Infinity 8 (Rue de Sèvres) est une série de 8 albums de SF en collaboration entre Lewis Trondheim, le plus prolifique auteur de bd français et divers autres co-scénaristes et dessinateurs (Bertail, Zep, Olivier Vatine, Fabrice Vehlmann, Kris, Mourier, Guibert, Boulet et Killofer). Les deux premiers albums ont été pré-publiés sous format Comics américain de trois numéros par album. Chaque album a une héroïne différente [les volumes 7-8 auront des héros] à bord du même vaisseau Infinity et les histoires se suivent malgré ce changement de personnage, ce qui donne une structure assez complexe qui doit plaire à cet OuBaPiste de Trondheim.
C'est très réussi mais en même temps, c'est un peu un paradoxe dans l'édition de BD. Trondheim représente l'école de L'Association qui ne cesse de dire pis que pendre des éditions Soleil accusées de raccolage commercial mais Trondheim avait déjà donné avec Ralph Azham (Dupuis) sa propre version de Lanfeust de Troy d'Arleston (l'auteur Soleil par excellence). Ici Infinity 8, quelles que soient ses qualités, ne me semble pas vraiment très différent d'une autre des séries les plus vendues du paysage de la bd francophone, Sillage (Delcourt) de Jean-David Morvan et Philippe Buchet. On a le même genre d'espèces extraterrestres et d'humour fondé sur la politique transposée vers cette multitude de formes de vie. Une différence est que le ton de Trondheim (ce "cynisme" au sens originel qui ne cesse de déplorer un nihilisme moral en affectant de s'y résigner en un style désabusé) rend ses héroïnes un peu plus sarcastiques que la plus idéaliste Nävis.
Mais l'influence de Sillage est vaste dans toute la bd de sf en français et la série Orbital n'évite pas non plus les mêmes modèles (même si l'origine commune serait sans doute Valérian). On peut aussi se demander si certaines formes et courbes des extraterrestres (comme le Capitaine de l'espèce Tonn Shär, qui peut rebooter le continuum temporel 8 fois) ne sont pas influencées par tout le cycle de xénozoologie d'Aldébaran / Bételgeuse de Leo.
Il n'y a pour l'instant que les deux premiers volumes de sortis. Dans le premier (le plus drôle à mon avis), l'agent Yoko Keren (qui est obsédée par l'idée de trouver un partenaire idéal pour se reproduire sans qu'on comprenne comment ce serait possible avec des espèces différentes) enquête sur le Cimetière de l'Espace où s'est échoué l'Infinity 8 et doit lutter contre le peuple des Nécrophages. Dans le deuxième, Stella Moonkicker (qui est obsédée par le narcissisme sur les Réseaux sociaux et ne cesse de vouloir optimiser ses Likes et Selfies) lutte contre la tête de Hitler qui a dominé un corps robotique pour relancer un Reich raciste des Galaxiens contre les Andromédans. Pour l'instant, Yoko, la parodie de la biologie évolutionniste, et Stella, la parodie de l'économie de la Réputation, n'étaient pas si différentes mais les autres le seront peut-être davantage. L'hommage aux Comics américains prouve que Trondheim peut très bien les concurrencer sur leur terrain (la bd ressemble en gros à un épisode de Guardians of the Galaxy d'Abnett & Lanning).
jeudi 12 janvier 2017
Infinity 8
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mercredi 11 janvier 2017
Notes sur un roman à écrire sur la Charbonnerie
J'étais en train de lire Le 18 Brumaire de L. Bonaparte de Karl Marx et le travail journalistique de Marx est tellement plein d'ironie et même d'une rhétorique romaine (pour mieux s'en moquer) que c'est un des plus agréables à écrire. En même temps, cette ironie critique constante contre les "droits formels" ou les démocrates "radicaux" de la Montagne comme Alexandre Ledru-Rollin a aussi quelque chose qui peut paraître réduire tous ceux qui ne sont pas dans le camp révolutionnaire socialiste à de simples petits-bourgeois condamnés pour leur échec. Il est curieux de voir comme Marx sera nettement plus indulgent avec un démocrate "modéré" comme le républicain Lincoln (qui va mettre longtemps avant d'abolir l'esclavage pendant la Guerre civile) qu'avec ces républicains d'avant juin 1848.
Je suis ainsi tombé par hasard sur la vie du Républicain romantique et libéral Armand Carrel (1800-1836) et c'est un personnage romanesque sur la France de la Restauration.
D'après ses écrits des années 1830, il aurait sans doute fini à droite (républicain quasi-orléaniste comme beaucoup de libéraux voire bonapartiste) s'il n'était pas mort tué à 36 ans dans un duel contre son ennemi et concurrent dans la presse Emile de Girardin (qui avait publié que Carrel vivait avec une femme encore mariée comme le divorce n'était pas encore légal - Pouchkine mourra dans des circonstances similaires quelques mois après Armand Carrel en février 37, tué par un Français qui courtisait sa femme).
Avant de devenir écrivain, historien et journaliste, Carrel a été à 21 ans un militaire qui a participé à une tentative d'insurrection contre Louis XVIII et à la Guerre d'Espagne, du côté des Libéraux espagnols contre les troupes françaises qui venaient restaurer la Monarchie traditionnelle.
Il y a déjà d'autres cycles romanesques sur les Charbonniers de la Restauration ou de la Monarchie de Juillet (Lucien Leuwen ou le cycle de Giono sur le Hussard italien).
1821
27 février le député Jacques Antoine Manuel (né en 1775) fait un discours contre l'expédition et contre les Carlistes. Il est déchu de la Chambre. Lafayette sera un des députés qui critique son éviction.
mars Béranger écrit une chanson appelant à la sédition des militaires contre l'expédition
avril les Français (Général Louis Vallin) se trouvent sur la Bidassoa face à d'autres Français défendant la cause des "Libéraux" espagnols.
1836
Carrel meurt des suites de ses blessures lors du duel contre Girardin (qui est légèrement blessé aussi)
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Libellés : clio, roman que je n'écrirai jamais
mardi 10 janvier 2017
Filou Un
(oui, c'est ma traduction personnelle de "Rogue" parce que c'était celle de la VF de Tunnels & Trolls)
La mauvaise foi d'Odieux Connard sur Rogue One était moins drôle que d'habitude. Dans les articles hostiles, j'ai préféré celui d'un des mes critiques favoris, Abhay Khosla - même si personnellement le film m'a agréablement surpris (ce qui veut peut-être dire que mes attentes étaient basses, je n'ai même pas encore vu Episode VII).
Oui, en gros, on ne s'attache pas vraiment aux personnages. Si, on apprécie un sage chinois aveugle et une Machine, mais en soi c'est aussi un problème que tout attachement repose entièrement sur l'effet mécanique du Droïde-valet britannique, version améliorée de C3PO : Star Wars est de plus en essentiellement un spectacle qui a comme stars principales des marionnettes sans expression et les fans préfèrent Yoda à Mark Hamill.
Et oui, l'arc narratif de l'Héroïne est plutôt raté : on n'a pas le temps de croire à la conversion de Jyn Erso à la cause de "l'Espoir" et on n'a même pas de satisfaction à la voir "réussir" à la fin.
J'ai plutôt l'impression que les gens qui ont aimé ce film extra-épisode (un des rares en dehors de l'Holiday Special ou des Ewoks) sont ceux qui étaient les moins fans du ton habituel de De Stellarum Bellis, ce qui n'est peut-être pas une stratégie commerciale si évidente dans la "diversification" de la "franchise" (Zeus, j'ai toujours l'impression de parler d'un burger quand j'utilise ce mot).
Les articles critiques disaient souvent que ce n'était pas assez
"épique", alors que c'est justement une des rares originalités que
d'avoir choisi un ton plus martial. J'étais surpris de la noirceur mais elle allait parfois stupidement loin (au début quand l'assassin rebelle tue stupidement son informateur juste pour nous rappeler qu'il n'est Pas Un Ange).
Le bon côté qui m'a fait préférer ce Prequel 3.9 malgré tous ses défauts est d'avoir tenté de réduire un peu le manichéisme. On nous montre surtout que l'Alliance rebelle peut aussi faire des crimes de guerre ou des attentats ciblés. On ne brise pas l'Empire sans casser quelques ingénieurs qui participent à la Banalité du Mal.
Certains Républicains effrayés (comme cet article pédant chez National Review où le critique cinéma se congratule pour être ainsi "au-dessus" de la propagande hollywoodienne crypto-occidentalophobe) pensent que l'Empire était les USA et les Rebelles Al-Qaeda (alors que ce sont les Fremens de Dune qui sont Al-Qaeda !). Cet abruti de Kristol s'est même vanté d'avoir toujours été en faveur de l'Empire, ce qui devient caricatural dans le désir non-caché de fascisme dans une fantasy moralisante. Mais si on veut à tout prix réduire de manière jdanovienne de la pop pour enfants à un contexte sociopolitique actuel, l'Empire reste toujours une bureaucratie digne de l'URSS (et non plus seulement les Nazis), les Rebelles sont plutôt une résistance occidentale qui est aussi alliée à des extrémistes (et donc à des Moudjahidins afghans qui pourraient aussi soutenir par la suite Al Qaeda, mmmmh, finalement).
L'idée d'une scission entre plusieurs tendances des Rebelles est la meilleure idée du film et je ne suis pas d'accord avec l'argument d'Abhay Khosla qui regrette que Star Wars ait de plus en plus renoncé à sa mythologie New Age de la Force pour plus parler de politique. Cela a commencé dès les prequels des épisodes I-III, de manière certes assez maladroite. La série qui a les défauts célèbres de reposer plus sur l'héroïsme individuel que sur l'action collective a du moins orienté son centre de la quête initiatique des Sorciers de l'Espace vers la question politique. Le pouvoir obscurantiste des gentils Jedis avait échoué parce qu'il avait sous-estimé cette question dans son simplisme moral.On peut toujours faire l'objection qu'il est ridicule de mettre de la politique dans un conte de fées mais c'est une tendance ancienne que citait déjà Napoléon Ier (nous n'avons plus le sens du tragique parce que la politique a remplacé le destin et le divin) bien avant la phrase de Charles Péguy ("tout commence en mystique et finit en politique").
Publié par Phersv à 16:42 6 commentaires
lundi 9 janvier 2017
No More Secrets
Ce sont de vieux liens que je n'avais pas affichés ces derniers mois et laissés dans des brouillons inachevés comme j'étais en exil de Blogger.
Publié par Phersv à 11:23 3 commentaires
Libellés : actualité
jeudi 5 janvier 2017
Soins des liens
La philosophe Nancy Fraser (qui allie la critique féministe à la critique sociale) considère qu'un des aspects de nos problèmes sociaux est aussi ce qu'elle appelle la crise du soin : des familles où tous les partenaires doivent travailler à plein temps n'ont plus autant de temps pour assurer "le lien social", la transmission, l'éducation ou s'occuper des personnes âgées. Le soin est en crise de burn-out, tout comme certains parlent d'une crise de l'attention. L'État social-démocrate intervenait pour compenser cela en partie mais le démantèlement de l'État-Providence par le néo-libéralisme aurait alors pour conséquence de privatiser toutes ces relations de manière qu'elles deviennent monétarisées au lieu d'être gérées collectivement.
Là où je ne suis pas sûr de comprendre sa thèse est qu'elle semble à la fois ironiser contre cet État-Providence en disant que c'était bien trop insuffisant et dire qu'il faudrait que l'État ne laisse pas toutes ces relations essentielles qui assurent la possibilité même d'une société sans des compensations financières (ce qui revient alors à entériner l'idée qu'il faut les "monétariser").
Add.
Ce n'est pas une question de l'article originel mais dans cette discussion de l'article sur MetaFilter, un des commentateurs (que je ne retrouve d'ailleurs pas à présent, cela a-t-il été retiré ? était-ce une Gedankenexperiment que j'avais mal comprise ?) avait l'air d'impliquer qu'il faudrait que les pères (même en dehors de toute pension alimentaire) payent une somme de "dédommagement" (et non pas seulement par exemple une compensation par le soin ou l'éducation dans un congé parental) pour les douleurs de l'enfantement, en raison d'un préjudice dans l'inégalité de condition genrée. La droite a souvent le défaut de vouloir "naturaliser" les problèmes sociaux (cf. Hayek disant que l'injustice sociale n'a pas plus à être prise en compte dans la gestion collective que des catastrophes naturelles) mais ce dernier raisonnement sur les réparations semble aller loin dans le sens inverse d'une socialisation d'une inégalité naturelle.
Publié par Phersv à 12:51 4 commentaires
Libellés : philosophie
mercredi 4 janvier 2017
We have no gift to set a statesman right
Certaines de mes prédictions la dernière fois que j'ai écrit ont été réfutées. Nous n'aurons plus à subir notre ancien Président de la République (du moins à court terme en tout cas). Mais le prochain ne vaudra pas mieux et à tout prendre il aurait été moins risqué pour le monde que notre pays ait un retour de notre intempérant Badinguet mais que (ce qui était) la première puissance mondiale soit préservée d'un troll nihiliste comme Donald J. Trvmp.
Mon long silence tenait en partie de l'effarement et d'un désarroi profond.
Comment commenter quand le monde semble basculer à ce point dans l'irrationnel ?
Le monde entier est aussi effrayé par cette surprise qu'il avait été (peut-être en partie excessivement) admiratif en 2008. Les espoirs suscités en 2008 avaient fait surévaluer les institutions et l'évolution de la société américaine. La politique intérieure est arrivée à un pouvoir absolu des soi-disant "Républicains" au moment où ils continuaient d'évoluer vers plus d'abus théocratiques et ploutocratiques. La politique étrangère de BHO a été un échec et je ne suis pas compétent pour dire s'il s'agit d'une malchance qui ne pouvait que lui échapper après les désastres de 2002-2008 ou s'il a vraiment été trop naïf vis-à-vis des Républicains et trop pusillanime vis-à-vis de la Realpolitik des dictateurs. Mais après 8 ans de diplomatie d'une nation affaiblie, nous allons avoir une catastrophe qui va entraîner bien plus que la République américaine.
Le cas de Trvmp peut être exagéré car toute sa monstruosité médiatique arrive en même temps à faire monter une sorte d'hystérie irrationnelle et pourtant à nous désensibiliser au caractère aberrant de ce désastre. Comme il sait animer un cirque nouveau chaque jour, nous nous énervons quotidiennement en oubliant à chaque fois le scandale de la veille.
Mais le "normal" se dissipe comme une brume. Sa victoire ne devrait même pas être une question de gauche ou de droite ou seulement de la démocratie vs oligarchie mais d'échec total du rôle de la Raison le plus élémentaire dans la vie politique. Trvmp est certes un ploutocrate comme d'autres "Républicains" mais il est aussi un symptôme d'un n'importe quoi vertigineux. Ce n'est pas un escroc classique, c'est un hâbleur qui proclame publiquement qu'il dit n'importe quoi. Cela a de quoi faire perdre toute confiance dans la cohérence même de la réalité, comme si nous vivions dans un cauchemar où nos semblables ivres de ressentiment hurlaient tous qu'ils veulent se jeter dans un précipice et que des siècles de "civilisation", cela suffit.
Ce n'est même plus le "spectacle" qui absorbe la société, c'est la dissolution des reflets du spectacle dans le nonsense. Même le Père Ubu a trop de gravitas pour lui être comparé. Nos divers Caligula comme le Turkmenbashi jouaient encore un peu le jeu sérieux du souverain. Le Show irréel ne cherche même plus une apparence de plausibilité, il est dans la galéjade farcesque digne de Munchausen, dans ce que les Russes appellent le "враньё" (où on savoure le plaisir du bluff ou de l'esbroufe) et qu'on vient de traduire en "post-vérité" (en passant, le livre récent du philosophe Harry Frankfurt sur "le Bobard ou les Conneries" (bullshit) des sophistes risque d'être relativisé par un autre ouvrage plus moralisant qu'il a écrit contre les discours sur la valeur de "l'égalité").
La Droite ne cesse de dénoncer le relativisme post-moderne mais les Trvmpiens du Trumpistan sont passés dans un univers parallèle où on ne voit même plus comment communiquer avec eux, plus radicalement dans leur bulle que tout extra-terrestre de fiction. Dans leur monde boschien, Hillary fait des sacrifices d'enfants au Baphomet, toute critique du Leader est un blasphème hérétique et la CIA est sous le contrôle d'une cabale de la dynastie Clinton.
Ce qui illustre bien ce basculement est le rôle de la Russie. Quelle étrange manière de perdre soudain la Guerre froide 25 ans après. C'est la victoire ultime du complotisme que tout devienne soudain un soupçon de complot possible. La gauche modérée américaine tient maintenant des discours qui à une autre époque aurait paru être du McCarthysme ou de la paranoia digne de Philip K. Dick.
Si quelqu'un vous avait dit il y a deux ans que le candidat du GOP serait soutenu non pas seulement par les frères Koch, par un lobby militaro-industriel ou une frange du FBI mais par le FSB de Vladimir Vladimirovitch Poutine, les pirates "anarchistes" Wikileaks d'Assange et Snowden, le Monde Diplomatique (au nom d'une espérance envers l'isolationnisme et par réflexe contre les néo-cons autour de l'appareil clintonien), Emmanuel Todd (au nom de sa défense du protectionnisme et contre l'idéologie de globalisation des échanges), et Žižek (au nom de l'absurdité totale du personnage), comment auriez-vous pu le croire ? D'ailleurs, on peut comprendre que vous soyez encore incrédule. L'élection comme guerre entre le FBI-FSB et la CIA, cela semble être les délires d'un insensé et on n'attend plus que les Illuminés de Bavière et Cthulhu.
On en vient à exagérer peut-être l'omnipotence de Poutine quand il semble défendu à la fois par Trump, Mélenchon (pour qui je compte probablement voter, hélas), Fillon et les Le Pen (la conversion brutale de toute l'extrême droite à cette nouvelle slavophilie au nom du machisme martial s'est faite à une vitesse surprenante). Il est bizarre de voir des gens "raisonnables" parmi les démocrates reprendre des sources qui viennent de LaRouchistes (secte d'extrême droite qui a une vision conspirationniste où les Britanniques sont un mot de code qui rappelle le Protocole traditionnel antisémite), ce qu'ils n'auraient jamais fait avant.
Mais on ne comprend pas que Glenn Greenwald, par exemple se serve d'une confusion faite par certains commentateurs (les Russes ont probablement vraiment hacké les emails de Clinton ou du DNC mais sans doute pas les machines à voter, leur piratage n'a donc pas affecté "directement" les élections) pour jeter un doute sur toute mise en cause du rôle russe.
Depuis la fondation de cette République, le discours nativiste d'une partie des Conservateurs (par exemple Huntington) craignait que les Sud-Américains hispanophones ne finissent par affaiblir les normes démocratiques ("anglo-saxonnes") à cause d'une culture historique de pronunciamentos et coup d'Etats de Généraux et caudillos. Et c'est au nom de la discrimination contre les Latinos que la démocratie américaine fait arriver au pouvoir suprême ce qui ressemble le plus à un Catilina qui ne cache même pas son admiration pour les "Hommes Forts" autoritaires et son mépris pour les valeurs démocratiques. L'histoire n'a peut-être pas de "dialectique" mais elle recèle de l'ironie.
Publié par Phersv à 11:27 22 commentaires
Libellés : B.H.O., spirit of '76, stupidité, Trumpistan