The Last God: Book I of the Fellspyre Chronicles est une série de comics d'heroic fantasy écrite par Philip Kennedy Johnson, ancien militaire devenu scénariste de comics, et dessinée par Ricardo Federicci, qui avait déjà fait plusieurs comics aux USA et au moins un album européen, Chronicles of Runes. C'est clairement très inspiré du jeu de rôle et d'une campagne de D&D et un sourcebook va bientôt sortir sur le cadre de campagne, le monde de Cain Annun. Chaque numéro se termine par des poèmes ou chants (comme chez Tolkien) ou quelques pages de notes sur l'univers (un peu comme ce que faisait l'excellent Artesia).
La série a choisi (avant même la récente série The Witcher) de faire deux récits d'époques différentes en parallèle : une analepse 30 ans dans le passé avec une première équipe d'aventuriers et le récit dans le présent où la nouvelle équipe (dont certains survivants de la première) va devoir faire face aux conséquences des choix et des mensonges de la première. La construction scénaristique joue assez habilement de ces deux narrations puisque les deux époques se répondent et que certains détails du présent ne sont que progressivement compris grâce à des révélations nouvelles sur ce qui s'est réellement passé il y a 30 ans.
C'est de la fantasy sombre, bien entendu, comme c'est la mode, et parfois plus proche de l'horreur que de la seule épopée. Les Dieux sont morts (c'est devenu la fonction essentielle des dieux que de mourir dans notre culture post-religieuse), le Dernier Dieu est ce Dieu du Néant qui les a tous tués et qui a l'intention de finir son oeuvre en répandant des germes de plantes qui font revivre les morts, le Fléau des Fleurs.
Sans trop gâcher ces révélations :
IL Y A 30 ANS :
L'Eclosion des Fleurs des Morts (the Flowering Dead) a lancé une terrible épidémie de défunts au service de Mol Uhltep du Vide, le "Dernier Dieu". Le barbare sanguinaire Tyr et d'autres alliés involontaires comme la jeune Cyanthe qui peut contrôler les bêtes par son chant, la "passeuse" (shaman psychopompe) elfe Veikko Al Mun, Jorunn le Nain, l'énigmatique Haakon, Gardien des Fées, ou la jeune mage-bibliothécaire Skol de la Guilde Eldritch vont commencer une quête pour détruire le Dernier Dieu en allant au-delà du bord du monde, jusqu'aux Marches Noires qui montent hors de la création.
Dans le présent :
Tyr "le Déicide", traité comme un héros demi-divin depuis ce qui semblait être sa victoire contre le Dernier Dieu, est devenu un Tyran, qui a asservi les Humains, les Aelva et les Dwarrows. Marié à la Reine Cyanthe, il règne sur le monde de même que Skol est devenue l'Archimage de la Guilde eldritch. Mais on apprend immédiatement qu'il a menti et que son succès ne se fondait que sur un compromis avec le maléfique Mol Uhltep. Un esclave et gladiateur demi-elfe Eyvindr, qui semble aussi empli de candeur que Tyr était cynique, va repartir sur la même quête avec la Reine Cyanthe et la rebelle elfe Veikko pour comprendre ce qui s'est mal passé 30 ans avant et pouvoir enfin mettre fin au péril des Fleurs des Morts et au Dernier Dieu.
L'univers de dark fantasy a des elfes (les Aelvans) plus inspirés de populations amérindiennes et qui ont été massacrés et réduits en esclavage par les Humains.
Le monde de Cain Annun
Le Créateur Ang Luthia avait créé cinq dieux : Mol Anwe (de la Lumière, créateur des Fées), Mol Uvanya (de la Vie organique, créateur des Aelvans), Mol Kalakto (des Choses inertes et artificielles, créateur des Dwarrows), Mol Rangma (du Feu) et Mol Choresh (de la Connaissance).
Mais ces cinq dieux trouvèrent les bords de la Création, les Marches noires dans le Vide où ils recueillirent le seul être qui n'avait pas été créé par Ang Luthia, Mol Uhltep (du Vide).
Mol Uhltep l'Incréé vint tuer le Créateur et fut enfermé par les autres, au-delà des Marches noires, scellé par le cadavre du Dieu défunt. Mais les cinq dieux finirent par mourir et le Dieu du Vide put enfin s'évader des Marches noires du Pic déchu.
Les Aelvans du monde de Cain Annun semblent surtout inspirés par les Amérindiens et leurs tribus ont été massacrés par les Humains qui ont vampirisé les Aelvans pour en tirer des ressources magiques (encore une fois, comme dans The Witcher ou dans le dessin animé récent The Dragon Prince). Une des évolutions des Elfes dans les mondes de fantasy est d'en faire des aborigènes persécutés dans un style "post-colonial" au lieu d'en faire des Ur-Blancs racistes (certains jeux de rôle avaient déjà fait cela avec les Orcs, comme Earthdawn).
La force du monde est les efforts visibles pour créer une certaine cohérence linguistique (même si c'est trop souvent des langues réelles déformées). En revanche, je m'étonne toujours que notre culture populaire n'ait pas encore trop de fatigue face aux Zombies qui pullulent dans tellement de séries.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire