Voici un des poèmes de Ronsard de 1587 (qui, contrairement à la traduction anglaise qui suit n'est pas explicitement dédié à Cassandre).
Nature ornant la dame qui devait
De sa douceur forcer les plus rebelles,
Lui fit présent des beautés les plus belles,
Que dès mille ans en épargne elle avait.
Tout ce qu'Amour avarement couvait
De beau, de chaste et d'honneur sous ses ailes,
Emmïella les grâces immortelles
De son bel œil, qui les Dieux émouvait.
Du ciel à peine elle était descendue
Quand je la vis, quand mon âme éperdue
En devint folle, & d'un si poignant trait
Le fier Destin l'engrava dans mon âme,
Que, vif ne mort, jamais d'une autre dame
Empreint au cœur je n'aurai le portrait.
Et John Keats le 23 septembre 1818 reprend et traduit ce sonnet de mémoire (il dit en avoir oublié la fin du dernier tercet - ce serait son éditeur John Taylor qui le lui avait fait découvrir).
Keats a alors près de 23 ans et a abandonné ses études de médecine. Il s'occupe alors de Tom, son frère tuberculeux (qui en mourra un mois après et qui contaminera peut-être John qui meurt à 24 ans en février 1821).
Il envoie le poème dans une lettre à son ami le poète John Hamilton Reynolds.
She took their cream of Beauty’s fairest dyes,
And shap’d and tinted her above all Peers:
And underneath their shadow fill’d her eyes
With such a richness that the cloudy Kings
Of high Olympus utter’d slavish sighs.
My heart took fire, and only burning pains,
They were my pleasures—they my Life’s sad end;
Love pour’d her beauty into my warm veins.
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