dimanche 9 mai 2021

Le rêve de Kino-pravda

Dans ce rêve-là, il est présupposé que je suis un réalisateur même s'il n'est pas précisé si c'est une aspiration ou une profession. 

J'ai décidé de faire un "documentaire" sur une grande Cité Universitaire dans un campus américain qui n'est pas précisé (mais qui évoque plus la Cité Universitaire parisienne par la mosaïque des styles qu'un de ces Campus pseudo-néo-gothiques). En fait, cela évoque plus le côté artificiel des Expositions Universelles du siècle dernier avec des Pavillons exagérément baroques. Bizarrement, je n'ai ni équipement, ni caméra ni entourage avec moi comme si je croyais que mon regard en repérage suffisait à faire du vrai "cinéma-vérité" sans aucun instrument. D'ailleurs, comme souvent dans mes rêves, je me vois de l'extérieur comme s'il y avait une autre caméra "objective". 

Je suis dans un "quartier africain" de cette Cité U (le plan sépare des continents mais n'a pas ensuite d'exactitude dans les zones par nation) et il n'y a que diverses délégations de pays subsahariens, anglophones ou francophones. Les gens me font le reproche que mon documentaire n'aura aucune utilité ou originalité comme il y en a déjà eu un, déjà connu, du réalisateur Chris Marker (ou était-ce William Klein, je ne me souviens même pas s'il était explicitement nommé, c'était plus un air de famille avec ce genre de nom ?). Je n'ai pas l'air de craindre cette concurrence mais j'erre sans aucun plan dans des architectures hétéroclites qui évoque un imaginaire pas du tout post-colonial. 

C'est un labyrinthe où tout serait en un plan séquence un peu tourbillonnant ou vertigineux, puisque à chaque pas dans la Cité du Campus je franchissais des portes à travers des époques et des pays qui ne se jouxtent pas dans la géographie réelle. Je crains de faire irruption ainsi chez eux et d'être un voyeur plus qu'un documentariste. Les divers habitants agissent en effet comme si j'étais un spectre invisible. Je me prends un peu pour un Jean Rouch ivre, complètement désorienté ou désemparé. 

J'assiste à une conférence de X, un auteur que j'aimerais écouter (car je souhaite pouvoir m'adresser à lui) mais je rate une partie de l'intervention en allant aux toilettes. Je culpabilise et cours pour revenir et m'aperçois que j'ai oublié mon masque (alors que le contexte de la pandémie ne semblait pas du tout visible auparavant). Je me cache la bouche avec la main et m'enfuis, craignant d'être considéré comme un goujat, de plus en plus perdu entre diverses maisons. 


Commentaire

Pas mal de ressemblances avec le précédent, notamment le fait que je ne me souvienne du rêve que lorsque je le "code" comme un film (il y a même eu un rêve où je me souviens d'une "didascalie" ou d'un générique du songe où il était dit que je serais joué par Martin Landau, mais celui de 1959 dans La mort aux trousses -. Pourquoi Landau alors que d'habitude, je me disais plutôt que mon père serait joué par Michel Constantin ?). 

Et dans les deux cauchemars, ce qui m'angoisse est cette suspension où je choisis de sortir et me sens soudain paniqué à l'idée de rater quelque chose

Le contexte néo-colonial vient bêtement de lectures de bd remontant à l'après-guerre où je me faisais remarquer qu'il a fallu du temps pour que l'Afrique cesse d'être dans l'imaginaire ce grand autre à fantasmer. 

Sans rapport direct, et pour une fois, je me souviens aussi d'un rêve agréable et plus seulement d'un cauchemar (et de wish-fulfillment au premier degré tellement transparent que ce ne serait pas très drôle à raconter, en gros un autre auteur D.K.L. me faisait des compliments complètement absurdes).


1 commentaire:

Anonyme a dit…
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