lundi 27 août 2012

Le Passeur


Si j'ai du temps, j'ai envie de me mettre sérieusement à Hermann Hesse, à cause de mon indomanie. L'ennui est que je n'aime vraiment plus autant les Bildungsromane et que Hesse a l'air obsédé par cette structure du Roman Initiatique. Le genre paraît vraiment épuisé, didactique et le XXe siècle l'a plagié tellement de fois que cela devient encore plus figé et cliché que le parcours du Héros campbellien :
(1) le héros veut devenir un artiste (ou chez Hesse un Prophète, c'est pareil).
(2) Il échoue en devenant un disciple inauthentique ou trop peu individuel. Il se compromet avec les tentations du Monde (généralement la Femme, ou l'alcool ou d'autres drogues).
(3) Finalement, il finit par évoluer et rompre avec le Monde pour devenir un vrai artiste (ou un Prophète).

Comme Hesse, malgré tout son nietzschéisme et donc un peu d'humour, a une lourdeur mystique germanique (et j'aime beaucoup sa philanthropie universaliste mais elle est lourde), on suit ses étapes avec une certaine prévisibilité, même si la Voie est censée être plus importante que le Résultat et que ce dernier ne pourrait pas s'obtenir en faisant économie du Chemin.

Voici quelques musiques inspirées de son roman Siddhartha, où le héros doit apprendre de Vasudeva, un Passeur de la Rivière, que l'Absolu doit être retrouvé de manière individuelle, comme chaque gouttelette tumultueuses du courant.

D'abord, le regretté Nick Drake, vers 1969, mort d'une overdose quelques années après, avec "l'Homme de la Rivière", où le Passeur enseigne le flux.


Et ensuite, Ralph McTell, The Ferryman (1971).



La version de Peter Townshend (des Who), The Ferryman, rappelle d'ailleurs que l'opéra-rock Tommy de Roger Daltrey est aussi un roman hessien qui suit à peu près la même structure (1 Tommy est violenté par le Monde, 2 Il devient un Faux Prophète, 3 Abandonné de tous, il devient enfin Illuminé).

2 commentaires:

Phersv a dit…

Je viens de lire "La conversion de Casanova" de Hesse (sa nouvelle de 1906, donc au début de sa carrière) et il faut reconnaître qu'il a vraiment de l'humour dans l'échec du progrès initiatique : il montre comment le Stade esthétique pourrait garder bien des attraits par rapport au Stade religieux.

Anonyme a dit…
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