"Je t'en supplie, arrête, ne me soumets pas à mon frère honni Tuli ! J'ai trop mal sous sa flamme. J'exaucerai n'importe lequel de tes voeux, mais ne me mets pas au Feu."
"D'accord, Fer dur et froid. Voilà mon voeu. Je vais soigner tes blessures et en échange tu me feras ce serment magique qui t'engagera à jamais : dès que je t'aurai soigné, tu jures que jamais tu ne frapperas la chair humaine et que tu ne serviras qu'à abattre les bois des arbres."
"Je t'en fais serment, Forgeron Ilmarinen. Mais vite, je souffre."
Alors Ilmarinen fit venir une abeille et lui demanda d'apporter du Miel qu'il aurait répandu sur le Fer. Mais le maléfique Hiisi, le Roi des mauvais génies et des gobelins, avait entendu leur conversation. Il fit remplacer la petite abeille par un méchant frelon et il lui donna à la place du Miel du Venin de serpent.
Quand le frelon revint, Ilmarinen ne vit pas la substitution du Venin à la place du Miel et quand il mit l'onguent sur le Fer, celui-ci gémit et hurla de souffrance.
"Vil et perfide Forgeron ! Tu m'as trahi ! J'ai encore plus mal. Je frapperai les hommes et ils croiront que je suis leur instrument mais ils périront sous mes coups, plus cruellement que sous ceux d'aucun loup ou d'aucun accident. Ils maudiront le jour où tu as forgé le premier Fer !"
Et c'est ce que racontent encore aujourd'hui les bûcherons, dans la terre de Kalevala.
2 commentaires:
C'est le chant 9 du Kalevala, et j'en profite pour rappeler qu'il existe une superbe traduction française de cette œuvre par Gabriel Rebourcet en deux volumes chez Gallimard / L'aube des peuples (c'est un peu long à citer, sinon j'aurais mis les passages auxquels tu fais référence en commentaire).
Oui, c'est au moment où Väinämöinen doit se faire soigner sa plaie.
La vieille traduction par Jean-Louis Perret est pas mal non plus (en un seul volume chez Honoré Champion). Il y a moins de notes mais un utile index des personnages.
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