Scion (2007) est un jeu de rôle de White Wolf qui propose de jouer dans notre monde contemporain des mortels enfants ou "émanations" d'une Divinité d'une mythologie polythéiste, en guerre avec d'autres demi-dieux et créatures issus des divinités plus archaïques. C'est donc un peu un jeu de superhéros mais dans une atmosphère plus proche du roman de Neil Gaiman American Gods. La version de base proposait 6 panthéons pour les joueurs (Aesir scandinaves, Amatsukami japonais, Atzlánti aztèques, Dodekatheoi grecs, Loas vaudous, Pesedjet égyptiens) et le Scion Companion (2009) avait ajouté 3 autres panthéons (la Bureaucratie céleste chinoise, les Devas hindous et les Thuatha Dé Dannan irlandais - il y en d'autres en ligne).
Yazata ("Ceux dignes d'être adorés" en avestique, یزدان), co-écrit par Dean Shomshak et un auteur d'origine iranienne, Siavash Mojarrad, est un supplément de 66 pages qui ajoute le panthéon du Zoroastrisme, l'ancienne religion de Perse avant la conquête musulmane.
Zaraϑuštra, le Prophète du Zoroastrisme, fut lui-même un enfant direct du Dieu créateur Ahura Mazdā mais depuis quelques années Ahura Mazdā semble avoir disparu et ne peut plus être contacté. On ignore s'il a été capturé par Ahriman (Angra Mainyu), l'Anti-Dieu du Mal. Cela explique peut-être le déclin du Zoroastrisme.
Il y a dix Yazatas, plus ou moins autour de Mithra et comme le jeu vise des joueurs occidentaux, les Yazatas ne semblent plus vraiment limités à la zone persophone. Anahita est la déesse des eaux et de la fécondité (elle s'occupe d'ONG caritatives). Ard est la déesse de la chance (elle vit maintenant dans un casino). Haoma est la personnification de l'ambroisie de vie et de santé (il a notamment été un savant écologiste). Mah est la déesse de la Lune (elle est une trickster difficile à classer, pouvant selon les cas jouer à la limite du bien et du mal). Mithra est le dirigeant des Yazatas (comme Ahura Mazdā est devenu inaccessible), dieu de la Justice (son avatar est donc souvent un magistrat ou un agent de l'ordre et c'est aussi lui qui était derrière le Culte mithraïque de l'Empire romain). Sraosha est le dieu de l'obéissance religieuse (il soutient l'autorité politique et même le fanatisme, ce qui doit le rendre assez envieux du régime théocratique). Tishtrya est le dieu de la pluie mais son avatar est souvent centré sur des causes désespérées car il a été vaincu par le passé par les Dîv maléfiques de la Sécheresse. Vahram est le dieu de la victoire et son avatar est généralement agressif. Vayu est le dieu du vent et il est le plus chaotique et désordonné des Yazatas, au point d'avoir même pu collaborer avec les forces destructrices des Dîv, Asuras et des Titans. Zām est la déesse de la Terre et elle tend à avoir un esprit plus "pragmatique" qu'Anahita.
Le supplément décrit aussi des créatures mythiques perses (péris, dîv, druj) et des reliques et armes magiques tirées d'ouvrages comme le Shâh Nâmeh. Deux personnages sont donnés comme exemples : Cyrus Takhti, un riche Irano-Américain "fils" de Mithra, et Trish Esfahani, une activiste irano-américaine "fille" de Tishtrya.
Zurvan, le Temps, est classé dans les "Titans", les Grands Anciens opposés aux Yazatas. Les autres autour d'Ahriman sont Aeshma Daeva, Azhi Dahaka et Zahhak.
Les 30 dernières pages sont une aventure d'introduction, "The Good, the Bad and the Ugly", qui ressemble à une quête mythique. A partir d'une affaire qui semble banale de vol de bétail avec des cowboys du Wisconsin où vivent des émanations des dieux et démons, les Demi-Dieux doivent en effet remonter jusqu'au Hadhayosh, le Taureau Cosmique qui est aussi lié au lait d'immortalité.
Si je me servais de Yazata, je crois que je préférerais un jeu moins américano-centré. Jouer des héros ou "anges" zoroastriens dans un Iran chiite me paraîtrait nettement plus attirant même si cela demanderait sans doute beaucoup de documentation pour ne pas tomber dans la caricature sur la vie quotidienne dans la République islamique. Cela pourrait aussi se mélanger avec des Enfants de Dévas hindous qu'on trouve dans le Scion Companion (on peut même se demander si certains des dieux ne sont pas en réalité communs, comme Agni, le dieu du Feu et du Sacrifice). Il reste actuellement moins de 20,000 Zoroastriens en Iran (où ils sont moins directement persécutés que les Baha'is) mais près de 70,000-100,000 Parsis en Inde, surtout dans l'Etat du Gujǎrāt à l'Ouest et dans la ville de Mumbai dans le Mahārāṣṭra. L'autre panthéon avec lequel les Yazatas ont été en conflit direct est les Douze Olympiens depuis au moins les Guerres médiques jusqu'aux Sassanides (les Olympiens auraient même lutté contre le culte de Mithra). Il est dit (p. 21) que les Anauša (la garde des "Immortels" du Shāh achéménide) sont devenus des Mercenaires occultes qui refusent désormais de servir le panthéon zoroastrien.
Si on voulait aussi développer l'univers de Scion en s'aidant d'un autre jeu ancien de White Wolf, Mage: The Ascension, on pourrait aussi réintroduire les Taftâni, les Mages Zoroastriens du vieux supplément Lost Paths (j'ai eu le projet vers 2003 de monter une campagne du jeu de rôle Momie dans le Proche-Orient et j'avais commencé une page Web sur cette campagne mais mon anti-virus me dit que la page présente un risque). N'oublions pas que le terme même de "Mage" vient de la caste sacerdotale magâunô de Zoroastre !
Marvel Comics aussi avait introduit dans ses bd comme Thor une version des Yazatas avestiques. Ils n'utilisent pas exactement la même liste et ils ajoutent Amərətāt / Amurdād (déesse de l'immortalité et de la végétation, sa fonction a l'air d'être prise par Haoma ici), Spənta Ārmaiti / Spandarmad ("Sainte Dévotion", ange de la Terre, ici remplacée par Zām), Aša Vahišta (en dieu du feu, dans le jeu c'est plutôt le concept abstrait de vertu et de vérité), Arta (qui est pourtant quasiment identique à Asha), Haurvatāt / Hordād (ange de l'eau, remplacée par Anahita), Xšaθra Vairya / Šahrewar (dieu forgeron du métal), Vohu Manah (ange du bétail et des animaux). Ces Immortels, les "Aməša Spənta", sont en fait utilisés dans le supplément de jeu (p. 15) mais plus comme des émanations du pouvoir d'Ahura Mazdā et des capacités spéciales.
Yazata ("Ceux dignes d'être adorés" en avestique, یزدان), co-écrit par Dean Shomshak et un auteur d'origine iranienne, Siavash Mojarrad, est un supplément de 66 pages qui ajoute le panthéon du Zoroastrisme, l'ancienne religion de Perse avant la conquête musulmane.
Zaraϑuštra, le Prophète du Zoroastrisme, fut lui-même un enfant direct du Dieu créateur Ahura Mazdā mais depuis quelques années Ahura Mazdā semble avoir disparu et ne peut plus être contacté. On ignore s'il a été capturé par Ahriman (Angra Mainyu), l'Anti-Dieu du Mal. Cela explique peut-être le déclin du Zoroastrisme.
Il y a dix Yazatas, plus ou moins autour de Mithra et comme le jeu vise des joueurs occidentaux, les Yazatas ne semblent plus vraiment limités à la zone persophone. Anahita est la déesse des eaux et de la fécondité (elle s'occupe d'ONG caritatives). Ard est la déesse de la chance (elle vit maintenant dans un casino). Haoma est la personnification de l'ambroisie de vie et de santé (il a notamment été un savant écologiste). Mah est la déesse de la Lune (elle est une trickster difficile à classer, pouvant selon les cas jouer à la limite du bien et du mal). Mithra est le dirigeant des Yazatas (comme Ahura Mazdā est devenu inaccessible), dieu de la Justice (son avatar est donc souvent un magistrat ou un agent de l'ordre et c'est aussi lui qui était derrière le Culte mithraïque de l'Empire romain). Sraosha est le dieu de l'obéissance religieuse (il soutient l'autorité politique et même le fanatisme, ce qui doit le rendre assez envieux du régime théocratique). Tishtrya est le dieu de la pluie mais son avatar est souvent centré sur des causes désespérées car il a été vaincu par le passé par les Dîv maléfiques de la Sécheresse. Vahram est le dieu de la victoire et son avatar est généralement agressif. Vayu est le dieu du vent et il est le plus chaotique et désordonné des Yazatas, au point d'avoir même pu collaborer avec les forces destructrices des Dîv, Asuras et des Titans. Zām est la déesse de la Terre et elle tend à avoir un esprit plus "pragmatique" qu'Anahita.
Le supplément décrit aussi des créatures mythiques perses (péris, dîv, druj) et des reliques et armes magiques tirées d'ouvrages comme le Shâh Nâmeh. Deux personnages sont donnés comme exemples : Cyrus Takhti, un riche Irano-Américain "fils" de Mithra, et Trish Esfahani, une activiste irano-américaine "fille" de Tishtrya.
Zurvan, le Temps, est classé dans les "Titans", les Grands Anciens opposés aux Yazatas. Les autres autour d'Ahriman sont Aeshma Daeva, Azhi Dahaka et Zahhak.
Les 30 dernières pages sont une aventure d'introduction, "The Good, the Bad and the Ugly", qui ressemble à une quête mythique. A partir d'une affaire qui semble banale de vol de bétail avec des cowboys du Wisconsin où vivent des émanations des dieux et démons, les Demi-Dieux doivent en effet remonter jusqu'au Hadhayosh, le Taureau Cosmique qui est aussi lié au lait d'immortalité.
Si je me servais de Yazata, je crois que je préférerais un jeu moins américano-centré. Jouer des héros ou "anges" zoroastriens dans un Iran chiite me paraîtrait nettement plus attirant même si cela demanderait sans doute beaucoup de documentation pour ne pas tomber dans la caricature sur la vie quotidienne dans la République islamique. Cela pourrait aussi se mélanger avec des Enfants de Dévas hindous qu'on trouve dans le Scion Companion (on peut même se demander si certains des dieux ne sont pas en réalité communs, comme Agni, le dieu du Feu et du Sacrifice). Il reste actuellement moins de 20,000 Zoroastriens en Iran (où ils sont moins directement persécutés que les Baha'is) mais près de 70,000-100,000 Parsis en Inde, surtout dans l'Etat du Gujǎrāt à l'Ouest et dans la ville de Mumbai dans le Mahārāṣṭra. L'autre panthéon avec lequel les Yazatas ont été en conflit direct est les Douze Olympiens depuis au moins les Guerres médiques jusqu'aux Sassanides (les Olympiens auraient même lutté contre le culte de Mithra). Il est dit (p. 21) que les Anauša (la garde des "Immortels" du Shāh achéménide) sont devenus des Mercenaires occultes qui refusent désormais de servir le panthéon zoroastrien.
Si on voulait aussi développer l'univers de Scion en s'aidant d'un autre jeu ancien de White Wolf, Mage: The Ascension, on pourrait aussi réintroduire les Taftâni, les Mages Zoroastriens du vieux supplément Lost Paths (j'ai eu le projet vers 2003 de monter une campagne du jeu de rôle Momie dans le Proche-Orient et j'avais commencé une page Web sur cette campagne mais mon anti-virus me dit que la page présente un risque). N'oublions pas que le terme même de "Mage" vient de la caste sacerdotale magâunô de Zoroastre !
Marvel Comics aussi avait introduit dans ses bd comme Thor une version des Yazatas avestiques. Ils n'utilisent pas exactement la même liste et ils ajoutent Amərətāt / Amurdād (déesse de l'immortalité et de la végétation, sa fonction a l'air d'être prise par Haoma ici), Spənta Ārmaiti / Spandarmad ("Sainte Dévotion", ange de la Terre, ici remplacée par Zām), Aša Vahišta (en dieu du feu, dans le jeu c'est plutôt le concept abstrait de vertu et de vérité), Arta (qui est pourtant quasiment identique à Asha), Haurvatāt / Hordād (ange de l'eau, remplacée par Anahita), Xšaθra Vairya / Šahrewar (dieu forgeron du métal), Vohu Manah (ange du bétail et des animaux). Ces Immortels, les "Aməša Spənta", sont en fait utilisés dans le supplément de jeu (p. 15) mais plus comme des émanations du pouvoir d'Ahura Mazdā et des capacités spéciales.
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