mercredi 23 janvier 2013

C'est toujours à ce moment-là qu'on frappe à votre porte


Scène 1

Toc toc toc
- BONJOUR, SERIEZ-VOUS INTERESSE PAR NOTRE REVUE, L'INTERNATIONALISTE ?
- Non, désolé, là, j'ai un bébé qui vient de s'endormir, pourriez-vous parler moins fort ?
- VOUS NE FEREZ PAS TAIRE LA LIBERTE DE LA PRESSE, MÔSSIEUR !!!!!!
- ... ?
- MÊME SI VOUS NE ME SOUTENEZ PAS, VOUS DEVRIEZ DEFENDRE LE PLURALISME.

- (soudaine empathie pour le pic à glace de Staline)

Scène 2

Toc toc toc

- Bonjour, je veux voir Albertine [le prénom a été changé dans l'intérêt des familles]
- Désolé, ce doit être une erreur, il n'y a pas d'Albertine ici et vous me l'avez déjà demandé il y a deux heures.
- Arrêtez de me mentir, je sais bien qu'elle est entrée dans cet immeuble.
- Mais je vous dis que je ne connais pas cette personne. Et c'est un grand immeuble, non ?
- (soupçonneux) Qu'est-ce que vous cachez ?
- (soupirUn bébé. Qui vient de s'ENDORMIR. ArrÊTEZ de frapper à ma porte. 
- Elle est à quelle étage, alors, Albertine ?

J'en viens presque à regretter les Témoins de Jéhovah. Mon immeuble vient de basculer dans la Twilight Zone ou bien je suis filmé par une caméra invisible.

4 commentaires:

Virgile a dit…

Je compatis.

Il y a dix ans, j'emménageais dans un appartement ayant précédemment accueilli un cabinet d'avocats. Pratiquement tous les jours, j'avais des gens qui venaient sonner pour voir Maitre Machin. Bon, rien d'étonnant, c'est normal.

Ce qui est moins normal, c'est le nombre de gens qui REFUSAIENT de me croire quand je leur disais que Maitre Machin avait déménagé. Ca a donné lieu à quantité de dialogues complètement surréalistes, entre ceux qui commençaient à m'expliquer leur problème judiciaire à l'interphone et ceux qui réussissaient quand même à s'introduire dans l'immeuble, à monter à l'étage et à venir frapper directement à ma porte, en me disant "non mais je sais que c'est là, je suis déjà venu, mais laisser moi entrer enfin !".

Et comme un ennui n'arrive jamais seul, il se trouve que mon numéro de téléphone dans cet appartement était l'ancien numéro d'un magasin de bricolage. Entre deux visiteurs pour Maitre Machin, j'avais donc plein de coups de fils pour savoir si j'avais en stock des vis à bois ou des sacs de ciment…

Phersv a dit…

Le biais a l'air profondément ancré : c'est toujours aux autres qu'incombe la charge de prouver que leurs anticipations étaient sans fondement. Réviser ses croyances a l'air vraiment plus épuisant qu'on pourrait l'imaginer.

Un autre détail dans cette histoire est que l'amoureux transi d'Albertine a ensuite frappé à la porte de ma voisine (qui se trouve être une ancienne chanteuse un peu oubliée) et qu'il lui a demandé un autographe au lieu de la soumettre à un interrogatoire sur sa dulcinée.

Alors qu'il prenait un ton irascible et impatient juste avant, il a pris le temps de dire à l'ancienne vedette à quel point il était honoré de tomber sur elle parce qu'il l'avait "déjà vue à la télé" (mais il était clair qu'il ne connaissait pas son nom).

Imaginos a dit…

Tu devrais essayer de te composer un personnage de psychopathe, avec des réponses inquiétantes, pour ce genre d'importuns. ;-)

Phersv a dit…

J'ai tenté cela avec des Témoins de Jéhovah mais cela semblait encore plus les fasciner.