Dans Stagecoach de John Ford, la diligence a 9 passagers au total : deux à l'avant, Buck le conducteur et Curley Wilcox le sheriff, et sept à l'intérieur, Ringo Kid le truand-au-grand-coeur, Dallas la prostituée, Hatfield le joueur sudiste hautain, Mme Lucy Mallory la femme de l'officier qui part le rejoindre, Doc Boone le médecin alcoolique, Peacock le vendeur de whisky et M. Henry Gatewood, le banquier qui s'est enfui avec sa caisse.
Dans La Diligence de Lucky Luke, il y a 8 membres dans l'expédition au total : Hank Bully le Fouet (équivalent de Buck), Lucky Luke sur son Jolly Jumper (équivalent de Curley mais avec le charisme du Ringo Kid), et six dans le compartiment : Scat Thumbs le tricheur (équivalent de Hatfield, y compris dans la caricature de l'acteur, mais en plus sympathique), Jeremiah Fallings le Photographe, Digger Stubble le Prospecteur, Madame Annabella (qui peut s'inspirer de scènes misogynes du début du film) & Oliver Flimsy (qui au début fait plutôt penser à ce lâche de M. Peacock), le Révérend Sinclair Rawler (qui n'est que très approximativement équivalent à Gatewood). Dans l'adaptation américaine en dessin animé de 1984, Rawler devient un médecin et plus un révérend pour ne pas choquer les spectateurs (et le vieux Digger est retiré).
L'itinéraire est ce qui change le plus entre le film classique et la bd.
Stagecoach traverse seulement 330 km entre Tonto (Az), puis "Apache Wells" (ville fictive, plutôt Apache Junction) et Lordsburg (New Mexico), à travers le territoire apache. Une diligence avec six chevaux sans une bonne route ne faisait guère qu'une douzaine de km par heure.
Dans La Diligence de Goscinny & Morris, le voyage va de Denver (Colorado) à San Francisco (Cal.) en passant par Fort Bridger (Wyoming), Salt Lake City (Utah), Carson City (Nevada) et Sacramento (Cal., selon l'actuelle route 50) soit une distance de plus de 2000 km, 6 fois plus long que dans Stagecoach. Ce chemin depuis Fort Bridger doit correspondre à peu près au sentier californien et au chemin du Pony Express.
Le film se déroule en 1880 et les campagnes de Geronimo à travers cette région (Arizona, Mexique, Nouveau Mexique) se déroulent de 1878 à 1885.
La bd croise le voleur de diligence Black Bart qui était actif en Californie et Oregon de 1875 à 1883.
6 commentaires:
Et écrire un billet "Stagecoach de John Ford (1939) et Firefly de Joss Whedon (2002)", dont le film est l'un des modèles, tu y as pensé ? ;-)
:) Mais je connais mieux Lucky Luke que Firefly. Une différence est que la Confédération sudiste est représentée bien plus négativement dans Stagecoach, non ?
Je ne sais pas : j'ai vu La chevauchée fantastique il y a longtemps, et je ne me souviens pas qu'il y était question des Sudistes (ni même à quelle époque ça se passait par rapport à la guerre de Sécession).
Tu dis que le joueur était sudiste, donc ils devaient bien en parler un peu, mais ça ne m'a pas marqué.
Ca se passe 15 ans après la fin de la Guerre civile mais le médecin alcoolique plutôt sympa est un vétéran de l'Union et le joueur dandy Don Juan est un sudiste nostalgique et arrogant.
Dans le système de Firefly, cela m'a toujours gêné que la Confédération rebelle soit censée être le "bon camp" qui se battait vraiment pour l'autonomie (et pas pour l'esclavage). Cela reprend un peu la propagande de la Lost Cause.
Je ne crois pas qu'on puisse assimiler l'un ou l'autre des camps de Firefly au Sud ou au Nord. Ça me parait pousser la similitude un peu trop loin.
Oui, c'est un peu plus compliqué. Mal est un vétéran des "Indépendants" qui ont lutté contre "l'Alliance" (l'Union) mais il est clairement anti-esclavage et même opposé au côté aristocratique de la société (alors que la Confédération avait profondément cet ethos aristocratique).
L'Alliance sino-anglaise n'est pas exactement un Empire fasciste maléfique à la Star Wars, plutôt un Etat trop intrusif et parfois cynique dans ses interventions (comme l'UFP le devient dans certains spin-offs de Star Trek). J'aime bien le film Serenity sur son secret, d'ailleurs - même si les Reavers zombies sont censés être en gros la vision des Apaches des Westerns.
Le Western a comme cliché les anciens de la Guerre civile et il est clair que Mal comme l'un des "perdants" fait plus penser à un ancien "Confédéré" (Browncoat à la place de "Greycoat") même s'il ne défend pas le racisme réel de la Confédération mais un anti-centralisme indépendantiste. Disons que Mal est plus comme les défenseurs de la Confédération *prétendent* qu'elle était : fondée sur l'autonomie des Etats et non sur l'esclavage. C'est bien entendu entièrement faux dans le cas de la Confédération.
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