lundi 20 octobre 2008

La fin de Watchmen changée dans le film ?



(SPOILER, duh)

D'après les rumeurs, ils ne vont quand même pas jusqu'à un happy ending moral (l'ambiguïté amère de la fin de la bd étant quand même l'un des éléments les plus importants, puisque tout lecteur raisonnable doit en arriver à souhaiter la victoire du vilain), mais ils auraient quand même changé la conclusion (avec une série de bombes atomiques, ce qui sonne plus proche d'un épisode de 24). C'est un détail qui ne me paraît pas gênant et qui peut éviter une sorte d'humour de série B qui ne passerait peut-être pas bien à l'écran.



Plus on réfléchit au Plan du Vilain, moins il semble rationnel en fait. C'est peut-être une des conventions de bd qui n'est pas vraiment dépassée et cela reste un des aspects de l'oeuvre les moins convaincants. C'est certes volontaire et les personnages eux-mêmes commentent sur l'absurdité du concept.

Le Plan idiot fait penser à un vrai discours décalé de Ronald Reagan, qui aurait dit au Sommet de Reykjavik d'octobre 1986 que si les Extra-terrestres attaquaient la Terre, les USA et l'URSS seraient capables de surmonter leurs différends (mais Watchmen fut publié à partir de septembre 1986, ce qui serait donc une coïncidence).

Moore a aussi dit que la similitude du Plan avec l'épisode de 1963 The Architects of Fear n'avait pas été un souvenir conscient (même si son editor Len Wein lui demanda de changer la fin pour ne pas trop ressembler à cet épisode). Le Vilain, malgré tout son génie, avait vu trop d'épisodes de The Outer Limits...

Qui plus est, même la fin de l'épisode en question insistait déjà sur le fait que c'était un Plan qui ne pourrait pas réussir. Autrement dit, la fin de Watchmen est déjà critiquée par avance dans le petit "nanar" vieillot de sf dont il veut donner le reflet ironique...

Scarecrows and magic and other fatal fears do not bring people closer together. There is no magic substitute for soft caring and hard work, for self-respect and mutual love.


Et c'est là l'hubris du Vilain, croire en la "Magie", en une sorte de médiation illusoire comme stratégie pour manipuler le Grand Horloger, lui qui n'a pas les pouvoirs divins du Dr Manhattan. C'est encore plus prométhéen que le Dr Frankenstein puisqu'il crée le faux Monstre non pour émuler la création divine mais pour sauver l'humanité du Feu nucléaire.

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