vendredi 5 octobre 2007

As


Il y a certains goûts généralement masculins qui me sont incompréhensibles (les sports ou les automobiles par exemple) mais je me souviens qu'enfant j'avais une passion pour les biplans de la Première Guerre mondiale, avant même d'être allé au Collège Guynemer. Je n'ai jamais rien fait de mes dix doigts mais j'ai pourtant construit et peint des Sopwith Camels, Spad S. VII, Morane-Saulnier, Nieuport, Albatros et bien sûr des Triplans Fokker Dr 1. J'ai même acheté des wargames comme Ace of Aces et Blue Max, mais pas encore Wings of War ni de simulateur de vol informatisé - rien que pour comprendre ce que ça "faisait". Je n'ai jamais aimé les bd de guerre (et notamment pas la Seconde Guerre mondiale) et pourtant j'adore Enemy Ace de Robert Kanigher et Joe Kubert (qui est certes un peu répétitif, l'anti-héros junker Hans von Hammer passe son temps comme une sorte d'Arjuna au début du Baghavad-Gita à se plaindre du Devoir qu'il doit accomplir).

Et l'As des As, le centre de toute la mythologie des aviateurs, c'est bien sûr le légendaire Manfred Freiherr von Richthofen, le Baron Rouge (80 victoires) et son Fliegender Zirkus.


(wikipedia, c'est quand même parfois génial dans les trivia, j'ignorais complètement que sa cousine, née à Metz, avait épousé D.H. Lawrence en 1914 et que Lawrence fut accusé d'être un espion anglais en Allemagne !)


Et ça y est, on a enfin le film allemand qu'on attendait, Der rote Baron, qui est en tournage (écrit, produit et réalisé par Nikolai Müllerschön, avec le jeune Schweighöfer dans le rôle principal) et dont voici une première bande-annonce.



Peu importent toute erreur historique ou des clichés, je suis déjà content rien qu'à l'idée de voir ça.



Et YouTube a même une video du vrai Baron Rouge, apparemment filmé par Anthony Fokker, le jeune ingénieur qui fabriqua son avion le plus célèbre. Il ne fait ici que s'habiller et décoller, mais c'est quand même impressionnant.

5 commentaires:

Regis Rappar a dit…

Guerre & Histoire n°44 (décembre 2018) est moins admiratif sur les As des deux guerres... explorant leur psychologie, le dossier les décrit comme des tueurs froids et professionnels, fondant plus volontiers sur les jeunes pilotes - plus faciles à abattre - que sur les pilotes expérimentés...

Phersv a dit…

Ah, zut, cela détruit un peu le mythe.

Regis Rappar a dit…

oui, en gros il les place aussi bas que les snipers. En expliquant que leurs scores sont surtout décidés par les qualités de leur avion - qui a l'avion le plus rapide, le plus manoeuvrable, le mieux armé.
Les As allemand de la 2e GM sont présentés comme faisant du "tir aux pigeons" sur le front de l'est - et ils sont aussi drogués.
Si le sujet t'intéresse, il faut te procurer ce numéro !

Phersv a dit…

Oui, ceux de la 2nde GM, cela ne m'étonne pas. Et on sait que les Kamikazes japonais étaient en fait drogués.

As-tu déjà lu le vieux comic book de guerre Enemy Ace dont je parlais dans le post ? C'est vraiment génial (Kubert réussit à donner une impression de mouvement que je trouve assez rare en comics), même si c'est trop répétitif. Le héros est le Baron Rouge et il y a mille manières de le présenter à la fois comme un tueur rongé par le remords et un Chevalier juste, qui préférerait perdre la guerre que de perdre son Honneur (ce qui est bien entendu une version romantique complètement idéalisée et sans rapport avec le vrai Baron rouge).

Il y a par exemple un épisode où il se rend compte trop tard qu'il a abattu un avion ennemi qui n'avait plus de munition et pour faire amende honorable et expier sa faute, il part au combat le lendemain sans munition et réussira quand même à rentrer après avoir affronté les Anglais...

Il y a un détail qui montre l'estime réelle qu'on devait avoir envers lui, le fait que les Alliés lui ont fait un enterrement avec une couronne "To Our Gallant Foe".

Regis Rappar a dit…

je n'ai pas lu ce comics, et ne le regrette pas... regretter d'abattre un pilote ennemi, alors qu'il pourrait remonter dans un nouvel avion?

Les alliés ont dû enterrer Von Richtoffen avec un énorme soulagement... d'où la couronne (et "gallant" signifie courageux, pas "fair-play"). Quand je pense que VR s'est fait tuer par un avion derrière lui alors qu'il était concentré à abattre son 81e avion... Se mettre à deux contre un, voilà qui est peu chevaleresque; par contre c'est "de bonne guerre"...