Dans Naming & Necessity, quand Kripke veut expliquer sa théorie de l'identité à travers les changements ("la nécessité des origines"), il dit que si celle que nous appelons la Princesse Margaret est bien ce qu'elle est censée être (seconde fille de Georges VI et d'Elizabeth Bowes-Lyon) alors elle ne pourrait pas ne pas être issue de cet oeuf fécondé qui sert à fixer son identité dans notre monde réel. Elle pourrait avoir eu des propriétés différentes après cette fixation de son identité mais pas avant. On pourrait comprendre une phrase comme "Margaret aurait pu mourir jeune" ou "Margaret aurait pu épouser Townsend" mais pas "Margaret aurait pu être la fille de Charlie Chaplin et de Greta Garbo" ou "si Margaret avait été un oeuf mollet". Mais à ce moment-là, Kripke plaisante en disant que si les lois de la nature étaient différentes, elle pourrait avoir été métamorphosée en cygne (ou en canard, je ne me souviens plus, je cite de mémoire) mais donc pas que NOTRE Margaret pourrait avoir été depuis toujours un cygne (ou un canard).
Ce passage est bizarre dans cet exemple (de même que je me demande toujours la part de Private Joke de Princeton sur Gödel) mais je viens de voir lire une lettre de l'écrivaine britannique communiste Jessica "Decca" Mitford (1917-1996) qui dit que lorsqu'elle était jeune elle avait essayé de faire courir la rumeur qu'à cause d'une anomalie génétique, Margaret (tout comme sa soeur la reine Lilibet) était née avec des pieds palmés qu'elle cachait au public. Est-ce que Kripke faisait allusion à cette plaisanterie de "Decca" ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire