Le Saturday Night Live d'hier avec la vraie Sarah Palin me met vraiment mal à l'aise.
Les Républicains montrent souvent - comme pour George W. Bush - qu'ils peuvent avoir un comportement haineux, méprisant et sûrs d'eux-mêmes, et en même temps une capacité étonnante à simuler l'auto-dépréciation pour désamorcer toutes les critiques (Dick Cheney disant qu'il aime être Darth Vader, Bush jouant tout le temps à l'idiot, McCain disant qu'il va engager Joe le Plombier pour ses 8 maisons).
On ne sait pas ce qui est le plus pathétique ici, le fait que le producteur de SNL Lorne Michaels (qui a donné 2300$ pour la campagne McCain et qui avait déjà un sketch un peu limite qui disait que le vrai coupable du Krach était Georges Soros qu'il faudrait éliminer...) semble ainsi vouloir apaiser les critiques, le fait que Sarah Palin fasse semblant d'avoir de l'humour (où on voit d'ailleurs que son accent habituel pendant la campagne est en fait exagéré) ou le fait qu'elle reconnaisse dans un mélange de candeur et de cynisme qu'elle refuse bien toute conférence de presse.
Il y a quelque chose de grinçant quand une "plaisanterie" ressemble trop à un vrai aveu.
Le rap sur Obama et Ayers est ensuite tout aussi douloureux à regarder, un peu comme lorsqu'il y a quelques années Patrick Sébastien avait si maladroitement tenté de se moquer de Jean-Marie Le Pen en le faisant jouer une chanson raciste. Surtout dans un contexte où M. Palin montre son vrai humour en comparant Obama à un assassin de femme enceinte.
Alec Baldwin - qui a vraiment déclaré que la victoire de McCain serait une catastrophe - joue dans 30 Rock (dont la 3e saison commence le 30 octobre prochain) un rôle de producteur qui serait partiellement inspiré de Lorne Michaels (d'où la rencontre avec Wahlberg qui cherche son imitateur). Sarah Palin lui dit qu'elle lui préfère son petit-frère Stephen Baldwin parce que celui-ci est devenu un born-again Christian après le 11 Septembre 2001 alors qu'Alec (qui a versé 130 000 dollars pour les Démocrates !) a une série d'articles durs contre McCain dans son blog.
On Writer’s Block: Part 2: What I Do About Writer’s Block
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We use the term “writer’s block” to describe our inability to deal with the
emotions we feel when we face a blank page or a problem with the work that
does...
Il y a 4 heures
7 commentaires:
Je n'ai pas regardé jusqu'au bout... j'étais aussi mal à l'aise.
Alors que le sketch de McCain avant-hier au diner Al Smith était très drôle...
Et puis je ne comprends pas pourquoi on trouve que Fey ressemble à Pallin.
Elle a choisi d'imiter systématiquement la Pallin nunuche idiote des interviews Gibson/Couric et pas du tout celle genre pitbull subliminalement raciste des meetings.
McCain a plus de charisme que Palin (qui sait mieux lire les attaques en souriant).
Tina Fey est infiniment plus charmante et intelligente que Palin mais il y a quand même une ressemblance (ce fut même la première chose à laquelle j'ai pensé en découvrant Palin quand McCain l'a sélectionnée). Mais, comme le répète tout le temps Sullivan, Fey a déjà donné plus d'interviews sur son imitation que la vraie Sarah Palin (de même que Joe le prétendu plombier).
C'est vrai qu'ils sont peut-être trop "doux" avec elle (surtout quand on voit que maintenant Tina Fey aussi se fait huer par la foule dans les rassemblements républicains). Mais ils ont quand même beaucoup contribué à la décrédibiliser dans l'opinion.
Stewart semble plus tétanisé par la Créationniste de l'Alaska et a presque l'air de ne même pas la juger digne qu'on se moque d'elle (si ce n'est avec Samantha Bee au début)...
Comme Baptiste, j'avais trouvé McCain assez drôle (et Obama comparativement un peu terne) chez Al Smith.
Palin est embarrassante parce qu'elle a le sens de l'humour d'un pitbull. Je ne suis pas étonné qu'elle ne maîtrise pas l'auto-dépréciation caractéristiques des hautes sphères.
Je ne sais pas si son skits stunt a fait changer les sondages, mais je serais étonné que le show ait un quelconque effet sur la présidence (quoiqu'on a pu montrer l'existe d'un “Colbert bump” pour certains candidats).
Oh, je n'ai pas dit que cela allait aider Palin. Elle y reste ridicule. Mais c'est quand même pénible à regarder.
Ezra Klein critique l'émission d'une manière différente en disant que c'est plutôt Palin qui a commis une erreur en y allant. Cela rend sa critique des evil elite mainstream medias encore plus hypocrite.
Le Guardian a un quizz
“Tina/Sarah : qui a dit ?”. C'est très facile en fait.
Pour ma part, je n'ai pas trouvé que Stewart se retenait tant que cela au sujet de Palin. Et l'épisode d'hier soir est certainement combatif sur la question.
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