Je vais devoir reconnaître que je ne parviendrai pas à faire 25 arguments du calendrier mais sans doute deux fois moins... Mais avec 164 messages cette année, je reviens à mon plus grand nombre de messages en un an depuis 2015...
Donc puisqu'on compte, un petit exemple en philosophie des mathématiques.
L'Argument de Benacerraf sur l'Identification des Nombres
En 1965, dans son article "What Numbers Could Not Be", le philosophe américain Paul Benacerraf expliquait un problème pour le Platonisme en Mathématiques.
On appelle "platonisme" en général en philosophie des maths la thèse qu'il existe des entités mathématiques qui ne sont pas que des concepts mentaux mais des objets indépendants que nous découvrons et que nous pouvons connaître et décrire.
On appelle aussi en philosophie analytique "Platonisme" (avec un P majuscule) une thèse plus précise du XXe siècle (qu'on devrait peut-être plutôt appeler Cantorisme ?) selon laquelle dans ces entités, il existe des entités de base qu'on appelle des Classes ou Ensembles (y compris toute une hiérarchie d'ensembles transfinis découverts par Georg Cantor) et que tous les concepts mathématiques pourraient se réduire entièrement à ces Ensembles.
Frege et Russell sont célèbre pour avoir réussi à fonder certaines notions de l'arithmétique sur les ensembles (le nombre n n'est rien d'autre que la classe de toutes les classes avec n éléments). Le concept d'ensemble devenait alors le fondement de toute vérité mathématique.
Mais Benacerraf fait remarquer que la diversité possible des formulations des ensembles ou de leurs axiomes peuvent aussi permettre plusieurs manières différentes de réduire les nombres, par exemple celle d'Ernst Zermelo ou celle de Von Neumann.
La première méthode réduit le nombres à partir d'un ensemble vide puis du singleton contenant cet ensemble vide ou du singleton contenant le singleton contenant l'ensemble vide, et ainsi de suite.
Cela donne chez Zermelo une équivalence entre les nombres et les ensembles :
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