Wikileaks ne peut pas être au-dessus de toute critique, bien entendu. Par exemple, Peter Ludlow a analysé de près certains aspects conspirationnistes ou paranoïaques du charismatique porte-parole aux cheveux pâles. Ils semblent excessifs en exigeant que le Président actuel soit destitué seulement pour avoir fait espionner des délégués de l'ONU, alors que Bush et Cheney n'ont jamais été inquiétés pour avoir fait bien pire.
Par ailleurs, peu importe dans le fond de l'affaire si son porte-parole est vraiment coupable de relations non-protégées non-consentantes ou non, comme c'est hors-sujet (sauf s'il s'agit vraiment d'une simple intimidation).
Mais si certains critiques utilisent encore une fois le nouveau cliché de mauvaise foi que Wikileaks n'a pas le droit de dénoncer quoi que ce soit d'une "démocratie formelle" tant qu'ils ne s'attaquent pas à la dictature de Corée du Nord, cela donne aussitôt envie de trouver une banque islandaise pour leur envoyer de l'argent.
Hillary Clinton l'expliquait il y a moins d'un an :
Technologies with the potential to open up access to government and promote transparency can also be hijacked by governments to crush dissent and deny human rights.
In the last year, we've seen a spike in threats to the free flow of information. China, Tunisia, and Uzbekistan have stepped up their censorship of the internet...
On their own, new technologies do not take sides in the struggle for freedom and progress. But the United States does. We stand for a single internet where all of humanity has equal access to knowledge and ideas. And we recognize that the world's information infrastructure will become what we and others make of it.
D'ailleurs, on apprend que ce sont les Etats-Unis qui organiseront le World Press Freedom Day 2011 maintenant que ces dangereux receleurs crypto-terroristes ne peuvent plus recevoir d'argent de Paypal, Visa et Mastercard.
Et on comprend enfin aujourd'hui pourquoi ces compagnies ont agi ainsi alors que des fonds de groupes fascisants ne les gênent pas autant.
Add. Notre Chef de l'Etat, d'après le Canard enchaîné d'aujourd'hui aurait critiqué "ces irresponsables de Wikipedia". Que nous cache-t-on ? Jimmy Wales derrière Assange ?
3 commentaires:
Le Pdt devrait se concentrer, se concerter un peu avant de parler; son naturel lui nuit alors qu'il aurait sans doute l'intelligence d'être intelligent, quand bien même la ligne "décomplexé de droite" lui sert de boussole sommaire. D'autant que le privilège, le petit pouvoir spécial du Pdt est de se taire. Mitterrand savait très bien se taire, et Chirac aussi dans une moindre mesure et on leur prêtait bien plus qu'à notre crevard national. C'est un peu comme s'il interdisait l'effet Koulechov par une rhétorique toute en convexité et rien pour séduire le chaland.
(Pour ce que ça vaut, etc...)
Ce dernier lapsus n'est pas très grave mais il rappelle quand même qu'à part peut-être Nathalie Kosciusko-Morizet, même les hommes politiques plus jeunes quinqas ou quadras ne sont peut-être pas encore très usagers des nouvelles technologies, malgré tous leurs blogs.
Mais il était amusant de voir Alain Juppé poser comme première question en arrivant au Ministère de la Défense comment "importer ses Favoris" (question qu'on n'imaginait pas chez Chirac).
Des propos de Restauration !
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