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DC Gameday XIV: Casino Karnstein
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Booster Gold #0 Cet épisode revoit à la fois les origines du héros sous-doué et la Crise temporelle publiée en 1994 - ce qui doit être "l'an dernier" dans la continuité des comics. Contrairement à ce que j'avais cru évident dans le numéro précédent, le Blue Beetle du futur n'a pas l'air d'être un vilain comme Per Degaton manipulant Blue & Gold. Ils arrivent ensuite dans un nouveau présent alternatif où les OMACs ont gagné la guerre contre les héros pendant Infinite Crisis et je crains une structure un peu répétitive où on nous montre une divergence et où on la répare à chaque fois.
Green Lantern Corps #21 C'est l'arrivée d'un nouveau scénariste Sterling Gates après deux ans de Dave Gibbons, pour une histoire sur les nouveaux Alpha Lanterns - la Police des Police des Green Lanterns qui viennent d'être inventés par cyborgisation dans l'une des plus désastreuses nouvelles idées des Gardiens de l'Univers. L'histoire va suivre Boodikka, la Green Lantern Amazone, qui est une sorte de Lobo au féminin (et dont le nom est une allusion à la guerrière celtique). Elle revient sur sa planète d'origine, Bellatrix dans le secteur 1415 et l'histoire doit servir de prétexte pour approfondir la deshumanisation graduelle qu'entraîne la création des Alpha Lanterns. Mais l'attrait principal à mes yeux est que Gleason est parti et que le style plus classique de Nelson me plaît infiniment plus. Bien que Boodikka m'intéresse moins que Soranik Natu, c'est l'un des épisodes les plus agréables sur le Corps depuis longtemps.
Si seulement ils pouvaient aussi faire venir de nouveaux Green Lantern comme Green Loontern, ou même Green Lambkin de Terre-C-.
Salvation Run #4/7 Une des choses que je reproche aux fétichismes de comics est le vieux goût des années 60 pour les gorilles et autres créatures simiesques. Je n'ai jamais compris ce que les Américains trouvaient de fascinant ou de drôle dans ces créatures surreprésentées dans leurs bandes dessinées. Ce numéro de la série centrée sur les criminels résout en partie le problème en tuant de manière assez inutile deux des principaux super-gorilles à la fois, Gorilla Grodd et le francophone Monsieur Mallah (enlacé à son amant The Brain). C'est tellement idiot que cela ne peut pas ne pas faire sourire quand même. Mais il y a toujours The Joker, ce qui m'empêche de m'abonner, une de mes phobies étant les Clowns (l'autre phobie, j'en parle plus bas pour Castle Waiting).
Wonder Woman #17 22 pages, c'est court, mais c'est encore trop long pour une histoire aussi prévisible. Je me suis tellement ennuyé que je n'ai pas réussi à finir et que j'ai sauté à la fin. 4 épisodes pour nous dire qu'il y avait un groupe d'Amazones qui considéraient la conception de Diana comme une abomination et qu'elles avaient tort... Je comprends comment Simone veut traiter ici la singularité de Diana, seule enfant dans une gynocratie d'Immortelles stériles, et que la métaphore originale est plus sur ce renouvellement, cette arrivée à la lumière de nouvelles générations que sur la féminité, ce qui nous change un peu des thèmes de la Guerrière-qui-se-bat-pour-la-paix. Mais le traitement reste sans intérêt à mes yeux.
Divers
Castle Waiting
Ce gros album de 450 pages réunit les épisodes #1-19, publiés par l'auteur Linda Medley de 1998 à 2002 et réunis en 2006 chez Fantagraphics pour lancer le second volume. L'album a été traduit en français comme Château L'Attente chez ça et là (le titre français ne peut pas rendre un des sens de cette attente : on appelle ladies in waiting les dames de compagnie ou dames d'atours à la Cour et cette attente sert donc à désigner l'entourage secondaire des princesses). Le thème de la série est de revisiter l'atmosphère des contes de fées par la marge, par des personnages secondaires réunis dans un sanctuaire, l'ancien château de la Belle au Bois Dormant. La Princesse Medora s'est éveillé et est partie avec le Prince Charmant, laissant les habitants du Château un peu désoeuvrés (#1-3). Mais l'histoire se déplace ensuite sur une fille de marchands, Jaine (dite "Comtesse de Carabas" même si personne n'est dupe), qui vient enceinte d'un petit changeling. La série devient assez adorable aux numéros 4-8 autour des divers personnages du Château comme Henry le forgeron qui a greffé un coeur de fer, jolie parodie des Bourrus au coeur d'or, ou Rackham l'Intendant cicogne qui gère une poule aux oeufs d'or et une impressionnante Bibliothèque. Le problème arrive au #12e épisode. Toute l'histoire se centre sur un récit enchassé où la Soeur Peaceful des Nonnes solicitines raconte sa vie (pages 260-450). Les Soeurs solicitines sont un ordre de Femmes à barbe qui se retire entre elles avec leur hirsutisme et pilosité surabondante. Or, je ne peux expliquer pourquoi toute cette histoire sur les identités sexuelles, les "rôles de genres" dans les contes a fini par briser tout mon intérêt. J'avais l'impression de lire une fable moralisante sur la différence et je n'arrviais plus à y voir une réelle histoire, malgré les rebondissements picaresques imitant la structure des Contes de Canterbury. Et pour dire les choses avec une certaine brutalité, j'avais l'impression d'un sermon, presque un symétrique à ceux de Dave Sim. Certes ce n'est pas "misandre" comme Sim est misogyne, mais il y a un ton trop allégorique. Et je crois que mon malaise vient depuis le film Freaks du fait que j'ai des cauchemars sur ces phénomènes de foire et aberrations ou la métaphore du Cirque pour dire que nous sommes tous "anormaux" ou que l'anomalie n'est qu'une question de perspective - de même dans les scènes avec les Roms "voleurs d'enfants" qui renvoient à des récits archétypes sur la marginalité, sur Quasimodo ou l'Homme qui rit. Comme certains personnages m'intéressent, que le style graphique de Linda Medley est vraiment mignon et imaginatif (l'ex libris ci-dessus montre son talent) et qu'on ne sait toujours pas après les 19 numéros qui est le père du bébé vert et si laid, je vais peut-être revenir pour le second volume mais mon impression du premier reste mitigée, avec quelques bons moments concentrés autour des épisodes 4-8, soit seulement cinq épisodes sur 19.
The Sword #5 Il y a quelques détours mais cet épisode me semble presque servir de nouvelle introduction, récapitulant tout le prologue précédent. Dara Brighton a hérité de l'épée magique de son père, qui était en réalité un immortel depuis l'époque minoenne. Elle est accusée du meurtre de sa famille, massacrée par ceux qui voulaient l'épée et s'est enfuit avec la volonté de comprendre enfin la vérité sur son père. Je ne sais toujours pas si le titre se dirige vers une direction traditionnelle. Dara ne semble aucunement avoir l'intention de jouer à la super-justicière avec ses pouvoirs et elle n'a guère pour l'instant que le désir de survivre face à ceux qui veulent lui reprendre l'épée et se débarrasser d'elle. Une des particularités du style des frères Joseph et Jonathan Luna est leur faculté de rendre acceptable la violence. Le style est tellement clair que les déchaînements de sang semblent presque froids et chirurgicaux, comme si l'épée tranchait plus des possibilités que des chairs. Les exécutions en masse et les corps mutilés sont presque "détachés" de tout gore, comme des jouets cassés dans une scène enfantine. On pourrait trouver cela trop abstrait mais c'est cette distance froide que je trouve plutôt appréciable.
Marvel
Amazing Spider-Man #549-550 Après trois épisodes écrits par Dan Slott et dessinés par Steve McNiven, c'est une seconde équipe en rotation, Guggenheim et Larrocca. C'est toujours assez nostalgique de la grande période de Spider-Man dessiné par John Romita Senior dans les années 60-70, avec des histoires plus urbaines. Les intrigues sont un changement de propriétaire au Daily Bugle, l'élection municipale à New York (où Tante May est une militante active), la lutte dans la Maggia (avec le twist que la Maggia a maintenant une dette d'honneur envers Spider-Man, qui les a sauvés de Mr Negative), un tueur en série qui laisse des spider-tracers, la nouvelle héroïne Jackpot et un nouveau Gobelin Gris énigmatique, Menace. L'histoire a la grande force d'être très accessible aux nouveaux lecteurs. Il suffit vraiment d'avoir les éléments essentiels des films récents (plus la situation générale de l'Univers Marvel après la Guerre civile avec la Loi sur l'immatriculation des héros) pour pouvoir suivre. Le mystère de Jackpot semble déjà dégonflé et elle ne serait pas plus Mary-Jane Watson (trop évident) que Carlie Cooper (CSI-New York). Contrairement à Spider-Man, elle est "immatriculée" officiellement. J'espère que Menace n'aura rien à voir avec Harry Osborn. L'histoire du tueur en série semble traditionnelle (Spider-Man passe son temps à être accusé de crimes qu'il n'a pas commis) mais il est modifié par le fait que l'assassin a vraiment acquis des gadgets de Parker. Tout cela est très réussi. Le style de l'artiste espagnol Salvador Larroca continue d'évoluer profondément depuis plusieurs années et il est magnifique, même s'il exagère parfois un peu une sorte de "photoréalisme" qui risque de paraître un peu figé. La très belle couverture du #549 était coloriée par le regretté Stéphane Peru, qui vient de mourir à seulement 26 ans.
Black Panther #34 Pas grand chose à dire sur cet intermède sur la planète des Skrulls qui vivent à Chicago des années 30. Ils reviennent sur Terre à la fin, c'est ce qui compte et à en croire les épisodes récents de Fantastic Four, cela sera sans doute la fin de la présence de Storm et Black Panther dans l'équipe.
Clan Destine (vol. 2) #1/5
Clan Destine est l'une de mes séries préférées et c'est donc peu dire que je suis enthousiasmé par un bref retour après 12 ans d'absence. Ecrite et dessinée par le génial Alan Davis, c'est une oeuvre plus personnelle que bien d'autres comics Marvel. C'est l'histoire d'un groupe de personnes aux superpouvoirs qui appartiennent tous à la même famille (c'était bien avant Noble Causes de Faerber). Le père est Adam Destine, invulnérable et éternellement juvénile depuis le XIIe siècle. Il a eu au fil des siècles une douzaine d'enfants nés d'une Djinn/Fée et les frères et soeurs ont chacun des capacités différentes. La seconde génération des Destine comprennent Jasmine (la perfide Coucou) la télépathe qui projette son esprit pour posséder un nouveau corps quand elle meurt, Dominic ermite aux supersens tellement développés qu'il doit vivre dans l'isolement sensoriel, Walter, poète timide et écrivain de romans à l'eau de rose qui se transforme en un Troll monstrueux comme Hulk, et enfin les deux derniers, les jumeaux Rory et Pandora, qui voudraient pouvoir jouer aux superhéros. L'épisode réintroduit les personnages pour ceux qui n'auraient pas lu les 8 premiers épisodes en 1994 et il y a une nouvelle menace avec un complot mystique omniscient qui semble avoir découvert tous les secrets du Clan. S'il pouvait y avoir en plus un cross-over avec Captain Britain et Excalibur, autres créations anglaises de Davis, je serais pleinement heureux.
Fantastic Four #554 Encore un changement d'équipe et de direction pour ce titre avec Marc Millar, l'auteur de Civil War. Il a annoncé qu'il resterait pour 16 numéros, donc jusqu'au #570 avec ce dessinateur Bryan Hitch avec qui il travaillait sur The Ultimates. Le début semble être un retour assez classique et assez drôle, mais Millar a promis de faire évoluer la série qu'il juge trop "stagnante" depuis plusieurs années. Sue va devenir plus autonome en dirigeant sa propre équipe et une Organisation caritative appelée Fondation Madeline Frank, du nom de l'une des plus anciennes superhéroïnes de l'univers Marvel. Il y a aussi un nouveau triangle pour nous changer de Namor avec le retour d'une ex-petite amie de Reed, la scientifique Alyssa Moy, qui avait été créée par Chris Claremont dans FF vol. 3 #5 il y a une douzaine d'années. La Chose, qui n'est pas revenu avec Alicia Masters (je pensais que Slott les avait pourtant plus ou moins maladroitement réconciliés à la fin de sa mini-série The Thing), a lui aussi une nouvelle petite amie, la charmante institutrice de CE2 Debbie - qui enseigne dans une école de Yancy Street (le quartier juif imaginaire où Ben a grandi et qui est un hommage au Lower East Side où grandit Jack Kirby). Debbie à elle seule mérite qu'on s'accroche à ce nouvel arc !
Nova Annual #1 L'Annual, qui se situe entre les #10 et #11, a une nouvelle version des origines de Nova qui ne fait pas que répéter ce qu'on sait déjà mais permet de réfléchir sur les spécificités du personnage. Nova est en réalité seulement une sorte de plagiat, en version plus adolescente, du personnage de Green Lantern chez DC. Un jeune homme est choisi par un extraterrestre et hérite de ses pouvoirs. Mais Hal Jordan était élu comme Lanterne pour son courage et son audace supérieure à la norme humaine (il est pilote d'essai), il était déjà un héros en puissance avant d'avoir l'Anneau, alors que Richard Ryder n'est sélectionné ici au contraire explicitement que pour sa normalité banale qui "peut prévenir l'arrogance". C'est par son absence de toute démesure qu'il se distingue comme héros terre-à-terre bien qu'interplanétaire.
Cela n'est bien entendu pas crédible mais c'est quand même une métaphore intéressante sur le statut des héros chez les deux éditeurs et dans les deux mythologies comme on l'a souvent remarqué. DC Comics a une tradition épique de la prédestination, l'Origine dévoile une essence, alors que Marvel est plus attachée au salut par les oeuvres et l'Origine n'y est qu'un accident ou une occasion à saisir. De DC à Marvel, il y avait une distance qui est celle du mythe au roman.
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