samedi 5 novembre 2011

Des dés


Pour nous changer du vieux icosaèdre d'il y a 3 ans, ces quatre autres dés à 20 faces (avec des lettres grecques) du British Museum viennent d'Egypte à l'époque de l'Empire romain. Ils sont en diverses matières minérales (calcite, serpentinite, stéatite et glaçure de céramique).

Quel pouvait en être l'usage : purement ludique ou divinatoire comme une sorte de Ouija ? Les symboles grecs étaient-ils utilisés comme des nombres ou bien des lettres ? La disposition des lettres n'a pas l'air systématique.

On ne sait pas non plus à quoi servait ces dodécaèdres gallo-romains.

Dans le Timée (54a-55c) de Platon, chacun des 5 solides réguliers est associé avec un "élément" : le d4 (tétraèdre) avec le feu, le d6 (cube) avec la terre, le d8 (octaèdre) avec l'air, le d12 (dodécaèdre) avec la voûte céleste (ce qu'on appelle après Platon l'αἰθήρ ou quintessence) et le d20 (icosaèdre) avec l'eau. Cela m'étonne qu'aucun jeu de rôle ne se soit servi à ma connaissance de ces associations.

Au XIXe siècle, certains jeux de société préféraient utiliser des "toupies" (teetotum) à la place des dés parce que ceux-ci étaient considérés comme propres aux tripots et aux maisons de paris. Le jeu Castle Falkenstein imagine qu'un jeu de rôle au XIXe siècle aurait dû se servir de cartes à cause de la stigmatisation des dés, mais la toupie aurait pu être une source de hasard.

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