Je me plaignais l'autre jour du choix de laisser tous les personnages anonymes dans le module B2 (même les toponymes demeuraient très génériques et abstraits, mais j'ai plus d'indulgence sur ce point). Bat in the Attic fait remarquer qu'une nouvelle édition du B2 pour D&D 4 appelle Le Château "Restwell Keep" ("Fort Bonrepos"), ce qui sonne vraiment comme une maison de retraite et plus comme une forteresse liminaire entre la civilisation et le chaos.
Je n'aime pas vraiment forger des noms propres en improvisant (parce que les sonorités sont souvent moches) mais je viens de tomber là sur une idée très simple et brillante : prendre simplement un catalogue IKEA pour générer les noms. Et franchement, les noms suédois comme dans cette liste conviennent très bien pour un module de D&D, même si un amateur reconnaît des rideaux ou des fers à repasser (ex. : Bläddra, Dvala, Ektorp, Glittra, Hedra, Hemnes, Hokus, Kelig Groda, Kivik, Korall Rev, Nandor, Skimra, Solros, Stryka, Tindra).
Les actualités rôludiques du jeudi
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Au rayon gratuit, une version condensée en trois pages des règles de
Cepheus Universal. Au rayon payant, la version Gaslight de la septième
édition de Call...
Il y a 1 heure
9 commentaires:
Hum, IKEA… ça sonne uniformément nordique. Et en ça fait un peu "kit". La plaie avec les noms "fantasy" des modules & univers à l'américaine en particulier, c'est l'abus de ce qu'ils appellent, je crois, les "noun-noun" (substantif + substantif) - mais en fait "nom + adjectif" ça craint aussi: les lieux du genre "Spellguard", "Waterdeep", ou "Greyhawk", traduits, souvent ça devient assez crétin… En tant que DM, on s'en rend compte juste en les prononçant en cours de partie: y a quelque chose qui n'est pas fluide, pas naturel dans ces noms là traduits en français…
Ah, Ikea ne marche pas nécessairement dans tout monde maison.
J'aime bien les toponymes qui signifient quelque chose (je préfère appeler une cité Le Seuil que Pavis) mais les traductions sont vraiment lourdes.
La traduction de la constuction a aussi besoin que l'équivalent français soit assez court, pas plus que 3 syllabes, par exemple. J'aime bien Grisfaucon parce que cela fait penser au gibet de Montfaucon.
Eauprofonde, ce n'est pas terrible. Karnajgarde pour Slaughterguard, c'est impossible à conserver.
Hollowfaust était traduit Valfaust, ce qui perdait complètement le (certes mauvais) jeu de mot.
Dans mes campagnes de Runequest, je n'ai jamais trouvé de solution pour "Boldhome" ("Foyer Audacieux", qui renvoie sans doute inconsciemment à "Home of the Bold" dans l'hymne américain), la capitale de Sartar sur Glorantha. Du coup, on faisait comme si c'était un terme figé et on le prononçait à la française, Bold'Homme. La traduction avait aussi gardé "Tarpit" sur la carte française.
Gardesort ou Eauprofonde annulent pour moi la suspension d'incrédulité et me rendent à ma condition prosaïque de type prétendant incarner un nain ou un elfe. Sans compter la médiocrité des traductions de règles qui transforment un ruban asphalté d'informations en un sentier cahotique annulant toute possible lecture en diagonale.
Je suis un peu hésitant, parce que même avec des joueurs qui parlent anglais, je trouve ça bizarre de dire "Vous allez à Waterdeep" ou "les soldats sont des Waterdhaviens".
C'est plutôt garder la VO qui mettrait fin à la suspension de l'incrédulité en rappelant que c'est un nom d'un produit américain dans une propriété intellectuelle de Wizards of the Coast et pas le nom que les habitants locaux dans ce monde utiliseraient.
Mais je ne suis pas cohérent : Gardesort, c'est effectivement laid. Mais on doit pouvoir s'y habituer.
J'adore l'idée d'utiliser les noms des produits Ikea ! Dommage que les magasins nous étaient inconnus dans les années 80. Il me semble me souvenir que nous avions à l'époque fait un essai très impie en utilisant les généalogies bibliques mais que le résultat n'avait pas été très probant.
L'Hébreu est en effet l'autre influence majeure sur les noms de fantasy (en plus des langues germaniques ou celtiques). Tolkien avait aussi utilisé le finnois pour créer le Quenya.
Le fait que Star Wars utilise un nom de planète (ok, lune) comme Endor me fait toujours rire parce que ça évoque aussitôt la Sorcière d'Endor dans le Livre de Samuel.
L'abandon d'une langue qui était enchantée, allusive au teenager que j'étais/suis pour une langue subitement triviale, réelle, embourbée dans la maladresse de ses clercs de circonstance me renvoyait à la triste société des "rôlistes" in situ ce qui explique ma "suspension de discroyance": les règles étaient nues.
Ah là là, les noms dans les jeux de rôle... une vraie prise de tête. Qu'il s'agisse de noms de PNJs ou des toponymie de la région... Prise de tête pour les traductions en VF des jeux américains... ou prise de tête pour ses propres créations à soi.
Lorsque l'on traduit en vrai français, un tant soit peut correct, style "typique" pour connoter une région, un village... de type ancien (sans pour autant être médiéval)... cela transmet un parfum très bizarre à la campagne dans laquelle on joue. Parfois une ambiance 16eme siècle ou même 19ème, qui tue tout "exotisme".
On a plus l'impression alors de jouer en France, à une autre époque. Et je pense qu'une partie de ce problème vient an fait de notre culture (ou vernis?), qui est quand même assez forte. Difficile d'y échapper et de s'évader de sa propre langue.
(Suis-je clair ?)
...et alors si on parle de Glorantha... on en sort pas ! très très dur de tout traduire !
C'est une étrange règle qu'il faut pourtant essayer de tenir (tout du moins je m'y astreind actuellement et c'est un vrai casse-tête): traduire pour parfois être plus informatif (sur un lieu, une personne, parex), plus préçis... et en même temps la tenir à fond est impossible car on perd le parfum d'étrange (Glorantha), le côté fun américain quand on sait que ce n'est pas vraiment sérieux (D&D)...
Bref, au final on s'apperçoit que c'est du bricolage et qu'il faut rester "superficiel et léger", comme dirait un chanteur.
Je travail sur un scénar dans Glorantha, sur un ordre monastique dedié à Lankhor Mhy... et très vite je dérive sur du cistercéen... dans le vocabulaire religieux, architectural, mode de vie... C'est très dur de s'inspirer je trouve, sans rentrer dans le perfectionnisme et la précision littéraire et/ou scinetifique, à la française.
En même temps, Greg Stafford a lui même beaucoup "pompé" (mythologie, lieu, etc.) et recraché à sa sauce avec son vocabulaire californien très basique ou populaire (à la western, je dirais même..) ...et ce, sans se prendre la tête (nota: car il sait que le JdR est une sous-culture ? et non un art, comme le pense beaucoup de créateur frenchie ?)
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