Le numéro 2 (novembre 1980, 32 pages)
François Bienvenu revient avec des conseils pour jouer à D&D. Rien que du classique aujourd'hui, et même une certaine souplesse vis-à-vis des règles (on va voir que ce n'est pas le cas chez un autre auteur dans le n°3). Il recommande de créer le personnage devant les autres pour éviter les Gros Bills mais d'autoriser de relancer les dés quand le personnage est quand même non-viable. Il indique aussi qu'il y a 8 maîtres du Donjon en rotation au Club de Saint-Rémy-lès-Chevreuse à l'époque.
Puis ce numéro a non pas une Classe de personnage mais une nouvelle espèce intelligente pour Personnages-Joueurs (par Jean-Luc Yrondy, du Club de Saint-Rémy-lès-Chevreuse), les Félys, race de félinoïdes (on trouve une version illustrée en couleurs de ce texte sur ce site). Le texte parle de plusieurs sous-races, les Felys dorés et les Felys bruns. Les Felys dorés suivent le Code du Kedrat, qui a l'air d'être leur Coran (cela a pu inspirer le peuple des fauves arabisants Khalimans d'Alkemy RPG). Les Félys ont un +1 en Dextérité et -1 en Constitution. Ils ont quelques bonus pour bouger silencieusement (même ceux qui ne sont pas Voleurs) et pour pister (même ceux qui ne sont pas Rangers). Ils ont des griffes rétractiles qui permettent de grimper et font des dégâts comme une dague (1d4+1). Ils sont nyctalopes et ont même un Sens du danger (40%).
Il est précisé que la/le Félys ne peut être ni un Barbare (White Dwarf #4, 1977) ni une Houri (White Dwarf #13, juin 1979), ce qui prouve que les classes de personnages supplémentaires des magazines étaient considérées comme des ajouts standards à cette époque. La race est faite pour être avant tout Voleur ou Assassin, ce qui explique qu'elle sera incorporée 15 ans après dans le jeu de rôle français Nightprowler, où on ne jouait que des hors-la-loi.
Devine qui vient dîner ce soir a des créatures un peu plus sérieuses que dans le numéro 1. Le Waterleaper, par FMF, est un mélange de crapaud et de raie, qui apparaît dans le module de ce numéro (il semble venir du folklore et une version apparaît d'ailleurs dans White Dwarf #20 d'août 1980). Les Hurlorth (premier article signé par Didier Guiserix dans CB, je crois) sont de petites créatures qui rentrent dans les armures et provoquent des irritations. Le Barbier est une créature qui se nourrit de pilosité faciale (il doit être craint des Nains). Le Maguphage est une panthère blanche surpuissante, qui se nourrit de magie et est donc complètement résistant aux sorts. Il vide les objets magiques de leurs pouvoirs et il peut aussi se régénérer.
Puis c'est le tout premier module, Le Château des Sphinx par FMF (8 pages). Il est prévu pour des débutants Niveau 1-3.
Il n'y a strictement aucune histoire préalable, aucune introduction, seulement des plans (assez bien faits) et des salles pleines de monstres (des Kobolds et un Waterleaper de ce numéro). C'est au Maître du donjon d'inventer la raison pour laquelle le groupe veut y aller et tuer le propriétaire et il n'y aura pas d'intrigue proposée avant le module du n°5, un an après. On peut reconstruire que ce bâtiment taillé dans la pierre avec deux sphinx à l'entrée est la demeure d'un Roi-magicien maléfique de 4e niveau, un certain "PK" (peut-être un ex-personnage-joueur dans la campagne de FMF, encore une private joke ?). Il y a aussi un culte de Satan dans le Château mais PK est décrit, en accord avec le thème égyptien des Sphinx, comme un fidèle du Dieu Râ et il y a des Ankhs de Râ partout qui peuvent régénérer PK. Quand Denis Gerfaud ironise dans un numéro à venir sur les incohérences de D&D où "une prêtresse d'Isis jette de l'Eau Bénite", il pense peut-être à cela.
Le texte de FMF dit que ce magicien maléfique PK avait été tué puis réincarné par un Druide en une créature semi-batracienne mais le dessin de Guiserix fait plutôt penser à une sorte de dinosaure. Il est protégé par des Amazones et rien ne dit mieux "Old-School" des débuts du jeu de rôle que des Amazones semi-nues qu'on retrouve tout le temps dans ces vieux suppléments, que ce soit dans OD&D, dans Arduin ou dans City-State.
La première rubrique Nouvelles du Front annonce quelques clubs de wargames et toujours l'omniprésent Club de Simulation de Saint-Rémy qui a donné les Félys.
8 commentaires:
merci pour ce récap encore une fois.
ps-message: suis à la recherche du temps perdu, oups, des vieux numéros de CB, si jamais qqun est près às'en défaire...
Cela dit, en dehors du charme nostalgique, je ne suis pas sûr qu'il y ait vraiment grand-chose de vraiment intéressant avant les numéros 10-20.
Quand j'étais adolescent, j'avais le fantasme un peu idiot de jouer un jour tous les scénarios de Casus. Avec 120 numéros au moins (et bientôt 4 scénarios par numéro), je crois en fait que toute une vie n'y suffirait plus...
Mais celui du n°2, on peut vraiment l'éviter.
Boh... il est pas si mal comme aide de jeu ce sphinx (ce fameux sort d'invisibilité de zone entre les pattes du sphinx qui faisait que tu commençais directe par une dérouillée tout en donnant l'alerte...); évidemment on est vite mort la première fois et on a du recommencer (d'ailleurs dans notre esprit jouer au JDR ça voulait dire recommencer le scénar jusqu'à le finir) ; le DM avait inventé un magicien cupide qui voulait s'emparer d'un objet en possession du grand méchant (et la seconde fois c'était un des joueurs qui se faisait passer pour notre employeur et qui était de mèche avec le DM...); c'est le premier scénar que j'ai joué et je me souvenais ensuite si bien des pièces que je pouvais l'utiliser de mémoire comme DM.
Goodtime
Si c'est le premier, c'est nécessairement l'Âge d'Or et je m'incline.
Mais tu as commencé quand ?? Sur une réédition dans un Hors-Série ?
Et ce n'est pas pire que le Temple de la Grenouille de Blackmoor (1975) que nous avions rejoué à l'hiver 2008.
Mon "premier" scénario dut être bien plus tardif, le Temple de M'Shu de Denis Gerfaud dans Casus Belli #19, 1984. Ou alors un truc dans Mega 1e édition, peut-être.
Je n'ai jamais joué deux fois le même scénario mais c'était vraiment l'esprit de l'époque en effet. Certains modules de Traveller prévoyaient même de comparer les diverses réitérations et de compter les points de victoire, comme un scénario de wargame.
toute mon enfannnnce !
[blasphème /on] Moi je lisais ça comme Elle aujourd'hui : comme un truc purement fictif. Jamais eu l'idée de JOUER vraiment :-) [/off]
-Cardamome
Je lisais les Jeux & Stratégies sans jamais jouer avec non plus (sauf les jeux de logique avec tous ces Menteurs casse-pieds à la Smullyan). Je crois que c'était plus une sorte de catalogue de jeux possibles.
Raaahhh... Rrrôôhhh... vous me faites rêver !
Quand je pense à toutes les parties que je n'ai pas pu faire, alone in the dark à parler à des béotiens ignares et trouduc'...
@ Phersvssss: —les vieux casus à racheter, c'est pour respirer l'odeur... ^_^
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