vendredi 5 juin 2009

Habitat, οἰκία



Passage de Home de Yann-Arthus Bertrand. Il répète le cliché selon lequel la destruction des forêts de l'Amazonie (ou d'Indonésie) va nous priver de médicaments potentiels "qui étaient les plus adaptés à notre nature végétale". Je me demande d'où vient ce mème étrange (qui remplace celui, plus efficace, sur "Le Poumon de la Terre"). Le Paradis Perdu comme seul lieu secret pour un remède du cancer. On l'entend dans de nombreux films américains (même avant le médiocre Medicine Man, 1992).

Cela fait penser à l'argument d'Arendt qui disait que le vrai ennemi de la culture est celui qui prétend la défendre en la réduisant à une utilité sociale. Défendre l'environnement au nom d'une utilité médicale postulée est le traiter comme un simple réservoir de ressources techniques à exploiter et maîtriser. Le philtre cache la forêt. L'argument illustre ce qu'il prétend dénoncer.

En revanche, j'ai bien aimé l'idée de se concentrer sur certais symboles de l'Urbanisation avec des mégalopoles comme Dubai (pour l'architecture prométhéenne et inconsciente) ou Las Vegas. Des traces du mythe moderniste du Progrès mais changé en Tours du Babel dilapidant des fortunes et les eaux dans la vanité et l'inefficacité écologique, dans un cadre désertique, matérialisation des inégalités devenues verticales, créations d'îles artificielles enfantines comme dans un mini-monde onirique.

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