jeudi 24 septembre 2009

Reading & Rewriting




      « A book was never "read". Here, as elsewhere, language betrayed the true nature of the activity. To say that a book was read was to make the same mistake as the gambler who crowed about winning as though he'd taken it by force of hand or resolve. To toss the number-sticks was to seize a moment of helplessness, nothing more. But to open a book was by far the most profound gamble. To open a book was not only to seize a moment of helplessness, not only to relinquish a jealous handful of heartbeats to the unpredictable mark of another man's quill, it was to allow oneself to be written. For what was a book if not a long consecutive surrender to the movement of another's soul? »

    R. Scott Bakker, The Prince of Nothing, vol. II, Orbit Books, 2006 p. 326.

2 commentaires:

Goodtime a dit…

« La littérature prise dans un certain sens qui est peut-être le plus important de tous ses sens, est justement cela que la méthode bachelardienne atteint et explore : un ensemble d’images qu’il s’agit de saisir dans l’acte même par lequel la conscience imaginatrice les engendre. Ainsi la méthode de Bachelard se révèle être le procédé le plus juste en critique littéraire. Que fait, en effet, celle-ci, sinon assumer l’imagination d’autrui, la reprendre à son compte dans l’acte par lequel elle engendre ses images ? Or, cette substitution, qui d’un cogito à un autre cogito, elle ne peut le faire que si, d’abord, sans réserve, dans l’admiration que lui inspire le monde imaginaire qu’elle étudie, elle s’identifie avec celui-ci et son auteur, dans un mouvement de communion, identique au plus généreux enthousiasme » Georges POULET, « Gaston Bachelard et la conscience de soi », Revue de métaphysique et de morale, 1965, n°1, p. 26.

Phersv a dit…

Et l'image de Poulet est plus juste dans l'interactivité ou l'interpénétration des consciences dans l'admiration puisque le même livre peut réécrire deux personnes de manière bien distincte.
Il n'y a donc pas que réceptivité ou passivité et Bakker exagère en en parlant en termes qui évoquent presque une sorte de "violence" ou de servitude volontaire.