Voir Wonder Woman 1-3, #7, 9, 11
Oui, un an sans parler de ces comics, on dirait...
Travailler à temps partiel et ne plus avoir par conséquent assez d'argent pour m'acheter mes bandes-dessinées peut aussi avoir fait cela. Mais je viens de faire un retour en librairie (chez Arkham) après six mois d'absence.
Couverture du #18
Diana continue depuis 18 numéros (avec à peu près la même équipe de créateurs, Brian Azzarello, Cliff Chiang et Tony Akins) à tenter de sauver un jeune bébé, fils des amours de Zeus et d'une mortelle. Après l'avoir protégé de la rancoeur de Héra, elle l'a vu se faire enlever par Hermès et Déméter et le petit semble être annoncé comme "Le Dernier Fils de Zeus". Je crois deviner qu'il va simplement être l'avatar de son père, mais j'espère encore être surpris. Le petit nourrisson reçoit ici enfin un prénom de sa mère Zola : "Zeke" (dérivé d'Ezekiel, ce qui insiste sur le côté prophétique du petit, même si on n'a pas encore eu d'allusion à son chariot).
En plus de Zola et Zeke, WW a retrouvé pour l'instant trois autres enfants de Zeus : Lennox (dont le pouvoir est l'invulnérabilité), Siracca (spectre de tempête de sable, WW #14-15) et Milan (aux Myriades d'Yeux, condamné à voir par les yeux de toutes les mouches du monde, WW #15-16).
Apollon, particulièrement sinistre et narcissique dans cette version, aidé de sa soeur Artemis a pris le trône de Héra et l'ex-Reine a été exilée avec Diana et Zola, la jeune mortelle. Diana reçoit à nouveau l'aide d'Hephaïstos et il lui fournit de nouveaux bracelets, qui lui permettent de faire apparaître des sortes de glaives magiques. Voir l'héroïne abandonner de plus en plus ses poings (et donc les conventions des superhéros) pour des armes tranchantes d'une épopée antique ou de l'heroic fantasy a quelque chose de finalement assez rafraichissant.
Arès avait été changé en vieux vétéran désabusé à la Allan Quatermain, et pour l'instant Azzarello n'a heureusement pas repris le cliché de l'opposition entre Wonder Woman (en personnification de la Paix & l'Amour) et Arès (la Guerre et la Discorde). Au contraire, il va même jusqu'à une complicité et au moins une alliance temporaire entre eux. Rappelons que dans cette nouvelle version, Arès a été le Mentor de Diana sur l'île des Amazones et qu'Azzarello a abandonné tous les récits sur les Amazones comme pacifistes utopiques (cf. l'épisode 0 de novembre 2012, entre le #12 et #13).
Le dieu le plus ambigu, et qui ferait penser à certains des Endless de Sandman, semble être finalement Dionysos. Une des bonnes idées est d'avoir abandonné l'image d'un Bacchus romain fêtard pour un bel adolescent à l'air assez inquiétant et manipulateur (amant d'Apollon, comme Midnighter était l'amant d'Apollo ?). Même s'il sert parfois d'échanson, il peut-être plus un dieu de la Folie que de l'Ivresse (même si la plus dérangée est toujours Eris). Le Dionysiaque est ici une facette ou l'ombre de l'Apollinien et non son ennemi.
Il y a deux autres intrigues liées au petit Zeke.
La première est le retour du Fils Aîné de Zeus, un autre enfant pour l'instant anonyme de Zeus et Héra, que les autres Olympiens redoutaient tant qu'il a été enfermé par Hadès depuis des milliers d'années. Furieux depuis sa libération, il a l'air encore plus brutal qu'un simple Hercule et plus antipathique encore qu'Apollon. J'aime bien le fait que les autres fils de Kronos, Hadès et Poséidon, soient plus préoccupés de garder le contrôle de leurs domaines que de l'arrêter.
Mais il a l'air pour l'instant assez peu singularisé, encore un Hercule ou un Titan qui ne présenterait guère qu'une opposition physique à WW. Du temps du scénariste Jimenez il y a une douzaine d'années, WW avait déjà affronté une "fille" de Kronos, Devastation, qui avait à peu près la même fonction d'équivalent inversé de l'héroïne (cf. Wonder Woman vol. 2, #143, avril 1999) et suivants).
L'autre intrigue me gêne encore plus puisque c'est encore la réintroduction du mythe du "Quatrième Monde", la mythologie créée par Jack Kirby avec les Nouveaux Dieux de la Nouvelle Genèse et les créatures de Darkseid et Apokolips. Orion, le fils de Darkseid élevé par les Nouveaux Dieux, devient le nouveau compagnon de WW et il est censé y avoir une tension romantique entre lui et Diana. On n'y croit pas tellement, surtout quand elle se sert de moyens aussi directs qu'une menace de castration. Certes, on me dira que Diane Chasseresse et Orion le Chasseur feraient un couple prévisible. Il est caractérisé avant tout comme impulsif et crâneur et a reçu une prophétie qui lui conseille de tuer le petit Zeke dès son berceau.
Mais je confesse ne guère être convaincu en général par cette mythologie kirbyenne. De nombreux auteurs ont tenté la greffe de mythologies terrestres et de cette prétendu suite de Comics post-Raganarok. Mais cela m'apparaît toujours aussi pertinent que de tenter de réincorporer de force, disons, Nono Le Petit Robot d'Ulysse 31 dans l'Odyssée (et je dis cela sans aucune animosité envers cette adaptation). Les Nouveaux Dieux sont censés remplacer les anciens mythes, dévoiler le contenu "SF" derrière des Dieux morts. Quand on les superpose avec ces Anciens Dieux révolus, il y a un décalage entre ces Extraterrestres Dänikeniens et le mythe, un hiatus assez désagréable (et c'est le même problème avec les Eternels dans l'Univers Marvel, qui font vraiment double emploi avec les Asgardiens).
En résumé, Wonder Woman a toujours de bonnes histoires mythologiques. Mais l'action a très peu avancé en un an et demi et je ne suis pas très enthousiasmé par l'arrivée du Fils Aîné de Zeus ou celle d'Orion, fils de Darkseid. Mais Brian Azzarello peut être rusé et je continue à espérer qu'il soit aussi surprenant que l'était Kieron Gillen sur les aventures de Loki (je n'ai pas encore essayé les récentes aventures de la Déesse Sif chez Marvel).
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