Via Tom Roud, je dois faire une liste de six livres "qui me représentent le mieux".
Je ne suis pas sûr de savoir ce que "représenter" veut dire, sinon ce serait sans doute six pièces de Tchekhov avec des personnages de ratés abouliques et dépressifs ou bien un quelconque лишний человек - je crois que même Frédéric Moreau est trop dynamique. Je vais lire la représentation de manière plus large, comme ce qui représente mes goûts plus que ce que je suis.
Je crains de ne pas être trop original car je crois avoir déjà fait le même genre de liste sur un autre support de blog, mais je ne le retrouve pas. Je vais même censurer mon surmoi et ne pas mettre les auteurs que j'aimerais aimer (comme Nabokov, malgré Pale Fire).
Donc :
- Gottfried Leibniz, La monadologie. Plus beau que tout livre de poésie. Remplace aisément des bibliothèques. Complètement sans lien avec la réalité.
- Lewis Carroll, Alice Through the Looking-Glass : je suis un mauvais (re)lecteur, mais je relis souvent celui-ci, même si je n'ai jamais pris la peine de lire l'édition annotée avec le problème d'échecs expliqué.
- Rudyard Kipling, Puck of Pook's Hill. Je me souviens depuis hier que ce fut le livre qui réussit sa fonction de propagande impérialiste et m'a rendu irrationnellement anglophile (et pourtant, le personnage de Kipling et ses autres livres me déplaisent plutôt).
- Anton Tchekhov, Les Trois Soeurs. Parce que Будем жить j'imagine.
- Jorge Borges, Fictions. "La métaphysique est une branche de la littérature fantastique." Et vice versa.
- Alan Moore (dessins de Gibbons), Watchmen. Curieusement, je n'arrive plus à le relire depuis longtemps alors qu'il est fait pour cela.
Pour la chaîne, prenez un ticket et je vous donne l'autorisation de vous en réclamer pour reprendre le mème.
Bomb Cyclone
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Il y a 33 minutes
7 commentaires:
"...ce serait sans doute six pièces de Tchekhov avec des personnages de ratés abouliques et dépressifs (...) je crois que même Frédéric Moreau est trop dynamique"
oh vous auriez aussi Oblomov, Zeno, ou le "héros" de la Bête dans la Jungle.
Oui, en effet, Oblomov de Goncharov ou bien le Pechorin de Lermontov sont les exemples typiques du "лишний человек" (la "personne superflue"), l'anti-héros russe du XIXe. Mais ils sont quand même trop nobles (de même pour les personnages stendhaliens comme l'Octave d'Armance ou même le John Marcher de James qui refoule quelque secrète phobie de l'existence), je crois plutôt aux étudiants bi-polaires et de mauvaise foi, aux grands rêves et sans énergie de Tchekhov. Zeno, je n'y avais pas pensé, il y a quelque chose en effet dans son nihilisme.
Et Zeno s'amuse de lui-même en se racontant ce qui n'est pas la cas des personnages de Tcheckhov. Enfin si vous vous sentez si proche de ces derniers, faites plaisir à vos lecteurs, tenez vous à distance des armes à feu...
- Germinal.
- Niourk.
- Lewis Carroll, Alice in Wonderland. L'édition bilingue commentée est le seul bouquin que j'ai sorti quatre fois de ma bibliothèque municipale.
- Arkham Asylum.
- Joe Orton, Loot.
- J'hésite entre McCullers et un deuxième Zola, L'Assommoir ou Le Ventre de Paris.
Ah, on sent l'enquêteur social avec Zola. :)
Je ne connais pas du tout Joe Orton (pas même par le célèbre biopic de Stephen Frears).
Niourk, je n'en ai pas un très bon souvenir (de même pour L'orphelin de Perdide), mais j'ai dû lire cela à l'ère jurassique à peu près.
Niourk est interchangeable dans ma liste avec
- Le voyageur imprudent de Barjavel
- Les Chroniques martiennes de Bradbury
- L'homme qui rétrécit de Matheson
C'est marrant, j'ai l'impression d'avoir lu Niourk alors que je suis sûr que ce n'est pas le cas... C'est bizarre, l'inconscient .
(merci d'avoir joué le jeu; j'avais taggé aussi Fr. en fait :P )
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