Voir Aquaman #25-33
Le run de Dan Abnett s'est terminé de manière un peu décevante parce qu'il a été forcé de participer au crossover médiocre Drowned Earth avec la Ligue de Justice : trois Dieux marins extraterrestres (aux noms atrocement ridicules Gall, Drogue et Tyyde) attaquaient la Terre et déclenchaient un Déluge (où les eaux transformaient les Atlantes en zombies piranhas).
En tout cas, le nouveau statu quo est que c'est Mera qui est Reine d'Atlantis et non plus Arthur, qui n'est pas même son Prince consort mais seulement un amant.
A partir du n°43 (décembre 2018), la nouvelle scénariste est Kelly Sue DeConnick, l'ancienne scénariste sur Captain Marvel (vol. 7-8, 2012-2015). Captain Marvel avait perdu à nouveau ses souvenirs à la fin de cette série et Arthur redevient amnésique au début de celle-ci. Et juste après cette histoire ratée de Dieux marins extraterrestres, le scénario va à nouveau se concentrer sur le Divin aquatique.
Aquaman est mort (encore !) et revenu à la vie amnésique, échoué comme Ulysse sur une île d'un Autre Monde où les habitants sont en fait des Dieux de la Mer exilés. On apprend que Namma, une déesse des eaux primordiales (et liée notamment au Sel marin), était l'ancêtre des Dieux (et notamment de tous les Titans des autres éléments) et les a maudits quand ils se sont retournés contre sa première génération.
Aquaman, comme Namor chez Marvel, n'a le plus souvent fait référence qu'à Poseidon (il en croise à nouveau une version dans le n°42) et c'est une bonne idée de concevoir son rapport à la mythologie de manière plus globale comme roi des Sept Mers.
Les Dix Dieux de la Mer qu'il rencontre comprennent en effet 5 Dieux d'Amérique (autour notamment de Chalchiuhtlicue Matlalcueitl à la Jupe Verte), 3 du Pacifique, un d'Inde et un d'Europe :
Agwé Loa de la Mer dans la religion vaudoue
Amanikable dieu tagalog (Philippines) de la mer et de la chasse
Atabey déesse taïnos de l'eau
Kumu(n)gwe le Prospère, dans la religion kwakiutl de Colombie britannique
Manannán mac Lir, dieu irlandais (ici représenté comme un centaure aquatique)
Repun Kamuy dieu ainu
Tangaroa, dieu baleine maori.
Tlāloc dieu aztèque de l'eau et de la pluie
Varuṇa, dieu hindou de l'eau.
Hélas, je crains qu'on ne reverra guère ce panthéon aquatique (Mannanan mac Lir aurait pu permettre le retour des histoires celtiques d'Aquaman avec les Tuatha Dé Danann qu'on avait déjà vus par exemple dans la brève série Aquaman (vol. 2) de 1986.
Aquaman est aidée par sa Nausicaa, une jeune fille nommée Caille (dont le nom est une référence au gaélique, la Sorcière des Mers), une "fille" de Namma qui lui servait à garder une part de ses pouvoirs. Mais Namma est finalement vaincue, Caille est métamorphosée en un avatar bleue et cornue, et Aquaman s'enfonce alors dans la gueule de la Mère Requin, déesse de la Mort qui l'a rendu à la vie sur cette île. Elle lui rend alors sa mémoire ou lui révèle du moins ce qui semble être son passé.
La révélation finale (SPOILER, bien sûr) est que c'est la Reine Mera qui a tué involontairement Aquaman quand elle lui a appris qu'elle était enceinte de lui et qu'il a réagi de manière étrangement distante (et alors que les Révérendes Mères des Veuves, le pouvoir clérical d'Atlantis, exigent de Mera qu'elle se remarie comme on demandait à Pénélope de le faire devant la disparition d'Odysseus).
Les vieux fans se souviennent de la malédiction de l'Aquababy. Né dans Aquaman (vol. 1) n°23 (1965), le malheureux Prince héritier, Arthur Junior, fut tué (par Black Manta) dans Adventure Comics 452 (1977). On se plaint souvent avec raison qu'il n'y a rien d'irréversible dans les comics mais il y a quand même certaines histoires qui gâchent définitivement un personnage (je pense notamment à Hank Pym, définitivement compromis comme une brute par la case où il a frappé Janet Van Dyne). Il y a eu bien des reboots depuis mais Aquaman ne s'en est jamais vraiment remis. Même si son fils n'avait jamais existé dans les nouvelles versions, il était toujours dans les Limbes des lecteurs, dans le sous-titre implicite de toutes les histoires et la raison pour lesquelles Mera est devenue un personnage si "Médéen", toujours un peu inquiétante est bien entendu à cause de cet infanticide refoulé dans la continuité. Ce personnage de Médée est explicitement évoquée ici mais Aquaman n'a pas vraiment trahi Mera comme l'a fait Jason et on peut même dire que c'est l'inverse : Arthur s'est retiré du trône d'Atlantis pour le laisser à Mera alors que Jason a sans cessé d'aimer Médée quand il a compris que la Princesse exilée ne lui apporterait pas le trône de Iolcos.
La révélation finale me paraît à première vue absurde. On peut supposer que ce sera modifié par la suite ou expliqué comme une manipulation par Mère Requin car il serait difficile de conserver la relation Mera-Arthur si celle-ci a vraiment tué son amant (de même que j'ai du mal à imaginer comment les éditeurs DC vont vraiment garder la révélation finale de leur cross-over récent Heroes in Crisis, qui transforme un de leurs personnages sympathiques en un assassin psychotique).
Theatre: A Very Wooster Holiday
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*Happy Christmas, Jeeves* by Heidi McElrath and Nathan Kessler-Jeffrey,
directed by Karen Lund, based on the stories of PG Wodehouse Taproot
Theatre Com...
Il y a 3 heures
2 commentaires:
Content de vous lire evoquez des comics précis,vous elargissez toujours le sujet.
Merci !
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