mercredi 29 juillet 2009

Nostalgie



Un des premiers messages de blogs que j'aie jamais lus devait être Josh Marshall en 2001 (en le relisant, je vois qu'à l'époque il disait encore du bien de Joe Lieberman et même de Jonah Goldberg (!)).

Et j'y ai enfin retrouvé un vieil article du WSJ de février 2001 où l'archi-conservateur britannique Tunku Varadjaran dit, très sérieusement, que la supériorité naturelle de George W. Bush prouve l'intérêt d'un régime aristocratique (cela fait 8 ans que je le recherchais).

Some readers might find my use of the word "breeding" old-fashioned, but I fear there is no substitute. The Bushes have impeccable political breeding. Mr. Clinton has none. He is a political parvenu; a sparkling man, no doubt, and a man of vast intelligence, but he has no personal institutional memory. Consequently, his lack of respect for institutions--for his own office--came to be more pronounced. He wasn't to the manor born, so the manor became to him a source not of comfort, or of calm, or of a sense of service, but one of glee and fantasy and vainglory. And these sentiments--this unseemly sense of having "made it big," of having hit the jackpot--spread like a rash to his wife, to his siblings, to his wife's siblings, to his underlings, her underlings, their underlings.

Mr. Bush, for all the dire warnings we were given about his intellect and about the irreparable harm of a court-ordered victory, has slipped so smoothly into his role as president as to suggest that high office runs in his blood. I detect, I think, the purr of an atavistic motor. I detect the workings of a man who is at peace with power, and with the stewardship of a nation. Mr. Bush is at ease at the pinnacle, just as he was at ease, earlier, with the inevitability of his rise.

Contrast Mr. Bush's comfort in office with Mr. Clinton's luxuriation in it. This difference reveals the greatest paradox, as well as the greatest difference between the two men. Mr. Clinton, who took office the "hard way," had, from the start, a bursting sense of entitlement. From Mr. Bush's privilege, by contrast, flows a sense of sober authority, of a circumscribed trusteeship.

Whom would you rather have as president? The privileged man, or the entitled one?


Je crois que c'est le sommet de l'humour involontaire dans la stupidité burkienne.

Il faut la candeur réactionnaire du WSJ pour défendre l'idéologie des Castes héréditaires. On croirait une satire tirée de the Onion, un peu commme celle-là.

Pour voir dans le sens inverse, un journaliste de NBC se plaint en ce moment qu'Obama est ennuyeux car il est connaît trop bien le dossier du Health Care.

Et ces tarés de Newsweek aiment tant la Présidence Bush qu'ils préconisent qu'Obama nomme Bush Emissaire spécial au Proche-Orient pour négocier le processus de paix. C'est vrai que Bush y a montré tant d'efficacité.

Diverses Geekeries



  • J'apprends, via le Grog, que François Nédelec (1954-2009) est décédé le mois dernier. Nédélec fut le créateur du premier jeu de science fiction français, Empire Galactique (1984), et d'autres jeux comme Avant Charlemagne.

    Empire Galactique était très inspiré de Traveller mais la première édition avait le défaut d'être moins complète (sans règle pour les vaisseaux avant la parution de l'Encyclopedie Galactique en 1987 (avec d'excellentes idées par Pierre Zaplotny). L'univers se voulait assez générique mais en fait avait des présupposés qui me semblaient plus proche de Dune ou de L'Incal, avec ses Guildes de Prêtres psi ou de Technoborgs (plus tard, cette bd a eu son propre jeu de rôle avec Metabarons).

    Nédélec fut un auteur important et j'aime beaucoup Empire Galactique (surtout à cause d'une très bonne campagne par Pierre Zaplotny dans le supplément Frontières de l'Empire), mais Nédélec avait un fétichisme des symbologies bizarres et trop abstraites (qu'on retrouve en partie dans Simulacres de Pierre Rosenthal). Il me semblait souvent sacrifier un système intuitif au nom de la symétrie d'un tableau, un peu comme certaines déductions selon le tableau des catégories chez Kant.

  • J'ai le défaut de souvent chercher des précurseurs ou des généalogies de thèmes en sf et fantasy. Cela fait que, comme de nombreux fans de littératures d'idées, je considère plus l'originalité d'un thème que la qualité de son traitement.

    Je défendais souvent le cycle (justement critiqué) Wheel of Time (1990) de Robert Jordan en disant que même si c'était (1) trop plagié de Tolkien (avec des touches de Frank Herbert pour les Aiels), (2) allongé de manière commerciale et trop répétitif, il y avait quand même une thématique qui me paraissait originale et qui était le rapport entre les sexes.

    Wheel of Time
    = Tolkien + Genders.

    En effet, dans cet univers, la magie varie selon que l'on est Homme ou Femme et la magie masculine a été corrompue, rendant ses pratiquants fous, ce qui fait que la magie devient un monopole féminin. Cela surdétermine tous les rapports entre personnages et la question sexuelle s'ajoute donc aux autres questions sur les pouvoirs.

    Mais dès Witch World (1963), l'écrivaine André Norton (1912-2005) avait créé tout un cycle populaire sur ce thème, avec un univers où la magie est aussi pensée être un monopole des Sorcières (jusqu'à l'arrivée du héros).

    Dès 1943, Fritz Leiber avait d'ailleurs écrit son premier roman fantastique, Conjure Wife (tr. fr. Ballet de Sorcières) sur une idée plus originale que non seulement seules les femmes pouvaient être sorcières mais que toutes les femmes l'étaient en secret.

  • De même, l'idée d'une Source particulière de la magie représentée par une sorte de "conduit" concrétisé apparaît par exemple dans ce qu'on appelle l'Orbe dans le cycle des romans Vlad Táltos de Steven K. Zoltán Brust (depuis 1982).

    (Cela a dû aussi influencer les Warrens ou tunnels des diverses magies dans la fantasy sombre de Steven Erikson.)

    Les romans de Brust - qui font souvent référence aux jeux de rôle - semblent chercher délibérément à inverser certains clichés de la fantasy (de même qu'on dit que Michael Moorcock a inversé Conan en créant Elric en 1961).

    Au lieu d'avoir des humains dominants et de nobles Elfes déclinants, le monde de Dragaera est dominé par des Elfes arrogants et inhumains, qui représentent l'aristocratie alors que les humains sont le prolétariat. Le "héros", Vlad Táltos, est un mage-assassin cynique (au ton imité des détectives privés de romans noirs) qui sert les Maisons des Elfes les unes contre les autres.

    Brust est lui-même marxiste (comme d'autres auteurs de sf comme Eric Flint ou China Miéville) mais son héros Vlad est un outil ironique de distanciation brechtienne, parasite de mauvaise foi d'un système qu'il juge impossible à réformer et dont il s'agit seulement de profiter.

    Vlad Táltos le mage-assassin, tout en culpabilisant un peu sur sa profession, ne cesse de se moquer des idées même de Révolution, notamment dans le 3e roman Teckla. Mais dans un monde magique (avec des Cycles répétitifs et des oracles), la supériorité des Classes dominantes des Dragaerans n'est pas qu'idéologique et repose sur des "lois d'airain" qui échappent en partie au déterminisme matérialiste de l'économie... Mais bien sûr, on passe des clichés de la fantasy à ceux du roman noir (avec la Femme Fatale ou le détective Bourru mais qui cache un coeur d'or).

    Steven Brust incorpore des éléments divers dans le cycle, parfois des gags et clins d'oeil ou des allusions à sa propre famille d'origine hongroise (le magyar étant la langue de Vlad, d'où son nom qui est celui des shamans hongrois). Il est en train d'étudier l'oeuvre d'Adam Smith (voir sur son blog) et on peut donc se demander si cela va influencer le 12e volume de Táltos à paraître.

  • Concilier procastination et factoïdes



    Gapminder est un joli site suédois avec des statistiques animés de comparaisons internationales sur la démographie et les politiques de santé. Je viens de perdre des heures à comparer divers écarts à travers le XXe siècle.

    En revanche, pour l'instant, je n'y ai pas encore trouvé de faits très paradoxaux, alors que c'est souvent l'attrait des statistiques lorsqu'ils vous révèlent que le monde n'est pas du tout comme vos préjugés vous le font croire.

    L'auteur insiste sur le fait que le taux de cancer et le taux de guérison du cancer augmentent ensemble en proportion de la richesse (sauf dans les pétromonarchies) mais je trouve cela peu surprenant de prime abord.

    mardi 28 juillet 2009

    Se tirer une balle dans le pied



    Il y a des raisons d'être pessimistes sur les compromis que la majorité démocrate est en train d'accepter sur le système de santé. Les Démocrates n'ont plus l'excuse d'une courte majorité (même s'il y a encore des élus démocrates issus de circonscriptions très conservatrices), et il y a des arguments raisonnables en faveur des concessions envers une minorité dans une démocratie, mais je ne comprends pas bien dans ce cas pourquoi une politique désirée par une majorité de l'opinion est toujours bloquée quel que soit le rapport de forces politique. Le bon côté de ce blocage américain est qu'à l'inverse la privatisation accrue de la retraite (les "comptes individuels") avait échoué aussi en 2004-2005.

    Sur The American Prospect, une liste des arguments les plus sots utilisés par les Républicains américains contre la réforme du système santé.

    Notre Dame des Dauphins Peggy Noonan, qui se désolait que les Américains se soucient de leur couverture médicale, donne une variante du 5e argument : les médecins choisissent souvent de ne pas faire payer leurs patients du tout alors que dans un système socialisé, tout deviendra plus administratif et donc plus cher, inhumain et bureaucratique. C'est un cas sévère de "Le Haut est En Bas", où on s'appuie sur l'anecdotique pour avoir une inférence contraire aux intuitions (surtout que dans le système actuel où tout est contrôlé par des compagnies d'assurances, il y a déjà une bureaucratie entre les médecins et les patients, elle est seulement une bureaucratie privée).

    Mais l'argument le plus idiot et auto-réfutatif reste celui du célèbre héritier William Kristol qui tombe dans un piège habile dans le Daily Show : il reconnaît que les vétérans de l'Armée ont une bonne couverture par l'Etat mais il ne trouve ensuite rien de mieux (certes, dans une émission humoristique) que de dire que "l'Option publique" demandée par Obama diluerait alors cet avantage des anciens combattants. Il faut donc bien que les civils aient un moins bon système pour que celui des militaires reste meilleur comparativement : la majorité ne mérite pas un système de qualité. Le plus drôle n'est pas qu'il puisse penser cet argument mais qu'il puisse ainsi le concéder publiquement.

    (Par ailleurs, son argument que c'est l'intervention du public qui fait monter les prix est simplement un mensonge)

    QFT



    J. Henley sur un cliché :

    As an aside, we all know by now that one dead Frenchman or other (Talleyrand? the duc D’Enghien?) famously criticized an offense by declaring, “It was worse than a crime. It was a mistake.

    Iraq-War critics sometimes quote it. It sounds world-weary and cynical and lets the critic avoid sounding like some hippie maundering about law and morality. I hate that. In the real world, crimes are worse than mistakes, and unjustified wars are crimes.


    Add. Jim Henley revient sur le fond cynique du mot d'esprit.

    Rhétorique alaskienne



    Dans cette analyse du déclin de Sarracuda Palin dans l'incohérence totale, un passage est curieux :

    "In the winter time it's the frozen road that is competing with the view of ice fogged frigid beauty, the cold though, doesn't it split the Cheechakos from the Sourdoughs?"


    Un Cheechako est de l'argot local pour un immigré récent en Alaska, qui ignore les vraies conditions locales, et Sourdough est un "Vrai Alaskien". Palin est née dans l'Idaho mais elle vit en Alaska depuis sa petite enfance, ce qui doit l'autoriser à ainsi jouer une rhétorique de la division contre une partie de ses concitoyens, en reprenant les vues de son mari.

    Gawker commente :

    It's like Peggy Noonan, Jack London, and William Faulkner wandered into the woods with three buttons of peyote and one typewriter, and only this speech emerged.

    And she wrote this speech! In advance, on paper! What does any of it mean? It is amazing. Twenty years ago she could competently descibe a dog race, three years ago she could articulate a position on the abortion issue, and this weekend she composed a resignation speech by throwing culture war stock phrases into a hat and dumping it upside down on a copy of The Paranoid Style in American Politics.


    Comme disait Tabatha Southey, on sait que sa rédactrice de discours a démissionné et cherche à présent un emploi, ce qui donnerait alors cette annonce, si palinesque :

    Dear Sir, or Madam, or American, or Patriot, or Alaskan, or Real American:

    I am writing, addressing, appreciating the chance to speak directly to you, the voter, the constituent, the citizen (who is registered to vote), today, now, at this time to investigate, to ask, to inquire about the job, the position, the career opportunity that you have currently, nowadays, at present worked so tirelessly to post on Workopolis, while others in the old boys' network just kind of milked it.

    By gosh, my work as Governor Palin's speechwriter has been rewarding and productive and industrious, and I know and understand and believe that I meet all the essential and vital and valuable criteria of the position, for the job, for the place in your company, for the employment opportunity, for the hiring option that you have communicated to me in one of the many forms of, in, in fact, all of the media, the newspapers, the press, in the vast variety of them that I was reading up here in my beloved Alaska when I saw your posting on Workopolis rear its head and come into view.

    Fishing. Babies. Fishing. Troops. Fishing.


    Add. Le discours de démission de Dieu, avec l'aide de Sarah Palin.

    vendredi 24 juillet 2009

    La santé en Absurdistan



    Foreign Policy innove et décrit les quatre pires réformes de santé récentes.

    Le Turkménistan du Caligula moderne, le Türkmenbaşy Niyazov, qui décida de manière volontariste de remplacer les médecins et infirmiers par des militaires non-formés, a l'air pour l'instant quand même pire que le lourd système des USA.

    Le Türkmenbaşy (dont j'ai déjà parlé et ) fit aussi remplacer le Serment d'Hippocrate par un Serment au Père de la Nation Niyazov. Cela ne semble pas avoir pallié leur manque de qualification professionnelle si on constate l'effondrement de la longévité moyenne (61 ans).

    En 2005, il ferma les hopitaux hors de la capitale, mit en place une franchise médicale (tiens, tiens) et interdit qu'on diagnostique certaines maladies contagieuses (qui du coup, décidèrent de se répandre, mais avec une discrétion polie).

    Niyazov avait aussi changé le calendrier pour donner son titre au mois de janvier et le nom de sa mère (Gurbansoltan) pour le mois d'avril (septembre avait reçu le nom de son livre, le Livre de l'Âme, qui était aussi devenu le sujet d'étude principale dans le système scolaire).

    Après sa mort en 2006, après 21 ans de règne total, il n'y eut hélas pas de dynastie car son fils Murad Niyazov avait pris la nationalité russe suite à divers détournements de fonds et liens avec la pègre. Sa fille Irina est aussi partie en Russie gérer une partie des fonds détournés (mais avec moins de succès que GooGoosha, la fille du dictateur d'Ouzbekistan).

    Le successeur du Président-à-vie, le dentiste Gurbanguly Berdimuhamedow (qu'une rumeur urbaine prétend Fils Caché du Turkmenbashi), était son Ministre de la Santé qui mit en place cette politique.

    Depuis la mort de Niyazov, le nouveau dictateur a ré-autorisé les cours de langues, supprimé les Statues d'Or géantes de Niyazov qui tournent avec le soleil et restauré l'ancien calendrier - mais on dit qu'il commence son propre culte de la personnalité, dans une version légèrement plus humble.

    jeudi 23 juillet 2009

    M'sieur, un collègue me titille sur le homard



    Marcel Rogemont, député (ex-)PS d'Ille et Vilaine (l'ouest de Rennes), profite du fait qu'on s'intéresse un peu à la commission sur la communication avec cette fameuse loi HADOPI 2 (dont même les députés de la majorité espèrent secrètement qu'elle sera vite inapplicable, comme tant d'actes phatiques et brouillons de notre fébrile Exécutif).

    Première séance hier :

    M. Marcel Rogemont. J’ai d’ailleurs noté, monsieur le ministre de la culture et de la communication, que vous étiez pour votre part très attentif. Je dis bien : « et de la communication », car le fait que vous ayez le même prénom qu’une autre personnalité ne doit pas amputer votre titre.


    Il fait allusion à une rumeur de couloir à l'Assemblée qui disait que la Communication serait retirée de Frédéric Mitterrand pour être confiée au si sympathique Frédéric "le Web 2.0 c'est Google" Lefebvre.

    2e séance :
    M. le président. La parole est à M. Marcel Rogemont.

    M. Yves Albarello. Encore !

    M. Marcel Rogemont. Je n’avais pas prévu d’intervenir.

    M. René Couanau. C’était une bonne idée…

    M. Marcel Rogemont. Ne me poussez pas dans mes retranchements,sinon j’interviendrai plusieurs fois.


    Et là, ça devient franchement n'importe quoi.

    M. le président. La parole est à M. Marcel Rogemont, qui vient d’arriver, pour soutenir l’amendement n° 870.

    M. Marcel Rogemont. Je viens d’arriver mais j’ai eu à affronter la pluie, monsieur le président !

    M. le président. En bon Breton, ce n’est pas une petite pluie qui va vous arrêter ! La pluie du matin n’arrête pas le pèlerin – non plus que celle du soir, du reste !

    Mme Michèle Alliot-Marie, garde des sceaux. Cela va faire repousser vos cheveux !

    M. Marcel Rogemont. Sachez que je suis élu de Bretagne, et en Bretagne il ne pleut pas. Je suis donc surpris de voir la pluie ici même.
    (Rires.)
    Vous riez, chers collègues, mais c’est parce que vous n’allez jamais en Bretagne !
    (« Si, si ! » sur les bancs du groupe UMP.)

    Mais il me faut revenir aux choses sérieuses car mon temps de parole s’écoule.

    M. le président. Vous avez déjà perdu quarante secondes !

    M. Philippe Gosselin. N’y a-t-il donc ni pluie ni homard en Bretagne ?

    M. Marcel Rogemont. Mais, monsieur le président, un collègue est en train de me titiller sur le homard !

    Bien sûr que si, il y a des homards en Bretagne ! Et j’en mange ! J’ai même eu récemment l’occasion de dire à l’une d’entre vous que…

    M. le président. Si vous continuez ainsi, vous allez perdre encore du temps, mon cher collègue…

    M. Marcel Rogemont. Je vous prie de considérer que je n’ai pas entamé mon temps de parole car j’ai été perturbé, monsieur le président.

    A quoi bon la raison ?



    Il est difficile d'évaluer dans quelle mesure l'élection d'Obama a vraiment soigné les plaies du racisme américain, où la Démocratie hégémonique de notre monde a été fondée sur le présupposé d'une inégalité de droit entre êtres humains. D'un côté, la majorité de la population - en dehors peut-être du Sud où le progrès est plus relatif - est nettement moins raciste que par le passé (la présidence de Bush l'illustrait déjà) et personne ne niera que c'est un événement qui n'aurait pas été possible autrement. Certes Obama n'a eu que 47% dans l'électorat blanc global mais en un sens, c'est beaucoup.

    Mais de l'autre, on a l'impression (si on me pardonne de parodier un jargon psychanalytique comme une métaphore commode) d'un retour hystérique encore plus violent de ce refoulé raciste au moment même de son apparent dépassement.

    Tout est codé et le racisme est déplacé : les théories du complot accusent Obama d'être un "crypto-musulman" (juste au moment où les USA découvrent soudain l'existence de l'Islam) ou d'être en fait l'ami du mouvement terroriste d'extrême gauche des Weathermen. Et il y a maintenant tout ce mouvement ultra-conservateur qu'on appelle maintenant les "Birthers" qui s'obsèdent sur le Birth Certificate, sur le fait qu'Obama aurait forcément menti et ne serait même pas né à Honolulu, Hawaii, dans un Etat américain.

    Même si ce taré d'Alan Keyes (qu'Obama a battu au Sénatoriales de 2004, et qui vient de quitter le Parti républicain parce qu'il le jugeait trop centriste) défend le "Birtherisme", l'attaque indirecte via un point pseudoformel de droit est claire.

    Le "Birtherism" est essentiellment une forme de rationalisation insensée du dépit : ils ne peuvent pas accepter que leur Président soit Obama donc Obama doit de jure ne pas l'être (certes, notre méfiance collective un peu plus fondée sur les résultats de Floride en 2000 ou de l'Ohio en 2004 était peut-être une sorte de miroir du même processus de délégitimation).

    L'article 2 de la Constitution demande que le Président soit un "natural born American".

    Personne - autant que je sache - ne nie que sa mère était citoyenne américaine (même si le juriste Volokh fait remarquer qu'elle n'avait encore que 18 ans et ne pouvait donc pas avoir le nombre requis de présence continue sur le territoire américain) mais la notion de "natural born American" semble impliquer plus que le droit du sang dans le code de la nationalité où il faut naître dans un Etat américain ou du moins sur un Territoire.

    Hawaii est devenu un Etat en 1959 et Obama est né en 1961 (les paranoïaques ne vont pas jusqu'à nier son année de naissance), mais de toute façon dans la plupart des interprétations les Territoires comptent comme des Etats (comme pour Barry Goldwater, né en 1909 dans le Territoire de l'Arizona, qui ne devint un Etat qu'en 1912).

    Le problème se complique aussi un peu lorsque certains prétendent que, le père d'Obama étant sujet britannique (le Kenya ne devient indépendant qu'en 1963), le code britannique de la citoyenneté en faisait un Britannique et non un Américain (une autre théorie débile du complot qui pense qu'Obama doit être le fils de Malcolm X ou de je ne sais qui de plus connu que son père kényan irait à l'encontre de cela - les paranoïaques ne peuvent pas consentir à ce qu'Obama puisse être ce qu'il est, il doit forcément être lié à quelque chose d'Autre et d'inquiétant).

    Un des aspects ironiques est que malgré leur "Nativisme" anti-immigrés mexicains, les Républicains étaient récemment tentés d'amender la règle dans l'espoir de présenter à la Présidentielle Arnold Schwarzenegger (né en Autriche). Et d'ailleurs John McCain avait probablement moins de prétention à être né sur un Territoire américain qu'Obama.

    Mais ce qui est le plus désespérant dans toute cette histoire est qu'elle rappelle la vanité de toute rationalité, des arguments ou même de la vérité.

    On l'avait constaté avec la Guerre en Irak : on a beau montrer qu'il n'y avait pas d'armes de destruction massives, chaque réfutation renforce l'idée qu'il y en avait chez une partie de la population qui a décidé d'y croire.

    Lorsque Obama a publié son certificat de naissance, les Birthers ont tous réagi comme à l'accoutumé en disant que le simple fait qu'il accepte de répondre à leur injonction prouvait qu'il avait dû faire un faux sous Photoshop (parce que les Républicains sont durablement marqués par leur victoire spectaculaire dans l'affaire Killian / Rather où le document était vraisemblablement un faux - même si son contenu était probablement authentique).

    De même, chaque critique de ce mouvement birther ne fait que lui prouver qu'il y a un complot pour dissimuler ce qui est nié, comme le disent D. Weigel et R. Maddow dans ce segment.



    La raison est désarmée contre les ressources et subterfuges de la paranoïa.

    Argumenter ne sert qu'à la marge peut-être, pour contenir les mèmes toxiques de manière préventive mais non pas pour soigner ceux qui sont déjà contaminés.

    Ô mes amis, il n'y a nul amy



    (Via Zena) un montage prodigieux où on voit que tous les participants des "Spectacles-Réalité" ne sont peut-être pas des amis mais sont en revanche des "âmes soeurs" dans leur crainte de l'amitié.



    Add. Oh, la Corée du Nord dans un spectacle-réalité.

    mercredi 22 juillet 2009

    Harangues sur Hadopi



    Libé Ecrans continue le florilège des incidents de séance sur Hadopi 2, mais je crois qu'ils ont manqué cette pique de Jean-Pierre Brard à Frédéric Mitterrand lors de la séance du mardi 21 juillet :

    Je ne voudrais [pas] qu’il vous arrive ce qui est arrivé à Mme la secrétaire d’État aux droits de l’homme, qui a fini comme ministre de la pétanque.


    Et cette dramatisation de Jean Mallot sur la quintuple peine Hadopi :


    M. Franck Riester, rapporteur. En matière de délit de contrefaçon, une nouvelle peine, la suspension de l’abonnement internet, sera à la disposition du juge, en plus ou à la place des peines d’amende et d’emprisonnement déjà prévues par le code de la propriété intellectuelle.

    M. Jean Mallot. Heureusement que la peine de mort a été supprimée !

    Les 4 modèles de santé



    Via Yglesias, les 4 modèles de systèmes de santé dans le monde.

  • Le Modèle Beveridge (Grande Bretagne, Espagne, Scandinavie) : la plupart des hopitaux et des médecins travaillent directement pour l'Etat comme des fonctionnaires (et même les médecins privés se font payer ensuite par des fonds publics).

  • Le Modèle Bismarck (Allemagne, France, Benelux, Suisse, Japon, certains pays d'Amérique Latine) : les assurés sociaux cotisent à des fonds d'assurance maladie payés en partie par les employeurs et les employés. La Sécurité sociale ne cherche pas à faire des profits (contrairement à des assurances privées) et les médecins privés peuvent en partie être remboursés par ces fonds.

  • Le Modèle Tommy Douglas (Canada, Corée du Sud, Taiwan) : il y a maintien d'un secteur privé avec un programme d'assurance universel obligatoire, ce qui donne un marché monopsone (Single-Buyer). Le système d'assurance national peut ainsi faire baisser le prix des médicaments et gère les files d'attente des patients.

  • Tu raques ou tu crèves (le Tiers-Monde)


  • (Dans la description, la différence entre système allemand et canadien ne me paraît pas très claire)

    La conclusion de la comparaison est que les USA ont de manière inefficace et coûteuse les quatre modèles à la fois, mais pour des parts distinctes de la population :


  • When it comes to treating veterans, we're Britain or Cuba.
  • For Americans over the age of 65 on Medicare, we're Canada.
  • For working Americans who get insurance on the job, we're Germany.

  • For the 15 percent of the population who have no health insurance, the United States is Cambodia or Burkina Faso or rural India, with access to a doctor available if you can pay the bill out-of-pocket at the time of treatment or if you're sick enough to be admitted to the emergency ward at the public hospital.


  • Ce qui se joue en ce moment avec le Plan Obama si compromis par l'aile droite des Démocrates (les "Chiens Bleus" et leurs alliés au Sénat) est sans doute un des événements politiques les plus importants depuis Roosevelt ou la Déségrégation.

    Depuis la Seconde Guerre mondiale, tous les pays industrialisés ont assuré à leurs concitoyens un système de sécurité collective qui a été refusé aux habitants du pays le plus riche du monde.

    Comme le dit ce courrier de lecteurs, si le système des intérêts privés réussit une fois de plus à empêcher un plan déjà proposé de multiples fois depuis 65 ans, cela sera la preuve que le pays le plus opulent a une sclérose politique, une oligarchie bloquée où les intérêts du plus grand nombre sont toujours sacrifiés par le statu quo. L'expérience démocratique du pays le plus avancé technologiquement et capable d'innovations parfois inouïes prouverait ses limites dans le conservatisme forcené et corrompu de son système de représentation. Les contre-pouvoirs s'annuleraient dans un Empire déclinant devenu la République bananière de ses lobbies financiers.

    mardi 21 juillet 2009

    Sur une apologie curieuse de Mabire



    Je le marque là parce que je ne veux pas polluer le forum d'origine d'un hors-sujet politique. Sur le forum Casus Non-Officiel (sur les jeux de rôle), Soner Du (qui développe le jeu de rôle sur le mythe de Mu) parle de sources néo-païennes (souvent contaminés par le fascisme ou d'autres idéologies d'extrême droite) et dit en passant que Jean Mabire par exemple écrivait des textes intéressants sur les Vikings (j'aime bien personnellement ses notes, assez peu originales mais pratiques, dans les Dieux Maudits sur les Eddas en prose de Snorri) mais était aussi fan de la Division Charlemagne et des Jeunesse Hitlériennes.

    Un certain "Critias" le reprend alors et prétend que parler de nazisme de Mabire serait un outrage à sa mémoire.

    Je ne me suis jamais habitué à la "reductio ad hitlerum" que dénonçait déjà Léo Straus.


    C'est certain que le chantre réactionnaire Leo Strauss s'y connaissait bien en fascisme :
    "le fait que la nouvelle Allemagne de droite ne nous tolère plus ne dit rien contre les principes de la Droite. Au contraire, ce n'est que par les principe de la Droite, c'est-à-dire des principes fascistes, autoritaires et impériaux qu'il est possible de protester contre cette aberration (Unwesen) mesquine sans recourir à un appel rididule et haïssable aux "droits imprescriptibles de l'homme" (en français dans le texte, lettre du 13 mai 1933 à Karl Löwith, traduite dans Jeffrey Barash, "Leo Strauss et la question du relativisme", Cités 2001/4 - n° 8).

    Il y a vraiment des excès de référence à la Seconde Guerre mondiale à notre époque mais cette expression de reductio ad Hitlerum est toujours piquante quand elle est utilisée par les vrais fascisants comme un parapluie commode (même si Strauss préférait de toute évidence Mussolini à Hitler).


    Pour en revenir un bref instant à Jean Mabire, je ne suis même pas certain que l'on puisse dire qu'il ait été "d'extrême droite" (surtout depuis qu'il est de bon ton de qualifier de fascistes tous ceux qui ont le malheur de ne pas être assez à gauche... bref...)


    Jean Mabire lui-même a été un des fondateurs de la Nouvelle Droite, il s'est toujours identifié avec Tixier-Vignancour et le Front National de Jean-Marie Le Pen, et surtout, il a glorifié la Waffen SS (voir les exemples parlants) mais il serait mal-séant de dire qu'il serait d'extrême droite ? Mais alors qui sur Terre a jamais été d'extrême droite ??

    Soit Monsieur "Critias" n'a pas vraiment lu Mabire soit il est d'une mauvaise foi totale. Dire que Mabire est d'extrême droite n'est pas une invective ou une condamnation à l'auto da fe, ce n'est qu'une constatation qui découle de ce que l'auteur lui-même affichait.

    Rebouteux v. Socialisme



    L'ancienne rédactrice des discours de Reagan Peggy Noonan déclare que le fait que les Américains s'intéressent maintenant à leur absence de couverture médicale prouve qu'ils sont devenus faibles et geignards.

    Peggy Noonan - qu'on surnomme "Notre Dame aux Dauphins" pour son crédo si mystique que des dauphins angéliques envoyés par le Seigneur avaient sauvé le petit Elián Gonzalez et ne voulaient donc pas qu'il retourne vers son père - a raison et je ne doute pas qu'elle refuse elle-même tout remboursement en faisant de l'automédication grâce à son pouvoir de régénération ou du sang de dauphin.

    Un vrai Américain au sang chaud prendrait son cancer en serrant les dents et sans vouloir ainsi le faire payer à la collectivité. Quel déclin moral que ces pauvres sans dignité qui ne savent même plus se cacher pour mourir sans nuire à l'esprit d'entreprise des grandes compagnies d'assurance.

    Lewis Black trouve une bonne réponse : si on ne s'occupait pas encore de couverture médicale dans l'Amérique de Noonan, c'est sans doute parce qu'on croyait que les maladies étaient causées par des Sorcières.

    The Daily Show With Jon StewartMon - Thurs 11p / 10c
    Back in Black - Health Care Reform
    www.thedailyshow.com
    Daily Show
    Full Episodes

    lundi 20 juillet 2009

    Le problème du drapeau kiwi



    Tout le monde aime la Nouvelle-Zélande, parce qu'ils ont donné le droit de vote aux femmes dès 1893, soit environ dix milliards d'années avant nous.

    Mais bon, ce n'est pas une excuse pour leur drapeau (j'aime bien la spirale maori, même s'il semble d'un point de vue vexillologique heraldiquement incorrect, mais il est vrai qu'on dirait trop un tentacule de monstre des abysses).

    [JDR] Devâstra





    Le nouveau jeu de rôle français Devâstra est sorti. C'est, comme on pouvait s'y attendre avec les auteurs de Qin, très bien fait et évocateur. Je suis étonné que tout tienne en 148 pages, y compris un scénario de 20 pages.

    Le but est de concilier deux choses à la fois : un ton épique d'inspiration surtout indienne (comme dans le Mahābhārata) et un ton d'aventure à superpouvoirs inspiré des shonen manga comme Dragon Ball ou Les Chevaliers du Zodiaque. Je suis assez peu sensible au second genre, malgré mon goût pour les superhéros occidentaux, mais les dessins réalistes de J. Huguenin évitent complètement les conventions mangas (alors que les choix artistiques mangaoïdes d'Exalted me rebutent fortement).

  • L'univers

    Comme il faut rappeler à nouveau que ce n'est pas l'Inde (de même que Capharnaüm n'était pas le Proche-Orient médiéval), je vais insister que je ne juge pas le monde par rapport à l'Inde mais en tant qu'univers de fantasy.

    Les Devas (qui sont en gros les dieux des mythes hindous avec l'ajout de n'importe quelle force les joueurs veulent ajouter) ont lutté contre les diverses races de démons Asuras et les ont exilés du monde, en se sacrifiant au passage.

    Les humains mortels qui ont combattu auprès des Dévas ont fini par oublier en partie les événements et même leurs anciens dieux mais ils vivent maintenant sur la terre de Prithivî (nom sanscrit de la Terre). Ils sont divisés dans les quatres varnas du système hindou : kshatriya, brahmane, vaishya et les serviteurs shudras (qui sur Prithivî, contrairement à l'Inde brâhamanique, sont les Intouchables, cf. p. 21, 68).

    Prithivî est divisée en trois royaumes principaux, qui correspondent en gros à la domination d'une des trois castes supérieures (même si le roi est toujours un kshatriya). Akodya est le royaume des Guerriers au nord-ouest, dirigé par le Prince Krishna, avatar du héros divin Arjuna (oui, on est donc dans un écho lointain après le Mahābhārata, et ce Krishna-là est donc avatar d'Indra, pas de Vishnu). Panditya est un royaume plus consacré aux Brahmanes au nord-est. Pushkala est le royaume des richesses, des marchands et des artisans au sud. C'est une géopolitique très dumézilienne avec les Trois Fonctions (comme les quatre trésors de Falias, Gorias, Findias et Murias).

    Historiquement, les trois Royaumes, et notamment les Kshatriyas d'Akodya, luttent contre les démons asuras qui tentent de revenir, mais l'Akodya est entré en guerre avec ses deux voisins pour réunifier tout Prithivî sous leur domination.

    Trois Etats principaux, cela peut paraître assez peu mais avec les diverses factions d'Asuras, les cités indépendantes, les sectes et groupes divers entre les castes (dont un mouvement de Shudras anti-castes), il y a quand même de quoi mettre de nombreuses intrigues.

    Récemment, avec le retour des Asuras, des Devâstras (en sanscrit : "Armes Divines") forgées par le Deva Vishvakarma reviennent et des humains naissent comme Avatars des anciens Devas. Ce sont ces Avatars, qui sentent l'Appel de leur incarnation à partir de l'adolescence, que les joueurs vont interpréter. Chaque Avatar est lié à un artefact ou une relique qui a une partie de son âme et qui donne son titre au jeu.

  • Le système

    Je vais être bref car je suis toujours très mauvais pour juger des systèmes et cela nécessiterait un vrai test. Le grand avantage est qu'en créant des règles spéciales avec des termes "locaux", il y a donc une atmosphère adaptée qui manque dans un système plus générique.

    Chaque personnage est défini par (1) le Deva dont il est l'avatar, (2) son "Dharma" (en fait son caractère), (3) cinq caractéristiques : Âme, Esprit, Corps, Mouvement, Charisme (4) le nombre de ses Chakras Ouverts, qui indique le niveau de puissance divine, et qui permet de calculer notamment le facteur le plus important, l'Âtman, l'énergie qui va alimenter toute la magie et les combats surnaturels. Puis (5) il ajoute comme dans d'autres jeux des Avantages et Désavantages (appelés ici Karma Positif ou Négatif, la caste Brahmane et un avantage et Shudra un désavantage) et des Compétences.

    Puis il doit créer son Devâstra, qui peut être n'importe quel objet, une arme mais aussi un bijou ou une armure (l'idée d'Armure géante serait d'ailleurs très shonen). Le personnage commence avec un Chakra de 3 et à chaque nouveau Chakra son Arme gagne un pouvoir supplémentaire, et l'arme peut aussi avoir sa propre réserve de points d'Âtman.

    Pour réussir une action, le joueur lance un nombre de d6 égal à son score en compétence et chaque résultat inférieur au score de caractéristique est une réussite. Par exemple, un personnage ayant 3 en Arme de jet et 4 en Mouvement lance 3 dés et compte comme succès les dés qui auront fait 4 ou moins.

    On peut compliquer les combats par divers pouvoirs et formules magiques de Mantra (notamment si on est Brâhmane). Cela simule bien, comme dans Exalted, les éclats d'énergie du Ki des shonen.


  • Le monde de Prithivî a de nombreux avantages par rapport au fait de jouer directement dans l'Inde épique. Le principal est l'accessibilité presque immédiate. Comme les humains ont oublié même les Devas, en dehors des Cinq Gourous et de quelques brâhmanes, le joueur peut être pardonné de ne pas connaître les dieux, et il est même conseillé d'en inventer de nouveaux. Comme il n'y a que Trois Royaumes principaux clairement distingués, on ne perd pas de temps à décrire tout un contexte historique et politique et des douzaines de cités-Etats, mais il y a quand même quelques PNJs déjà prêts.

    La première impression pourrait laisser penser qu'on va simplement jouer de jeunes superhéros "bourrins" "lattant" des Asuras (comme Exalted) mais les conseils au MJ montrent que ce cliché peut vite se compliquer avec des Asuras plus ambigus et la guerre entre les Trois Royaumes qui n'a plus rien de manichéenne.

    Je ne crois pas que des suppléments sont prévus mais s'il y a du succès, cela pourrait se faire (et j'aurai peut-être un jeu de Méchas d'heroic fantasy meilleur que Dragonmech ?).

    Pour l'instant, je ne vois pas vraiment ce qu'on devrait ajouter, même si j'imagine qu'il y aura plus de mantras par exemple.

    La liste de dieux est déjà suffisante. En dehors de quelques dieux imaginés (notamment Ârya, dieu des mortels, qui est à peu près Manu), le livret propose 20 exemples de Devas (Brâhma, Vishnu, Shiva, Indra, Ganesh, Pârvatî, Kâlî, Lakshmi, Kâma, Agni, Vâyu, Sûrya, Chandra, Yama, Kubera, Durgâ, Hanuman, Garuda, Sarusvatî et Vishvakarma). C'est plus par exemple que les 12 décrits dans le récent supplément Scion Companion p. 164-172 (Agni, Brahma, Ganesha, Indra, Kali, Lakshmi, Parvati, Sarasvati, Shiva, Surya, Vishnu et Yama).

    Il ne faut pas trop chercher à comparer Prithivî à l'Inde mais mon problème reste celui que j'ai aussi avec tout univers fictif de ce type, comme le monde de Rokugan (version alternative fantastique du Japon dans le jeu Legend of 5 Rings) ou la Pseudo-Europe de Seventh Sea. C'est plus souple que de jouer dans une prétendue version de l'original, mais tout cadre de jeu perd nécessairement une partie de la richesse de la source imitée (ce qui est en partie une bonne chose).

    Par exemple, la disposition des fleuves de Prithivî fait qu'il n'y a plus vraiment l'importance centrale du Gange et de la Yamuna pour les plaines du nord et pour ses mythes (qui opposent les eaux noires de la Yamuna et le cycle des renaissances du Gange). C'est un détail géographique minuscule mais qui me gênerait. Je crois que j'aurais envie d'y jouer (à cause du concept des Avatars et des armes divines, qui est bien traité) mais en modifiant un peu Prithivî pour la ré-indianiser (même s'il importe peu que Lanka, l'île des démons, soit à l'ouest comme dans Prithivî, ou au sud).

    Il y a bien un lexique très clair, mais pas d'Index. Cela dit, c'est assez clair pour qu'on s'y retrouve.

    Devâstra permet enfin d'entrer dans le monde fascinant de l'Inde épique, tout en donnant un vrai cadre adapté au jeu de rôle, avec des buts clairs pour les joueurs.

    Hadopi 7 jours sur 7



    Il faut soutenir l'amendement Brard (ainsi que cette précision si bienvenue).

    Add. Ah, Libé les avaient déjà relevés.

    [Comics] Le retour d'Artesia



    Enfin ! Après 35 mois d'attente, le #3 d'Artesia Besieged, la meilleure bande-dessinée de fantasy du monde connu, paraît.



    Artesia est une bande-dessinée créée en 1998 par Mark Smylie, racontant l'épopée d'une Sorcière et Mercenaire, sorte de Jeanne d'Arc qui serait une condottiera dans un univers incroyablement détaillé.

    Le cycle épique pourrait rivaliser avec A Song of Ice and Fire de G.R.R. Martin dans son ambiance shakespearienne, The Prince of Nothing de R. Scott Bakker dans sa méditation sur les religions ou Ash: A Secret History de Mary Gentle pour son utilisation minutieuse de la stratégie dans un XVe siècle alternatif.

    Quand je dis qu'Artesia est la meilleure bd de fantasy, il ne me semble pas que ce soit de l'hyperbole. Il est vrai qu'il n'y a guère de concurrence de qualité pour l'instant et qu'Artesia a une mythologie et un approfondissement du contexte qu'on n'a jamais vu dans aucune bd auparavant. Mais le monde est injuste et les meilleures oeuvres restent dans l'obscurité.

    Mark Smylie est un cas assez rare (en dehors de David Sims ou Erik Larsen) d'auteur complet en bande-dessinée, qui écrit, dessine, encre et dirige aussi sa propre maison d'édition, Archaia. C'est cette démesure qui a d'ailleurs retardé pendant 3 ans la suite d'Artesia en raison du développement de la compagnie qu'il a fondée (plus le jeu de rôle Artesia: Adventures in the Known World 350 pages, paru en 2005, qu'il a écrit et illustré entièrement et qui reçut le prix du meilleur jeu 2005 aux Origin Awards).

  • Résumé des épisodes précédents

    Chaque volume d'Artesia comprend 6 numéros plus un numéro annuel. Il est prévu que la saga complète jusqu'au décès d'Artesia dure 22 volumes, comme les 22 cartes du Tarot. Il y a déjà eu trois volumes. Dans le premier, intitulé simplement Artesia, l'héroïne, mercenaire du seigneur de Dara Dess, renverse son suzerain. Dans le second, Artesia Afield, elle part avec sa nouvelle armée pour répondre à l'invasion des Royaumes Médians par l'ancien Empire de Thessid-Gola, bien qu'Artesia serve l'ancien panthéon de la Déesse Yhera, abolie par la Cour Solaire des Royaumes Médians. Dans le troisième, Artesia Afire, suite aux manoeuvres des Isliklidae vampires et de leurs légions de zombies, Artesia et ses alliés doivent faire retraite mais réussissent à se maintenir dans la cité d'Abenton lorsque la Sorcière sacrifie les ôtages et lie leurs fantômes aux murailles de la ville. Le Sultan de Thessid-Gola, qui dirige l'armée pendant le Sommeil de l'Empereur, jure qu'aucun de ses soldats ne "portera ses regards sur les murs de la ville".

    Dans le 4e volume, Artesia Besieged, le roi félon Euwen d'Angowrie, qui est passé du côté de l'Empire de Thessid-Gola, n'est pas concerné par le serment et commence le siège d'Abenton. Mais pendant les pourparlers entre deux sorties, Artesia est victime d'une tentative d'assassinat par une arme empoisonnée venant d'un de ses propres lieutenants, Vaslav d'Av-Tenved, frère de Demetrius, qui dirige une compagnie d'une quarantaine d'hommes nommés les Ailes Noires. Vaslav a été acheté par le Roi Félon. C'était le cliffhanger dans le #2, publié en août 2006...

  • #4 "As I Lay Dying"

    Ce numéro est dans les séquelles de cette tentative d'assassinat, qui a été plus près de réussir que la première au début d'Artesia Afield.

    Les thèmes principaux d'Artesia sont la religion, le pouvoir et le rapport entre les sexes, et on revoit ici toute l'ambiguïté de la position d'Artesia, crainte des hommes et haïe des femmes, en tant que principe de déstabilisation des statuts sociaux. La Comtesse Elisabeta d'Abenton, qui l'accueille, la redoute presque autant que les ennemis qui assiègent sa cité mais Artesia est sauvée par la Princesse d'Or Myrina, fille de la Reine Ifare d'Amora, qui décrit Artesia comme une machiavellienne amorale.

    La chute, nouveau cliffhanger, que je ne veux pas gâcher, m'a assez surpris. L'histoire doit montrer que l'intolérance l'emporte sur toute rationalité mais on a quand même du mal à imaginer à quel point Artesia pourrait se trouver avoir plus de difficultés avec ses alliés, qui pourraient se féliciter de ses succès, qu'avec l'Empire qu'elle combat.

    Artesia est une réussite parce que chaque case est témoin de l'amour du détail de l'auteur, aussi bien dans la réflexion sur la politique que dans la peinture. C'est un saut qualitatif dans les comics de fantasy qui paraissent tous simplistes en comparaison.

    Il y a quand même quelques objections qu'on peut formuler.

    La première est qu'on peut douter à ce rythme (3,5 volumes en 10 ans) qu'on voie un jour la fin de ce cycle ambitieux de 22 volumes, mais peu importe, la bd me semble pouvoir tenir même sans une conclusion annoncée. Et maintenant que Smylie a réglé les problèmes financiers de sa compagnie, il a repris un rythme de parution : le #4 est annoncé pour septembre.

    La seconde objection, la plus fréquente, est un problème de toute bande-dessinée avec de nombreux personnages : il y a vraiment du mal à distinguer les personnages (c'est le même problème que dans une autre bd brillante, Age of Bronze de Shanower).

    Par exemple, si elle n'avait pas nommé son assassin, je pense que personne (même avec le guide dans le Annual #1) ne pourrait l'identifier. De même, j'ai du mal à distinguer Caslav, le roi jaloux d'Umat, et ses rivaux dans le lit d'Artesia, les fils du Maréchal Owen Lis Red.

    J'admets que c'est un obstacle à la lecture mais qui ne me semble pas insurmontable. Le voyage en vaut la peine.

  • samedi 18 juillet 2009

    Le Parti Monadique



    J'avais manqué ce détail dans la polémique Valls-Aubry. Valls n'aime pas le mot si 1.0 de "socialisme" dans PS mais il n'a pas de contre-proposition, il propose de faire appel à une "agence" (de consultants sémioticiens publicitaires experts en framing ?) pour rebaptiser une passerelle présidentielle. Distribuer l'argent à des Manipulateurs de Symboles, tout cela pour obtenir au final un résultat sans doute prévisible dans le genre "Nouveau Parti démocrate-sociétal pour Travailler Plus" (si ce n'est pas déjà déposé par une des composantes de l'ex-UDF). Royal disait que "vos idées sont les miennes", Valls attend celles de sophistes dans le genre de Séguéla ou Beigbeder. Pourquoi pas un sondage payant par SMS ?

    Copié chez Arrêt sur Images :

    "A l'heure d'Internet et des blogs", il faut faire de la politique autrement. Comme qui ? On vous le donne en mille : comme Obama, bien entendu. D'ailleurs, détail capital, c'est "sur mon Blackberry" que Manuel a reçu la lettre de Martine.

    De fait, Manuel tient un blog. On peut y lire...sa réponse à la lettre de Martine (mais pas la lettre de Martine elle-même). On peut aussi y apprendre qu'il sera chez Jean-Pierre (célèbre précurseur et théoricien de la politique autrement) jeudi matin à 8 heures 17. Mais on peut y lire aussi bien d'autres choses. Par exemple, que le mot "socialisme" lui-même n'a plus de sens à ses yeux, mais que Valls ne sait pas (a-t-il confessé à Match, hebdomadaire pionnier de la politique autrement) par quel mot le remplacer. Aucune importance. Pour trouver le nom du futur parti, "on fera appel à des agences".

    Faire appel à des agences de pub pour savoir comment rebaptiser le Parti Socialiste est une promesse de nature à enthousiasmer le peuple de gauche, celui qui menace de faire sauter les usines avec des bonbonnes de gaz pour obtenir des rendez-vous avec sa direction, ou celui qui meurt sur le vapocraqueur d'une usine pétrochimique.

    Pour économiser de l'argent public, le matinaute se permet d'ouvrir deux pistes de réflexion à la future agence : le Parti Vers Nulle Part (PVNP), ou le Parti de mon Blog et de mon Blackberry (PBPB).


    Galimafrée



  • La philosophe hilzoy (comme elle l'avait annoncé) arrête de bloguer après 5 ans au blog collectif ObsidianWings. hilzoy présentait les vertus de ce qu'un blog de non-spécialiste peut être, des arguments nuancés mais attentifs pour montrer que les citoyens peuvent parfois réussir à percer les nuées de désinformations et de manipulations des pouvoirs. Elle le faisait sans acrimonie, avec tact et courtoisie, ce qui rendait son blog parfois moins distrayant que le ton de troll internet, car on savait qu'elle ne basculerait pas dans les excès de la blogosphère et qu'elle restait plus prudente et plus équilibrée. On savait aussi que ses posts seraient plus longs et précautionneux que la plupart. Elle nous manquera.

  • Une des raisons pour lesquelles le célèbre présentateur de CBS Walter Leland Cronkite, décédé hier, bouleverse toujours quand il annonce la mort de JFK le 22 novembre 1963 est ce moment où sa voix se brise et où il semble s'arrêter dans une pause comme s'il luttait contre sa propre émotion (5'16- 5'22).



    En 2003, il critiqua l'invasion de l'Irak mais le vieux Démocrate, qui avait été l'un des premiers à rendre public le scepticisme sur la Guerre du Viêtnam, n'était plus guère écouté.

  • Via Matt Taibbi, une discussion sur Goldman-Sachs étrangement dénuée de langue de bois sur France 24, où l'analyste Max Keiser est distrayant dans son vitriol contre Goldman-Sachs.



    On arrive dans un monde étrange où même un analyste financier (ou bien un cadre du FMI - tr. fr.) utilise l'expression si politiquement chargée de "coup d'Etat" de l'Oligarchie financière (voir aussi le bref article de l'économiste Max Sawicky, qui sort temporairement de sa retraite du bloguage pour rappeler les arguments de Galbraith contre cette financiarisation de la politique via tous les pantouflages insidieux entre le pouvoir et les banques).

  • Les éditeurs de Pride & Prejudice & Zombies proposent maintenant Sense & Sensibility & Sea Monsters, où les soeurs Elinor et Marianne Dashwood doivent confronter non seulement leurs hésitations sur le Meilleur Parti Conjugal mais aussi des créatures abyssales à tentacules (non, je ne parle pas de Belles-Mères).

  • Dans le long article du New York Times Magazine sur le grand auteur de science fiction Jack Vance, un bon résumé de son style par Michael Chabon :

    It’s not Twain-Hemingway; it’s more Poe’s tradition, a blend of European refinement with brawling, two-fisted frontier spirit.

    (...)

    Chabon contrasted Vance with Tolkien and C. S. Lewis, British dons who shared a grandiose “impulse to synthesize a mythology for a culture. There’s none of that in Vance. The engineer in him is always on view. They’re always adventure stories, too, but they’re also problem-solving puzzles. He sets up these what-ifs, like a syllogism. He has that logic-love like Poe, the Yankee engineering spirit, married to erudite love of pomp and pageantry.


    Voir aussi chez Crooked Timber la discussion dans les commentaires des Expériences de pensée anthropologiques et sociologiques de Jack Vance dans ses oeuvres de sf et de fantasy. Vance est un conservateur dans son style baroque et orné mais son conservatisme se fonde sur une sorte de relativisme désenchanté encore plus radical que chez Hérodote ou Montaigne, où on a l'impression que n'importe quelle coutume aussi bizarre qu'elle soit pourrait très bien devenir une norme. Jack Vance fut décisif pour la Littérature spéculative parce qu'il fut l'un des seuls à faire avec l'anthropologie ce que les autres auteurs de sf faisaient avec les sciences exactes.

    Par ailleurs, comme chacun sait, Vance est l'auteur essentiel pour la naissance du jeu de rôle comme Gary Gygax fonda la magie de D&D entièrement sur les nouvelles de Dying Earth (c'est pourquoi le nécromancien démembré de Greyhawk s'appelle Vecna).

  • L'un des plus célèbres philosophes analytiques vivants est Saul Kripke (68 ans), qui démontra la complétude de la logique modale alors qu'il était encore jeune étudiant précoce à Harvard vers 1962. Il est aussi connu pour le petit nombre de ses publications éparses, comme il déteste publier presque autant qu'Isaac Newton (et comme son mode particulier de génie rend ses textes parfois mal organisés en raison de toutes les contre-objections qu'il se fait sans cesse). C'est pourquoi c'est un événement qu'on entreprenne enfin une édition de la collection de ses articles (dont beaucoup d'inédits comme "Vacuous Names and Fictional Entities" qui n'était connu qu'indirectement parce qu'il avait circulé sous le manteau sous forme de samizdat).

    Il n'y a toujours pas son article légendaire sur l'Identité à travers le temps, dont il ne doit toujours pas être satisfait (bien que de nombreux livres aient déjà discuté l'argument non-publié). Quand j'étudiais dans une université du New Jersey (où Kripke était professeur "émérite" à l'époque), j'en avais demandé un exemplaire clandestin à Un Célèbre Philosophe Barbu, et après une pause un peu fulminante dont il avait le secret, il me répondit posément que quand bien même il en aurait un, il trouvait curieux que je puisse croire qu'il respecterait assez peu les principes moraux élémentaires de la république des lettres pour m'en passer une copie sans l'assentiment de l'auteur. Je ne crois pas que je pus regagner sa confiance après cette violation de l'étiquette du manuscrit.

  • dimanche 12 juillet 2009

    Coupure



    C'est cette période de l'année où je pars, cette fois du côté de Montréal. Non, pas au Québec mais dans la région dont le blason ci-contre (lion d'hermine sur champ de gueules) est l'emblème.


    Passez un très bon 14 juillet et ne guillotinez personne pendant que je ne suis pas là, s'il vous plaît.

    A mon retour, j'espère annoncer une nouvelle d'importance (qui pourrait être soit que je publie le Grand Roman Français chez Galligrasseuil à la rentrée, soit que j'ai juste réussi à avancer de 50 pages dans Infinite Jest, je laisse durer le suspense).



    ah, j'adore voyager.

    Bestsellers List comme revanche idéologique



    Sous Bush, les attaques "libérales" de Moore ou Franken se vendaient bien mais les auteurs d'extrême droite doivent être en fait heureux de la victoire d'Obama.

    Via Frank Rich, les "document et essais" best sellers américains en ce moment sont en couverture rigide le #1 Catastrophe de cette ordure hypocrite de Dick Morris (résumé : "Stopping President Obama before he transforms America into a socialist state and destroys the health care system") et Liberty and Tyranny: A Conservative Manifesto du présentateur radio d'extrême droite Mark Levin, dont le succès vient de la rage des attaques, et en couverture souple le #1 est Common Sense du bon à interner Glenzilla Beck (qui a aussi le #5 pour un autre livre "pour résoudre les problèmes de l'Amérique"). C'est comme si ces listes étaient des sortes de reflets du monde à l'envers.

    J'ignore complètement si on peut estimer si tous ces phénomènes de radicalisation de la droite populiste américaine sont un dernier crépuscule (au moment où une grande partie de l'Amérique urbanisée souhaite une "européanisation") ou un signe avant-coureur de violences à venir avec une hausse spectaculaire du chômage. Il n'y a peut-être que 25%-30% des Américains qui croient qu'Obama est l'Antéchrist de la Fin des temps et un dangereux musulman stalinien qui veut à la fois leur retirer leur pistolet, leur Christ et leur système d'assurances privées qui les exploite, mais ce noyau d'insensés représente une force significative.

    samedi 11 juillet 2009

    Facétie infinie 2



  • Non, je n'ai pas (encore) sarah-paliné et je lis (encore) Infinite Jest de Wallace. p. 92/981. 9,38%.

    Le livre contient 483 994 mots. On estime que le Mahābhārata a 1,8 millions mots, soit environ 4 fois Infinite Jest. Prends ça, David Foster Wallace.

  • La longue note 24 (p. 985-993) énumère toute la filmographie de James O. Incandenza, le père de Hal et Mario.

    On y apprend notamment le sens du titre puisqu'il a réalisé au cours des années dans une nouvelle technologie révolutionnaire subventionnée par le gouvernement plusieurs films expérimentaux appelés Infinite Jest, selon le procédé de "The Entertainment" (le Divertissement), qui semble être une sorte de réalité virtuelle optique.

    On est dans un futur très proche puisque le livre date de 1996 et c'est aussi la date des premiers films de jeunesse d'Incandenza (datés des grandes "Emeutes de Linguistes du MIT" sur la grammaire prescriptive en 1997). Le roman doit donc se dérouler dans les années 2010-2020.

    James Incandeza appartient à l'école artistique de "l'Après-garde anti-confluentiste". Il fut l'un des seuls à pouvoir visionner Infinite Jest sans y succomber parce qu'il avait déjà perdu la raison en raison de toutes les drogues qu'il absorbait. Il mourut quand même pendant la post-production (Année de la Barre d'Echantillon Dove, les années sont sponsorisées au lieu d'avoir des chiffres).

  • Il semble donc bien qu'il y ait un début d'histoire avec ce "film" (ou quoi que ce soit) à l'intérieur du livre. La cartouche d'Infinite Jest est une oeuvre destructrice puisque toute personne qui la visionne devient accoutumée et ne peut plus s'empêcher de la regarder en boucle sans se nourrir ou subvenir à aucun besoin même le plus vital. Le spectateur doit vite périr de deshydratation. Dès le début, le médecin du Cheikh saoudien est la première victime d'importance de ce Divertissement fatal. Je ne suis pas encore sûr de voir le lien entre la Facétie Infinie et le terrorisme des séparatistes québecois mais ils semblent vouloir instrumentaliser ce film comme une arme.

    Le livre fut publié deux ans avant le film d'horreur japonais Ringu (où une cassette VHS hantée tue ceux qui la visionnent) mais un modèle possible pourrait être plutôt le Videodrome (1983) du Canadien David Cronenberg, où un étrange programme vidéo ressemblant à du Snuff Movie conduit à la folie et à dissoudre la réalité.

  • Avec l'intrigue québecoise arrive le lot d'erreurs de français. Matthew posait la question de toutes ces erreurs. Il y a les "Personnes de l'importance Terrible" p. 59/985, les "Personnes à qui on doit surveiller attentivement" p. 64 et les "Fauteuils de rollents" p. 88-89 / p. 994. Il y a deux interprétations : simples erreurs que l'éditeur n'a pas remarquées dans un livre énorme, mais elles semblent trop systématiques (il n'y a jamais de français correct, et je n'ai pas vérifié pour l'allemand mais il semble suspect aussi) ou bien signes discrets d'une différence entre ce Québec parallèle et notre monde.

  • Je n'ai aucun goût pour le tennis mais le morceau de bravoure p. 82 où l'exercice d'un match de tennis est comparé à la différence entre l'infini dénombrable et la puissance du continu m'a quand même plu (même si je doute que cela ait vraiment un sens).
  • Comics de mai-juillet 2009



    Cela fait déjà trois mois. A nouveau ce sera donc bref.

  • Multivers DC

    • The Last Days of Animal Man #2/6
      Gerry Conway (né en 1952) est l'un des vétérans solides de l'art du scénario de comics, qui publie des histoires depuis 1969 (il avait 17 ans). Il est surtout connu pour avoir créé un personnage sans intérêt chez Marvel (Punisher) mais je préfère surtout sa création de Firestorm chez DC. Il n'a plus guère publié depuis une douzaine d'années et je ne suis pas sûr de savoir pourquoi il choisit une mini-série sur la fin d'Animal Man, personnage avec lequel il me semble avoir eu peu de connexions historiques. Animal Man fut créé en 1965 et serait resté dans l'obscurité si en 1989 Grant Morrison n'avait pas transformé radicalement le personnage quand celui-ci découvrit qu'il était une personnage de bande-dessinée et qu'il devint désormais une commentaire au second degré sur le medium, commentant avec l'Auteur sur son propre statut fictif. Gerry Conway n'a pas choisi cette veine morrisonienne mais il réussit à surprendre avec un Green Lantern cétacé de plusieurs tonnes (couverture du brillant Brian Bolland) et une nouvelle version de Mirror Master, nommée Prismatrix, qui prouve qu'il sait battre le néo-classicisme nostalgique de Geoff Johns sur son propre terrain en renouvelant un personnage. L'ennui est qu'on se demande pourquoi c'est sur Animal Man... B


    • Booster Gold #20-22
      Le problème de ce titre sur les voyages dans le temps est qu'il montre bien à quel point les comics sont devenus trop auto-référentiels. Booster Gold ne voyage plus vraiment à travers le temps, il voyage en fait vers des cases d'autres comics plus ou moins marquants. Il ne dit plus rien sur l'histoire, il ne fait que gloser l'histoire des comics de l'univers DC. Le héros venu du futur (premier personnage nouveau créé après la Crise de 1985 et qui devait symboliser les nouvelles innovations de DC) ne sert plus que d'instrument à la nostalgie où l'objet des comics est les comics eux-mêmes. Le problème est double : les scénaristes comme les lecteurs ont été élevés dans les comics et ils ne cherchent plus que des échos de souvenirs d'enfance, recombinés. Dans le #20, Booster Gold retrouve en pleine Guerre froide les origines des Rocket Reds (qui me semblent contredire celles qu'on trouvait dans Green Lantern Corps #208, 1987). Dans le #21-22, au moment où Dick Grayson devient le nouveau Batman, Booster Gold repart dans le passé de Robin à la fondation des New Titans quand Robin avait failli se faire tuer. Le problème est que tout cela risque de devenir une formule ennuyeuse : (1) paradoxe, (2) Booster résout le paradoxe et tout redevient comme avant. B-

    • Detective Comics #853
      Après mon enthousiasme pour la première partie publiée dans Batman #686, la conclusion de Whatever happened to the Caped Crusader? est une grosse déception. La première histoire était une succession de petits contes déformant des Batman possibles, cette seconde reprend beaucoup plus rapidement le même procédé mais se consacre à la dimension oedipienne névrosée de Batman. Or c'est à mon sens une limitation et non une force de Batman : un personnage défini seulement par son traumatisme enfantin, un personnage qui n'arrive pas à se développer. Le premier numéro parodiait avec le conte d'Alfred cette théorie de la névrose où Batman est en fait plus fou que les dingues qu'il passe son temps à poursuivre. La nouvelle histoire ne nous épargne aucune régression infantile et on a même droit à l'idée que la Chauve-souris représente une sorte de retour vers l'obscurité caverneuse du ventre maternel. Tout cela manque de la légèreté du premier numéro et le leitmotiv ("Batman n'abandonne pas") est ressassé comme seul refrain pour préparer l'inévitable résurrection. Toute cette psychanalyse, loin d'humaniser Bruce Wayne, le réduit à des abstractions déjà vues dans de nombreuses histoires. C'est très décevant. Il y a une seule case qui marche un peu, c'est celle où le Joker semble soudain sincèrement attristé. B-

    • Green Lantern #40-43
      La saga de la guerre entre les différentes Lanternes continue de se développer. Fatality, devenue une Star Sapphire, a enfin pardonné à John Stewart son erreur sur Xanshi (dans Cosmic Odyssey). Hal perd son Anneau bleu et les Gardiens trahissent de manière remarquablement stupide les Lanternes bleues de l'Espérance en les livrant à l'Orange de la Cupidité. Enfin, le nécrophile Black Hand se suicide et renaît en zombie nécromancien pour la Lanterne noire. La seule surprise a été pour l'instant les petites différences entre les couleurs. Les Bleus ne peuvent fonctionner que comme auxiliaires pour les Verts. L'Orange tue ses propres agents pour monopoliser toute l'énergie pour lui. La Lanterne noire va créer ses agents en animant des cadavres d'autres héros et que les scénaristes vont loin dans la satire des Gardiens. D'habitude, ils sont simplement trop rigides mais ici ils deviennent des monstres froids. B+

    • Green Lantern Corps #35-38
      Sodam, le Green Lantern de Daxam, s'est sacrifié pour changer le soleil de son monde en étoile jaune, ce qui donne aussitôt à toute la population des pouvoirs de Kryptoniens (mais risque de contredire de nombreuses histoires sur le Daxam isolé du XXXIe siècle dans la Légion des superhéros). Les Lanternes jaunes de Mongul se retirent. Soranik Natu doit gérer le fait de savoir qu'elle est la fille de Sinestro. Pendant ce temps, sur Oa, les Gardiens achèvent leur glissement dans le côté obscur (en un clair symbole du gouvernement américain et de Guantanamo) et décident de mettre fin à tout principe de procédure en exécutant tous leurs prisonniers suite à la tentative d'évasion. Quoi qu'il arrive après la Guerre entre les Lanternes, il semble clair qu'il y aura ensuite une révolte des Verts contre leurs supérieurs hierarchiques. B+

    • Justice Society #27-28
      Une petite histoire écrite par le dessinateur Jerry Ordway en attendant la nouvelle équipe avec Bill Willingham. C'est assez habile car pour une fois Ordway utilise assez bien le thème des fantômes. La JSA est la plus ancienne de toutes les équipes de superhéros et il y a une tendance des scénaristes d'abuser des fantômes mais ici les confronter aux fantômes d'Hiroshima et au Spectre pourrait être intriguant, mais l'histoire ne va pas très loin dans le problème moral sous-entendu par le fait que les héros ont soutenu le bombardement du Japon. La caractérisation de la relation Nuklon/Stargirl est en revanche un peu maladroite. B-

    • REBELS #4-6
      La série spatiale de DC n'est pas aussi réussie que Guardians of the Galaxy chez Marvel mais il y a quelques bons moments (contrairement aux séries théologico-politiques de Jim Starlin). Brainiac 2 a reformé sa milice pour lutter contre Starro et ses parasites. Starro conquiert le monde des Dominateurs et Brainiac 2 doit enfermer tout le secteur contaminé dans un champ de force immense pour arrêter la marche des organismes colonisateurs. Cela rappelle donc la mini-série Annihilation Conquest, avec Starro à la place du Virus techno-organique. En revanche, je doute que le style graphique subtile de Claude St Aubin (qui semble très Vertigoesque) soit très adapté au Space Opera. B

    • Wonder Woman #31-33
      Wonder Woman a enfin vaincu son double inversé, Génocide (qui me semble avoir été un remake moins intéressant de Devastation, Wonder Woman vol. 2, #143, 1999). Puis elle doit défendre l'île des Amazones face aux monstres marins contrôlés par Euphemos, fils de Poséidon qui s'est allié à Arès. Les Thalarions de Jason et Achille viennent aider les Amazones et Wonder Woman tue même (provisoirement, on imagine) Arès en combat singulier. Puis Zeus exige la vassalité de Wonder Woman qui la refuse et est exilée. Vivement qu'un scénariste puisse faire revivre les intrigues abandonnées depuis Greg Rucka, qui avait eu le courage de faire évoluer un peu le Panthéon olympien en faisant renverser Zeus par Athéna. Hélas une raison de plus d'en vouloir à la très mauvaise histoire des Amazons Attack en plus de la résurrection sans explication d'Hippolytè fut la suppression d'Athéna. B



  • Editeurs indépendants

    • Barack the Barbarian #1

      Cette bd (dont j'ai parlé en mars) est écrite par Larry Hama (le créateur de G.I. Joe en 1982). La parodie est fondée sur le fait qu'Obama avait dit que Conan était son comic favori (même s'il a fait exprès d'échouer au test de connaissances cimmériennes élémentaires posées par John Hodgman). Barack arrive ici dans la cité de Warshington où il va s'allier à l'amazone Hilaria pour lutter contre le culte de l'Eléphant (les Grand Old Pachyderms), qui lance contre lui son Vieux Guerrier et "Red Sarah". Les gags ne sont pas très drôles - sauf un petit clin d'oeil au prétendu "Dijongate" ou à la campagne des Primaires (Elton Johns ?) qui deviennent déjà incompréhensibles quelques mois après les faits. Très dispensable. B-

    • Ex Machina #43
      Nous sommes à la fin de l'année 2004 et Mitchell Hundred (élu maire de New York en novembre 2001, dans la suite du 11 Septembre) annonce qu'il ne se représentera pas aux élections de novembre 2005. On sait qu'il va sans doute se présenter aux Présidentielles de 2008 mais on comprend mal ce qu'il est censé faire entre. Peut-être Vaughn veut-il ironiser sur le maire (devenu Indépendant) Michael Bloomberg qui a été réélu en 2005 et vient de changer la loi pour avoir le droit de se représenter en novembre 2009. En dehors de cette intrigue politique, le Super-maire doit faire face à une épidémie de Rats affamés, qui semblent contrôlés et un noir secret de son passé va bientôt revenir à la surface. B

    • Phonogram: The Singles Club #3/7
      Cette bd est l'une des plus brillantes qui soient, même si j'en saisis peut-être 05% des allusions à la culture pop. On retrouve cette fois un personnage qu'on avait déjà vu dans la première série, "Emily Aster", la cynique hédoniste qui est censée diriger le Cercle de sorciers phonomanciens auquel appartient le "héros" David Kohl. Je crois qu'il est un peu cliché qu'Emily dissimule sous son apparence insouciante une adolescente suicidaire et torturée mais c'est présenté sans trop de pathos. B+

    • Savage Dragon #150
      Ce numéro spécial m'a plutôt déplu. Un des grands avantages de Dragon par rapport aux autres comics est qu'en dehors du héros immortel, on a vraiment l'impression que les personnages peuvent mourir et qu'il y a de l'irréversible dans le récit. Ici, le plus vieil ennemi du Dragon, l'Overlord, ressuscite et tue le héros. Il est un peu décevant qu'Erik Larsen n'ait rien trouvé de mieux pour fêter ce 150e numéro d'une série presque ininterrompue depuis 16 ans. B

    • Wild Cards #5/6
      On découvre que Mike Fallon, le thérapeute ex-joker "guéri" du Virus, est celui qui répand l'antidote mortel de l'Atout Noir. Croyd Crenson "Le Dormeur" (son Virus mute à chaque réveil) s'endort avant de pouvoir aider le nouvel As, Alex, à retrouver le coupable. Une très bonne histoire de Daniel Abraham dans l'univers de l'anthologie des romans Wild Cards, mais les dessins d'Eric Battle sont, je trouve, très confus et pas assez réalistes pour une histoire avec de nombreux personnages. B


  • Univers Marvel

    • The Mighty Avengers #24-26
      Ce bref interlude permet à Dan Slott de mettre Henry Pym et ses nouveaux Vengeurs (manipulés par Loki) contre les Quatre Fantastiques. Pym reste un personnage très ambigu, amoureux de Jocasta, double androïde de son épouse morte (son nom oedipien vient du fait qu'elle fut créée à l'origine par sa propre création, Ultron) mais trop amoral dans son intellect abstrait. Pym risque de rester à nouveau bloqué dans son personnage du Savant Fou susceptible de basculer à nouveau dans son côté obscur. B

    • Black Panther #5
      J'espérais qu'on aurait droit à une Panthère noire de remplacement pour quelques temps et Shuri (la jeune soeur de T'challa) me paraissait un bon choix, pour garder le lien avec le précédent mais en perdant l'excès de perfection que les scénaristes ont associé à T'challa. Mais c'était en réalité une fausse piste et le retour de T'challa semble devoir déjà revenir après seulement quelques numéros d'absence. B

    • Guardians of the Galaxy #13-15 & War of the Kings #4-5/6
      Les Gardiens échouent dans leur tentative d'imposer une trève entre les Kree et les Shi'ar et suite à leurs maladresse se retrouvent en guerre contre les Inhumains et contre la Garde Impériale à la fois. L'ex-Impératrice Lilandra est exécutée par les "Raptors" qui dirigent en secret l'Imperium shi'ar et qui s'allient à Blastaar dans la Zone négative. Le corps du Céleste qu'occupent les Gardiens se ranime. Black Bolt lance un projet suicidaire pour vaincre les Shi'ar et se retrouve face à Vulcain. Du très bon space opera épique, bien meilleur que les deux tentatives précédentes dans Annihlation War et Annihilation Conquest, ce qui prouve que les deux co-scénaristes Abnett & Lanning ont trouvé leur rythme de croisière. B+

    • Nova #24-25
      La Garde impériale Shi'ar vainc le nouveau Nova Corps et Richard Rider découvre que l'Esprit-Monde est en fait soumis à la planète pensante Ego. Il réussit à rebooter l'Esprit-Monde et refonder le Corps, redevenant ainsi le Nova Prime. B+

    • The Invincible Iron-Man #13-15
      Tony Stark s'est réfugié en Russie et continue à s'autolobotomiser petit à petit pour détruire les secrets dont il craint qu'ils tombent dans les mains de Norman Osborn. Il y a beaucoup de suspense et c'est un bon "techno-thriller" de superhéros mais je ne comprends toujours pas la prémisse de départ : n'y a-t-il pas des moyens moins radicaux et moins absurdes que de se faire fondre le cerveau ? Et comme Stark va bien finir par retrouver son intelligence à un moment, comment le scénariste va-t-il pouvoir se débrouiller sans détruire trop la crédibilité SF de la série ? B

    • Lockjaw and the Pet Avengers #1-2/4
      Une des raisons pour lesquelles je préfère souvent l'univers DC à l'univers Marvel est que ce dernier se veut plus "sombre", plus "mature" et "réaliste". Cela dit, c'est de moins en moins vrai et Marvel a des titres humoristiques comme Great Lake Avengers. C'est un reproche qu'on ne pourrait pas faire à cette charmante mini-série par Chris Eliopoulos, qui ressemble beaucoup à la Legion of Superpets dans l'univers DC : une équipe composée uniquement des animaux associés aux superhéros. C'est assez drôle même si les blagues chat/chien sont un peu lourdes. L'équipe est composée de Lockjaw, le chien téléporteur de Black Bolt, Throg, un des avatars grenouilles de Thor, Lockheed, le petit dragon des X-Men, Redwing, l'oiseau de Falcon, Hairball, le chat de Speedball, Zabu, le tigre à dent de sabre de Ka-Zar et enfin un comic relief Miss Lion, le chien (mâle) absolument normal et stupide de Tante May (qui semble avoir des problèmes à reconnaître le sexe de son chiot). Exactement le genre d'histoire idiote que j'ai envie de lire dans une bd. A

    • Ms. Marvel #38-41
      Les quelques numéros où Ms Marvel était morte ont permis d'attirer un peu l'attention des lecteurs, qui risquent presque de regretter le retour du personnage. La remplaçante mise par Osborn, Karla Sofen est redevenue une sinistre psychopathe. Le scénariste Brian Reed doit vraiment être inquiet des faibles ventes car il sort le truc le plus usé pour relancer les ventes : un cross-over avec Wolverine et Spider-Man. Carol Danvers ressuscite mais le moyen choisi est curieusement un charabia incompréhensible. Quand on regarde les ventes, le titre a considérablement baissé, passant de 40k à 25k vers le #31-32 et Dark Reign n'a pas réussi à le faire remonter. B

    • X-Men Forever #1
      Dans toute l'histoire des comic-books, le plus gros succès est X-Men et aucune série n'a été autant liée à quasiment un seul scénariste, Chris Claremont, qui écrivit toutes les histoires principales des X-Men pendant 16 ans, de 1975 à 1991. Récemment cependant, depuis 2000, Claremont a essayé plusieurs tentatives pour revenir sur son titre et le résultat fut une preuve qu'on ne peut pas se baigner deux fois dans les mêmes eaux. Cette nouvelle série (que je présume éphémère) est un cadeau que lui fait Marvel en lui proposant de revenir à un monde parallèle, une bifurcation vers ce qu'auraient été "ses" X-men s'il n'avait pas été renvoyé en 1991... Je pensais qu'en étant libéré des histoires des autres Claremont serait desinhibé et plus créatif. Il y a pourtant le risque que sans l'impression que son histoire ait des conséquences, il fasse n'importe quoi. En fait, je ne vois absolument pas l'intérêt et c'est même la première fois que je pense que son éviction avait été une bonne idée. J'avais oublié à quel point les X-Men des années 90 étaient vraiment le Nadir de ce titre. A éviter, malgré les dessins de Tom Grummett. D