mercredi 31 octobre 2007

Projet Œcumène 1

Depuis longtemps, j'ai envie de créer un univers de science fiction. J'en avais fait un la dernière fois en 1986, une version de l'Imperium de Traveller avant que j'aie le jeu. Je vais commencer petit avec un amas de quelques étoiles. Je l'adapterai éventellement pour la nouvelle édition de Traveller par la suite si le projet devient plus concret. Je ne vais pas prétendre à l'originalité et brasser un peu mes jeux favoris pour voir si je peux en tirer quelque chose d'un tout petit peu différent.

Le nom est pour l'instant Œcumène (écumene ou oekoumène, oikoumènè, οἰκουμένη), le Monde habité (terme repris à l'Ekumen d'Ursula Le Guin et l'Oikumene des Princes-démons de Jack Vance). Je voulais l'appeler "Tiān Xià" ou 天 下, qui veut dire "Tout sous le Ciel", ce qui donnerait un côté sinocentrique assez cool, mais je crains qu'on ne pense que c'est un supplément pour le jeu Qin.

L'Œcumène - Tiān Xià est un univers de SF relativement semi-hard. L'idée de départ est de s'inspirer de 2300AD ou d'un mélange entre TransHuman Space et Traveller: The New Era.
Il y aura cependant sans doute une forme de FTL quand même pour avoir plusieurs systèmes (ou alors il faudrait vraiment un système énorme à la Firefly), pas de "radio ansible" (ce qui peut préserver le mystère d'un monde lointain) mais sans doute pas de Psi. Pas de vrais ET mais des Humains modifiés génétiquement (des HGM), des androïdes et des "provolués" (cf. les Uplifts de TransHuman Space, les "moreau" ou les underpeople de The Instrumentality of Mankind). On est dans un loitain futur et les mondes peuvent être terraformés (avec des nanites ?). L'Humanité a pu se répandre loin de la Terre et il y a de nombreuses cultures et Etats-nations anciens comme nouvelles, l'Oecumène n'étant pas du tout aussi unifié qu'une Fédération ou même que l'Imperium de Traveller.

Le problème est de comment rendre l'endroit "attirant" et expliquer qu'on a envie d'y jouer. L'hypothèse habituelle en SF peut consister à y mettre une substance rare unique (comme l'Epice de Dune) ou bien un objet comme une ruine "xénoarchéologique" d'une autre civilisation (ce qu'on appelle un "Grand Objet Idiot" comme le Monolithe de 2001). Mais je veux éviter à la fois les Psis, les matières exotiques et les ETs (le thème étant que s'il y a eu des "Anciens", ce sont en fait les Terriens). Peut-être y a-t-il eu une Grande Nuit (je pourrais voler l'idée du Virus de Traveller ?) et les diverses races doivent retrouver la technologie de leurs grands ancêtres.

L'autre grand classique serait d'y mettre une anomalie plus "pseudoscientifique", comme un "Trou de Ver", un Trou noir, une Gravastar ou bien un Trou blanc, ce qui a l'intérêt de sonner un peu plus SF (mais les Trous de ver risquent de sonner un peu trop fantasy, rappelant l'idée de portails dimensionnels). J'ai pensé à une anomalie temporelle qui permettrait une version plus contrôlée de dilatation du temps, voire pire un phénomène de variations locales des lois de la physique (par exemple si c'est la seule zone où peuvent fonctionner des tachyons !). Mais je n'ai pas encore d'hypothèse. Il y aura au minimum une Singularité dans le coin et peut-être d'autres jeux des Anciens.

Un second thème sera l'acceptabilité variable des HGMs (certains refusant la modification du génome), et des cyborgs ou nanomorphes. Il peut même y avoir des virus spéciaux pour bloquer certaines sortes de "pestes de nanomachines", et au contraire d'autres sociétés complètement convertis aux nanomachines (un peu comme l'opposition entre Edénites et Adamites dans Night's Dawn.

Les Provolués ne sont pas un peuple uni et ont plusieurs cultures. Par exemple, les Hari (singe en hinglish) ou Hanumans sont des "pithecoïdes" du côté "Hinglish" mais il y a aussi les "Hóuwáng ("Roi-Singe") du côté mandarin.

Je vais commencer petit avec un cube, disons d'environ 20x20x20 années-lumière. L'Amas de Qing Long (le Dragon d'Azur) a été colonisé par divers groupes autour d'une étrange nébuleuse contenant une Singularité et un Trou blanc. L'Amas a été longtemps le carrefour de plusieurs circuits jusqu'au jour de la Catastrophe. Le Fléau des nanomachines a déferlé et des flottes entières de vaisseaux furent détruites. Le secret de l'hyperpropulsion fut perdu, dès qu'un vaisseau tentait d'y échapper ils étaient "foudroyés" tels Icare ou Bellérophon. Mais finalement une contre-mesure a chassé le Virus et la Longue Nuit s'est arrêtée. C'est le moment d'une nouvelle Aurore autour du Trou Blanc du Dragon.

Commençons par chercher quelques noms de mondes au hasard. J'aime bien les noms mythologiques mais ils ont dû être épuisés pour les mondes proches. Il faut des noms plus "exotiques" et représentant le mieux que l'humanité du futur descend en grande partie des Indiens et des Chinois, même si les références occidentales doivent aussi être nombreuses.

  • L'Amas de Dōng Fāng Qīng Lóng (青龙, tchinglong, ou Nîlanāgaḥ ou Draco Coerulaneus Orientalis)

    • Adi Shakti : monde fondé par une communauté de shaktistes.
    • Bakunin : un monde fondé par une fédération anarchiste (ok, c'est piqué à l'univers d'Other Suns, mais je trouve cela amusant). On pourra utiliser d'autres noms comme Proudhon ou Stirner pour d'autres parties du système.
    • Bhâskara : une colonie nommée d'après une classe de vaisseaux bharati (porte-lumière en hindi).
    • Guānshì Yīn : une planète nommée d'après la Déesse de la compassion.
    • Lǐ Qīngzhào : planète nommée d'après une poétesse du XIe siècle.
    • Zhang Heng : planète nommée d'après l'astronome du IIe siècle.
  • Séries de Space Opera

    (note, les Qualités et Défauts ne prétendent pas dépasser mes raisons subjectives)



    • Andromeda (2000-2005)
      Résumé : Dans un lointain futur, le vaisseau Andromeda de la High Guard sort d'une dilatation temporelle dans une Singularité. Pendant son absence qui a duré 300 ans, la République galactique (Systems Commonwealth) s'est effondrée, détruite par les Humains OGM appelés les Nietzschéens. C'est la Longue Nuit et l'Andromeda part refonder le Commonwealth et réunir la galaxie avec un petit équipage . Par la suite, l'intrigue devient moins politique et plus "mystique" quand une des personnages mystérieuse de l'équipage se révèle être l'Avatar d'une étoile vivante qui lutte en fait contre l'Esprit des Abysses qui veut faire revenir l'univers à sa Singularité initiale.

      Qualités : J'aime beaucoup le thème de la restauration de la Civilisation après la Longue Nuit, comme dans Foundation ou comme dans le jeu de rôle Traveller: The New Era.
      J'aime aussi beaucoup le vaisseau, l'Andromeda, et son Intelligence artificielle sexy, Rommie.
      L'univers a quelques originalités. Le Commonwealth déchu n'était pas humanocentrique et était dirigé par une race de Centaures bleus, les Vedrans. La race des Nietzschéens, humains sélectionnés pour devenir supérieurs génétiquement et complètement amoraux, sont une race intéressante.

      Défauts : Les maquillages et costumes sont parfois ridicules.
      La race des Magogs, créatures agressives qui tuent et pondent leurs oeufs dans les cadavres, est caricaturale, même si un des membres de l'équipage est le classique "Bon Magog".
      Le capitaine du vaisseau, joué par Kevin Sorbo (Hercules), est assez agaçant.
      Tout le thème des Etoiles pensantes et de l'Esprit des Abysses a transformé une série de sf en série de fantasy.

    • Babylon 5 (1993-1998)
      Résumé : Au XXIIIe siècle, la station spatiale de Babylon 5 de l'Alliance terrienne sert de carrefour à plusieurs races, les étranges et plus développés Vorlons, les ritualisés Minbarri, les décadents Centauri, les agressifs Narns qui haïssent les Centauri. Au fil des 5 saisons, les héros de Babylon 5 découvrent le complot d'une autre race, les Ombres qui ont infiltré la Terre et son Corps Psi et les Centauri, ce qui va déclencher une nouvelle guerre.

      Qualités : A part la première saison qui était encore un peu "épisodique", la série a une intrigue continue, qui s'est un peu effondrée pendant la 4e saison où l'auteur avait dénoué son histoire et n'arrivait plus à relancer l'intrigue.
      Les personnages n'étaient pas manichéens (à part les Ombres) et il y a eu des retournements à travers la série. L'épisode où Babylon 5 fait sécession de la Terre après l'assassinat du Président est l'un de mes favoris.

      Défauts :
      La série est très marquée par la fantasy et semble souvent être très tolkienesque (avec les Minbari comme elfes et les Narns comme nains) et non pas de la science fiction.
      La série saute complètement sur le Requin dans la dernière saison (à cause des départs d'acteurs et des improvisations face à la déprogrammation) et le spin-off Excalibur où les héros sont censés lutter contre un Virus en explorant des donjons avec un voleur et un magicien (si, si)...

    • Battlestar Galactica (la série originale de 1978)
      Résumé : Une flotte de vaisseaux exilés voyage à travers l'univers pour fuir les robots Cylons. Leur but est de retrouver la dernière colonie, la Terre.

      Qualités : Le centre est une flotte diverse et non pas seulement un vaisseau, et il y a quelques thèmes politiques intéressants qui sont esquissés comme la différence entre pouvoir civil (souvent accusés de lâcheté) et pouvoir militaire (les héros de la série).
      La série fait des efforts pour créer un univers différent, avec tout un jargon ("centons" à la place de "minutes" par exemple).

      Défauts : La série était un peu cheap et réutilisait les mêmes trucages, qui semblaient souvent être des plagiats de Star Wars.
      Il y avait tout un arrière-fond crypto-Mormon ("Kobol" étant une allusion à des textes de cette secte débile).
      Les Cylons étaient des vilains caricaturaux et un épisode impliquait même que leur dirigeant était en fait Satan ("Iblis", nom arabe du Djinn déchu) et que la Flotte serait protégée par des Anges, ce qui fit basculer toute la série dans le ridicule religieux.
      On avait l'impression qu'ils passeraient leur temps à fuir sans jamais changer d'objectif.
      Le spin-off, Galactica 1980 - où ils arrivaient sur Terre à notre époque - est encore plus atroce.

    • Battlestar Galactica (la série actuelle de 2003-2008)
      Résumé : Une flotte de vaisseaux exilés voyage à travers l'univers pour fuir les robots Cylons (qu'ils ont créés et qui se sont rebellés). Ils finissent par s'installer sur une planète mais ils tombent ensuite dans l'Occupation sous les Cylons.

      Qualités : Les trucages sont bien sûr meilleurs et c'est plus sombre.
      Les Cylons peuvent maintenant se faire passer pour des humains, ce qui change complètement l'atmosphère dans un côté plus "Blade Runner" où n'importe quel personnage peut se révéler être un "réplicant".
      Ok, Tricia Helfer (Numéro 6) est mignonne.
      La série a aussi ajouté toute une nouvelle thématique post-11 septembre où les Cylons sont des fondamentalistes religieux, puis où les Humains se servent d'attentats-suicides contre les Occupants.

      Défauts : A force de vouloir faire une métaphore politique contemporaine sur la Guerre, cette série me laisse complètement froid. J'ai l'impression de voir encore une version de 24 avec un vague prétexte de sf. Oh, et c'est fondamentalement un film de guerre, pas un film de sf.
      Le thème de la trahison de Balthar m'agace et je ne vois pas vraiment l'ambiguïté du personnage (il est vrai que j'ai abandonné assez vite).

    • Il était une fois l'espace (1982)
      Résumé : Les héros Pierrot, Mercédès (dite Psi) et le robot Metro sont des agents de la Confédération d'Omega. En enquêtant sur les agissements de la dictature militaire de Cassiopée (membre de la Confédération qui se prépare à l'envahir de l'intérieur), ils découvrent une autre force, bien plus terribles qui manipule les Cassiopéens, les Humanoïdes, des êtres artificiels.

      Qualités : Un joli dessin animé en 26 épisodes qui traite tous les thèmes de la SF. Il y a une intrigue et un vrai suspense. Certains épisodes comme les #19-26 sont vraiment de bonne qualité, même pour adultes.

      Défauts : La série a un prétexte pédagogique et certains épisodes sont inutilement didactiques.

    • Farscape (1999-2003)
      Résumé : Un astronaute humain voyage par un Trou de Ver et se retrouve à l'autre bout de l'univers, dans un vaisseau organique vivant avec tout un équipage hétéroclite composé d'un petit Empereur déchu, une prêtresse végétale et un guerrier. Ensuite, le héros rencontre les Anciens qui implantent en lui le secret du Trou de Ver, qui va servir de McGuffin pendant le reste de la série.

      Qualités : Il y a de jolies marionnettes Henson et pas seulement des trucages.
      Oh, et les vaisseaux vivants, c'est toujours chouette.

      Défauts : Je ne vois vraiment pas l'intérêt et je n'aime aucun des personnages et aucun élément de l'univers (à part le vaisseau vivant).
      La série a aussi souffert des problèmes de séries comme Babylon 5. La saison 4 s'est terminée avec un cliffhanger et il a fallu ensuite un DVD pour le conclure.

    • Firefly (2002-2003)
      Résumé : Le capitaine Malcolm Reynolds dirige le Serénité, un petit vaisseau de transport de classe "Luciole" qui fait de la contrebande dans le système de l'Alliance. Vétéran de la Guerre de réunification (il était du côté des systèmes indépendants contre l'Alliance), il a réuni un petit équipage composé d'une camarade de combat, d'un pilote, une mécanicienne, un mercenaire, un chapelain et une Courtisane de luxe qui possède sa propre navette. Ils accueillent aussi deux fuyards, un médecin et sa soeur, une étrange télépathe devenue schizophrène et qui est poursuivie par l'Alliance.

      Qualités : Les personnages sont attachants (j'aime surtout Inara la courtisane, qui est amoureuse du capitaine, et Kaylee la mécanicienne (Jewel Staite), qui est amoureuse du docteur Simon Tam).
      Il y avait une intrigue d'arrière-fond sur les secrets de River Tam, la télépathe, qui trouve son dénouement dans le film Serenity (2005).
      L'Alliance n'est pas un Empire maléfique, me semble-t-il, mais plutôt simplement un Etat un peu bureaucratique avec les défauts de toute administration.
      L'utilisation constante du chinois donne une impression agréable d'étrangeté.
      Avec Andromeda, cette série est l'une des plus proches de celle du jeu de rôle Traveller.
      Il n'y a pas de FTL, ce qui est aussitôt un gain de réalisme scientifique (le FTL impliquant aussitôt la possibilité de voyage dans le temps). Le Serenity n'a d'ailleurs pas d'armes spatiales et il n'y a jamais de son dans l'espace.

      Défauts : Je déteste les westerns et donc toute l'ambiance de cette série m'agace. La couche superficielle d'influence chinoise n'empêche pas qu'en gros c'est un western dans l'espace, avec même des transports de vaches...
      Le fait que le capitaine ait combattu dans un équivalent de la Guerre civile du côté des Confédérés me le rend toujours antipathique (même si les planètes indépendantes ne sont pas la Confédération).
      Quoi que fasse Mal Reynolds, on se dit toujours qu'il est un clone de Hal Solo.
      River est vraiment agaçante dans la série et elle vole la vedette à tous les autres dans le film.
      Le Pasteur est tout aussi pénible dans ses sermons (on le croirait sorti d'une série prêchi-prêcha de David Kelley). Et d'ailleurs pourquoi diable le capitaine voudrait-il un chapelain dans son vaisseau ??
      Toutes les histoires se passent dans des douzaines de planètes terraformées dans le même système (puisqu'il n'y a pas de FTL). J'ai du mal à croire qu'on puisse terraformer autant de mondes dans le même système.

    • Star Trek TNG (1987-1994)
      Résumé : Le capitaine Picard dirige un vaisseau de la Flotte spatiale, l'Entreprise, et patrouille aux frontières de la Fédération avec un équipe composé notamment de Data, un androïde qui veut devenir humain, Worf, un guerrier Klingon, Troi, une Betazoïde qui peut comprendre les émotions des autres.

      Qualités : La série qui a relancé le space opera contemporain.
      L'univers de Star Trek a l'originalité d'être très utopique et optimiste, ce qui n'est plus très à la mode pour y écrire des histoires (la Fédération étant sans racisme, sans discrimination, et, dans l'ensemble, hautement morale).
      A partir de la saison 3-4, une intrigue commence à se construire avec l'invasion des Borgs (qui seront même dirigés par Lore, le double de Data) et les conflits entre les Bajorans religieux et les Cardassiens militaristes, qui vont devenir le centre de la série Star Trek Deep Space 9.
      Le thème du "Maquis" (les Humains qui refusent l'ordre de la Fédération de se retirer pour un traité de paix avec les Cardassiens) met enfin un peu de complexité politique puisqu'il n'est jamais clair si ces "colons" ont raison ou non.

      Défauts : La série a vieilli et a encore cette structure très "épisodique" (les épisodes pourraient souvent être vus dans le désordre, sans impression de progrès ou de changement) qu'on a fini par abandonner par la suite.
      Les épisodes se ressemblent trop : l'équipage trouve une anomalie, vont sur place, affrontent un dilemme, l'anomalie est résolue.

    • Star Trek Deep Space 9 (1993-1999)
      Résumé : Le Commandant Sisko dirige la station DS9, construite au-dessus de Bajor, planète théocratique libérée de l'occupation cardassienne, et près d'un Trou de Ver qui permet d'accéder à un autre point reculé de l'univers, le "Quadrant Gamma". DS9 devient dès lors le carrefour entre les Cardassiens (qui jouent un peu le rôle qu'avaient les Klingons avant que ceux-ci ne rejoignent la Fédération) et le Dominion, vaste nouvel empire du Quadrant Gamma dirigé par une race de polymorphes.

      Qualités : L'univers Star Trek n'avait jamais été aussi complexe et ambigu. L'idée d'une station fixe à la place d'un vaisseau spatial permettait en fait plus d'histoires de types différents.

      Défauts : Au fil des saisons, quand le commandant Sisko découvre qu'il est le Messie des Prophète bajorans, les thèmes pseudo-mystiques finissent par étouffer les thèmes de SF, comme cela arrive décidément souvent dans les séries américaines (voir Andromeda, ou Babylon 5).

    • Star Trek Voyager (1995-2001)
      Résumé : Un vaisseau de l'univers Star Trek se retrouve perdu très loin (dans le Quadrant Delta à 75 000 années-lumières) de la Fédération. Il cherche un moyen de revenir.

      Qualités : L'univers Star Trek n'a plus la dimension de mystère et d'exploration et changer ainsi de milieu aurait dû permettre de retrouver l'impression de nouveauté.

      Défauts : La plus mauvaise des séries Star Trek, de l'avis général. Le fait qu'ils soient perdus et que leur seul but est de revenir chez eux empêche une impression de progression ou de changement.


    Dans toutes ces séries, mes favorites restent 1) Babylon 5 (saisons 2-4), 2) Il était une fois l'espace (en sautant les épisodes didactiques) 3) Andromeda (du moins le concept initial avant que cela ne se gâte avec toutes ces histoires de Soleils pensants), 4) Star Trek DS9 (du moins quelques épisodes d'espionnage assez sombres) et 5) Firefly (surtout les personnages, qui sont parmi les meilleurs). Je n'ai pas mis ni Star Trek original (c'est difficile de juger une série aussi canonique avec nos critères actuels) ni Star Trek: Enterprise (je n'ai jamais accroché et je ne peux donc pas juger, on m'a dit que les saisons suivantes s'amélioraient).

    Une série parfaite serait relativement Hard SF (pas de dieux par exemple), des personnages aussi attachants que ceux de Firefly, pas de races ET (les maquillages sont toujours grotesques), un univers aussi complexe et divers que celui de Star Trek.

    Comics du mois (10/10 - 24/10)



    Déjà trois semaines que je n'ai pas annoté les titres de bandes dessinées de la semaine parce que je m'occupais trop de séries télévisées comme Pushing Daisies ou de voir tous les huit épisodes de Firefly. Comme mon site d'hébergement imgred a l'air en rade, je ne vais pas télécharger de couvertures désolé, même si je sais bien que psychologiquement on ne lit une note de Blog qu'à cause de l'illustration qui simule un article de magazine. :)
    A part le graphic novel d'Artemis Fowl dont je parlais l'autre jour et en partie Runaways, mes lectures ne m'ont pas vraiment emballé.

  • DC Comics

    • the Brave & the Bold #7 : On pourrait distinguer en gros 4 sortes de comic books : 1) ceux qui semblent bien pour les enfants mais qui ne peuvent pas tellement intéresser un adulte (la majorité des comic books classiques), 2) ceux qui sont bien pour adultes mais ne pourraient pas plaire à des enfants, 3) ceux qui réussissent à plaire à deux niveaux, à la fois assez apparemment classiques pour plaire aux plus jeunes mais assez originaux pour plaire aux adulteset enfin 4) ceux qui sont nuls à tous les niveaux. Ce titre assez traditionnaliste me paraît vouloir être de la troisième catégorie mais rester en fait de la première (et il n'y a rien de mal à cela, en un sens, cela devient de plus en plus rare). B&B est un titre de "team-up", c'est-à-dire un titre qui fait se rencontrer deux personnages de l'univers DC (classiquement Superman & Batman) et joue sur leur contraste. Ici, c'est Wonder Woman & Power Girl (la cousine de Superman sur Terre 2) et elles luttent contre un alchimiste. Rien que du très classique mais très bien réalisé, avec des dessins somptueux de George Perez. Dans les dialogues, Power Girl me paraît encore plus impétueuse et incontrôlée que d'habitude et son hostilité envers WW me paraît un peu exagérée mais après tout c'est aussi une habitude des team-ups et cela nous change de la vénération générale envers l'Amazone. B+

    • Countdown #29-27 : J'arrive à un carrefour avec 27 titres de Countdown sur 52 et je suis un peu gêné. C'est un paradoxe des fictions en feuilleton que de se croire obligé de suivre une série dont on ne tire plus de plaisir, dans l'espoir que les choses vont s'améliorer. Je me laisse sans doute influencer par les autres sites très critiques contre cette série, mais j'ai toujours du mal à trouver quelque chose de positif à dire. Je n'aime pas Jimmy Olsen. L'histoire avec Karate Kid et Brother Eye réanime des aspects de l'univers DC disparus il y a 30 ans et qui ne manquaient absolument pas. D'ailleurs toute l'histoire semble répéter "Back to 1979", peut-être parce que c'est la période dont les auteurs ont la nostalgie. La corruption totale de Mary Marvel me paraît une des pires idées de DC depuis la corruption de Hal Jordan en 1994 et la corruption d'Iris Palmer en 2003. Ah, si, j'ai bien aimé la nouvelle Forager dans Countdown #28 (mais elle avait été créée il y a déjà 20 ans dans New Gods, Vol. 2, #2 (mars 1988). Le fait que Red Robin passe encore plus du Côté Obscur avec Monarch-Captain Atom laisse penser que (1) au moins ils ne vont pas trop nous casser les pieds avec sa rédemption (2) les auteurs DC n'ont plus d'idées à part transformer des ex-héros en vilains. D

    • Legion of the Super-heroes in the 31st Century #6 : Ce n'est pas le titre "régulier" de la Légion (qui s'appelle en ce moment Supergirl & the Legion of the Super-Heroes) mais l'adaptation du dessin animé pour enfants, et c'est donc une autre vision du Futur de l'univers DC. Les dessins sont donc presque aussi moches que dans ce dessin animé (surtout ce pauvre Brainiac 5 devenu un cyborg qui ressemble à un des Robonic Stooges). Mais cet épisode où la Légion lutte contre le Corps des Green Lanterns qui existe toujours au 31e siècle est plus plaisant à lire que tout ce qu'on trouve dans le titre normal... Rien que Gen'ma le Green Lantern Panda (le petit masque "domino" lui va bien) a suffi à me rendre l'achat indispensable. B

    • Green Lantern #24 & Green Lantern Corps #17 & Superman-Prime : Les Green Lanterns se retrouvent dans le combat final contre la coalition de leurs ennemis sur Terre. Hal Jordan délivre Kyle Rayner de Parallax (toute cette scène n'aura sans doute servi qu'à expliquer aux fans de Kyle qu'ils ne devaient pas en vouloir à Hal d'avoir cédé au mal ?) et le Daxamite-dont-je-refuse-de-donner-le-nom devient le nouveau "Ion" à la place de Kyle, totalisant donc les deux plus grands pouvoirs de l'univers DC, ceux d'un Kryptonien et ceux de toute la Batterie centrale des Gardiens. Cela traîne un peu et je ne comprends pas bien pourquoi les Kryptoniens alliés Superman, Supergirl et Power Girl craignent tant Superman-Prime (on n'a plus le droit de l'appeler Superboy à cause du procès de la famille Siegel). Mais Geoff Johns a assurément réussi sa recette du "Combat épique". B

    • Justice League of America #14 : pffff... attention, décompression narrative... tout un épisode rien que pour Superman se fasse capturer lui aussi par la Ligue d'injustice. Dire que ce genre de choses aurait pris une page il y a quelques années. Si je reprends les 4 catégories dont je parlais plus haut, ce titre est entre la première et la quatrième. C

    • Superman: The Bottle City of Kandor : Un album de 195 pages réunissant 11 histoires de l'Age d'argent dans la dernière cité de Krypton, de 1958 (origine de la Cité) jusqu'à 1979 (la libération des Kandoriens). Depuis mon enfance, j'adore Kandor et elle a toujours représenté la métaphore de tout ce que j'aime dans les comics DC pour enfants : tout un monde en miniature, toute la naïveté et le nonsense de tropes de science fiction transformés en conte de fées.
      La couverture le symbolise bien en n'utilisant pas un dessin mais une "action figure" de Superman. On n'est pas dans une histoire normale mais bien dans un boîte de jouets, la base même du faire-semblant enfantin.
      Un des bons côtés de la période actuelle de nostalgie est qu'on réunisse de telles histoires du passé. Un des mauvais côtés est de se dire que cette époque de fraiche naïveté soit si révolue. B+

    • Wonder Woman #13 : Ce n'est qu'un épisode de "remplissage" avant l'arrivée de la nouvelle scénariste Gail Simone et dans cette contrainte, c'est plutôt honnête mais pas renversant.
      Le scénariste intermittent J. Torres me semble même ironiser un peu sur les faiblesses des histoires récentes sur le retour d'Hippolyta. Mais toute l'intrigue sur le nouveau travail de Diana avec Nemesis ne me paraît pas une transformation vraiment féconde pour le mythe de Wonder Woman.
      J'espère que la nouvelle Guerre des dieux qui se prépare entre Olympiens et les Apokaliptiens va réussir à relancer un peu le concept. B

  • Indépendants

    • Casanova #8 : Casanova Quinn est une canaille qui travaille comme Agent spatio-temporel d'une agence interdimensionnelle dirigée par son père (ou par le père alternatif d'une autre dimension, je ne suis pas sûr). On me l'a vendu comme une sorte de Valerian américain en noir et blanc (oh, en bleu et blanc). Il y a une ambiance nonsense et l'impression que n'importe quoi pourrait arriver mais je ne suis pas encore convaincu que Casanova soit assez sympathique pour ne pas être éclipsé par son entourage (cela dit, c'est aussi un problème avec Valérian qui a été complètement éclipsé par Lauréline). B

    • Empowered #2 : Tiens, j'avais dû autocensurer la review du #1, je crois. Empowered est une bande dessinée noir & blanc (dans un style "mangamericain") qui pastiche les superhéros avec des scènes de bondage. Mais ce n'est pas franchement "érotique" - bien que cela fût vraiment le but initial - et les personnages sont assez développés pour que cela soit vraiment une bd humoristique. L'héroïne a reçu un costume collant de latex très fragile et perd ses pouvoirs si le costume est "filé" (comme un collant). Elle passe donc son temps à perdre le dit costume - costume trop étroit pour qu'elle puisse porter quoi que ce soit d'autre. Elle vit maintenant un grand amour avec un ex-homme de main de Grand Vilain, mais aussi avec leur Grand Tyran Galactique domestique. Le second volume m'a moins fait rire que le premier, cela dit. B

    • Ex Machina #31 : Hundred va à Rome pour Noël 2003 et Vaughan ne peut s'empêcher de nous mettre des topos sur la Foi et la Raison, la science et la religion (même si cela me semble mieux fait que dans le numéro précédent). J'ai beaucoup d'admiration pour Vaughan mais il manque parfois un peu de subtilité quand il veut traiter un Grand Thème dans ses histoires. Le suspense est réussi mais je ne comprends pas encore l'utilité du flashback. B

    • Rex Mundi, vol. 2, #8 : Le plan du roi de France David Ier s'écroule complètement. Il a reconquis l'Espagne du Califat de Cordoue mais sur le front ouest les Austro-prussiens l'ont écrasé et les Britanniques l'abandonnent. Il se retrouve assiégé par les Austro-prussiens à Carcassonne et il ne semble pas que sa Restauration mérovingienne tienne bien longtemps. A part ça, on se désintéresse toujours de celui qui est censé être le héros, Julien Saunière. B-

    • The Sword #1 : Une nouvelle série "fantastique". Dara, une étudiante paraplégique trouve une épée magique qui peut la rendre valide. L'ennui est que ceux qui cherchent l'épée viennent aussi de massacrer toute sa famille pour la reprendre. J'attends encore pour voir mais au moins le dessin ne fait pas du tout penser à un remake des titres de babexploitation comme Witchblade. Voir le site des Frères Luna. B

    • The Umbrella Academy #2 : Les sept ex-enfants continuent de se réunir pour les funérailles de leur père adoptif - pour lequel ils ont des émotions très opposées. Un des enfants revient d'un Futur apocalyptique et a rajeuni en voyageant (paradoxe que je trouve incompréhensible, mais soit). En deux épisodes, ces petits héros sont déjà plus intéressants que la plupart des X-Men auxquels nous sommes habitués depuis 45 ans...
      A-


  • Marvel Comics

    • The Mighty Avengers #5 : Il est dommage que le dessinateur Frank Cho n'arrive pas à tenir le rythme mensuel (le #1 est paru en mars et le retard s'est accumulé). C'est un titre qui réussit à concilier tradition et innovation. Le seul défaut est ce gimmick des bulles de pensées redondantes qui ont cessé d'être drôles depuis au moins 4 épisodes. Ici, le vrai héros est Arès, qui malgré sa brutalité conçoit la stratégie parfaite pour vaincre Ultron. Il est finalement plus amusant que l'Asgardien Thor. B

    • Black Panther #31 : Ah, enfin, il n'y a plus de zombies, mais on a droit à une série de "bonds" interdimensionnels sans grand sens. Ce passage dans le micro-monde de Psycho-Man sert surtout à entrer dans la psychologie de T'challa et Ororo, dans une scène très "psychanalyse claremontienne" (avec un peu de regrettable Cyclopophobie). Très beaux dessins de Francis Portella et quelques gags assez réussis comme le clin d'oeil aux dirigeables sur l'Empire State Building (on dit toujours qu'un zeppelin suffit à comprendre qu'on est dans un monde parallèle). B

    • Nova #6-7 : Tout ça pour ça ? Nova (Richard Rider) semble mourir dans le #4, est remplacé dans le #5, sa remplaçante (Ko-Rel) meurt dans le #6 et Nova revient à lui dans le #7... Dommage, j'aimais bien Ko-Rel (en fait, je crois que c'est un des rares cas où je préférais la remplaçante à l'original) et la facilité avec laquelle Richard Rider met le Virus en quarantaine m'étonne un peu (même s'il est aidé par le Worldmind et s'ils tentent de nous dire que le sacrifice de Ko-Rel n'a pas été inutile). Vivement que toute cette histoire de Virus et de Phalange techno-organique soit derrière nous. J'aime bien le fait que ces "Borgs" croient avoir progressé en conservant toute leur individualité, c'est une modification intéressante du cliché sur les Berserkers et tous ces "esprits collectifs de termitière. B

    • Runaways #28 : Un des meilleurs comics du mois. Zut, Whedon mérite en fait vraiment sa réputation démesurée chez les Geeks. Le seul défaut peut-être est qu'il me semble un peu exagérer le côté dickensien de cette Amérique de la prétendue "Belle Epoque" (le voyage dans le temps est en 1907). Mais dans le nouveau Genre de Marvel steampunk ou de Marvel déplacé chronologiquement, je trouve qu'il se débrouille finalement mieux que le décevant 1602 de Gaiman. A
  • mardi 30 octobre 2007

    Heroes 2x6: The Line



    Voir épisodes 1 (#24), 2 (#25), 3 (#26), 4 (#27), 5 (#28) et le résumé de l'épisode 6.

    A nouveau, un épisode plutôt moyen et qui ressemble trop à un remake de la Saison 1. Les scénaristes ont peut-être théorisé qu'ils devaient ironiquement répéter les structures narratives identiques ??

    Peter Petrelli va à Montréal avec Caitlin (grâce au tableau prophétique qu'il a peint, qui est vraiment un moyen facile de faire aller l'intrigue dans n'importe quelle direction). Il y découvre que pendant les 4 mois intermédiaires il a travaillé avec un certain "Adam", qui lui laisse un message disant que la Compagnie met le monde en danger.

    Cet Adam est sans doute l'Adam Monroe que craint Bob.

    Ensuite Peter se téléporte dans un futur proche où New York a été évacuée le 14 juin 2008 (curieusement, l'année est donnée alors qu'ils essayent d'habitude de rester vagues) à cause d'une épidémie. Le Virus va donc remplacer l'explosion atomique comme thème de la saison 2, mais l'idée est vraiment trop similaire.

    Cela donne en passant la chronologie : l'élection de Nathan et la date prévue de l'explosion était en novembre (2006 ou 2007, les élections américaines auraient dû être en année paire mais peu importe ?). L'action se passe 4 mois plus tard, donc en mars de l'année n+1 (je suppose que c'est en mars 2008, donc trois mois avant la date de l'épidémie).

    Il y a une seconde intrigue qui est trop similaire à celle de la première saison, avec les cheerleaders. Claire doit à nouveau faire face aux petites jalousies et à l'opposition d'une certaine Debbie Marshall, qui joue donc le rôle qu'avait Jackie , elle aussi capitaine des Meneuses qui se fit tuer par Sylar.

    La scène en Ukraine ne sert pas à grandchose à part nous rappeler que M. Noah Bennet est impitoyable - mais on peut se demander pourquoi le si pieux Haïtien accepte encore de le suivre dans ce meurtre.

    J'ai du mal à croire que "Bob Midas" - qui est l'un des Douze fondateurs de la Compagnie - soit sincère. On peut se demander pourquoi il cède si facilement. Mais on a à présent Mohinder avec Niki.



    Quant aux deux autres intrigues, Maya manipulée par Sylar et Hiro trahi par Kensei, elles continuent à ne pas m'intéresser. La seule intrigue qui marche pour l'instant me paraît être Maury Parkman, le père de Matt, mais on ne l'a pas revu cette fois-ci. Le Virus et l'assassinat de Bennet sont des échos trop directs de l'Homme explosif et de la mort de la cheerleader.



    Mais il faut reconnaître que la scène de la traversée de la frontière mexicaine avec ces milices du Minuteman Project était quand même assez drôle.

    Le graphic novel #57 de cette semaine était un flashback vers la jeunesse de Bennet et Ivan. On les voit travailler avec un pyrokinéticien nommé Maarten pour arrêter un Ukrainien qui peut se transformer en eau. Il est moins réussi que le #56 qui entrait dans les cauchemars de Molly et où on voyait les cafards de "Sauron".

    Sales airs


    • Le Président de la République se demande s'il gagne assez et s'accorde une augmentation de 140%, passant de 101 000 euros à 240 000 euros par an (il passe de 8400 euros à 20 000 euros par mois). Jacques Chirac, dont on connaît la légéndaire frugalité et probité, n'avait pas osé.

      Il est vrai - comme le dit le courageux député socialiste René Dosière - que cela pourrait tout à fait se défendre si cela contributait à une vraie clarification des dépenses de l'Elysée - le budget avait explosé à +798% sous Chirac, et encore Dosière pense que ce n'était que la partie émergée des fonds secrets ! Mais dans ce contexte où ce gouvernement vient de refuser un coup de pouce au Smic et d'attribuer des cadeaux fiscaux aux plus riches, c'est curieux.

    • Notre courageux médecin qui a touché au moins 20 000 euros de Total pour son rapport sur l'esclavage en Birmanie :
      BANGKOK - Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner a déclaré mardi à Bangkok que si Total se retirait de Birmanie, les premières à souffrir seraient les populations birmane et thaïlandaise.


    • La Garde des sceaux s'assoie sur le Conseil supérieur de la magistrature :

      Rachida Dati va muter le procureur général d'Agen, Bernard Blais, à la Cour de cassation malgré l'avis défavorable du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), l'opposition de l'intéressé et des syndicats de magistrats.

      "Il est important que les procureurs généraux se renouvellent. Moi, je ne connais pas personnellement ce procureur général, il était là-bas depuis plus de 14 ans. Mais il est important de renouveler les postes de haute responsabilité et puis de féminiser".


      Pour paraphraser Madame Roland, "Ô Parité, que de crimes on commet en ton nom..."

      La Garde des sceaux - dont on vient d'apprendre qu'elle aurait menti sur ses diplomes, qu'elle était entrée à l'Ecole de la magistrature sur dossier sans passer le concours, et qu'elle avait fait financer ses études par des amis dans le groupe Lagardère - a aussi fait savoir qu'elle aimerait qu'on lui offre le poste sûr de la mairie du VIIe arrondissement, et que ce serait ça ou rien.

      La Commission Balladur aurait évoqué la question du non-cumul mais cela a fait rire tout le monde. Rappelons à ceux qui disent qu'il est bon qu'un député ait aussi une mairie que cela n'existe pas dans les autres démocraties.

    lundi 29 octobre 2007

    Así de contradictorios somos



    "Somos capaces los peronistas como los argentinos de generar las acciones más generosas y los personajes mas sublimes, como las acciones más horribles. Así de contradictorios somos"
    (Cristina Kirchner)

    Je suis un peu étonné que Ségolène Royal ait décidé de soutenir la campagne de la nouvelle Présidente d'Argentine, Cristina Kirchner.

    Je pouvais comprendre pour Michelle Bachelet au Chili mais ce n'est pas exactement la même chose. La politique argentine est une chose fascinante à cause du phénomène particulier du "péronisme" - encore plus inclassable que le gaullisme de gauche, le néo-bayrouisme ou les dixicrates populistes socialisants et racistes -, mais la candidate la plus proche de notre sociale-démocratie aurait été Elisa Carrió, ex-radicale qui a rejoint l'A.R.I. et Coalition Civique, pas la grande bourgeoise femme du président péroniste Nestor Kirchner. Cristina Kirchner a eu 43% et Elisa Carrio aurait eu 22%.

    Résumé de la politique argentine

    Jusqu'au début du XXe siècle, la République argentine avait une gauche et une droite comme en Europe, les Conservateurs et les Radicaux. Une junte militaire, plutôt pro-franquiste ou fascisante, occupe le pouvoir pendant la Seconde guerre mondiale. C'est de cette junte fasciste qu'émerge le Général Juan Perón (1895-1974). Il commence une politique nationaliste (un peu de rhétorique anti-américaine et anti-communiste) et d'infiltration des syndicats avec la création de la C.G.T., ouvriers péronistes. Il gagne les élections de 1946 et est réélu en 1952 (après la mort d'Evita Perón).

    Mais en 1955, le Président Juan Perón est renversé par ses anciens amis militaires. C'est le début d'une nouvelle dictature militaire qui va durer près de vingt ans. Juan Perón part en exil dans l'Espagne de son ami Franco. L'opposition démocratique est désormais divisée entre gauche et péronistes.

    En 1973, la démocratie est restaurée et Juan Perón revient au pouvoir, avec sa femme Isabel Perón comme vice-présidente et une politique de redistribution qu'on va appeler le "Justicialisme" (qui divise de manière de plus en plus violente le péronisme d'extrême droite et le péronisme de gauche). Perón meurt moins d'un an après son retour et Isabel Perón devient Présidente (la première femme présidente d'Argentine, mais Cristina Kirchner est la première élue directement et non comme Vice-Présidente). C'est la Crise économique et elle sera renversée par un nouveau coup d'Etat en 1976.

    La Junte militaire va exercer la nouvelle dictature pendant 7 ans, de 1976 à 1983, et ce sera la période des Disparitions, de la Sale Guerre contre les gauchistes et les péronistes.

    Au retour de la démocratie, c'est le Radical (centre-gauche) Alfonsin qui devient Président, mais le "Justicialiste" de droite Carlos Menem gagne les élections en 1989 et 1995. Le péronisme a bien plus clairement assumé son aspect conservateur dans cette période pendant toutes les années 90.

    En 1999, Fernando de la Rua devient Président pour la coalition des Radicaux et des partis de centre-gauche contre le candidat "justicialiste". Mais ce retour de la gauche modérée, qui mène finalement une politique libérale assez proche de celle de Carlos Menem, va échouer dans la grande crise financière de 2001. C'est le début de l'instabilité avec deux démissions de la Présidence en 2001-2002.

    Le Kirchnerisme

    En 2003, Nestor Kirchner, péroniste "de gauche", est élu avec 22% contre le péroniste de droite Carlos Menem qui avait eu 24% (mais il se retire de la course), la droite 16% et les deux candidats de centre-gauche (dont Elisa Carrio, celle qu'a battue Cristina Kirchner hier) qui avaient 14% chacun.

    Aux élections d'hier, la femme de Nestor Kirchner a gagné largement. Elisa Carrio pour le centre-gauche a eu autour de 22% et le troisième candidat à 19% était Roberto Lavagna, ancien Ministre de l'économie de Nestor Kirchner qui avait été renvoyé en 2005 après avoir critiqué la corruption d'autres minitres. La coalition de Lavagna était donc aussi composée de certains péronistes et certains socialistes ou radicaux, tout comme Elisa Carrio...

    Autrement dit, Ségolène Royal venait soutenir la femme d'un Président péroniste qui joue à soutenir les étranges Hugo Chávez du Vénézuela et le Bolivien Evo Morales, face à une centre-gauche et un péroniste soutenu par une partie de la gauche. La Présidente de la République du Poitou a assuré que la "gauche d'Amérique latine pense à une meilleure redistribution" mais j'espère au moins qu'elle aura tiré de cette Cécilia Sarkozy de la Pampa qu'on peut aussi être femme et bonne oratrice.

    En revanche, Cristina Kirchner est, tout comme la célèbre Evita, un symbole d'une évolution préoccupante de nos démocraties avec une "personnalisation". Les dictatures et autocraties ont des cultes de la personnalité un peu abstraits (Staline et Brejnev n'ont pas vraiment de "famille" ou de vraie "personnalité" du point de vue politique, même si Ceaucescu, Mao, Castro ou Kim Jong-il en ont), la démocratie spectaculaire veut des images familiales et dissipe la différence entre l'intime et le public.

    L'histoire de l'humanité a été marquée par la confusion entre l'Etat et la structure familiale dans les dynasties monarchiques ou aristocratiques. La démocratie a été l'idée que le citoyen individuel ne se réduisait pas au clan familial. C'est un système précaire et les grandes familles, qu'elles se présentent comme populistes ou non, ont souvent réussi à récupérer le pouvoir dans la démocratie, ce qui conduit aux restaurations monarchiques, depuis le déclin des cités-Etats grecques, l'Empire militariste romain (où le principe familial fut finalement souvent assez pauvre par rapport à celui de l'Armée).
    Au XXe siècle, les dynasties politiques des démocraties comme les Nehru-Gandhi, les Roosevelt, les Rockfeller, les Kennedy, les Bush rappelaient que ce pouvoir familial existait toujours mais il se renforce par un progrès démocratique de l'égalité homme-femmes : l'arrivée au pouvoir des femmes se fait en théorie pour l'égalité mais souvent en réalité à cause de ce principe.
    Ce sont toutes les filles de pères assassinés (les Electre) ou les veuves (les Pénélope) : Indira Gandhi (fille de Nehru, il y a aussi Sonia, veuve de Rajiv, et sa fille Priyanka), Corazon Aquino (veuve de Benigno Aquino), Michelle Bachelet (fille d'Alberto Bachelet), Benazir Bhutto (fille de Zulfikar Ali Bhutto), Violeta Chamorro (veuve de Pedro Chamorro), Janet Jagan (veuve de Cheddi Jagan) ou Megawati "Sukarnoputri" (fille de Soekarno).

    NB : Tiens, en passant, on dit souvent que Vigdís Finnbogadóttir fut la première chef de l'Etat femme en 1980 mais ce n'est vrai que pour un pays complètement indépendant et pour une démocratie, la stalinienne Khertek Anchimaa fut Présidente du Conseil exécutif de la République de Touva en 1938 (en URSS) et l'épouse du Secrétaire local du Parti.

    vendredi 26 octobre 2007

    Artemis Fowl - The Graphic Novel



    Oui, je me contredis, je disais il y a quelques jours que je n'aimais pas les histoires dont les héros étaient des enfants (à part Alice, bien entendu). Les jeunes sidekicks comme Jimmy Olsen ou Robin sont même une des choses qui m'agacent le plus dans les comics.

    Mais il faut avouer qu'Artemis Fowl, le jeune héros des aventures d'Eoin (prononcé Owen) Colfer, est complètement différent.





    D'abord il y a le fait qu'il ne se comporte presque jamais comme un enfant, mais plutôt comme un mélange de Vulcain froid à la Mycroft Holmes, ou plutôt Arthur J. Raffles, et de Diabolik. Et mon anglophilie pardonne sa juvénilité parce qu'il est plus mûr que les adultes, agissant plus comme un Lord excentrique génial typique de la fiction anglaise.

    Je me souviens que lorsque j'ai commencé à entendre parler d'Artemis Fowl, je l'ai écarté comme une imitation de Harry Potter (le premier Artemis Fowl est de 2001, 4 ans après le premier Potter). A cause de son prénom, je pensais d'ailleurs que c'était une petite sorcière.

    En fait, le jeune Artemis Fowl, Deuxième du nom, est un jeune homme génial de douze ans et l'héritier d'un Empire du crime, basé en Irlande. Il n'a aucun pouvoir particulier en dehors de son intelligence démesurée et il vit dans une Terre parallèle où les dernières sociétés de créatures féériques se cachent sous terre.

    Les Faeries du monde de Fowl sont très différentes de celles qu'on voit d'habitude. Ils craignent les humains mais ont adopté une haute technologie mélangée avec leur magie.

    Fowl n'est pas vraiment montré comme impitoyable ou cruel, mais il n'hésite pas au chantage et à la manipulation pour sa vie de parrain du crime. Il vit dans un petit monde restreint, comme Arsène Lupin et Grognard, avec un garde du corps et majordome gigantesque et super-espion nommé Domovoi Butler (qui est clairement le bras de Fowl, dans une scène Fowl ne se défend pas face à un coup et prend un air surpris parce que Butler a toujours été là pour le protéger de tout assaut physique).

    La bd (128 pages, dont des pages de présentation des personnages) adapte le premier volume, où Fowl tente un plan complexe pour voler un trésor aux Fées ("Die Hard avec des Fées, dit Colfer, mais à condition de préciser qu'on est du côté des voleurs).

    Contrairement à une impression superficielle, le dessinateur Giovanni Rigano n'a pas vraiment un style trop mangaifié. Le problème en revanche est que je trouve le format du Graphic Novel un peu trop petit (22 x 15 cm, avec souvent 8 cases par page). Je conseille aux lecteurs patients d'attendre la traduction française qui aura peut-être un album de type français (plutôt dans les 30x20) où on appréciera mieux ses dessins.

    Pushing Daisies #4 Pigeon



    Ca marche toujours (et ABC a décidé de commander toute une saison en plus des sept épisodes prévus).

    Je suis sûr que la plupart ne partageront pas mon enthousiasme pour une série aussi saturée de bons sentiments mais c'est bien la première fois qu'une série presque purement romantique - avec certes un peu d'ironie macabre - réussit à me plaire à ce point.



    Certes, les jeux de symétries commencent à devenir un peu trop insistants (le Pigeon "Monoptère" à prothèse de perroquet, le Manchot d'Enron et l'Unijambiste du Moulin à Vent, les Amants qui ne peuvent se toucher et ceux qui ne peuvent se voir, l'uniforme de prisonnier et l'uniforme d'apiculteur) mais tout est pardonné, cet épisode (écrit par Rina Mimoun) a ma chanson favorite du meilleur groupe geekrock There Might Be Giants, Birdhouse in Your Soul, chantonnée par Kristin Chenoweth (qui joue Olive Snook).



    Revoilà le clip originel.



    I'm your only friend
    I'm not your only friend
    But I'm a little glowing friend
    But really I'm not actually your friend
    But I am

    Blue canary in the outlet by the light switch
    Who watches over you
    Make a little birdhouse in your soul
    Not to put too fine a point on it:
    Say I'm the only bee in your bonnet
    Make a little birdhouse in your soul

    I have a secret to tell
    From my electrical well
    It's a simple message and
    I'm leaving out the whistles and bells
    So the room must listen to me
    Filibuster vigilantly
    My name is blue canary
    One note, spelled L-I-T-E
    My story's infinite
    Like the Longines Symphonette
    It doesn't rest

    Blue canary in the outlet by the light switch
    Who watches over you
    Make a little birdhouse in your soul
    Not to put too fine a point on it:
    Say I'm the only bee in your bonnet
    Make a little birdhouse in your soul

    I'm your only friend
    I'm not your only friend
    But I'm a little glowing friend
    But really I'm not actually your friend
    But I am

    There's a picture opposite me
    Of my primitive ancestry
    Which stood on rocky shores
    And kept the beaches shipwreck-free
    Though I respect that a lot
    I'd be fired if that were my job
    After killing Jason off
    And countless screaming Argonauts
    Bluebird of friendliness
    Like guardian angels it's
    Always near

    Blue canary in the outlet by the light switch
    Who watches over you
    Make a little birdhouse in your soul
    Not to put too fine a point on it:
    Say I'm the only bee in your bonnet
    Make a little birdhouse in your soul

    While you're at it
    Leave the nightlight on
    Inside the birdhouse in your soul
    Not to put too fine a point on it:
    Say I'm the only bee in your bonnet
    Make a little birdhouse in your soul


    Ok, c'est le passage sur le Phare faisant s'échouer les Argonautes qui m'a séduit dans cette comptine.

    mardi 23 octobre 2007

    Bad Laws and bad policies



    Czarkozy est encensé par certaines andouilles conservatrices aux USA, mais même là-bas, son image a été atteinte : il fait l'objet d'un éditorial très critique du New York Times :

    Pseudoscientific Bigotry in France

    Immigration issues bring out the worst instincts in politicians who should know better.

    (...)

    They should also be aware of the cautionary lessons of modern French history. Under the Nazi occupiers and their Vichy collaborators, pseudoscientific notions of pure descent were introduced into French law with tragic consequences.

    The DNA provision, proposed by a member of Parliament close to President Nicolas Sarkozy, has been angrily denounced by the center-left opposition, principled members of the center-right majority and a member of Mr. Sarkozy’s cabinet. As a result, the legislation has been hedged with some cautionary language, but not enough. Meanwhile, Mr. Sarkozy, who could have intervened to stop this bill at any point, and still can, has not, and is not very likely to.

    Though himself the son of a Hungarian immigrant, Mr. Sarkozy has made his political name with harsh criticism of more recent immigrants, especially North African Arabs. His pandering on this issue helped win him votes that used to go to far-right extremists like the perennial presidential candidate Jean-Marie Le Pen.

    Immigrant bashing is an effective vote-getter. Unfortunately, it leads to bad laws, bad policies and needless human suffering for the individuals and families it targets and exploits. Mr. Sarkozy wants to be seen as a statesman. He should act like one.

    1d6 Geeks

    Via Yglesias,

    Marc Grossman, the U.S. ambassador to Turkey in the mid-1990s, recalled telling his staff to take their own security precautions. After losing embassy employees to attacks, he advised staffers to keep a six-sided die in their glove compartments; to thwart ambushes, they should assign a different route to work to each number, he said, and toss the die as they left home each morning.

    Grossman a mis des Hexagones sur sa carte d'Ankara ?

    Un jour, vous allez voir, les Geeks vont être les nouveaux Francs-maçons (les hebdos français devraient nous interroger préventivement).

    Virtual opium



    Dilbert Cartoon: I can't do my homework because the Internet is too fascinating

    Je me demande ce qui est arrivé à mon IP. Pour une raison inconnue, mon adresse Free indiquait toujours une petite ville en Alsace (je ne sais plus laquelle, Bitschwiller ou quelque chose comme ça) et à présent elle indique ma vraie localisation. Est-ce que Free a changé son système ?

    Heroes 2x5: Fight or Flight



    Voir épisodes 1 (#24), 2 (#25), 3 (#26), 4 (#27) et le résumé de l'épisode 5 (et dans Heroes Wiki).

    Un des problèmes que j'ai avec la Saison 2 est qu'elle ressemble trop à la première. Une des bonnes idées de la première était le suspense causé par les tableaux precognitifs d'Isaac Mendez (qui servaient aussi de mise en abyme du comic book dans le comic book), mais le fait de retrouver le tableau annonçant la mort de Noah Bennet (Horn-Rimmed Glass Man) ressemblait trop à toute l'intrigue passée sur "Save the Cheerleader" et "Stop the Exploding Man". Et il était peu crédible qu'on trouve à nouveau de nouveaux tableaux qui n'aient pas été dans la collection de Linderman.

    En revanche, le fait que Peter Petrelli (qui a fréquenté Isaac) fasse à son tour de nouveaux tableaux est nettement plus logique. De même, son nouveau pouvoir d'électricité qu'il avait utilisé est déjà expliqué : il a aussi fréquenté la nouvelle tueuse Electro-Girl Elle (jouée par la Geekstar Kristin Bell, vedette de la série supprimée Veronica Mars). Elle est une vilaine encore de second ordre, qui joue un peu le rôle qu'avaient Eden (Persuasion) et Candice (Illusions) dans la première saison. La différence est qu'elle est la fille d'un autre vilain, sans doute un des membres des Douze, peut-être Bob "Midas" ou bien "Sauron".

    Les personnages positifs de Heroes ont pour l'instant eu finalement moins d'importance ou d'attrait dans la série que ses vilains. HRG est devenu un héros, Sylar, avant de devenir une caricature, était le personnage qui concentrait finalement le plus d'émotions. Ici, "Sauron" - Papa Parkman qui se prénommerait Maury, "Nightmare Man" - est plutôt une réussite. Le passage de la simple télépathie au contrôle de l'esprit est inquiétant - mais il faudrait aussi expliquer pourquoi Sauron n'a pas été plus expéditif s'il se soucie si peu de la vie de son fils. Maury Parkman est peut être aussi la cause des images d'Uluru que recevait Mendez (même si on sait qu'Uluru n'existe pas littéralement).

    La scène des cauchemars de Nathan et Matt est quand même l'une des meilleures de la seconde saison (même si elle rappelle beaucoup d'apparitions du Shadow King dans les X-Men. Félicitations aux deux scénaristes, les soeurs Melissa et Joy Blake.

    Suresh paraît toujours curieusement naïf quand il ramène Molly à la Compagnie (on peut d'ailleurs se demander pourquoi Bob n'a pas l'air étonné de la retrouver ainsi). Micah (TechWhisperer) et Monica (St Joan the Copycat) sont déjà retrouvés par Suresh pour la Compagnie. J'ai bien aimé le fait que Monica devienne plus active en choisissant de regarder des films de Bruce Lee. Je ne sais pas si cela signifie qu'ils vont quitter la Louisiane.

    Hiro, Ando, Takezo Kensei et Yaeko m'ennuient de plus en plus, plus encore que les Wonder Twins du Honduras. J'espère que le vilain Barbe Blanche va remonter le niveau du voyage dans le temps parce que je commence à ne même plus lire les sous-titres dans les scènes en japonais. Oh, et une explication du lien entre l'eclipse et les Mutants seraient pas mal aussi.

    Une chose que je n'avais pas remarquée est que le pub de Ricky et Cailtlin à Dublin s'appelle "Wandering Rocks", ce qui est une allusion non seulement aux Symplégades mais au chapitre X de l'Ulysse de Joyce, la partie qui utilise la même méthode de la série en faisant se croiser tous les personnages. Le fait que ce soit une "auberge" peut aussi rappeler toute une tradition de l'oeuvre chorale depuis au moins les contes de Canterbury de Chaucer.

    Chouette, Highclearing a repris le HeroesBlogging mais il ne partage pas du tout ma bonne opinion sur l'épisode écrit par les soeurs Blake, les dialogues étaient apparemment stupides.

    Journée de la Glandouille Totale




    Une chose qui m'a fait rire sur la lecture de la lettre de Guy Môquet est que le PCF jouait les indignés en insistant pour qu'on rappelle bien qu'il était communiste.

    En fait, le PCF tout comme les Sarkozystes n'avaient pas trop envie qu'on parle du contexte réel. Plus ils se plaignaient de l'absence de contexte, plus on comprenait qu'ils voulaient l'occulter. La mauvaise foi a atteint le comble des deux côtés.

    Le problème est qu'en savoir trop sur Môquet enlève plutôt de son mérite ou cette valeur mystique qu'on voudrait conférer à un sacrifice.

    (1) Il est le fils d'un député communiste, autrement dit un Héritier, quasiment un futur notable de la Nomenklatura, pas un héroïque ouvrier prenant conscience de la résistance anti-fasciste, ce qui explique que le PCF en fera tant sur lui à la Libération,

    (2) Môquet n'est pas exécuté pour un acte de résistance mais par représailles comme otage pour l'acte accompli par un autre et parce qu'il a distribué un tract communiste en octobre 1940,

    (3) le tract distribué n'appelait pas à la Résistance, au contraire il est conforme à l'Appel du 10 juillet (voir aussi la demande de reparution de l'Humanité, il soutient le Pacte germano-soviétique, renvoie dos à dos Allemands et Alliés, critique surtout l'impérialisme britannique et aussi les affairistes "qu'ils soient juifs, protestants, catholiques ou francs-maçons". On dirait presque de l'anticapitalisme SA. Le père de Môquet a été arrêté en décembre 39 par la police française après la dissolution du PCF, parce que le Parti est à l'époque objectivement allié de l'Allemagne nazie.

    Môquet, un pauvre gosse de 17 ans, exécuté par les fascistes parce qu'il soutenait l'alliance totalitariste de son papa avec les fascistes.

    Joli symbole de la France sarkozyenne, la France des Héritiers qui n'a que le mot "équité à la bouche pour dissimuler qu'elle ne sert qu'à accroître la richesse de l'oligarchie.

    La nouvelle la plus importante dans les lois scélérates actuelles n'est pas les tests ADN (loi gadget inapplicable comme tous les trucs médiatiques sarkozyens) mais plutôt la suppression de l'impôt de succession, le bouclier fiscal agravé et la réforme de la fiscalité sur les dividendes qui comme le dit Thomas Piketty revient à faire peser tous les Impôts uniquement sur le Travail.

    Voilà la réhabilitation du Travail par les Sarkozyens : l'argent ne doit rester qu'aux Fils à Papa et au seul mérite de ceux qui en ont déjà, à la mobilité financière de sa Jet Set, aux Rentes de ses amis People. L'impôt proportionnel, acquis radical de 1914, est désormais en danger et on voit que ceux qui ne parlent que de pouvoir d'achat jusqu'aux municipales vont faire peser plus sur la TVA.

    Quant à cette ordure raciste de Papa Guaino, qui aime tant Barrès, il a attaqué les enseignants qui refusaient la lettre en disant qu'ils manquaient de patriotisme et qu'il était important de communier dans une émotion.

    Mais c'est exactement cela qu'un enseignant doit refuser, sinistre crétin.

    L'école (je sais, je l'ai déjà dit le 24 mai dernier), ce n'est pas la télévision de votre médiocratie ou le théâtre, contrairement à tout le pathos qu'on veut inoculer. L'école, c'est un lieu différent. La démocratie, pour reprendre Hegel et Arendt, a besoin de plusieurs espaces, de séparer la sphère du noyau familial et celle de l'agora, les intérêts privés et les libertés civiques. L'espace de l'école, c'est celui de la distance, de la réflexion, de l'ennuyeux apprentissage de la grise théorie, pas celui de la Messe, du meeting ou d'une ferveur artificielle qui n'est là que pour faire croire que la kleptocratie sarkozyenne aurait la moindre idée sur l'éducation.

    Une chose que je n'avais pas remarquée est que même ceux qui font l'éloge des enseignants leur portent préjudice dans leur commiseration apitoyée.

    On en parle parfois comme d'humanitaires qui iraient en terre de mission. Et même la mythologie des Hussards noirs contribue à cette confusion. Le but n'est pas la charité, c'est l'éducation. Il y a des enseignants qui ont du mérite à en faire bien plus que leur travail (et on connaît tous des individus qui manifestent une vraie dévotion et une sorte de vocation pour la transmission de leurs connaissances), certes, mais ce travail n'est pas un don généreux à des masses défavorisées, c'est le devoir normal d'une société démocratique pour établir le plus d'égalité et d'accès à la connaissance. A force d'en parler comme d'un généreux supplément d'âme, on prépare l'idée que ce ne serait qu'une sorte d'option gratuite à côté de la seule formation professionnelle.

    Il faut que j'arrête mes rants, désolé. Je dois vraiment vieillir, ma tolérance envers tous ces bobards et la mauvaise foi est devenue ridiculement faible.

    EDIT : Pour revenir à une version moins pontifiante, voir le débat de Steven & Stephen - Even Stevphen - sur l'impôt sur les successions.

    lundi 22 octobre 2007

    There is not Freude like Schadenfreude



    Je n'aime vraiment pas les romans d'Harry Potter (peut-être parce que même quand j'étais enfant, je n'aimais pas ce mécanisme d'identification du Bildungrsoman, j'aimais bien que mes héros soient des adultes, et surtout pas des orphelins dans un pensionnat ; quand un roman prend un enfant comme supérieur aux adultes, j'avais toujours l'impression qu'il tentait de faire de la flagornerie).

    Mais finalement, ces romans surévalués auront indirectement réussi à me faire rire grâce à ce type de commentaire, qu'on croirait sorti d'un sketch anti-clérical (même dans mes caricatures voltairiennes, je n'aurais pas pu imaginer ça) :

    Well, I’m completely disgusted with J.K. Rowling.

    I’m so sick of the secularist worldview being shoved down my throat. And now she’s joined in. Wonderful.

    Never thought I’d contemplate burning my Harry Potter books… I’ve loved them so much these past seven years. And now I’m just wondering why I spent the time I did reading them each 10+ times, instead of reading my Bible.

    *
    What horrible news to greet me this morning. I am just re-reading DH now, and appreciating so much about all the things we’ve talked about here… and then this happens. I feel as though someone spilled a bucketful of dirt all over me. Now this is all anyone will ever think of when they think of Dumbledore. I was so happy that the books managed to resist the temptation to give in to heterosexual sin (e.g., Harry and Ginny didn’t sleep together), but only to give in to this…. Romans 1 is clear - the spiritual consequences of homosexuality are particularly devastating and I feel compassion for those struggling with it. It would be one thing, I guess, to acknowledge the struggle. But it is another thing to just accept it as a legitimate form of “love” - especially in this confused and sexually rebellious cultural climate. Sigh. I am just glad that there are others of you out there who share my sense of loss.

    In thinking about the canon issue I am reminded, actually, of Islam. The Koran is the “main thing” - the written word - but the Hadith is the collected sayings of Mohammed, which Muslims revere and treat as a form of Scripture, too. It seems to me that the HP books correspond to the Koran, while Rowling’s comments seem to amount to a sort of Hadith. So the issue becomes… how much weight do we end up giving her comments? I am afraid it will be difficult for the books to stand on their own without the baggage of JKR’s “oral traditions.”



    oh, pauvre petit fanatique haineux, brûleur de livres et qui se préoccupe du comportement hors scène d'un personnage fictif !

    (il est vrai qu'être croyant, c'est par définition attacher trop d'importance au comportement invérifiable d'un personnage fictif)

    Et la comparaison entre le "canon" d'un bouquin pour enfants avec un texte révélé et ses traditions orales ! Ah, j'en pleurerais presque.

    Et il y en a des tonnes dans ce genre à travers la blogosphère ! ce degré négatif de l'intelligence, une personne qui dit vouloir défendre l'auto-da-fe d'un bouquin pour enfants non pour le contenu (qui serait d'ailleurs assez insignifiant) mais à cause d'une supposition sans importance d'arrière-fond de l'auteur sur un personnage !

    A lire la véhémence ridicule de leurs propos dans ces commentaires, on comprend que ces crédules ont besoin d'une unité simple et absolue, jamais de dissonnances ou de doutes, jamais aucun risque de début de débat.

    On a l'impression d'un événement comme si une figure religieuse était descendu les deciller. L'effet burlesque est saisissant.

    Merci, bigots, vous avez presque sauvé ma journée, et merci à l'auteur pour sa précision orale sans aucun intérêt intrinsèque et qui n'ajoutait rien à la compréhension de la prétendue psychologie de ses figures de carton-pâte. Que ferais-je sans vous !



    EDIT : Pas de contenu anti-religieux, mais cette nouvelle d'un autre divorce d'un autre richissime hypocrite est encore plus réjouissante.

    dimanche 21 octobre 2007

    misc.



    A cause des grèves de jeudi et vendredi, je n'ai pas eu de rapports humains réels (à part au téléphone) depuis mercredi matin et je ne pensais pas que j'étais en fait si sociable. Cela dit, je le vis très bien en période de vacances mais ce doit être ici l'interruption des habitudes qui me trouble.

    Tiens, Google va devenir semblable à Blackle le 28 mars 2008 prochain pour inciter aux économies d'énergie. En France, les 5 minutes d'extinction auront lieu mardi 23 octobre.

    L'élection de Piyush Jindal comme Gouverneur de Louisiane m'étonne vraiment. Il est certes ultra-conservateur et ultra-Catholique mais la Louisiane n'avait jamais élu de non-Blanc au poste de Gouverneur ! (certaines dépêches ont dit "premier non-Blanc depuis la reconstruction" mais en regardant la liste, je n'en vois aucun autre). Il est aussi le premier Gouverneur d'origine indienne (Inde, pas autochtones) de tous les USA.

    J'ai aussi découvert aujourd'hui un bon webcomic antireligieux, Russell's Teapot (le nom est une allusion à l'argument de la théière de Russell (le fait que je ne puisse pas aisément réfuter l'existence d'une théière près de Mars n'empêche pas qu'il ne serait pas raisonnable d'y croire). Je le trouve plus drôle que Jesus & Mo par exemple, même s'il est moins directement provocateur.

    Le Meneur de jeu s'appelle dans Capharnaüm "al-Rawi", "le Conteur", ce qui doit être ajouté à cette longue liste des autres périphrases utilisées (je continue de préférer les termes du genre Meneur, Narrateur ou Conteur, mais Hollyhock God / Divine Rose Trémière, c'est quand même splendide). Quant au fait que le narrateur s'appelle Runemaster dans RQ, c'est un mythe, non ? Les Runemasters ont toujours été des personnages (Runelords ou Runepriests).
    Je viens aussi de trouver ce site sur RQ (avec le blog Second Âge (qui utilisait déjà la même présentation que ce Blog et a déjà fait en mieux la carte des deux Empires, mais avec le choix de couleurs inverses).

    samedi 20 octobre 2007

    One-shot Runequest I



    J'ai tenté quatre one-shots jusqu'à présent : un Tékumel, un Traveller, un Bunnies & Burrows et un Call of Cthulhu. Dans le Tékumel (où j'avais écrit cette introduction, on jouait une même faction, des prêtres alliés de Vimuhla et de Ksarul cherchant une relique dans les Chakas pour lutter contre Dhich'une et Sarku. Dans le Traveller, on jouait une équipe de voyageurs infiltrant les télépathes Jhodanis (la subtilité étant que les joueurs devaient se faire des lavages de cerveau ingénieux pour que les Jhodanis ne puissent pas les repérer). Le B&B était un scénario original mais a été plutôt un échec quand les joueurs ont trouvé que le Guerrier lapin de haut niveau était riduculement surpuissant. Le CoC était le sanatorium de Keith Herber et les personnages étaient deux enquêteurs avec de bons scores en hypnotisme pour réussir l'enquête (ce fut d'ailleurs la dernière fois que j'étais narrateur, il y a deux ans, je crois).

    Un one-shot doit (1) avoir des pré-tirés qui puissent intéresser les joueurs (ce qui demande de les détailler un peu, (2) présenter l'univers pour donner envie d'y revenir, comme un pilote de série.

    Mon idée pour RQ 2nd Age est d'introduire un concept central de Glorantha, la Quête héroïque.

    L'idée de base d'une Quête héroïque est que les héros ne font pas que chercher à accomplir une fin en ce monde, ils reconstituent par leurs actes une autre Quête archétypale qu'ils doivent "réaliser", ils rejouent un enjeu cosmogonique. Tout héros rejoue les dieux.

    Le concept vient en partie des machins jungiens à la Joseph Campbell (dont j'espère qu'il est parodié dans la critique des Apprentis divins et de leur monomythe). Cela peut aussi faire penser aux théories de Mircea Eliade dans Le mythe de l'éternel retour : le rituel magique n'est pas qu'une répétition vide des gestes, il est projection dans la temporalité d'un instant du temps divin, "interruption du temps par l'éternité" pour reprendre la définition kierkegaardienne de Øjeblikket.

    Une autre condition est que je voudrais un endroit très représentatif de Glorantha, et donc par excellence la Passe des Dragons, qui encore maintenant continue d'être la plus intéressante, même après des années à jouer en Kethaela (voir aussi ce site).

    Voilà mon idée de départ. Les personnages sont des Apprentis divins (God Learners, Erudits de l'Ambigu dans la déplorable traduction française, je préfère la mienne même si elle insiste sur l'expression "Apprentis-Sorciers"), des mythographes et mythologues conquistadors et explorateurs, un peu comme ces illustres Victoriens tels le Capitaine Richard Burton, qui exploitait les colonies tout en traduisant des poèmes, ou un Thomas Lawrence. Je suis frappé par le livre d'Eric Csapo, Theories of Mythology, qui comparait la mythologie comparative victorienne comme Frazer et leur politique coloniale.

    Ils sont envoyés par leur faction, collège ou Study Group (voir le mécanisme du Heroquesting dans Jrustela p. 59) pour infiltrer les mythes de la Passe des Dragons et de l'Empire des Amis des Wyrms. Ils vont étudier une tribu, sans doute des Orlanthis Traditionnalistes (?) et tenter d'aggraver la tension entre Orlanthis et les Draconiens.

    Il me reste à créer le groupe de PJ (je ne sais s'il y aura 2 ou 3 joueurs). Je pense déjà à un Richard Burton jrusteli "who went native", fasciné par les indigènes orlanthis.

    Mais l'autre ? Un spécialiste des Wyrms ? Une guérisseusse Chalanna Arroy ? Un sorcier spécialiste de quelque chose comme les Vents (Glorantha: The Second Age p. 45 mentionne l'ancien ordre éolien des "Orgethites" qui doivent contrôler des Sylphes).

    Jrustela p. 65-69 distingue 5 Ordres d'Apprentis divins : le Collectif des Apprentis divins (l'ordre originel, qui détient le pouvoir et est fermé), l'Ordre de l'Exploration d'Autre-Monde (les Pilotes Surnaturels de Piskosol qui explorent le Plan héroïque), l'Ordre des Arcanes Fécondes (qui veulent surtout enrichir leur patrie Jrusteli et veulent réformer l'Empire trop seshnelocentrique), l'Ordre de la Plus Grande Glorification (les plus ambitieux des Apprentis divins, qui recherchent le pouvoir pour eux-mêmes) et l'Ordre de la Rectitude Indéniable (le plus orthodoxe des Ordres et le moins suspect de déviation païenne). Les Ordres de sorcellerie sont plutôt liés à l'hérésie "malkioneraniste" qui mélange Malkionisme et polythéisme. Le Malkioneranisme est toléré mais attire la censure de l'Ordre mystique de Serezos et les Frères de la Pensée Charitable, ordre inquisitorial lié à l'ancien mouvement de la Croisade pour la Rectitude.

    Il faudrait déjà que je trouve le mythe orlanthi adéquat à modifier dans King of Sartar. Je pensais à une légende concernant Sharz'aeel le Premier Dragon (Cults of Glorantha p. 52, il est appelé Shakaharzeel dans King of Sartar p. 38, Sh'hakarzeel p. 92 et dans Glorantha: The Second Age p. 104, Sh'kaharzeel dans cette présentation du nouveau scénario Blood of Orlanth) ou alors la quête du Dragon bleu (Aroka), qu'il faudrait peut-être simplifier un peu.

    Sh'hakarzeel est aussi mentionné(e) dans Thunder Rebels. "C'est sur Kero Fin la première montagne qu'Orlanth fit partir S. vers l'orient." (p.13), "S., Celle qui meut les Cieux fut tuée par Orlanth mais elle revenait toujours. Orlanth se servit des pouvoirs d'Orvanshagor pour la tuer. Son cadavre est dans les cieux et sa tête décore son Grand Anneau." (p.91), "Orlanth fut le premier tueur de Dragon près de Kerofinela. Le creux dans les collines de l'Epine-de-Kero était là où le coup trancha en deux." (p.143-144, repris dans Dragon Pass: A Gazetteer of Kerofinela p. 22, Glorantha: The Second Age p. 104), "S. le Dragon Cosmique fut l'un de ses principaux ennemis." (p.211), "Orvanshagor est le Tueur de Dragon. Il permet de trouver le point faible des Vrais Dragons et Orlanth l'utilisa pour tuer le Premier Dragon S." (p.226). Il y a aussi un petit mythe dans Storm Tribe p. 123 : "Lhankhor Mhy ne disait à personne tout ce qu'il savait jusqu'à ce que Orlanth lui demande où trouver l'arme pour tuer S.". Cela peut permettre de donner quelques étapes de la quête. (1) Premier combat où S. régénère, (2) Lhankor Mhy et Orvanshagor pour la phase de l'armement, (3) Orlanth tue S. Pour être un peu original, l'arme d'Orlanth pourrait être autre chose que l'épée de Mort (la Foudre contre le Souffle du Dragon ?).

    J'ai aussi envie d'y mettre une variante Yinkini si cela se passe sur la pente enneigée de Kero Fin, en pleine période des Longs Hivers qui s'abattent sur l'EAW. Les bergers des Moutons des Monts ou les Maran Gor (Sorana Tor) de Sommet-de-l'Hiver peuvent aussi aider autour de ce crâne du Dragon. L'ennui est que c'est un peu près d'Orin Jistrel (la Gueule du Dragon) et Olorost le Troisième Oeil (qui est le centre des Mains du Trône de l'EAW).

    Oh, et pendant que j'y pense, une autre carte de Glorantha (au 3e Age, mais à part l'île Jrustela ou les côtes, la différence ne se voit pas tant que ça).

    EDIT : Zut, la carte n'est pas accessible par lien direct. Mais Mongoose a sur son site la carte détaillée (plus grande que celle que j'avais postée plus bas).

    Voilà une petite carte simple sur le nord de Genertela pour comparer les deux Empires, l'empire continental des Amis des Wyrms (en bleu) et l'empire maritime des Apprentis Divins (en rouge : j'ai simplifié en considérant les Etats clients liés comme l'Orient qui est une conquête d'Apprentis divins individuels mais non de leur Etat).


    Les deux Blocs : l'EAW et l'Empire de la Mer du Milieu

    Review: Magic of Glorantha



    Le supplément Magic of Glorantha pour Runequest IV par Aaron Dembski-Bowden comme Clanking City fait moins de 96 pages (dont un index, ce qui manquait cruellement dans Cults of Glorantha vol. 1).

    Le chapitre 1, le Mysticisme draconique (40 pages) décrit l'organisation des Porte-parole des Dragons (dragonspeakers, j'aimerais traduire par dragoman, interprètes, mais ce serait un jeu de mots).

    Il décrit les niveaux de la pyramide draconique (Serres, Griffes, Pattes, Crocs) et plusieurs organisations dans l'Empire des Amis des Wyrms (E.A.W.). L'Ordre de la Pureté Ecarlate sont les inquisiteurs. Le Conclave du Troisième Oeil Reptilien sont des moines-soldats. Les Frères de la Chair et l'âme immaculée sont plus théoriques, l'ordre originel de Vistikos Oeil-Gauche et les fabriquants d'objets en os de dragon. Les Adeptes de la Maîtrise Inhumaine s'occupe plus des affaires concrètes et de la domestication des Sauriens de l'EAW (ils sont aussi plus critiques sur les plans mystiques). Les Enfants des Dix Serres sont les gardes du corps des dirigeants. Les Rejetons de la Flamme sacrée sont spécialisés sur le feu qui doit contribuer au souffle du Grand Dragon à Venir. Les Hérauts du Halo Scintillant s'occupe du pays solaire de Dara Happa, sous le Dragon-Soleil. Le Pacte du Dragon des Tempêtes s'occupe des Orlanthis. Le Cercle Osseux s'occupe de transformation intérieure en saurien. Le chapitre décrit aussi divers arts martiaux de ces courants mystiques.

    La description concrète de la Magie draconique permet de voir l'évolution graduelle, l'alchimie et les objets magiques des Dracophiles.

    Le chapitre 2, la Sorcellerie des Apprentis Divins (12 pages) est plus court sans doute parce que les suppléments sur Jrustela et Clanking City étaient prévus pour entrer aussi un peu plus dans les détails (Jrustela a 18 pages sur la Magie des Erudits). Il parle surtout de la Méchamagie de Zistor et de la Magie des Quêtes héroïques.

    Le chapitre 3, les Traditions (The Old Ways, 5 pages) évoque un peu les Orlanthis et les Dara Happiens, mais cela paraît assez léger.

    Le chapitre 4, La Quête héroïque (26 pages) est plus développé et a même quelques exemples de Quêtes avec le panthéon orlanthi, mais il est dommage qu'aucune ne soit détaillée : Chalanna Arroy, Daga, Elmal, Ernalda, Erumal (nom d'Eurmal selon les Jrusteli au Second Age ?), Gargath, Heler, Humakt, Issaries, Kolat, Lanbril, Lhankor Mhy, Mastakos, Maran Gor, Odayla, Orlanth, Urox, Valind, Vinga, Yinkin. Puis le panthéon céleste : Donadar, Arc d'Or, Gustbran, Hyalor, Lokarnos, Lux, Oakfed, Etoile Polaris, Yelm, Yelmalio. Le chapitre se finit même sur certaines quêtes de Dieux chaotiques et autres.

    Le chapitre 5, Les Magiciens de l'Age Impérial (9 pages) n'a pas de caractéristiques mais une liste de quelques PNJ. Il y a les cadres de l'EAW : Vistikos Oeil-Gauche, fondateur de l'EAW et qui n'a plus l'air de croire à ce qu'il a créé, le Roi Inhumain, roi des Draconiens, Arene Chut-Murmure de la faction Au-dessus et Au-delà (Glorantha p. 28, ceux qui se désintéressent des rebelles anti-EAW pensant que la répression détourne l'EAW de son but mystique), Inganna de la faction des Prosélytes, Tarkala Wyrmsdottir l'administratrice des Mains du Trône, Varankol qui assiège la Cité Cliquetante de Zistor, Amarkia qui dirige les Enfants des Dix Serres, Delecti le Chercheur (dont on connaît le destin comme Delecti le Nécromancien). Du côté des Apprentis divins, il y a Lurghalos l'Archi-sorcier, Vesharios la Haut-Ecclésiaste et Shingallion le Mécha-magicien de la Cité-Machine de Zistorwal (qui me paraît décidément un peu trop Hawkmoonien).

    En récapitulatif, le volume me paraît surtout important pour le gros premier chapitre, les détails sur le Mysticisme draconique alors que le reste est encore un peu léger. Ceux qui veulent plus de détails sur les Apprentis (en dehors de la Cité-Machine) auront plutôt besoin de Jrustela.

    Voir le même sommaire sur le GROG et la review plus longue sur RPG.net.