assez bonne histoire et la division de l'équipe n'a pas duré aussi longtemps que je le craignais. Il y a un détail mineur qui m'a profondément agacé : l'idéaliste Uncle Sam, qui est censé représenter ce qu'il y a de mieux dans l'Amérique, dit qu'il avait lui-même été divisé en deux entités, Johnny Reb and Billy Yank, pendant la Guerre civile en 1860-65. Cela me paraît scandaleux de conciliation et typique de toute une école révisionniste qui veut réduire ce conflit à un désagrément fraternel sur le fédéralisme et les droits des Etats. S'il y a quelque chose à honorer dans la démocratie américaine, il était bien uniquement dans le Nord et pas dans les valeurs esclavagistes de la Confédération sudiste ! Je ne peux pas avoir de sympathie pour Uncle Sam s'il n'incarne pas seulement l'Union.


  • Indépendants

    • Army@Love #10
      Depuis quelques numéros, Allie (l'épouse de Healey et la maîtresse de Loman) me semble devenir le premier rôle devant le couple de Switzer et Flabbergast. Mais ce numéro va sans doute la faire sortir de son paradis idyllique du Shaman mongol Batsukh. Loman a organisé (via sa soeur DeeDee) une expédition pour retrouver Allie et il est accompagné de "Teen-Wolf" Royden et du prestidigitateur Flabbergast.
      Un quiproquo commence à naître parce que l'agente chinoise qui espionne le soldat mongolien Beau Gest le confond avec Flabbergast. Je faisais l'éloge du cynisme peu conventionnel de cette série mais je crains que ce cynisme ne devienne usant.

    • Ex Machina #33
      L'histoire avec l'ancien Pape Jean-Paul II - que le dessinateur semble éviter de représenter directement - se résout un peu vite mais je ne résiste pas à donner la révélation finale qui pourrait relancer toute la série : Hundred pense qu'il va être élu Président des USA. Il était original d'avoir une série sur un Maire de New York comme dans Spin City mais Brian Vaughan veut sans doute plus traiter de problèmes globaux que du réalisme quotidien de la gestion urbaine. Ou bien c'est la candidature de Giuliani qui l'influence. Mais il reste un problème : Hundred est un Indépendant, pas un Démocrate, et il est très difficile d'imaginer un Indépendant élu Président.

    • The Umbrella Academy #4
      J'ai un peu de mal à rentrer dans les non-dits du récit, mais peut-être faut-il lire ce titre comme une succession graphique de scènes bizarres plus que comme une histoire ? En gros, Vanya, la violoniste et la dernière des filles adoptives de l'Académie, devient une supervillain. La fin du monde continue de se rapprocher mais le lecteur y croit aussi peu que le public dans le comic.

    • Rex Mundi #9
      Je n'avais pas suivi le retournement. Le dictateur français, qui semblait acculé et près du suicide, a repris la main et vaincu les Prussiens et les Autrichiens. La série souffre toujours du même problème : l'univers est plus intéressant que les personnages, et le vilain bien plus intéressant que les "héros" bidimensionnels, comme si le scénariste se rendait compte qu'il aurait dû changer le centre de sa série. Les scènes avec le héros Julien sont si ennuyeuses qu'on en vient à lui en vouloir de prendre de la place par rapport à l'immonde souverain fasciste / néo-mérovingien...

    • Special Forces #2
      La nouvelle bd du talentueux Kyle Baker (l'auteur du fabuleux Cowboy Wally Show et Why I Hate Saturn) pourrait concurrencer Army@Love de Rick Veitch dans la caricature de la Guerre en Irak. L'idée de départ est que l'Armée US - comme dans la réalité - a tellement abaissé les règles de recrutement qu'ils ont pris un jeune soldat autiste. Cet épisode est uniquement une longue scène de combat où l'héroïne doit gérer la mentalité du pauvre autiste "Zone". L'histoire est peut-être trop sinistre pour que l'humour des dialogues de Kyle Baker se remarque autant que d'habitude. Lorsque l'héroïne tue des ennemis islamistes, elle leur crie "Enjoy your orgy", en référence aux 72 houris, mais Kyle Baker nous a habitués à plus drôle.

  • Marvel

    • Avengers Initiative #7
      Mine de rien, ce numéro a un événement "capital" pour la continuité de l'Univers Marvel : le scénariste Dan Slott tente de toute évidence de préparer une correction des événements récents pour redonner au public l'idée que Peter Parker ne serait pas Spiderman. J'ignore ce qui se passe en ce moment dans les titres de l'Homme-araignée mais la stratégie choisie (lancer le doute sur l'idée que Parker n'aurait été qu'un ami et une couverture du vrai Spider-Man) est un peu fragile et peu crédible. Jonah Jameson a l'air d'être prêt à y croire mais je ne vois pas vraiment en quoi cela pourrait permettre de revenir au statu quo ante.

    • Black Panther #33
      Cette série était l'une de mes favorites avant leur voyage dans l'espace, mais ce passage sur la planète Skrull avec sa parabole de 25 tonnes sur Martin Luther King et Malcolm X me paraît complètement raté. C'est un paradoxe : j'aime bien la dimension politique du Roi T'challa quand il parle de relations internationales et j'aime bien aussi les histoires un peu cosmiques, même farfelues, mais ici le voyage de science-fiction est un prétexte pour revenir vers des clichés nettement plus "réalistes" que dans les histoires qu'il avait sur Terre. C'est d'autant plus curieux que le scénariste Greg Hudlin avait pu être plus habile dans les paraboles politiques. Mais ici Storm rencontre un Skrull qui se prend littéralement pour MLK et on semble vouloir asséner une leçon sur les Droits civiques.

    • The Mighty Avengers #6
      Avec beaucoup de retard, c'est enfin la fin de cet Arc où les Vengeurs battent Ultron et délivrent un peu facilement Tony Stark du Virus technorganique. Stark est devenu le vilain caricatural pendant la Guerre civile mais ici c'est encore pire, il n'est plus qu'un bouffon. C'est aussi le dernier épisode dessiné par Frank Cho et l'annonce d'un futur cross-over général avec l'Invasion des polymorphes skrull (Secret Invasion) qui se prépare.

    • Ms. Marvel #22

      D'habitude, les Brood m'ennuient profondément. Ils étaient drôles comme hommage à Alien dans les X-Men des années 80 mais depuis vingt ans ces créatures sont revenus trop souvent. Cependant, il faut reconnaître qu'ils jouent un rôle important comme les ennemis principaux de Ms. Marvel depuis Uncanny X-Men #164. Carol Danvers a en effet été manipulée génétiquement plusieurs fois par les extraterrestres, par les Kree d'abord, puis par les Brood (qui en avait fait pour un temps Binary, avant que les scénaristes ne doivent se dire qu'elle ressemblait trop au Phénix), et cette histoire se passe dans le corps et dans la tête de Carol qui cherche à s'entendre avec une créature bleue Cru (trace de sa personnalité Kree qui faisait l'objet de ses aventures des années 70) tout en luttant contre les insectoïdes-reptiliens.

    • The Order #6
      Le personnage du militaire Milo, Supernaut, est plutôt une réussite, malgré tous les clichés habituels sur le vétéran patriote devenu pacifiste trahi-par-son pays mais qui-reste-fidèle, blabla. Oui, il fait penser de très près à Born on the Fourth of July (avec en passant une petite parodie d'Apocalypse Now). Mais ce qui le rend plus original est que ce Marine est fait pour critiquer la propagande de Black Hawk Down sur la Somalie. En dehors de cela, je ne comprends pas pourquoi le Prince Namor d'Atlantis attaque Los Angeles. L'Atlantide touche le Pacifique maintenant ? Il en avait marre de se faire tout le temps écraser à New York ?? En tout cas, ça tombe un peu comme un cheveu sur la soupe.

    • She-Hulk #24
      Non, décidément, je ne crois pas que je pourrais m'adapter au nouveau style de She-Hulk en chasseur de primes. Bon, tant pis, le scénariste Dan Slott est toujours là sur The Initiative, même si ça ne vaut pas notre avocate aux rayons gamma.
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