dimanche 29 mars 2020

The Last God n°1-6


The Last God: Book I of the Fellspyre Chronicles est une série de comics d'heroic fantasy écrite par Philip Kennedy Johnson, ancien militaire devenu scénariste de comics, et dessinée par Ricardo Federicci, qui avait déjà fait plusieurs comics aux USA et au moins un album européen, Chronicles of Runes. C'est clairement très inspiré du jeu de rôle et d'une campagne de D&D et un sourcebook va bientôt sortir sur le cadre de campagne, le monde de Cain Annun. Chaque numéro se termine par des poèmes ou chants (comme chez Tolkien) ou quelques pages de notes sur l'univers (un peu comme ce que faisait l'excellent Artesia).




La série a choisi (avant même la récente série The Witcher) de faire deux récits d'époques différentes en parallèle : une analepse 30 ans dans le passé avec une première équipe d'aventuriers et le récit dans le présent où la nouvelle équipe (dont certains survivants de la première) va devoir faire face aux conséquences des choix et des mensonges de la première. La construction scénaristique joue assez habilement de ces deux narrations puisque les deux époques se répondent et que certains détails du présent ne sont que progressivement compris grâce à des révélations nouvelles sur ce qui s'est réellement passé il y a 30 ans.

C'est de la fantasy sombre, bien entendu, comme c'est la mode, et parfois plus proche de l'horreur que de la seule épopée. Les Dieux sont morts (c'est devenu la fonction essentielle des dieux que de mourir dans notre culture post-religieuse), le Dernier Dieu est ce Dieu du Néant qui les a tous tués et qui a l'intention de finir son oeuvre en répandant des germes de plantes qui font revivre les morts, le Fléau des Fleurs.

Sans trop gâcher ces révélations :
IL Y A 30 ANS :
   L'Eclosion des Fleurs des Morts (the Flowering Dead) a lancé une terrible épidémie de défunts au service de Mol Uhltep du Vide, le "Dernier Dieu". Le barbare sanguinaire Tyr et d'autres alliés involontaires comme la jeune Cyanthe qui peut contrôler les bêtes par son chant, la "passeuse" (shaman psychopompe) elfe Veikko Al Mun, Jorunn le Nain, l'énigmatique Haakon, Gardien des Fées, ou la jeune mage-bibliothécaire Skol de la Guilde Eldritch vont commencer une quête pour détruire le Dernier Dieu en allant au-delà du bord du monde, jusqu'aux Marches Noires qui montent hors de la création.

Dans le présent :
   Tyr "le Déicide", traité comme un héros demi-divin depuis ce qui semblait être sa victoire contre le Dernier Dieu, est devenu un Tyran, qui a asservi les Humains, les Aelva et les Dwarrows. Marié à la Reine Cyanthe, il règne sur le monde de même que Skol est devenue l'Archimage de la Guilde eldritch. Mais on apprend immédiatement qu'il a menti et que son succès ne se fondait que sur un compromis avec le maléfique Mol Uhltep. Un esclave et gladiateur demi-elfe Eyvindr, qui semble aussi empli de candeur que Tyr était cynique, va repartir sur la même quête avec la Reine Cyanthe et la rebelle elfe Veikko pour comprendre ce qui s'est mal passé 30 ans avant et pouvoir enfin mettre fin au péril des Fleurs des Morts et au Dernier Dieu.

L'univers de dark fantasy a des elfes (les Aelvans) plus inspirés de populations amérindiennes et qui ont été massacrés et réduits en esclavage par les Humains.

Le monde de Cain Annun



Le Créateur Ang Luthia avait créé cinq dieux : Mol Anwe (de la Lumière, créateur des Fées), Mol Uvanya (de la Vie organique, créateur des Aelvans), Mol Kalakto (des Choses inertes et artificielles, créateur des Dwarrows), Mol Rangma (du Feu) et Mol Choresh (de la Connaissance).

Mais ces cinq dieux trouvèrent les bords de la Création, les Marches noires dans le Vide où ils recueillirent le seul être qui n'avait pas été créé par Ang Luthia, Mol Uhltep (du Vide).

Mol Uhltep l'Incréé vint tuer le Créateur et fut enfermé par les autres, au-delà des Marches noires, scellé par le cadavre du Dieu défunt. Mais les cinq dieux finirent par mourir et le Dieu du Vide put enfin s'évader des Marches noires du Pic déchu.

Les Aelvans du monde de Cain Annun semblent surtout inspirés par les Amérindiens et leurs tribus ont été massacrés par les Humains qui ont vampirisé les Aelvans pour en tirer des ressources magiques (encore une fois, comme dans The Witcher ou dans le dessin animé récent The Dragon Prince). Une des évolutions des Elfes dans les mondes de fantasy est d'en faire des aborigènes persécutés dans un style "post-colonial" au lieu d'en faire des Ur-Blancs racistes (certains jeux de rôle avaient déjà fait cela avec les Orcs, comme Earthdawn).

La force du monde est les efforts visibles pour créer une certaine cohérence linguistique (même si c'est trop souvent des langues réelles déformées). En revanche, je m'étonne toujours que notre culture populaire n'ait pas encore trop de fatigue face aux Zombies qui pullulent dans tellement de séries.

Dungeons & Discourse

Non, je ne parle pas du comic de 2006 (qui avait eu une suite), ni de la série chez Existential Comics (I avec Simone de Beauvoir, II avec Carnap, III avec Philippa Foot, IV avec Beckett, V sur la politique, VI sur l'angoisse, VII sur Marx, VIII sur Donna Harraway). mais de ces documents qui tentent vraiment d'en faire un cadre de jeu pour D&D (il y avait aussi un wiki abandonné).

jeudi 26 mars 2020

La Grippe Hydro-asiatique


Voyons, lisons un vieux comic pour sortir de notre claustrophobie du confinement, comme Teen Titans n°47 (avril 1977, scénario Bob Rozakis (1951-), dessins Bob Brown (1915-1977)).



Oui, l'atlante Aqualad tombe malade à cause de "la Grippe hydro-asiatique" et ne peut survivre qu'en étant... confiné dans un aquarium d'eau distillé

(comble d'indignité, Robin et ce junkie de Speedy oublieront même de changer son eau dans Teen Titans n°49...).



Ce nom si curieusement stigmatisant de "hydro-asiatique" (des Atlantes de Mu ?) doit être  un souvenir de la Grippe asiatique de 1957 qui aurait fait deux millions de morts ou bien de la pandémie dite de Hong Kong de 1968 qui aurait fait jusqu'à un million de morts (ce qui n'est certes rien comparé à la Grippe de 1918 (qui serait née au Kansas et non en Espagne) avec ses douzaines de millions de victimes). Cela plairait à l'entourage de Trump qui trouve approprié ou spirituel de parler de "Kungfluenza" devant des journalistes chinois pour le virus actuel.

Oh, pas la peine de lire cette série, c'est vraiment très péniblement nul (même si c'est légèrement meilleur que lorsque c'était écrit par Bob Haney). A la rigueur, les origines de la Fille du Joker / Harlequin (qui rejoint l'équipe dans ce numéro pour remplacer le grippé) sont supportables mais il vaut mieux lire l'histoire dans Batman Family n°6 (août 1976) où elle rencontre Batgirl et Robin (c'est reproduit dans l'anthologie récente des meilleures histoires de Batgirl).

jeudi 5 mars 2020

Polarisation


Depuis le mandat de François Hollande et d'autres désastres (comme la gestion européenne de l'effondrement grec pendant quelques années), toutes mes croyances social-démocrates rocardiennes (l'utopie qu'il n'y aurait pas d'antinomie à long terme entre justice et utilité ou efficacité économique) ont été remises en cause. Depuis que Macron a complètement accepté, encore plus que Nicolas Sarkozy, qu'il n'était là que pour assurer une maximisation des profits des classes sociales ayant déjà le plus accumulé, on a certes eu au moins une clarification. Un certain Marxisme que je croyais simplificateur a été plutôt spectaculairement confirmé. La facilité avec laquelle la majorité des cadres mais même des électeurs du PS ont pu passer au Macronisme (discours centriste mais pratique résolument à droite sauf sur quelques détails superficiels) montre que l'effondrement ne datait pas que des atermoiements de François Hollande seul.

Quand on entendait Michel Rocard vers la fin avant sa mort en juillet 2016, il tenait un double discours en présentant parfois deux héritiers contradictoires, Valls ou le Macronisme comme inévitable et comme l'aboutissement de sa propre gestion libérale, et il défendait parfois à l'opposé des réformes plus à gauche de Benoît Hamon sur certains aspects. Je ne pense pas qu'on puisse tenir les deux bouts de cette chaîne et cela ressemblerait à la même contradiction de Guy Mollet entre son discours marxisant et sa pratique plus conservatrice.

On dit que le ministre socialiste Pierre Joxe (ancien lambertiste) aurait été de ceux qui préconisaient à Mitterrand en 1981 de faire le maximum de réformes et ensuite de repartir dans l'Opposition dès que le Mur d'Argent aurait repris sa place après une brève brèche.

Je pensais que la position de volonté de pouvoir des socialistes se défendait parce qu'une telle stratégie de la Rupture réformiste périodique rare pouvait se retourner en décrédibilisant l'idée même de gauche de gouvernement, en hâtant un retour plus durable de la droite et donc globalement moins de réformes démocratiques socialistes sur le long terme. Et qui sait si une sortie du Système monétaire européen en 1983 aurait eu des effets économiques et politiques positifs à moyen terme ?

Mais d'un autre côté, à quoi bon demeurer au pouvoir si c'est pour théoriser la nécessité d'accompagner et de valoriser ses reniements ?

L'expérience du désastre révélateur François Hollande a prouvé à présent que les politiques dites de "modération" pourraient revenir à pire, dans ce processus qui dégénère en Valls : perte de tout repère, rester au pouvoir pour accomplir la politique contre laquelle on a été élue, déclin et disparition de la social-démocratie dans l'acceptation du consensus autour de la financiarisation de l'économie, mépris de plus en plus affiché contre les classes populaires et en résultat polarisation de l'extrémisme anti-parlementaire (qui n'est même plus une tactique machiavellienne contre la droite parlementaire mais un danger plus global qui finit par contaminer la gauche de gouvernement et peut-être ensuite une partie du populisme de gauche).

Quand bien même le cordeau sanitaire contre l'extrême droite tenait encore et si elle n'arrivait jamais au pouvoir nationalement (et on sait bien que ce ne sera pas le cas puisque la droite conservatrice ou libérale pactisera avec elle ou sera même absorbée par elle), on ne mesure pas bien les risques de laisser ainsi depuis trente ans s'habituer 30% de la population (et plus de 50% des forces de l'ordre) à vivre et à penser dans les références du fascisme. La vision du monde de l'extrême droite devient de plus en plus un des éléments ambiants dans lequel nous vivons.

En passant, même si Joe Biden gagnait les élections aux USA (et les électeurs des Primaires ont l'air d'ignorer à quel point il est devenu bien plus mauvais qu'il ne l'était il y a quelques années), on voit bien qu'il n'a pas l'intention de remettre en cause très profondément la prise de pouvoir de l'extrême droite du Parti républicain. Il va jusqu'à dire que le Parti républicain reste "sain" dans son ensemble et qu'il lui faudra bien travailler avec eux au Sénat. Même si on se fichait complètement du programme intérieur de Sanders ou Warren sur la santé, on aurait besoin pour ce qui reste la première puissance politique de politiciens prêts à lutter contre cette normalisation des inégalités, ce qui n'est clairement pas le cas de ce malheureux Joe Biden.

dimanche 1 mars 2020

Wonder Woman #752


Et c'est le grand retour de... Valda, la Pucelle de Fer.

Si vous ne connaissez pas encore Valda et mes propres obsessions sur ce personnage d'Arak, il s'agit d'une guerrière du IXe siècle créée par Roy Thomas en se servant de sources originales, la Matière de France carolingienne (mais plutôt dans la version italienne de l'Arioste). Valda est la fille du chevalier sarrasin converti Roger et de la célèbre femme-paladin, Bradamante, elle-même sœur de Renaud de Montauban (et qui, dans cette version, est morte à Roncevaux avec d'autres Pairs de France). Le nom de Valda vient peut-être de Velleda, la prophétesse germanique du Ier siècle (sous Vespasien) ou bien de la druidesse gauloise inspirée de la précédente chez Chateaubriand au début du IVe siècle (sous Dioclétien). Son apparence est plus inspirée par Jeanne d'Arc même si elle vit 600 ans avant. Bradamante avait tenté de lui cacher le métier des armes (comme la mère de Perceval) mais Valda apprit le combat auprès du spectre d'Amadis des Gaules invoqué par son parrain Maugis l'Enchanteur (qui semble réconcilié avec l'Empereur). Devenue Chevalier à la Cour de l'Empereur Charlemagne, elle devint la compagne de l'Amérindien élevé par des Vikings Arak et l'accompagne dans son voyage de tour du monde, de l'Empire franc jusqu'à l'Amérique par l'Orient.

En dehors de ses aventures dans les cinquante numéros d'Arak (1981-1985) et de quelques apparitions pendant la Crise des Terres infinies (dans All-Star Squadron n°54-55 ou ensuite dans des flashbacks dans Young All-Stars 20 et encore récemment dans une scène représentant la Crise dans Justice League vol. 2, n°40, 2015), Valda est demeurée dans les Limbes des personnages oubliées. Depuis 35 ans, elle n'est (à ma connaissance) plus jamais réapparue avec un vrai rôle "parlant" (et aucune couverture depuis 1986), elle n'a eu droit qu'à des scènes d'arrière-fond avec des foules de personnages assez obscurs :
(1) dans War of the Gods n°4 (1991) uniquement comme une des zombies invoquées par Circé dans l'Hadès, sans qu'on sache si ce n'est pas qu'un simulacre.
(2) Comme cliente de l'Auberge inter-temporelle pour créatures surnaturelles (sans qu'on comprenne d'ailleurs bien pourquoi une guerrière carolingienne sans magie peut s'y balader), dans "l'Oblivion Bar", dans Day of Vengeance n°1 (2005), Shadowpact n°1 & n°5 (2006) et Teen Titans vol. 3, n°42 (2007).

Il est normal qu'elle n'apparaisse plus, même dans les histoires de voyages dans le temps. Les voyages temporels des histoires américaines ne vont guère (1) que dans la Préhistoire (2) l'Angleterre arthurienne (3) la Guerre d'Indépendance (4) la Conquête de l'Ouest (5) la Seconde Guerre mondiale. Les personnages de comics (à part Rip Hunter n°3, n°6 & n°8) n'ont guère de raisons d'aller à Aix-la-Chapelle sous Charlemagne...

Ici, la Valda qui apparaît à Wonder Woman est extraite de son époque sans doute avant d'avoir rencontré Arak, qu'elle ne mentionne jamais. Son épée est brisée en duel par celle de Diana, ce qui laisse donc penser qu'il ne s'agit pas de Floberge, l'épée de son oncle Renaud (mais je ne crois pas que Roy Thomas lui avait attribué une épée particulière - le singe Detective Chimp pourrait lui prêter l'Epée de la Nuit...). Valda a peu de traits singularisants et elle peut en partie être vue simplement comme une nouvelle version de la Red Sonja que Roy Thomas avait créé pour Conan, si ce n'est que Valda est un peu moins objectifiée que la Louve d'Hyrcanie.

Von Gunther & Devastation

Le scénariste Steve Orlando a commencé à reprendre WW depuis à peu près deux ans (Wonder Woman #51-55, 73, 82-83, 750 et Wonder Woman Annual n°3). J'avais trouvé son arc précédent sur Cheetah plutôt raté parce qu'il voulait seulement représenter Diana en martyr prête à se sacrifier pour sauver son ennemie/amie Minerva. Diana doit être différente de Superman et Batman mais les scénarios la réduisent souvent à ces thèmes d'amitié où ce sont finalement ses ami(e)s et son entourage qui sont détaillées à la place de Diana.

Le nouvel arc avec Valda voit aussi le retour de deux supervilaines : Paula von Gunther et Devastation.

La Baronne von Gunther est la plus célèbre et plus ancienne des amies / ennemies de WW, rattachée aux origines scabreuses de ce comic à l'époque où elle représente les fantasmes de bondage saphique de son créateur. Elle a commencé comme savante et espionne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale (Sensation Comics n°4, avril 1942),  avant d'être vite convertie (Wonder Woman n°3, février 1943) et de rejoindre l'Île des Amazones comme une scientifique (on expliqua alors son comportement maléfique passé par le fait que sa fille Gerta était otage des Nazis). Les versions récentes de Von Gunther ont assez peu changé ces origines en dehors du fait qu'elle était plutôt une magicienne ou occultiste qu'une scientifique et qu'une version avait été possédée par une démone d'une autre Terre qui se trouvait être une "homologue" de Donna Troy, Dark Angel, et donc une copie de copie de Wonder Woman.

Depuis Wonder Woman Annual n°3 l'an dernier, Steve Orlando a recréé une nouvelle version de Paula von Gunther (appelée aussi "WarMaster") en inversant ses origines classiques.

Au lieu d'être une ex-Nazie devenue meilleure amie de Diana, cette Von Gunther était une jeune fille recueillie enfant par WW et confiée à des parents adoptifs. Elle devint une super-agente d'ARGUS (un des organisations secrètes détruites pendant le cross-over Leviathan et liée au nouveau Steve Trevor) mais découvrit ensuite que ses vrais parents avaient été des Néo-Nazis américains, tués lors d'une prise d'assaut de leur blockhaus, et que WW lui avait caché ses origines. Autrement dit, son parcours est à rebours de celui de l'ancienne Paula : une ex-amie de WW (et même quasiment une fille adoptive) devenue Nazie. Puis elle apprit qu'elle descend d'une lignée de Valkyries (dont Gerta, qui se trouve être son ancêtre et plus sa fillequi sont dans une guerre de représailles contre les Amazones de Thémiscyra depuis des siècles.

Avoir choisi d'en faire une superposition de Nazie et de Valkyrie, peut mieux mettre en opposition non seulement deux sortes de guerrières mais aussi les idéologies (WW représente maintenant une sororité d'intégration) et les panthéons (la mythologie nordique étant un peu plus liée à l'imaginaire de l'extrême droite que la Grèce classique). Le fait que les Valkyries soient aussi des personnages positifs récurrents chez Marvel Comics est aussi un clin d'oeil.

En revanche, il y a un risque de redite comme la seconde Silver Swan (Vanessa Kapatelis) était aussi une adversaire de WW qui avait été quasiment considérée comme une fille adoptive qui se retourna contre elle en se considérant "trahie".

Devastation a été créée bien plus récemment (1999) comme une sorte de double inversé de Wonder Woman (ce qui est un des clichés de l'univers DC, de l'Anti-Flash à Bizarro). Deva a été créée comme un golem ou une "Pandora", tout comme Diana, mais par le Titan Kronos avec l'aide des autres Cronides, les autres enfants qu'il a vomis pour mieux lutter contre Zeus.

Entre Valda, qui sert ici à la fois d'archétype de Jeanne d'Arc et de la Guerrière d'Heroic Fantasy à la Red Sonja, Paula von Gunther qui renvoie plus à Brynhildr et Deva comme l'Autre ou l'Ombre de Wonder Woman, le scénario a l'air de préparer une convergence de femmes guerrières et je ne prévois pas encore bien quelles vont être les autres invitées (mais Silver Swan vient de réapparaître lors du numéro anniversaire du n°750).

Comme d'habitude avec Wonder Woman, je redoute toujours un peu que les adversaires et les autres personnages secondaires se substituent à Diana parce qu'elle doit rester avec une psychologie de perfection un peu formelle ou inhumaine (en dehors de quelques conflits parfois avec sa mère parthénogénétique un peu étouffante). Elle est certes décrite par des vertus, comme la loyauté en amitié ou le courage paradoxal de l'attachement à la paix dans la guerre (ce qui la rend finalement assez distincte des exigences plus martiales d'une Athéna par exemple). Une des rares choses que je regrette de l'un des multiples reboots récents était la période où elle était devenue la maîtresse de Superman, tant Steve Trevor (même en super-agent d'ARGUS) n'arrivera jamais à être assez intéressant pour fonder un ancrage pour WW.