dimanche 30 septembre 2007

Beth Gibbons


Ca y est, je vais pouvoir enfin en finir avec mon obsession avec Jeanne Cherhal puisque je viens de découvrir la chanteuse Beth Gibbons (qui est aussi auteur comme Cherhal, même si elle compose en collaboration).

Née en 1965 dans une famille d'agriculteurs du sud-ouest de l'Angleterre, Beth Gibbons a tenté de devenir chanteuse à Bristol, et c'est là qu'elle a rencontré vers 1991 Geoff Barrow (né en 1971).

Ils fondent le groupe Portishead, nommé d'après une ville à côté de Bristol où Barrow a passé sa jeunesse. Portishead avec d'autres groupes de Bristol comme Massive Attack forme une sorte de son qu'on appellera plus tard "trip hop" ("Bristol Sound"), avec un mélange d'acid jazz et un rythme lent avec des distorsions et un son modulé.

Voilà la plus célèbre de leurs chansons (peut-être même trop entendue), Glory Box, 1994 (paroles), où la voix parfois nasalisée, parfois douce de Gibbons contraste avec les sons crissants et grinçants des instruments électroniques de Barrow.



Un peu moins connu dans ce même album Dummy de 1994, "Sour Times".



Et toujours dans cet album, dans un univers plus paisible, "Roads".





Trois ans après, Beth Gibbons et Geoff Barrow reviennent avec un second album et notamment cette chanson "All Mine", où elle sonne un peu plus proche de Björk dans ses jeux musicaux et certains zézaiements.



Le groupe Portishead n'a plus sorti d'album depuis dix ans (un troisième serait en préparation) mais Beth Gibbons a aussi continué quelques tentatives avec d'autres collaborations, par exemple l'album Out of Season avec Rustin Man en fin 2002, qui est moins électronique et nettement plus "folk", ce qui permet d'entendre bien mieux la voix de Gibbons.

Cette chanson, Mysteries (qu'on entendait dans le film Les poupées russes), imite bien le ton d'une ballade folk traditionnelle.



God knows how I adore life
When the wind turns on the shores lies another day
I cannot ask for more

When the time bell blows my heart
And I have scored a better day
Well nobody made this war of mine

And the moments that I enjoy
A place of love and mystery
I'll be there anytime

Oh mysteries of love
Where war is no more
I'll be there anytime

When the time bell blows my heart
And I have scored a better day
Well nobody made this war of mine

And the moments that I enjoy
A place of love and mystery
I'll be there anytime

Mysteries of love
Where war is no more
I'll be there anytime

samedi 29 septembre 2007

Comics de la semaine (26/09/07)


  • Dark Horse

    The Umbrella Academy



    Cette bd est la grande surprise de ce mois. Une bd de superhéros écrite par un célèbre chanteur américain considéré comme plutôt "emo/punk", Gerard Way de My Chemical Romance, ne semblait pas très attirante de prime abord.

    Et c'est curieusement attachant, un mélange de X-Men et d'une ambiance britannique absurde à la Chapeau Melon et Bottes de cuir - avec peut-être une once de Harry Potter. Un aventurier excentrique Sir Reginald Hargreaves, dit le "Monocle", a adopté sept enfants nés simultanément dans des circonstances étranges et il a fondé l'Académie Parapluie ("ut malum pluvia") pour entraîner les petits superhéros vétus en uniforme d'école anglaise. Contrairement au Professeur Xavier, il ne cache pas sa froideur, son favoritisme et sa condescendance à l'égard de ses élèves adoptifs, qu'il traite comme des numéros. Le fait que Sir Hargreaves soit en fait un extraterrestre explique aussi sa distance inhumaine.

    Dans ce premier épisode, de nos jours l'équipe se réunit pour les funérailles de leur Père et on a un flashback avec leur combat contre la Tour Eiffel mécanisée, dirigée par le Zombie cyborg de Gustave Eiffel. Qui pourrait résister à un tel concept ?

    Comme je n'aime pas vraiment Mike Mignola, les dessins de Gabriel Ba ne m'enthousiasment pas particulièrement mais il faut avouer que cela convient au style semi-mignon / semi-horreur du titre.

  • DC Comics

    • Amazons Attack! #6/6

      La conclusion de cette mini-série est en fait parue le mois dernier, le 29 août, et a été déjà abondamment critiquée, et franchement je comprends pourquoi. J'avais plutôt une bonne image du scénariste Will Pfeifer après son passage sur Aquaman mais cette série est pire qu'inutile, elle a été sans doute nuisible à la continuité Wonder Woman. Circé, déjà trop utilisée par ailleurs, a donc ressuscité la reine Hippolyta et on révèle (SPOILER ! SPOILER !) que l'inaction des Olympiens a été en fait causée par les Dieux d'Apokolips, en l'occurrence Granny Goodness, sans doute l'une des plus ridicules de tous les personnages DC en vieille directrice sadique de pensionnat. Imaginer Athéna et les autres (rappelons que dans l'univers DC Athéna a détrôné Zeus et ses frères) vaincus par un personnage digne de figurer dans les Barbapapa finit de détruire toute crédibilité. Et même si on avale cela, la résolution paraît bâclée et décevante. Décidément, après le pénible War of the Gods de 1990 les cross-overs liés à Wonder Woman sont parmi les pires de DC, ça ne va pas améliorer l'image du personnage. Il n'y a rien à sauver de cette mini-série, à part le gag de Batman sur l'obélisque de Washington...

    • Wonder Woman Annual #1
      Continuons avec les déceptions sur Wonder Woman. Quand ils ont relancé le personnage en juin 2006, les éditeurs ont fait appel au célèbre scénariste de télévision Allan Heinberg (OC) et ce gimmick s'est retourné contre eux lorsqu'il n'a pas pu suivre le rythme des 22 pages par mois. La conclusion de son bref passage n'apparaît donc ici qu'un an après sa date prévue, en septembre 2007 au lieu septembre 2006, alors que la série a déjà été continuée par d'autres auteurs qui avaient donc la difficulté supplémentaire de ne pas pouvoir utiliser directement ce qui devait avoir lieu dans cette résolution. Il n'y a presque rien de spécial, en dehors de beaux dessins de Terry Dodson, Heinberg envoie juste WW contre un groupe de presque tous ses ennemis principaux. C'est vraiment l'idée la plus basique qu'on puisse imaginer. Il y a quelques bons dialogues qui montrent quand même que Heinberg s'est posé de bonnes questions, mais je commence à me demander si quelqu'un réussira un jour à faire quelque chose de ce personnage pseudo-mythologique qui est censée être un mélange de Pandore (la Femme parfaite créée artificiellement) et d'Héraclès (la tueuse de monstres qui sert les Olympiens). Le seul à y être arrivé est sans doute Alan Moore, mais c'était sur Promethea, qui en avait fait non une parabole sur la féminité mais sur l'art et la créativité (avec hélas toute une doctrine jungienne un peu lourde).

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      Heinberg a quelques problèmes dans cette histoire. D'abord il utilise certains vilains qui n'existent plus comme Silver Swan, ce qui poserait un léger problème de continuité. Ensuite, Heinberg introduit une modification des pouvoirs de Diana qui la rendrait mortelle et humaine tant qu'elle ne devient pas Wonder Woman (un peu comme Billy Batson n'a ses pouvoirs que sous la forme de Captain Marvel). C'est une modification assez profonde, qui va même plus loin que le simple retour à l'identité secrète abandonnée depuis l'Age d'Argent. Cela pose aussi, comme le fait remarquer la discussion de ce numéro sur Scans Daily; le problème de sa sincérité. WW est dans la version récente une "Déesse de la Vérité", elle avait même cette fonction dans le Panthéon olympien quand Byrne écrivait la série, et on peut se demander pourquoi la Vérité voudrait mentir sur son identité (certes, la Vérité peut parfois aimer à se voiler).

      Mais le problème fondamental de la nouvelle Wonder Woman depuis les années 80 est sa virginité perpétuelle. Elle n'a plus droit à un vrai compagnon potentiel. Ils ont éliminé ce loser de Steve Trevor, encore plus incompétent qu'une Lois Lane, mais ils n'ont jamais osé le remplacer, à part brièvement avec "Trevor Barnes" pendant la période Jimenez, qui fut vite assassiné par Walt Simonson. Le fiancé actuel Nemesis n'est vraiment pas mieux, et malgré sa compétence relative de super-agent, il a été traité à nouveau comme une sorte de comic relief sexiste.

      La nouvelle scénariste Gail Simone arrive sur le numéro 14 et il faut espérer qu'elle va pouvoir un peu régler certains problèmes sans tomber dans les mêmes erreurs que ses prédécesseurs en détruisant pour la 36787879879e fois les Amazones et les Olympiens, comme l'ont fait ces dernières années Byrne, Jimenez, Simonson, Rucka et Pfeifer.

    • Countdown #31 : Le groupe de Donna Troy, Red Robin et Ion qui cherche Ray Palmer passe sur Terre 3, qui s'est un peu complexifiée avec plus de personnages que par le passé. Mais la série spin-off The Search for Ray Palmer doit être plus précise à ce sujet. Mary Marvel continue de passer du côté obscur et commet son premier meurtre gratuit - idée que je trouve particulièrement stupide. Les deux Légionnaires venus d'un futur alternatif viennent chercher Buddy Blank, OMAC. Un des thèmes de la série est un processus perpétuel de "kirbysation" de l'univers DC qui me lasse profondément. Il s'agit de mettre au centre d'un univers DC créé par Siegel, Weisinger, Broome et Fox avant tout les idées et personnages de Kirby des années 70. Il est curieux comme tous ces concepts (le Quatrième Monde et ses Nouveaux Dieux, Omac, Kamandi et le Grand Désastre) m'ont toujours paru être des éléments étrangers qui se greffaient mal, comme des parties de l'univers Marvel qu'on voudraient attacher de force sur la continuité DC (Marvel a eu un peu moins de mal à tenter d'assimiler les Eternels). Une des raisons pour lesquelles Countdown m'ennuie doit être cet hommage un peu lourd au Kirby des années 70 (même si je reconnais que le Projet Cadmus a vraiment apporté quelque chose à la mythologie Superman). On peut très bien transformer des hommages et des allusions en de bonnes histoires (exemple : Moore sur Supreme, ou plus récemment Azzarello sur Dr Thirteen) mais actuellement je ne vois guère que des clins d'oeil et de la nostalgie pour ce que les scénaristes devaient lire il y a trente ans. La nostalgie est devenue le vice persistant de la bande-dessinée, non seulement des lecteurs comme moi, mais aussi des auteurs qui s'y complaisent.

    • Justice League of America #13



      La suite de la saga de la Ligue d'Injustice et un long combat qui semble rendre les adversaires de la JLA presque invincibles en groupe - bien qu'on sache bien qu'ils se feront battre sans doute autour du #15.

      Rien de révolutionnaire donc (et je n'aime pas les dessins de Benitez) mais le thème traditionnel est bien traîté par le scénariste McDuffie et il est difficile de demander plus d'un titre mainstream.

      Il y a notamment une brève rencontre avec un effet de "cascade" où le Parasite vampirise les pouvoirs de Vixen qui vampirise ceux de Superman.

    • Supergirl & the Legion of Super-Heroes #34

      Tiens, la couverture et le résumé mis dans les previews ne correspond pas au contenu.

      Récapitulons un peu ces trois ans de Légion. En 2004, le scénariste Mark Waid relance à nouveau (2nd Reboot) l'équipe de superhéros du XXXIe siècle. Il veut insister à nouveau sur le concept de jeunes super-rebelles en lutte contre un monde d'adultes indifférents. Le problème est qu'il échoue complètement à clarifier en quoi consiste précisément cette révolte. Depuis l'an dernier, le groupe a inclus un membre du XXIe siècle qui est arrivé ici par un accident temporel, Supergirl. Mark Waid est finalement parti au #30 après une série guère passionnante où la Légion a sauvé la Terre d'une invasion par la race des Dominateurs. Pour mettre fin au danger des Dominateurs et court-circuiter le groupe rival des Wanderers qui conseillait un génocide complet sur la race, le chef de la Légion Cosmic Boy a emprisonné le monde des Dominateurs dans la Zone Fantôme mais fait croire qu'il avait détruit leur planète. Il a quitté l'équipe en disgrâce, acceptant la responsibilité du Planètocide.

      Depuis le #31, le nouveau scénariste est Tom Bedard et le nouveau dessinateur Dennis Calero (auquel je n'arrive pas à m'habituer, pour être franc). Supergirl a été élue chef de l'équipe contre Lightning Lad et Brainiac 5 et a lancé une recherche de Cosmic Boy. Bedard commence à réintroduire des concepts des anciennes versions. Tenzil Kem le Bismollien (Matter-Eater Lad) est désormais un Procureur de la Fédération des Planètes unies et plus seulement un comic relief. Les équipes ont été divisées en trois. Star Boy, Sun Boy et Lightning Lord ont enquêté sur Winath et trouvé un culte de "Validus", qui a conduit à l'arrestation de Lightning Lord et la fuite des Wanderers (#32-33).

      Atom Girl (qui est la nouvelle version de Shrinking Violet), Shadow Lass et Timber Wolf sont envoyés sur Lallor et c'est le retour de Wildfire, cette fois comme un ancien Légionnaire fondateur devenu un dangereux mercenaire venu assassiner (certes, un peu à son "corps" défendant) le Président de Lallor. Wildfire n'a plus de corps, étant devenu un amas d'anti-matière enfermé dans un scaphandre et il tue sous les ordres de son frère, qui est tout ce qui lui reste pour l'ancrer dans son ancienne vie matérielle.

      Comme d'habitude dans ce 2nd Reboot, les modifications pourraient être intéressantes en soi si on ne se demandait toujours ce qu'elles apportent vraiment par rapport aux deux précédentes versions. Bedard a peut-être vraiment amélioré le personnage de Tenzil Kem en en faisant un personnage sérieux, mais ce retour de Wildfire dans une version plus sombre me paraît exagérer la dimension tragique. Il aura sans doute une rédemption mais on se demandera pourquoi il a commencé comme assassin.

      Mais de toute façon, tout cela va vite changer. Jim Shooter revient sur la Légion après 30 ans d'absence (le dernier numéro qu'il a écrit était en 1976 !) au #37. Bien qu'il ait prétendu que ce ne serait pas un 3e Reboot, il a aussi avoué n'avoir jamais lu les différentes versions de la Légion depuis 30 ans (il a tort, les meilleures histoires de la Légion ont été celles de Paul Levitz vers 1980-86), ce qui rend un Reboot de facto quasi-certain ! Décidément, la continuité de ce titre - on va fêter l'an prochain les 50 ans de la Légion - ne doit pas conduire à s'attacher trop au détail des personnages.

    • Uncle Sam & the Freedom Fighters, vol. 2, #1/8

      Ah, une nouvelle mini-série d'Uncle Sam, voilà qui semble faire dans la nostalgie alors qu'il n'en est rien. Dans la dernière série, l'équipe de rebelles s'était créée pour tuer le Président des Etats-Unis qui détruisait les libertés publiques au nom de la lutte contre le terrorisme (bon, ce qui affaiblissait la parabole est qu'il était un androïde extra-dimensionnel et pas un héritier texan).

      A présent, ils ont gagné - même si on vient nous expliquer au passage pourquoi ils ne sont pas intervenus pendant la récente Invasion des Amazones qui a dévasté Washington et qui a failli tuer le successeur du Président déchu (voir plus haut).

      Ils étaient juste absents. Heu, ils étaient dans l'ESPAAAAACE pour lutter contre une autre invasion plus importante : un essaim d'une Reine insecte (ce que je prends comme un commentaire à peine caché contre la série d'Amazons Attack!).

      Mais maintenant, le nouveau Président (je n'ai pas suivi s'il a été élu entre temps ou si c'était le Vice-Président de l'androïde assassin) leur propose de devenir l'équipe officielle du gouvernement. Oui, c'est le tour à l'allusion directe à Civil War de l'univers Marvel. L'équipe se divise sur ce point. Le défenseur des libertés civiles Oncle Sam, le gauchiste Firebrand, Human Bomb et plus curieusement le militaire Doll-Man refusent ; Miss America, The Ray, Phantom Lady, Black Condor et Red Bee acceptent. L'épisode est d'ailleurs centré sur Red Bee et il faut avouer que la transformation radicale du personnage est plutôt réussie. Le premier Red Bee était un superhéros créé en juillet 1940 et dont le seul pouvoir était de pouvoir contrôler des essaims d'abeilles. C'est devenu un des symboles du personnage sans intérêt de l'Age d'Or et même Roy Thomas n'en avait rien fait. La nouvelle Abeille rouge est en train de devenir une Reine insectoïde à la Alien qui peut déclencher des phéromones sexuels.

      Le dessinateur Daniel Acuña qui avait tant marqué la première mini-série n'est plus là mais son successeur Renato Harlem se débrouille pas mal dans un juste milieu entre style mainstream et style vertigoesque.



  • Image Comics

    Savage Dragon #132 : Un numéro spécial énorme de 80 pages mais qui me laisse un peu sur ma faim. Il y a 20 pages pour faire avancer un peu l'histoire de Dragon et de la jeune Angel (la fille de son épouse Jennifer Murphy, qui a disparu) mais surtout 48 pages sur la vie quotidienne dans la café de Rock. Malgré mon goût pour certaines séries comme Common Grounds (qui utilisait un diner pour y mettre diverses petites histoires), l'histoire "urbaine" du café de Rock ne m'a pas vraiment intéressé. Un peu cher donc, à 7$, sauf si on veut vraiment ces 48 pages de splashs avec un patron de café en pierre qui se bat contre divers racketeurs.


  • Marvel


    • The Order #3 :

      Ces premiers numéros de la nouvelle série Marvel prennent tous la même forme, un récit au présent et un flash-back sur l'interview d'un des membres pour mieux introduire la psychologie. Après le chef Henry Hellrung (Anthem) et la polymorphe Becky Ryan (Aralune, qui était une imitation des jeunes starlettes comme Britney Spears et Paris Hilton et un commentaire sur les problèmes d'images du corps), c'est le tour du superbolide cyborg nippo-américain James Wa (Calamity). Un des détails étrange est que Calamity semble bien avoir créé son pouvoir artificiel en partie lui-même, alors que le concept habituel de The Order est que les membres sont des fonctionnaires qui n'ont reçu leur pouvoir que par un processus gouvernemental. Cette BD est remplie d'idées intéressantes et les dessins de Barry Kitson ont encore progressé, comme s'il était bien plus à l'aise sur ce titre que sur la Légion.

    • Avengers: The Intiative #6 :
      Une autre équipe gouvernementale comme The Order, sortie de la fin de la Guerre civile, mais l'ambiance y est encore plus paranoïaque. L'Ordre lutte surtout contre les démons intérieurs des membres et leur image médiatique mais ils ne remettent pas en cause radicalement leur mission, les jeunes membres de The Initiative qui doivent en théorie former la future jeune équipe des Vengeurs vont plus loin dans les dissensions et ne seront même pas tous convaincus jusqu'au bout qu'ils sont dans le bon camp et cet épisode l'illustre bien puisque le chef de l'équipe est retrouvé presque mort et apparemment brutalisé par un des membres de l'équipe.

  • Elucubrations rôlistes du week-end


  • Il y a une petite lueur d'espoir qui s'allume puisque dans deux semaines a lieu le Salon du jeu (vendredi 12 - dimanche 14 octobre), le seul événement de l'année que j'attende avec un peu de plaisir en dehors des vacances. Pourtant je n'aime pas jouer dans une convention (j'aime bien déjà connaître un peu les autres joueurs), mais je prends beaucoup de plaisir à déambuler dans des couloirs où tout le monde partage mes intérêts. Dans mon entourage, je ne connais persone avec qui je puisse partager cela - mon petit-frère et ma petite soeur ne me cachent plus à quel point j'ai pu les ennuyer dans leur enfance en les faisant jouer. Oh, et j'espère que le rayon Jeux d'occasion d'Hexagonal sera toujours là car les années précédentes j'avais quand même accumulé de petits joyaux à des prix ridicules. Le seul désavantage est que c'est rempli de fans de mangas et de jeux vidéo, mais c'est difficile d'y échapper dès qu'on s'approche de Geeks.

    A part ça, j'ai été un peu déprimé et épuisé ces jours-ci malgré tous mes plans pour étaler mon travail. Je suis revenu à 15h hier et j'ai encore dormi deux heures. Qu'est-ce que ça va être quand j'aurais des nuits blanches et du retard, si je suis déjà fatigué maintenant alors que je n'ai aucune raison. Je suis, cela dit, un peu plus discipliné et commence à me forcer à me coucher plus tôt. Le rhume de cette semaine m'a même permis de mettre un peu fin aux difficultés de sommeil.

  • J'ai trouvé d'occasion le petit jeu de rôle français Te Deum Pour un Massacre paru il y a deux ans. Je n'ai pas encore eu le temps de le lire de près mais j'aime beaucoup la présentation en petits livrets (contrairement à des critiques qui trouvent que c'est le principal défaut). Le XVIe siècle ne m'a jamais vraiment intéressé mais l'enthousiasme de l'auteur est communicatif. Le jeu est censé être assez purement historique, c'est un jeu de Cape et d'Epée pendant les Guerres de Religion (l'époque du cycle des Pardaillan de Zévaco). Il n'y a aucune magie mais il y a quand même des règles de "chance providentielle" qui dépende en gros de la moralité des personnages ; plus ils se comportent de manière héroïque plus ils ont de chance, ce qui doit conduire à des dilemme moraux. L'auteur explique dans la post-face qu'il ne veut pas que les joueurs se complaisent dans le fanatisme des vrais personnages de l'époque et qu'il espère au contraire que ce mécanisme va justifier une moralité "humaniste" qui ira à l'encontre de l'intolérance que les contemporains auraient réellement manifestée. Au lieu de trouver cela anachronique, je trouve ce moralisme plutôt défendable en effet - je me lasserais vite de joueurs qui massacreraient des Huguenots ou des Papistes comme on tue des Gobelins dans D&D...

    J'ai toujours des doutes sur l'historique pur ou sur le jeu de rôle réaliste. Presque tous les jeux de rôle ajoutent des éléments fantastiques ou des pouvoirs spéciaux pour attirer les joueurs : on n'a pas tellement envie de jouer des êtres humains "normaux", mais de pouvoir rêver et imaginer des capacités qu'on ne pourrait pas avoir dans la réalité. Comme je suis fan de jeux de super-héros, je n'ai jamais accroché aux jeux réalistes et même l'Appel de Cthulhu m'ennuie un peu dans la vulnérabilité des personnages trop "humains" (mais c'est aussi parce que je n'aime pas tellement le Genre de l'Horreur).

    Du point de vue des règles, la création de personnage a l'air d'être un vrai régal. Un peu long mais avec un vrai ancrâge dans les détails du développement et de l'ambiance de l'époque. En revanche, j'ai l'impression que l'escrime est un peu sacrifiée, ce qui est problématique pour un jeu de cape et d'épée. Les amateurs obsessionnels d'épée ont déjà Pavillon noir (avec son supplément spécial) s'ils veulent des détails précis.

  • La boutique Starplayer avait aussi d'occasion Midnight à bas prix - le jeu de rôle dont le concept est en gros la Terre du Milieu après la victoire de Sauron, dans un monde médiéval fantastique où les forces du mal l'ont emporté. Mais c'est un jeu FFG et j'ai trouvé Dawnforge et DragonStar tellement vides et remplis de clichés que je ne m'approche plus de leurs jeux (en dehors de Blue Planet si je le trouve un jour d'occasion).

  • Je suis un peu tenté par une nouveauté, Gestalt. C'est un jeu de superhéros qui propose une origine unique originale aux pouvoirs : les héros sont issus d'une sorte d'Inconscient Collectif. Il suffit que suffisamment de personnes croient en quelque chose pour que cela commence à exister, c'est un "Gestalt". Les dieux des différentes religions existent donc sous forme de Gestalts et il y a aussi des Gestalts de différents idéaux et intérêts, un Gestalt de l'Amérique (comme Oncle Sam dans DC Comics), mais aussi un Gestalt du capitalisme, du socialisme, de l'Islam, du sadisme, du péché, etc. Les personnages peuvent donc être des incarnations d'une idée ou d'un personnage mythique dans ce monde contemporain. Contrairement aux mondes de superhéros traditionnels, les Gestalts n'existent pas depuis toujours mais seulement une vingtaine d'années, ce qui a suffi à changer pas mal de choses sur Terre (voir le Guide du Joueur en pdf qui est disponible gratuitement).

    Ma première réaction en voyant le concept a été : Nobilis, mais en version jouable ! Oui, certes, Nobilis est peut-être jouable par certains, mais Gestalt simplifie le concept en changeant en gros Sandman (version Neil Gaiman) en Sandman (version Jack Kirby) et malgré toute mon affection pour la version Gaiman à la lecture, la version Kirby me paraît meilleure pour y jouer.

    Le ratio de superhéros / humain de cet univers me paraît vraiment énorme puisque je crois me souvenir qu'il doit y avoir (du moins dans les pays industrialisés) quelque chose comme un humain sur 50 000 qui est devenu un Gestalt. Pour la France cela ferait quand même dans les 1200 Gestalts qui se baladent. Les Etats-Unis ont quand même 6500 Gestalts, ce qui risque de faire perdre un peu de la spécificité des personnages. C'est trop. Je pense qu'un jeu de superhéros doit avoir un ratio plus faible, quelque chose comme une personne sur 1 million, voire une sur 10 millions (ce qui risque quand même de donner déjà plus d'une centaine de Gestalts rien que pour l'Inde). Cela dit, j'aimerais bien tenter aussi la version à la Top Ten avec un univers où tout le monde a un pouvoir, ce qui pourrait être amusant aussi.

  • J'ai aussi acheté le jeu de rôle français de superhéros Humanydyne. Le système ne m'a pas emballé de prime abord mais l'univers, malgré les excès de noirceur typiques des jeux français, a des aspects qui me plaisent beaucoup. On est dans un jeu de superhéros qui est en gros un mélange de X-Men (des mutants haïs par l'humanité) et de Marshall Law (on joue des agents mutants dans un monde cynique qui vont lutter contre les excès des autres mutants). Les mutants ont été exilés des USA mais ont obtenu une cité à eux au Mexique, ce qui est assez proche des USA pour respecter certaines conventions comics et assez loin pour être original. Le Mexique est en effet un des rares pays où la population n'est pas massivement anti-mutante à cause du culte des superhéros (peut-être à cause des Luchadores masqués ??). L'agence Humanydyne dont font partie les personnages surveille les mutants avec l'aide de ses Shamans et sorciers - ils ont installé leur base dans la dimension du Rêve. Ce shamanisme aborigène australien ajouté aux Dieux aztèques méxicains donnent une ambiance très particulière qui me donne envie d'y jouer, même si je rendrais l'univers moins cynique et moins sombre, disons plus "Bronze Age" qu'"Iron Age".

    Depuis le jeu de fantômes Orpheus (qui proposait dans une nouvelle de jouer sur le Día de los Muertos), j'ai un vague projet d'essayer de jouer dans cette ambiance mexicaine. Il faudrait peut-être que j'achète Shadows of Mexico.

  • mercredi 26 septembre 2007

    Heroes 2x1: Four Months Later...

    La saison 2 de Heroes, intitulée Générations (la saison 1 s'appelait Genèse), vient de commencer après une ellipse de 4 mois. On doit en découvrir plus sur les générations précédentes des Mutants et le mystérieux héros du XVIIe siècle Takezo Kensei.

    La saison 1 s'était terminée en début novembre (après la victoire électorale de Nathan Petrelli) et on est donc en mars, ce qui explique la légère neige à New York dans la tour de Charles Devaux.

    Attention, SPOILERS.

    Je ne pensais pas qu'on réintroduirait si vite les frères Petrelli. Nathan a survécu mais est devenu une épave alcoolique et divorcé. Peter a disparu et on le retrouve amnésique en Irlande.

    L'épisode introduit trois nouveaux mutants :

    • West, un jeune homme dans la nouvelle école de Claire, qui a un pouvoir de lévitation et apparaît dans la BD en ligne Flying Blind (.pdf, dessins par Tom Grummett !),
    • "Bob", un agent de la Compagnie qui a le pouvoir de transmuter le métal en or (son pouvoir est peut-être plus vaste et s'étend peut-être à toute transmutation ?) ;
    • et surtout une nouvelle héroïne du Honduras, Maya, qui apparaît dans une BD en-ligne, Maya y Alejandro.


    Suresh annonce un Virus qui éradique les mutants (ce qui est un vieux scénario de X-Men, le Legacy Virus, mais il ne révèle pas qu'il a en lui l'anticorps, avec lequel il avait sauvé Molly. En fait, il cherche à se faire contacter par la Compagnie pour l'infiltrer avec l'aide de Noah (le père de Claire qui a refait sa vie en Californie).

    La petite Molly (celle qui peut retrouver n'importe qui et dont les parents ont été tués par Sylar) a été adoptée par le policier télépathe Matt Parkman. Elle est hantée par l'être dont elle avait dit qu'il pouvait la voir.

    Hiro a disparu et arrive en 1671, c'est-à-dire à l'époque à une époque relativement stabilisée et classique de l'ère Edo, sous le Shogun Tokugawa Tsunayoshi (choix de date curieux par rapport aux événements, on se serait attendus à ce que ce mercenaire mystérieux de Kensei vive au moins un siècle avant, dans une période moins ordonnée). Kensei se révèle être un gaijin, un mercenaire anglais (assez peu probable en 1671 avec la Cloture du Japon, il est peut-être inspiré par le cas de William Adams mais c'était bien avant).
    Hypothèse : Hiro va-t-il aider Kensei ou bien le remplacer ?

    Le père de Hiro, Kaito Nakamura, se fait tuer mais révèle à Ando que les assassins doivent appartenir à leur ancien groupe auquel appartenait aussi Charles Deveaux, "Dallas" Petrelli et Linderman. La prochaine cible sera Angella, la mère de Nathan et Peter.

    La cheerleader Claire me fatigue un peu. Peuvent-ils s'abstenir de la blesser cruellement à chaque fois pour nous rappeler son pouvoir de Régénération ?

    On n'a pas encore revu DL Hawkins, Nikki et leur fils Micah, ni Claude (l'Anglais invisible) ni le Haïtien. On sait déjà par la bande annonce que Sylar va revenir et on peut se demander si celui qui l'a sauvé est l'être mystérieux qui poursuit Molly.

    Analogies théologico-politiques

    Bien que ma fièvre ait baissé grâce à un philtre, je repense aux propos répétitifs d'hier.

    En gros, ce que je voulais dire peut se résumer plus clairement, j'espère.

    Dans la Critique de la raison pratique, Kant définit trois postulats qui ne peuvent être prouvés et il semble leur donner le même statut. Dans l'ordre, les postulats sont 1) l'immortalité de l'âme (nous voulons pouvoir progresser moralement de manière indéfinie et non pas seulement dans les bornes contingentes de notre existence) 2) la liberté (nous devons être la cause première de nos actions, sans quoi nous ne serions pas responsables de ce que nous faisons) 3) Dieu (il doit y avoir une garantie d'un lien entre action juste et bonheur, le Souverain Bien, autrement dit une récompense (et à l'inverse sans doute le châtiment).

    Mais je disais qu'on peut opposer le second postulat, la Liberté et les deux autres sur la Récompense, appelons-les les Fins dernières.

    En effet, bien que nous n'ayons pas de preuve de la Liberté, elle est une exigence du Devoir. Celui qui ne peut pas faire autrement que ce qu'il fait ne pourrait être responsable s'il ne fait pas son Devoir : Tu dois donc tu peux, si tu ne peux absolument pas, il n'y aurait pas de sens à exiger que tu le doives.

    Mais Kant explique que même si Dieu n'existe pas et qu'il n'y a aucune récompense, il y aurait quand même le Devoir (alors que ce serait vraiment le pire des mondes où il y aurait le Devoir mais personne pour pouvoir l'accomplir).

    Donc il pose les Fins dernières comme motivations légitimes tout en disant qu'une action purement par devoir devrait être désintéressée. Cela me conduit à penser que si Kant n'était victime de son époque, il devrait critiquer au contraire les motivations de ces Fins dernières. On aurait alors le paradoxe que l'athée qui croit à la mortalité de l'âme et à sa finitude a plus de chance d'agir par pur Devoir puisqu'il ne croit pas dans la récompense. Kant devrait donc exiger un athéisme pratique (même si ce n'est pas un jugement théorique).

    Il y a un analogue politique. Kant dit qu'une société de vrais agents moraux n'aurait que des sujets autonomes et donc pas d'Etat. L'Etat est source d'hétéronomie et n'existe que parce que de facto nous avons besoin de la peur du gendarme. La fin dernière d'un "Règne des Fins" devrait donc être une société anarchiste de sujets autonomes, où les sujets s'identifieraient tellement à la Loi morale qu'ils n'auraient plus besoin d'une autorité qui la leur impose. Ce serait une république d'Anges, mais sans Dieu hors de cette Loi qu'ils réaliseraient tous librement.

    On a d'ailleurs des raisonnements analogues en Méta-éthique religieuse et en Politique - ce qui est normal comme le concept de l'Etat souverain semble être une projection de la théologie.

    On dit souvent que l'Enfer et le Paradis (ou des analogues comme le Karma chez les Indiens) sont nécessaires comme motivations pour que les individus soient justes. Une société sans cette régulation imaginaire par des mythes n'aurait plus que des motivations plus fragiles comme la reconnaissance sociale et la punition. On en déduit alors que sans les mythes des Fins dernières (un Dieu juste et l'immortalité), nous n'avons plus les motivations pour l'action morale. Mais on a vu que ce devrait être le contraire du point de vue de la pure déontologie kantienne. Et les effets actuels du théologico-politiques montrent que souvent le Paradis mythologique sert non pas seulement à cacher le Purgatoire réel mais même de motivation pour créer des Enfers réels.

    De même, en politique, on dit que les individus ont besoin de l'Etat pour les punir, sans quoi ils agiraient injustement. Ou alors on dit que l'Etat ne doit surtout pas demeurer Etat-Providence sans quoi il fournirait assez de solidarité pour que l'individu perde la motivation pour travailler. Le problème de la Motivation est le problème central de la sociale-démocratie et on l'accuse de naïveté pélagienne : la "gauche" ignorerait les Effets pervers de la solidarité qui se transformerait en assistanat, la "droite" serait consciente de la méchanceté foncière de l'individu qui a besoin d'être dressé. Un argument de sociaux-démocrates est souvent qu'un Etat-Providence généreux présuppose aussi des vertus civiques sans quoi il s'écroule (de même que la démocratie va tendre vers la tyrannie de la majorité).

    Le conservateur classique (qui n'est ni le libéral athée ni le chrétien social, mais un religieux libéral) peut se trouver dans un chiasme étrange. Les conservateurs disent en ce cas à la fois qu'il faut une Autorité juste (Dieu) sans quoi les hommes agiraient mal si on en restait à une auto-régulation, mais qu'il ne faut pas une Autorité solidaire (l'Etat-providence) sans quoi les hommes agiraient mal s'ils ne sont pas contrôlés par l'auto-régulation du Marché et les risques de la rareté. En revanche, je ne vois pas vraiment de contradiction analogue dans le cas du socialiste athée qui dit que la société n'a pas besoin d'un Autorité transcendant l'expérience mais qu'elle a quand même besoin d'une Autorité transcendant le rapport de forces du marché.

    En y songeant, je fais toute cette comparaison (sans grand intérêt démonstratif) en feignant de croire que la déontologie kantienne(ce que Bernard Williams appelle de manière hégélienne la Moralité) est convaincante, mais il se peut qu'une éthique des vertus intramondaines n'ait nul besoin de tous ces concepts moraux de Devoir et de Libre-arbitre, et encore moins de tout cet appareillage des Postulats et des Fins dernières.

    Les Dieux qu'elle a conçus et l'univers stupide

    A une certaine époque, quand je voulais bloguer sans me compliquer la vie, j'allais lire cet abruti de Tom Friedman du Temps de la Nouvelle-York, sur des Blogs conservateurs ou sur les éditos du Figaro, assuré que je trouverais quelque chose sur lequel il serait aisé d'ironiser.

    Maintenant, plus près, dans mon propre camp, j'ai Ségolène Royal. On n'a même plus à se demander si elle dira quelque chose d'idiot mais seulement à le trouver. Et c'est moins dur que Where's Waldo?

    Royal donne une interview à VSD pour répondre aux attaques de l'ancien Premier ministre Jospin (qui la juge incompétente) et d'autres cadres du parti.

    VSD. Que pensez-vous des déclarations de Bernard Kouchner sur l’Iran ?

    S. R. J’ai été la première à dénoncer le risque d’accès de l’Iran au nucléaire civil. Souvenez-vous alors des réactions critiques de Nicolas Sarkozy. Aujourd’hui, les faits me donnent raison et réhabilitent ma compétence.


    Elle le fait exprès ou elle n'a toujours pas compris ??

    On va reexpliquer len-te-ment.

    Personne ne peut interdire à un pays de développer du nucléaire civil. C'est même à cela que sert le Traité de non-prolifération : avoir droit au nucléaire civil en échange de surveillance de l'AIEA pour ne pas passer au nucléaire militaire. Ils ont signé le Traité, ils en tirent les droits (le nucléaire civil) et les obligations (pas de nucléaire militaire).

    On sait que l'Iran est de mauvaise foi sur ce dossier parce qu'ils refusent les inspections que proposaient leurs amis russes.

    Ce qu'on reproche à l'Iran n'est pas le nucléaire civil mais de refuser la surveillance de l'AIEA et les inspections qui empêcheraient le nucléaire militaire.

    Quand on a critiqué votre position, Madame la Présidente de Poitou-Charentes, ce n'était pas par agressivité ni par sexisme, ni par racisme anti-poitevin, ni par parisianisme, mais seulement parce que c'est une position qui n'a aucun sens en Droit international, une position tellement extrême qu'elle n'a aucune chance de se réaliser et que même les néo-cons de l'entourage de Sarkozy n'oseraient pas formuler ainsi.

    Bon sang, Fabius et DSK vous l'ont expliqué pendant le Débat interne des Primaires, il faut un peu écouter les autres aussi, pas seulement prétendre sonder des débats participatifs.

    Mais il y a mieux dans la stupidité.

    VSD. Vous vous comparez à Jeanne d’Arc, vous citez les Évangiles. Pourquoi vous situez-vous sur le registre du martyr ?

    S. R. Je préfère pardonner que rendre des coups bas. Je défends la laïcité et je n’ai aucune ambiguïté làdessus. Mais il existe des pensées profondes universelles et je ne vois pas au nom de quoi je vais m’interdire de les exprimer. Ça fait aussi partie de ma personnalité d’énoncer des vérités profondes. Évidemment, pour les esprits étroits et technocratiques, mieux vaudrait ne s’en tenir qu’aux propos politiciens. Il faut parfois des propos qui transcendent. On ne peut pas à la fois demander aux responsables politiques d’être de vrais chefs de file et leur reprocher de tracer des pistes originales, d’user d’expressions qui correspondent à une densité humaine.



    Là, on croit vraiment rêver. Dire une ânerie comme "Ils ont déjà brûlé Jeanne d'Arc" c'est "énoncer des vérités profondes" et des "propos qui transcendent". Mais elle a perdu tout sens commun ??

    Comme l'a bien dit Jospin, cette réponse (tout comme celle sur l'Iran) confirme ipso facto le bien-fondé des critiques. Ses défenses sont bien pires que les attaques dont elle est l'objet.

    mardi 25 septembre 2007

    Autopsie


    Je ne devrais sans doute pas écrire quand j'ai la fièvre mais tant pis, ça me travaille en ce moment.

    Cela m'agace souvent quand la philosophie est rangée à côté du rayon "Spiritualités" ou "Religion". La philosophie cherche la vérité, des moyens rationnels, universellement acceptables pour trouver la vérité. La religion est presque le contraire, elle cherche à commenter, développer et exposer des croyances obligatoires d'un groupe. La philosophie cherche les fondements d'une justification, la religion cherche à justifier des opinions sans aucun fondement autre que mythique ou dogmatique. La philosophie est plus du côté de la géométrie et la religion du côté de la jurisprudence (même s'il y a aussi une élaboration rationnelle dans la systématisation de la jurisprudence).

    Donc je ne me suis jamais intéressé très sérieusement à la philosophie de la religion et à la théologie - même si c'est une chose trop "sérieuse" pour la laisser aux religieux.

    Mais en même temps, j'étais dans un conflit étrange.

    Je n'ai aucun doute rationnel sur l'athéisme, je ne suis pas même "agnostique". La probabilité qu'une religion soit vraie me paraît aussi basse que celle que tout soit un rêve, que le passé ou le futur n'existent pas ou que je sois un cerveau dans une cuve qui est victime d'une réalité virtuelle. Je veux dire que cela ne m'apparaît pas impossible a priori mais la négative paraît infiniment plus simple et plus raisonnable.

    J'aime beaucoup le concept du divin, parce qu'un Dieu est fondamentalement un concept transformé en un récit autour d'un personnage. C'est le point commun des mythes avec les philosophies qui sont des récits abstraits autour de concepts - la différence est toute entière dans la capacité à critiquer la dimension métaphorique de ce récit sur des concepts. La religion réduit une forme philosophique à des récits simplistes alors que la philosophie peut développer des récits autour des formes discursives.

    Mais en même temps, j'ai une psychologie de théiste superstitieux et irrationnel. Je sais qu'il n'y a pas un tel être suprême mais cela ne m'empêche pas d'y croire de manière "dispositionnelle", par les réflexes de mon corps et non par mes jugements réfléchis.

    Mais cette contradiction entre passions psychologiques et rationalité m'a conduit à sous-estimer la question philosophique. Fondamentalement, je croyais que la question de croyance religieuse n'était qu'une question de psychologie et non de morale ou de métaphysique. Or c'est sans doute vrai factuellement pour la majorité des croyants mais il n'y a pas de raison pour que cela épuise l'expérience et le concept de croyance religieuse.

    Pour le dire autrement, je vois le théisme de manière pour une fois assez Freudienne (malgré mes réserves contre les mythes psychanalytiques par ailleurs). Je vois la croyance religieuse soit comme celle en un Père idéal tout puissant soit dans le pire des cas comme la figure du Père autoritaire dont on espère qu'il punira ceux dont on se venger. Et comme l'a bien vu Nietzsche, la haine et l'envie habillent souvent nos protestations religieuses d'amour universel et de justice.

    Mais même si de facto la croyance religieuse est souvent un simple complexe oedipien ou un désir du Père parfait si rassurant (et de la Mère dans certains cas), les choses sont plus compliquées que ces névroses enfantines sur nos parents.

    J'ai longtemps sous-estimé l'importance du vieux raisonnement dostoeiveskien "si Dieu n'existe pas, tout est permis". Je le prenais pour de l'angoisse passéiste ou romantique déjà réfutée par Diderot. Et je prenais aussi l'argument inverse par Nietzsche, c'est justement parce qu'on a craint que tout soit permis qu'on a imposé le dogme d'un Dieu, alors que c'est souvent un bon guide pour la vérité d'une thèse qu'elle nous déplaise ou nous paraisse décevante.

    Mais soudain ces dernières années, en réfléchissant au concept même d'une "métaphysique", d'un discours général sur les conditions de la réalité, je crois que j'ai enfin compris le concept d'un Dieu, ou du moins j'ai pu aller au-delà de ces descriptions.

    Dieu n'est pas que le barbu mythologique et le complexe oedipien. Le concept de Dieu est d'imaginer que nos intentions et nos concepts moraux ont une objectivité et une universalité qui dépasse nos communautés et même l'existence de l'humanité. Sans Dieu, nos codes, nos lois ne sont que des institutions contingentes quel que soit le fondement rationnel. Dieu est souvent considéré comme une personne afin de pouvoir donner une signification objective à ces institutions contingentes. Nous avons des intentions et l'idée que tout l'univers aurait aussi une intention est une tentation qui va plus loins que d'être rassuré par un Papa tout puissant.

    Prenons l'exemple d'un crime atroce, même un crime sur lequel il pourrait y avoir un consensus des êtres sensibles et rationnels, comme un génocide. Fondamentalement, même si nous nous mettions tous d'accord pour le considérer comme MAL, cela n'empêcherait pas qu'il n'aurait aucune importance au point de vue de l'univers. A la rigueur, le seul acte mal dans ses conséquences serait de détruire la seule espèce consciente et rationnelle si elle est vraiment la seule, ce qui amoindrirait sans doute la perfection ou la diversité des expériences de cet univers. Et même alors il y aurait peut-être une probabilité pour que l'algorithme de la sélection naturelle finisse par laisser émerger une autre espèce de heureux mutants quelque part dans l'univers.

    C'est ce que voulait dire Heidegger lorsqu'il explique que la Mort de Dieu n'est pas qu'un événement religieux mais le fait que toutes les valeurs et les Idées du Bien ont été effacées. Nietzsche essaye après Darwin de les remplacer seulement par des valeurs vitales, et la Survie (en un seul monde, en une seule forme de vie) remplace l'Idée du Bien comme architectonique et condition de toute rationalité.

    Certes, il reste une voie kantienne pour sauver le concept de moralité.

    Kant explique que tout sujet rationnel doit arriver au concept de Devoir moral même si les hypothèses d'un Dieu ou d'une Survie éternelle étaient vides. Il est raisonnable de croire en ces hypothèses ou d'espérer qu'elles soient vraies mais ce n'est pas un devoir moral, seulement une espérance légitime (je ne suis pas entièrement convaincu sur le concept de Liberté puisque le Devoir implique bien la liberté : une personne qui ne peut pas résister à des désirs ou penchants n'aurait donc pas de vraie liberté.

    Un des avantages de la voie kantienne est d'opposer le Devoir moral et les Postulats de la moralité et de la religion.


    Je dois agir de manière morale et j'ai le droit de croire que les Justes seront récompensés (que l'action juste et le bonheur peuvent aller ensemble) mais je n'ai pas le droit moralement d'agir moralement seulement pour être récompensé. Autrement dit si j'agis conformément au Devoir mais par esprit de superstition pour les motivations hypothétiques, je me contredis et ne mérite pas les récompenses que je poursuis. On a donc un cas où le fait de croire qu'un être bon et juste omnipotent qui doit servir à me motiver peut paradoxalement me conduire à ces formes d'hypocrisie immorale où je n'agis pas vraiment par Devoir. La religion est un ensemble de croyances faites pour réconcilier le Devoir moral et les motivations réelles mais il risque de noyer le devoir sous les motivations, de noyer la volonté du bien sous l'intérêt immoral.

    Psychologiquement, les individus de fait n'agiraient sans doute pas aussi moralement s'ils n'avaient pas ces raisons immorales pour agir. Mais en même temps, de jure, ce sont ces mythes immoraux de nos intérêts qui vicient tout concept de moralité. Nous avons besoin de ces motivations mythiques pour faire le moins de mal possible et pourtant ces motivations vont produire encore plus de mal qui n'existerait pas sans elles, de l'hypocrisie, du fanatisme, des névroses où le croyant superstitieux veut s'amadouer une force anthropomorphique en dotant sa vision morale d'une sorte d'omnipotence.

    Donc on arrive ici au paradoxe. Contrairement à ce que je pensais, le problème de Dostoïevski est bien plus réel, et pas seulement un accident historique de sortie du religieux. Il y a bien un concept moral et pas seulement empirique ou psychologique des mythes de motivation, mais ces mythes s'opposent aussi en même temps à une vraie vie morale.

    Kant avait vu le fait que peut-être aucune action n'a jamais été morale (c'est-à-dire libre, désintéressée) mais il n'avait pas vu que ses postulats de la raison pratique (Dieu et le Jugement dernier) pouvaient aussi poser un problème. Un athée a plus de mérite à être moral, ce qui conforte la thèse religieuse de Dostoïevski mais la ruine en même temps. Oui, de façon sociologique et psychologique, la mort de Dieu et des mythes de valeurs signifie plus d'égoïsme, plus de nihilisme et il n'est pas certain que le substitut utilitariste puisse suffire à le remplacer. Mais en même temps, de jure, cette mort de Dieu est une exigence de l'idée de Devoir.

    La métaphysique a créé Dieu comme Idée du Bien avec Platon, mais peut-être que c'est l'Idée du Bien qui exigeait aussi qu'on élimine finalement le mythe anthropomorphique du Démiurge qui applique le Bien.

    Le Pulitzer du Pire Cartoon


    Je regarde souvent les cartoons éditoriaux américains et j'ai déjà l'habitude de trouver les dessins de Michael Ramirez assez répugnants mais là, c'est vraiment le pire qu'on puisse imaginer, s'abaissant encore en dessous de ce qu'il prétend dénoncer.

    Jour de fièvre

    J'ai de la fièvre et je me gave de thé au citron pour pouvoir parler demain.

    Mon humeur est aussi solaire que d'habitude et je commence à me dire qu'hormis me droguer au Prozac, je n'ai pas vraiment de solution. Finalement, ne serait-ce pas mieux au lieu de toujours craindre l'accoutumance à la béquille chimique ? Mon travail se passe mieux psychologiquement, j'ai moins peur et me sens un peu moins incompétent, mais curieusement c'est surtout physiquement que je n'arrive plus à suivre, les deux dernières heures de la journée j'ai l'impression de bafouiller en tenant des propos incohérents.

    Je n'ai pas encore trouvé de vidéo illégale de la saison 2 de Heroes qui a commencé hier sur NBC mais j'imagine que cela ne saurait tarder. Daily Motion a l'air plus surveillée. Un ami de Sakura organise une projection d'un téléchargement chez lui mais je suis trop enrhumé pour y aller.

    Mais en cherchant, je suis tombé sur cela, une parodie de la série CSI qui utilise l'une de mes scènes favorites, le passage de l'Acte III, scène II de Jules César dans la version de Mankiewicz (1953) avec Brando en Marc-Antoine et Mason en Brutus. Un peu inutilement vulgaire mais j'aime bien la précision de certains doublages ("mais voilà, je constate que c'est... un mur... et donc cette hypothèse est impossible").



    Je suis aussi allé voir The Last Legion, film hélas trop prévisible et enfantin. L'idée est de relier la chute de Rome en 476 et la légende d'Uther Pendragon des chroniques bretonnes. Dans cette version, le dernier César, Romulus Augustule, est couronné en 460 et part en Bretagne avec l'épée "chalybe" de Jules César pour rejoindre devant le Mur d'Hadrien la Neuvième légion (la Legion IX Hispania fut en effet vraiment basée à Eboracum quelques temps avant mais il y aurait des données pour penser qu'elle fut reconduite vers le continent bien avant la chute de l'Empire).

    Le début sur la chute me paraît le plus original et le plus décevant, la fin devant le Mur d'Hadrien n'étant qu'un remake de la version pseudohistorique de la Geste de Bretagne déjà vue en 2004 dans le King Arthur avec Keira Knightley en Guenièvre picte ("woad"). Je comprends bien qu'ils aient mis la scène à Rome et non dans la capitale tardive de Ravenne, mais je ne sais pas pourquoi ils ont changé la date de 476 en 460, est-ce pour mieux cadrer avec des dates d'événements bretons (l'autre film avec "Artorius" censé se passer une génération après est en 467) ?

    Il est aussi curieux que le Christianisme ne soit jamais mentionné. Merlin Ambrosinus semble être un druide - c'est une version semi-réaliste où il n'a aucun pouvoir réel hormis un peu de divination - et même le père de Romulus, Orestes parle de l'Empereur comme d'un Immortel divinisé - peut-être métaphoriquement - alors que l'Empire a la religion catholique obligatoire depuis déjà presque un siècle (396) et que même les Goths d'Odoacre sont des chrétiens (mais ariens).

    Le plus amusant est les Byzantins de l'Empereur Zénon l'Isaurien. Ils ont ajouté une Ninja indienne, Mira (la megastar de Bollywood Aishwarya Rai) qui sert l'Empire d'Orient - c'est un Orient qui va encore plus loin que le règne d'Alexandre et le Gandhara hellénisé des Séleucides puisqu'elle précise qu'elle vient de Kerala (peut-être une allusion aux marchands juifs et chrétiens de cette côte ?). Je suppose qu'ils voulaient s'amuser à instituer un mythe sur la Grande-Bretagne moderne et que si l'immigration anglaise actuelle était plutôt chinoise elle serait un agent de la dynastie du Nord et du Sud.

    Romulus devenu Uther Pendragon épouse une jeune Bretonne romanisée, Igraine, mais cette version retire tout le mythe à la Amphitryon où Uther se fait passer pour Gorlois pour séduire Igraine alors que la Fée Morgane serait la fille d'Igraine et de Gorlois. De plus, je ne vois pas vraiment le message d'espoir comme on sait qu'Arthur n'aura pas d'enfant à part Mordred... La transmission de la Pourpre impériale ne va donc pas bien loin.

    Il faut vraiment que j'aille à la pharmacie. Tiens, j'ai perdu ma Carte vitale, il faudrait que je la fasse remplacer.

    lundi 24 septembre 2007

    Galimafrée



  • Laporte, entraîneur de l'équipe du jambon Madrange et de la Sarkozie :
    devant la presse internationale interloquée («Ce soir nous avons été grands, comme le président de la République»)

    Ce n'est pas gentil de tout le temps faire des blagues sur sa taille.

    Cet homme réspire l'intégrité. D'après le Figaro :
    Les RG, eux, s'étaient inquiétés des relations de Bernard Laporte avec une certaine Micheline Fargette, la mère de Jean-Louis et Robert, deux figures du grand banditisme assassinées en 1993 et 2000. En juin 1996, Laporte et elle ont ouvert un restaurant, Les Princes, dans le sud de la France. Une autre question revient : Bernard Laporte doit-il abandonner ses activités dans les casinos et son idée de complexe immobilier près d'Arcachon ? Le marché des jeux d'argent dépend du ministre de l'Intérieur ; le projet d'Arcachon attendrait des autorisations du ministre de l'Environnement. Autrement dit, de Michèle Alliot-Marie et de Jean-Louis Borloo, deux collègues que Laporte croisera, tous les mercredis, au Conseil des ministres.


    Le sarkozysme dans toute sa splendeur : médias, opium du peuple, casino, pègre et copinage, mélange des genres, absence de tout scrupule et du moindre sens des conflits d'intérêt, le culot comme seule vertu.

    Cette Présidence est décidément comme le Berlusconisme. Ce n'est pas un mandat politique, c'est un hold-up, une mise en coupes réglées, un pillage. Fillon aurait plutôt dû déclarer une faillite morale de son régime.

  • Les cas les plus symboliques sont Albert Frère et Paul Desmarais (qui lui aussi a accueilli le Président-Prévaricateur en vacances) qui gagnent des millions d'euros sur la privatisation de GDF-Suez contre les engagements solennels d'un certain Nagy-Bocsa, et bien sûr Martin Bouygues qui va aussi s'enrichir grâce à l'accaparement du groupe Areva. Il faudra espérer que la qualité sera supérieure à celle des programmes de TF1 ou ce sera Tchernobyl tous les jours.

  • Mais les Sarkozystes n'ont pas le monopole de la Vénalité. L'ex-Chancelier prétendument social-démocrate Schröder était déjà devenu le plus cher prostitué politique en acceptant un poste dans la compagnie pétrolière russe Gazprom (qui deviendra dans dix ans la plus grosse entreprise de la planète).

    Et à présent, quel est l'autre vendu à votre avis ? Et oui, Chirac.

    L'ancien Président français est arrivé dimanche dans la ville balnéaire de Sotchi, située dans le sud-ouest de la Russie. Pour une visite privée à l'invitation du président russe Vladimir Poutine.
    Jacques Chirac est également accompagné de l'ex-chancelier allemand Gerard Schroder.
    Ce dernier doit diriger une réunion du comité des actionnaires du consortium germano-russe Nord Stream, chargé du projet de gazoduc sous la Baltique.


    Ce Galimafrée est vraiment très indigeste, non ?

  • Wow, un pasteur baptiste (!) qui défend le concept de laïcité aux Américains. En France, ce serait trivial, aux USA ça a quelque chose d'héroïque.

  • dimanche 23 septembre 2007

    Le monolithisme démocratique


    On ne devrait pas se plaindre de nos élections. Il existe bien plus terne.

    Le Japon est un pays particulier dans les démocraties parlementaires puisque les mêmes partis de droite (le Parti Libéral Démocrate) ont presque toujours gagné les élections depuis 63 ans. Il y a eu environ 45 gouvernements depuis la Guerre et seulement 3 n'étaient pas Libéraux-démocrates : Katayama Tetsu (Socialiste, Premier ministre en 47-48), Hosokawa Morihiro (ex-LD, en coalition avec la gauche en 93-94), Murayama Tomiichi (Socialiste devenu "Social-démocrate", 94-96).


    Du coup, la politique au Japon n'est pas vraiment un débat gauche-droite mais des rapports de factions à l'intérieur de la droite, un peu comme si toute la politique chez nous se résumait aux querelles entre Chiraquiens et Balladuriens. Oh, en gros, c'est le cas aujourd'hui, d'accord, avec Villepin contre Sarkozy.

    Depuis 96 et malgré la longue crise, les Libéraux-démocrates ont même augmenté leurs forces grâce au charismatique et chevelu Koizumi (qui fut Premier ministre de 2001 à 2006). Il a même contribué pour les élections de 2005 à agrandir la majorité conservatrice dans la Chambre basse avec plus de 300 sièges sur 480 : les Sociaux-démocrates ont été presque éliminés avec 7 sièges sur 480 (le Parti communiste est à présent à égalité avec 9 sièges - il faut dire que le Parti social-démocrate s'est discrédité en tenant des propos très lénifiants voire franchement stupides sur la Corée du Nord, niant tout danger et relativisant même les critiques contre l'épouvantable dictature).

    Ce scrutin de 2005 manifestait la popularité de Koizumi, malgré des "réformes" libérales dures comme la privatisation de la Poste et la baisse des retraites, démantèlements qui étaient contestés même dans le Parti Libéral démocrate. Koizumi renvoya les députés rebelles et pour la plupart ils perdirent les élections.

    L'opposition est désormais contrôlée par le Parti démocrate d'Ozawa (ex-PLD), formé en 1998 par des partis centre-droit souvent issus du Parti libéral démocrate, avec quelques sociaux-démocrates.

    Oui, l'opposition est contrôlée par Bayrou et le PS est aussi groupusculaire que notre MoDem. Mais l'analogie ne fonctionne pas exactement, il y a aussi le Komeito, petit parti centriste qui soutient le PLD mais qui se dit prêt à s'allier aux Parti démocrate s'il gagnait les élections.

    En revanche, la situation est l'inverse dans la Chambre haute des "Conseillers" (leur Sénat) où le Parti démocrate a gagné les élections en juillet 2007, grâce au scandale financier (où le Ministre de l'agriculture s'est suicidé, ce qui a contribué à la chute actuelle du gouvernement Abe). En France, la Gauche n'a jamais gagné le Sénat dans toute l'histoire mais au Japon c'est au contraire la seule chose qui reste à l'opposition centriste. Shinzo Abe n'aura été Premier ministre que pendant un an (septembre 2006-septembre 2007).

    L'un des enjeux a été la remilitarisation et les interventions à l'étranger. Le Parti démocrate-libéral est nationaliste et favorable à la remilitarisation, notamment contre la Chine, alors que l'opposition du Parti démocrate est plus attachée à la tradition pacifiste, ce qui les rend aussi moins atlantiste en ce moment puisqu'il refuse l'intervention en Afghanistan.

    C'est le gris Yasuo Fukuda qui vient aujourd'hui de gagner le scrutin interne au Parti libéral-démocrate et qui va former le nouveau cabinet demain. Il semblait plus diplomate et plus modéré que son rival Tarō Asō. Fukuda, 71 ans, était le Secrétaire de Koizumi et est le fils de Takeo Fukuda, Premier ministre en 1976-1978.

    Asō, 67 ans, était le Ministre de l'Intérieur puis des affaires étrangères de Koizumi et il a tenu des propos plus nationalistes. Curieusement, les sites de BD font l'éloge d'Asō seulement parce qu'il est un vrai fanatique des Mangas (il dit en lire 10 par semaine et a même créé des récompenses), mais ce serait oublier qu'il a tenu des propos franchement répugnants contre les basses castes ou qu'il a demandé que l'Empereur se rende au Sanctuaire de Yasukuni qui contient les tombes des pires criminels de guerre d'Asie et que Koizumi a aussi visité. Fukuda a l'air d'avoir moins de relief mais il faut espérer que l'opposition va enfin pouvoir en profiter et former un front qui résiste à ce pouvoir sans partage du PLD. Les prochaines législatives ne sont prévues que pour 2009 et soyons francs, sauf récession majeure, la droite gagnera, comme d'habitude.

    The Lost Room




    Je commençais à craindre d'être snob parce que je n'aimais presque aucune série télé de SF de ces dernières années. Les complots sombres d'X-Files, les vampires de Buffy et les paraboles martiales de Battlestar Galactica m'ennuient toutes et je n'ai guère accroché qu'à Babylon 5 (Saisons 2-4), Dead Like Me et récemment Heroes (malgré les déceptions du dernier épisode).

    C'est pourquoi je suis un peu rassuré par la courte mini-série The Lost Room qui passe sur M6 ces deux semaines. Est-ce la première fois qu'il y a un truc regardable sur cette chaîne ?

    C'est franchement bizarre et difficile à classer. Un policier enquête sur un meurtre et découvre une Clef qui ouvre une salle hors du temps et de l'espace. Depuis que quelque chose (l'Evénement) s'est passé dans cette Chambre d'un hotel miteux du Nouveau Mexique en 1961, tous les objets (pardon, Objets) de la pièce ont reçu un pouvoir différent. La Clef peut ouvrir une porte vers n'importe quelle salle. Le policier va découvrir progressivement les dangers de posséder l'un des Objets puisqu'il y a diverses organisations qui veulent soit rassembler les Objets soit trouver un moyen de les détruire.

    Le format de la mini-série (ici, seulement trois doubles épisodes) me paraît aussi bien meilleur qu'une série à la fin indéterminée. S'ils en font une série, cela deviendra aussi mortellement ennuyeux qu'un simple The Fugitive (un des rares cas où le film était infiniment meilleur que la série), avec le héros cherchant de manière répétitive des indices pour retrouver sa fille ou un Objet différent à chaque fois - de même que Lost aurait sans doute gagné à être une mini-série plus contrôlée.

    Une série mystérieuse de ce type risquerait vite de décevoir (les hypothèses superposées sont plus intéressantes que chacune des solutions), de même que je n'aime pas les solutions qui étaient envisagées pour l'identité de John Doe (son omniscience était censée venir d'une Near Death Experience comme dans le jeu de rôle Orpheus).

    Ditkomania

    YouTube a un long reportage de la BBC4 (le narcissique Jonathan Ross) sur le dessinateur Steve Ditko.

    Voilà la première partie (sur 7) avec Alan Moore à la fin (qui est absolument excellent, comme on pourrait s'y attendre), puis des passages du présentateur britannique Paul Gambaccini (qui possédait un magasin de comics avec Jonathan Ross), le scénariste écossais Mark Millar, Jerry Robinson, Neil Gaiman, cat yronwode et Stan Lee (avec qui je les trouve un peu trop sévères - Lee s'est attribué tout le mérite mais je ne crois pas qu'on doive à présent nier l'importance de ses idées et surtout de ses dialogues).



    J'admire le goût artistique mûr et sûr des auteurs interviewés. Je me souviens qu'enfant j'aimais les dessinateurs les plus "faciles", au style réaliste et agréable comme John Buscema, John Romita Sr et Wally Wood (qui doit être l'un des premiers artistes que je reconnaissais avec l'étrange Tuska). Je trouvais les visages de Jack Kirby trop grotesques (et je ne comprenais pas pourquoi tous les objets technologiques semblaient si loin de la réalité), les formes de Gil Kane trop longues et Ditko m'effrayait vraiment avec les personnages assez laids qui faisaient presque penser à des caricatures fascisantes. J'étais bien plus fan des dialogues de Stan Lee que des graphismes torturés et expressionnistes de Ditko.

    Ce n'est que plus tard, notamment sur Dr Strange plus que sur Spider-Man - où je préfère toujours Romita Senior - que j'ai compris mon erreur (même chose pour saisir le dynamisme fantastique de Kirby ou le maniérisme si gracieux de Kane). Ditko a une intelligence de la continuité et de la narration qui manque à de nombreux artistes.

    Le documentaire est réussi et ne cache pas les opinions complètement insensées de Ditko - il est difficile de prendre au sérieux cette "philosophie" objectiviste si simpliste dans sa réaction contre le relativisme.

    (Pour saturer la geekness de ce post, ils exagèrent en disant que le concept du masque intégral de Spider-Man était original en 1961 : Dr Fate ou Atom avaient déjà des masques intégraux dans les années 40, même s'ils l'abandonnèrent sans doute à cause du problème des expressions faciales)

    Ils ont légèrement simplifié et ont oublié le bref retour de Ditko chez Marvel en 1979-1980 sur Machine Man et même à 65 ans en 92 la fabuleuse Squirrel Girl que Dan Slott a ressortie dans ses Great Lake Avengers.

    samedi 22 septembre 2007

    Did You Know Superman Was French?


    No, seriously.

    From Superman #146, 1961


    In that panel from a story by Otto Binder (Superman #146, July 1961, reprinted in Showcase Presents Superman vol. 3), Superman gets an honorary citizenship in all the countries of the United Nations - but the Kryptonian Kal-El adds that "my main loyalty will always be to the United States where I grew up!".

    The list in the panel includes only the US, France, Australia and Brazil.

    That was the 1961 UN member states therefore Superman is also a Soviet (& Ukrainian & Byelorussian) citizen, a member of the United Arab Republic (which was officially dissolved in October 1961) and other countries which do not exist anymore.

    But Kal-El is not German since both Germanies were admitted in 1973.



    Add. Scans Daily has a story from 1976 where the USSR protests against the American education of the Kryptonian superweapon.

    Comics de la semaine (19/09/07)

  • DC

    Doctor 13: Architecture & Mortality
    Pour vous dire la vérité, je ne l'ai pas acheté à cause du scénariste Azarello ou à cause des bonnes critiques mais seulement à cause d'Infectious Lass sur lacouverture


    C'est bon. C'est tellement bon que vous devez l'acheter, et en offrir à tous vos enfants, et même vous reproduire dans le seul but de pouvoir le leur donner.

    Oui, si vous n'êtes pas fans de DC Comics depuis au moins 20 ans, vous n'allez pas suivre toutes les allusions, mais peu importe. Hey, même moi qui n'ai pourtant vraiment no life j'avais oublié certains de ces personnages comme Genius Jones.

    En gros, cet album de 144 pages (qui paraissait comme back-up dans Tales of the Unexpected avec le Spectre) raconte l'histoire surréaliste d'un enquêteur sceptique avec une équipe composée de sa fille magicienne, d'un Cro-Magnon francophone, d'une superhéroïne du futur avec des antennes, d'un petit garçon omniscient, d'un vampire, d'un fantôme de confédéré, d'un pirate et d'un Gorille nazi, tous en lutte contre les Architectes qui représentent les scénaristes de DC Comics.

    Oui, il semble difficile de concevoir plus post-moderne" et auto-référentiel, et même la Doom Patrol de Morrison a l'air réaliste en comparaison (j'exagère, Animal Man et sa rupture du Quatrième Mur a dû quand même influencer).

    C'est écrit par Brian Azzarello, surtout connu pour sa série de BD "noires" et donc plutôt réalistes, 100 Bullets, et très joliment dessiné par Cliff Chiang.

    Azzarello écrivait cette histoire pendant que la série hebdomadaire 52 établissait la nouvelle continuité DC et il dit avoir choisi la liste de ses personnages dans les vieux Who's Who in the DC Universe parmi les personnages les plus obscurs et les plus oubliés de cet éditeur : le héros, le Dr. 13 (qui venait de se faire tuer chez Zatanna dans la mini-série Seven Soldiers of Victory mais l'univers DC ne croit pas vraiment à la pérennité de ce genre d'événement), sa fille la charmante magicienne Traci Thirteen (on pardonne au Docteur son phantasme incestueux sous-entendu, qui déclencha une certaine controverse), Anthro l'homme des cavernes (qui parle étrangement un français parfait), Infectious Lass (de la Légion des Héros Remplaçants), la superhéroïne dont le pouvoir est seulement d'être un vecteur de virus, le pirate Captain Fear, Andrew Bennett le vampire immortel depuis l'époque élizabethaine, Genius Jones, l'enfant génial qui sait tout pour avoir lu tous les livres sur une île déserte où il était échoué (meilleure pub pour la lecture jamais imaginée), le commandant J.E.B. Stuart (du Tank Stuart Hanté et le Comte Julius, un gorille officier nazi tiré de Weird War Tales #89 et qui est mordu par Bennett, devenant donc un Junker Gorille Vampire Nazi.

    Le Docteur 13 est quasiment à lui seul un argument contre le concept d'"univers partagé". Le Dr 13 est un enquêteur qui ne croit pas au paranormal et passe son temps à débusquer les escrocs pour divulguer les secrets des faux magiciens et donner des explications plausibles. Le Dr 13 peut avoir de bonnes histoires (certes à la Scoobidoo) dans un monde réaliste mais pas dans l'univers DC où la magie, les extra-terrestres et Dieu sont des phénomènes quotidiens et où Thirteen perd donc toute raison d'être. Neil Gaiman avait déjà joué ironiquement sur ce concept dans Books of Magic en faisant de Thirteen une sorte de "magicien" malgré lui qui aurait un pouvoir de dissiper la magie autour de lui comme un anti-Don Quichotte qui transformerait les Géants en moulins à vent, un peu comme dans le poème de Keats ("In the dull catalogue of common things / Philosophy will clip an Angel's wings, Conquer all mysteries by rule and line, / Empty the haunted air, and gnomed mine - Unweave a rainbow").

    Si l'univers DC veut se débarasser du Dr 13 comme on rejette un corps étranger, c'est normal puisqu'il n'y a pas sa place, il détonne avec tous les axiomes de cette cosmologie. C'est sans doute pourquoi il apparaît ici comme l'antidote dans son délire de dénégation à tout cet univers qui change son passé sans cesse.

    L'histoire est donc une succession absurdes de commentaires ironiques sur l'évolution de l'univers DC et je ne vous dirais pas qui sont les "Architectes" contre qui luttent Thirteen et ses amis mais même si vous ne les identifiez pas il y a assez de gags pour qu'on se passe de ces sous-titres allusifs. Rien que le moyen qu'utilise Traci contre Mt-Rushmore-Man m'a fait rire à voix haute.

    Oh, par ailleurs, on revoit nos amis dans une case de Booster Gold #2 (la semaine dernière) de Geoff Johns, qui prouve qu'il a plus d'humour qu'on pourrait le croire (cliquez pour le scan complet) :



    Le seul défaut de cette bd est que maintenant je vais être contraint de lire Blue Beetle puisque j'apprends que Traci Thirteen y apparaît régulièrement comme la petite-amie du personnage principal.

    Via le blog du dessinateur Cliff Chiang, voilà aussi les liens de la Grande Conversation dispersée en 9 parties des deux créateurs : Part 1 & 2: Blog@Newsarama, Part 3: The Beat!, Part 4: Silver Bullet Comics, Part 5: Comic Bloc, Part 6: The Pulse, Part 7: Broken Frontier, Part 8: Comics Should Be Good!, Part 9: UGO - Azzarello me déçoit un peu quand il dit qu'il aime ces personnages ensemble mais qu'il n'aurait pas envie de les écrire séparément.

    Countdown #32 : Mary Marvel échappe à Klarion the Witch-Boy pour être tentée par Eclipso. Piper & Trickster s'enfuient poursuivis par une Momie qui travaille pour Zatanna. Jimmy Olsen est conduit au Projet Cadmus. Le groupe cherchant Ray arrive sur Terre 3 (la Terre inversée où les héros sont des criminels et où le Joker est un héros). Les amies de Black Canary organisent sa soirée de célibataires entre filles avec des Chippendales (heureusement Wonder Woman désapprouve). Oui, il ne se passe toujours rien. Countdown a commis l'erreur de se diluer avec trop de séries liées et il n'y reste plus que de courts clins d'oeil et extraits, des bandes annonces pour les autres titres. Toujours décevant, mais je n'ose pas arrêter. Je pourrai peut-être me donner un seuil, jusqu'à la moitié, le #27 ? En tout cas, je vais essayer de couper dans les titres associés. Je n'ai même pas pris Countdown to Adventure, le titre qui doit suivre les héros spatiaux comme Adam Strange et la nouvelle agente de Monarch, Forerunner.

    Countdown to Mystery #1 : Tout ça pour ça, voilà le Casque de Fate a choisi son nouveau possesseur, un psychiatre dépressif nommé "Kent Nelson" (comme le Dr Fate des années 40). J'aime bien le personnage de Fate (pour des raisons assez stupides, j'aime bien les couleurs bleues et or de son costume et le casque intégral), mais je ne suis pas sûr d'être intéressé par cette nouvelle imitation du Dr Strange (médecin alcoolique qui trouve lui aussi la rédemption dans la magie). C'est écrit par Steve Gerber, qui fut l'un des scénaristes les plus originaux de l'Age de Bronze (les années 70) sur The Defenders mais qui n'impressionne plus autant dans notre époque post-Alan Moore. L'histoire se passe dans sa ville fétiche de Las Vegas, où il mettait aussi sa bd Nevada, mais pour l'instant il n'exploite pas vraiment cet endroit, sinon pour le cliché de la "Descente en enfer". Je suis un peu étonné quand Gerber dit dans une interview qu'il cherche avant tout à s'écarter de Dr Strange car ce n'est pas vraiment l'impression que j'ai eue. Et je ne suis pas d'accord avec l'idée qu'il fallait diminuer l'aspect égyptien du personnage et que "Raggador (une dimension dans Dr Strange) sonne plus mystérieux que l'Oeil de Horus" - même si je peux comprendre qu'Ibis remplit déjà ce rôle de mage égyptien.
    Le titre à 4$ a aussi 16 pages où le nouveau Spectre est suivi par le fantôme d'une de ses victimes, ce qui est assez inhabituel (le fantôme explique que comme il est athée, il n'a pas de raison de "suivre la lumière"), et où Eclipso (qui possède toujours Iris, l'ex-femme de Ray Palmer) apprend qu'il/elle a été créé par Darkseid, ce qui a l'avantage d'annuler en partie les origines bibliques que je n'avais jamais vraiment aimées (Eclipso était censé être Azraël ou je ne sais quel Ange de la Mort déchu).


    Sur la couverture, on voit la Tour Sans Ouverture de Salem, qui est un des trucs cools de la mythologie du Dr Fate


    Parallax #1 : Le seul désavantage de connaître les vendeurs de vos périodiques est que vous n'osez plus leur dire que vous ne voulez pas d'un numéro. Comme je lis les Green Lanterns, je ne pouvais pas échapper à ce numéro lié et ils ne peuvent pas les renvoyer comme des distributeurs américains. J'aimerais bien pouvoir écrire un jour qu'une histoire écrite par Ron Marz m'a agréablement surpris mais ce ne sera pas cette fois-ci. C'est atrocement mauvais. Oh, les dessins d'Adriana Melo sont bien. Mais 22 pages dans la tête de Kyle pour dire seulement "j'arriverai à contrôler mes craintes", on s'en contre-fout. Le numéro symbolique du Combat Intérieur était supportable dans les années 80 quand Chris Claremont en remplissait ses X-Men mais maintenant c'est un cliché éculé. Mais je n'attends rien de mieux de Marz, pour être honnête. C'est vraiment 3$ gâchés. Just say NO.


  • Image Comics

    Dynamo 5 #7 : Les 5 "superbatards" affrontent une autre fille illégitime de leur père, Synergy, mais la résolution à la Zatanna me choque un peu. Je trouvais que les héros DC étaient un peu moralisants sur cette histoire d'amnésie ou de lobotomie, mais dans ce cas précis, elle me paraît plus difficile à justifier. Il y a un petit passage énigmatique qui me fait aussi penser qu'on va avoir droit à une surprise sur Myriad - le "fils" polymorphe -, je suppose qu'il est en fait une transsexuelle. J'aime bien ce soap opera, mais j'ai toujours du mal avec les dessins d'Asrar.

  • Marvel Comics

    The Initiative
    #5 : Pas mal du tout, avec de jolis retournements, mais je ne vois pas toujours dans quelle direction ce titre va aller. Henry Gingrich forme un groupe pour attaquer Hulk et ses alliés. Il réunit Bengal (une allusion au Bronze Tiger de Suicide Squad ?), l'ex-vilain Constrictor, Trauma (à qui Mirage a appris à mieux contrôler son pouvoir), la mystérieuse et instable Mutant Zero (qui est-ce ? Slott a dit que c'était une femme "connue" : Scarlet Witch ? Psylocke ? Jean Grey ? Firestar ? Tante May ?) et ce qui semble être des clones de Spider-Man appelés les trois Scarlet Spiders.

    Quasar #3/4 : Moon-Dragon devient vraiment un Dragon noire de la lune (tiens, est-ce qu'ils vont se souvenir de SunDragon ?), et on a droit à une scène de zoophilie-lesbienne où Phylla-Vel la nouvelle porteuse des bracelets quantiques de Quasar, assure la dragonne de son amour malgré son changement de forme. Jolie parodie de heroic fantasy quand notre nouvelle Quasar se forge une épée énergétique et part sur le dos du dragon contre les zombies droïdes. A part ça, je ne suis pas sûr que cela méritait 4 épisodes, non ?

    Supervillain Team-Up #1 / 5 : Une mini-série mainstream écrit par Fred Van Lente, le scénariste des Action Philosophers. Avouons que ça peut sortir du lot, les aventures de M.O.D.O.K., l'homme-tête cyborg Mr Potato-Head, l'un des plus ridicules de tous les vilains de Marvel, qui réunit une équipe (les Modok's 11 comme les Ocean's 11) avec Armadillo, Puma, Mentallo, Chameleon, Nightshade, Living Laser, Rocket Racer, et Spot. Ce n'est pas encore drôle comme les Great Lake Avengers de Dan Slott (Van Lente le joue même relativement sérieux pour l'instant) mais il y a un potentiel indéniable pour qu'avec une telle bande de losers (à part Puma, qui était quasiment un héros si je souviens bien dans Spider-Man) cela vaille la peine.

  • Wildstorm

    Ex Machina #30 : Le maire de New York Mitchell Hundred est invité par le Pape Jean-Paul II en décembre 2003. On sait déjà à l'époque qu'il a la maladie de Parkinson et il voyage encore un peu - il fera encore un voyage à Lourdes en août 2004 et mourra en avril 2005. L'épisode est un prétexte pour une petite conversation sur la religion et Vaughan me paraît un peu wishy washy avec un gentil héros déiste tolérant et son ami le gentil prêtre catholique. Le dialogue est mis dans un match de boxe pour feindre un peu plus de punch, et il y a une petite blague sur l'Intelligent Design mais on pouvait s'attendre à plus acide comme dispute. De même, l'idée d'une tentative d'assassinat contre le Pape perd de son sel comme on sait qu'il est mort de toute façon un an après (et dix ans après la chute du communisme qui voulait encore le tuer ?).

    Kremlin l'ami de Hundred est aussi peintre mais il y a peu de rapport direct avec le contenu.