En mars 1970, la série Uncanny X-Men s'arrêta, en échec au numéro 66 après 7 ans et la série ne reprit que cinq ans plus tard avec les Nouveaux X-Men. Entre temps, Marvel tenta de relancer certains des X-Men isolément et il y eut une courte série des aventures de The Beast dans Amazing Adventures 11-17 (1971-1972). C'est dans cette série que Hank McCoy eut une seconde mutation qui le transforma en un gorille gris (qui fut plus tard traité plus comme un félin bleu).
Mais surtout Steve Englehart, qui était un jeune scénariste débutant de 24 ans, qui n'avait jamais encore traité de superhéros Marvel, fit aux numéros 12-13 une histoire où Mastermind ("Le Cerveau" dans la traduction française) contrôle l'esprit de McCoy avec son pouvoir d'illusions pour le manipuler. Il tente de le changer en un Mauvais Mutant pour le faire rejoindre la Confrérie qu'il veut recréer dans un Cirque (avec Unus et le Blob). Les Cirques sont toujours des endroits sinistres dans les comics Marvel, comme lieux de refuge des marginaux mais aussi comme lieux de leur exploitation.
McCoy croit avoir tué Stark et est poussé vers la folie mais réussit à échapper à l'emprise de Mastermind, qui finit l'épisode avec ses illusions renvoyées dans son esprit et en pleine crise de nerfs. Ceux qui se souviennent de The Dark Phoenix Saga ne peuvent que voir les analogies car Mastermind y manipule Jean et finit dans un état proche de la catatonie.
(dessins de Tom Sutton)
La différence entre l'histoire de The Beast et la Saga du Phénix Noir est que dans cette dernière, la manipulation est continuée bien plus longtemps, avec des conséquences tragiques à plus long terme et que Clarmont & Byrne se sont amusés à ajouter des allusions à plusieurs séries britanniques : non seulement l'épisode sur le Hellfire Club des Avengers (1966, où jouait l'acteur Peter Wyngarde) mais aussi la série d'espionnage Department S (1969-1970) / Jason King (1971-1972, qui reprenait le même Peter Wyngarde), qui donne exactement son apparence mais aussi son nom au Mastermind (désormais appelé "Jason Wyngarde" en hommage à l'acteur).
Cette histoire de contrôle mental de The Beast avait dû traumatiser Claremont car elle reviendra souvent hanter les X-Men. Au début de ce qui va devenir la Saga du Phénix Noir, dans X-Men 111 (juin 78, épisode qui suit en fait l'intrigue de Marvel Team-Up 69 du même Claremont), c'est l'hypnotiste Mesmero et non Mastermind qui a rendu Jean amnésique et l'a fait travailler dans un Cirque exactement comme The Beast. Et c'est The Beast qui vient justement sauver les X-Men de leur amnésie dans le Cirque avant de rejoindre brièvement leur équipe (Englehart en avait fait un membre des Vengeurs depuis Avengers 137, 1975).
Plus récemment, John Byrne a créé une histoire "rétroactive" dans X-Men: The Hidden Years 13-14 (1999, mais qui se situe chronologiquement entre X-Men 66 et Amazing Adventures 11). Mastermind, Unus et le Blob y enlèvent dans leur Cirque Cyclops, Marvel Girl, Angel et Candy Southern et Mastermind fait remarquer qu'il lui faudrait bien plus de temps pour réussir à manipuler l'esprit d'une télépathe comme Marvel Girl.
Les séries continues sur de si nombreuses années ont ainsi de nombreux niveaux de "rimes" ou associations narratives.
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Il y a 8 heures
4 commentaires:
Bien qu'ayant lu (bien aprés,par esprit de completisme) ces Amazing Adventures je n'avais jamais realisé que Claremont y faisait tant echo ! Merci pour ces nombreuses précisions.
(L'arret brutal des Hidden Years de Byrne,malgrés l'affaiblissement de son dessin et quelques maladresses inutiles,restera une grande déception)
Oui, tout à fait d'accord sur Byrne. Son évolution depuis quelques années risquerait parfois de faire oublier à quel point il peut être talentueux. Je n'avais pas aimé certaines des histoires de Hidden Years comme l'idée de faire se rencontrer Jean et le Phénix avant la Lettre ou bien re-raconter l'épisode de FF avec Magneto mais je regrette vraiment que Marvel ait arrêté les deux séries "retcon" de Byrne, Lost Generation et Hidden Years. Et l'encreur Tom Palmer (le même que sur Neal Adams dans les derniers X-Men) ajoutait vraiment quelque chose à son trait.
Le dernier arc avec "la Promesse", l'organisation mutante plus contemplative qui choisit de ne suivre ni X ni Magneto, aurait pu être très intéressant mais il a sans doute dû l'abréger à cause de la fin de la série.
(Le deuxième tome du TPB a l'avantage de réimprimer ces très obscurs comics où étaient apparus The Promise aux origines de l'Univers Marvel, et bien d'autres titres oubliés comme la mort du père d'Angel, qui avait été un back-up dans Kazar).
Parfois, je me demande pourquoi Byrne aime tant dessiner le Savage Land. Le comic X-Men non-autorisé de 100+ pages qu'il a publié gratuitement sur son site cet été se passe aussi dans cette jungle préhistorique.
D'ailleurs si on parle de résonances, Tad Carter, le Mutant apparu dans Amazing Adult Fantasy 14, le numéro avant celui de Spiderman, est à la fois
(1) la préfiguration physique exacte de Peter Parker par Ditko
(2) très clairement le modèle des X-Men et notamment de Charles Xavier et Jean Grey.
Stan Lee dit qu'il avait une mauvaise mémoire et je ne crois pas que ce soit de la fausse modestie (ou juste une stratégie pour dissimuler ses plagiats ou autoplagiats) : il arrivait à oublier le Dr Droom (futur Dr Druid) quand il crée le Dr Strange et j'imagine qu'il avait déjà oublié Tad Carter (juillet 1962) quand il créa Charles Xavier (septembre 1963).
Effectivement (je suivais d'assez prés les analyses autour de la série a l'époque) en tout cas merci pour ces rappels.
J'aimais beaucoup le principe de la série qui voulait qu'elle s'insere
dans un canevas de départ a respecter :
http://www.comicsvf.com/misc/Feature31.php
On pouvait donc s'attendre a ce qu'elle vise a faire le lien avec le Giant-Size (avec nombreux check-points intermediaire).
J'ai été plus reservé quand j'ai appris qu'il avait choisi ce projet avant tout pour ne pas avoir a jongler avec l'actu editoriale (condition sine qua non qu'il evoque pour tout eventuel retour chez Marvel).
Et surtout sur le traitement du temps "elastique",le décor de la serie est 90's soit en gros 10 ans avant,ce qui faisait perdre tout le coté pop et nostalgique des années 60's.
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