vendredi 9 juillet 2010

Les cothurnes d'Octavien



Le Canard écrit que le Président avait "tourné talonnettes". Tout le monde, je crois, est d'accord pour dire que le blâmer pour sa taille serait ridicule et plus ignoble pour le critique que pour sa cible. On entend parfois dire que c'est "de bonne guerre" dans la mesure où il pècherait plus par vanité en ne l'acceptant pas (personne ne se moque de la taille de Martin Hirsch, parce que cela n'a pas l'air de le travailler). C'est un cercle vicieux puisque il est difficile de savoir s'il n'y a pas attaché de l'importance parce que ses opposants se servent si souvent de ce détail anatomique et qu'on y voit toujours un cliché psychologique simplificateur sur le Complexe d'infériorité des mégalomanes narcissiques.

Mais une autre raison pour ne plus en parler serait le personnage d'Auguste qui se servait de talonnettes également, cf. Suétone, , Vie d'Auguste, LXXIII, 2 :

"Il se servait de chaussures un peu rehaussées pour paraître plus grand. (usus est (...) calciamentis altiusculis, ut procerior quam erat videretur)"

Cela dit, une autre source indirecte (d'après l'affranchi Julius Marathus, Auguste, LXXIX, 5) dit qu'Octavien mesurait 5 pieds 3/4, soit sans doute 1,70m, ce qui ne paraît donc pas vraiment petit.


Par ailleurs, je crois que Mme Penchard devrait être écartée du gouvernement.

5 commentaires:

Fr. a dit…

Camarade, je te soupçonne de parler latin uniquement pour pouvoir dire qu'il faut virer Penchard, et même pas sur sa taille (dont j'ignore tout), mais sur un motif bassement démocratique. Nobis Penchard incendiare necesse est.

Sur la taille de Badinguet, je te sens des scrupules à frapper plus fort que toi. Il y a aussi l'argument Baroin : peindre Badinguet sous les traits d'un nabot revient à fairelejeudufrontnational, cequidevraitnousrapellerlesheureslesplusombresdenotrehistoire.

Les contre-arguments les plus célèbres sont, pour le moment :

- Pas de liberté pour les ennemis de la liberté.
- La tolérance ? Il y a des maisons pour ça.
- Fight fire with fire.

St Just, Claudel et Metallica dans l'ordre. Mais aucun ne me convainc vraiment. J'attends encore le killer argument, qui doit se trouver quelquepart chez Desproges.

all a dit…

hum... Sarko me semble tout de même le premier président de la 5ème à concentrer autant d'attaques sur sa personne et non sur sa fonction : petite taille, goût pour le clinquant, tics nerveux.

VS a dit…

>all : certes, mais tous ces éléments ne sont pas de même nature: on n'est pas responsable de sa taille, on est responsable de son mauvais goût (les tics, je ne sais pas :)

Phersv a dit…

> Fr
je te sens des scrupules à frapper plus fort que toi.
Hey, je suis certes moins grand qu'un basketteur comme Ceteris Paribus et toi, mais je mesure quand même 6'.

Oui, l'argument "Fight fire with Fire" consisterait donc ici à dire que puisque le Président a une abondance de mépris (voir la célèbre phrase si étonnante de lucidité "Je serai un Président comme Louis de Funès dans Le Grand Restaurant : servile avec les puissants, ignoble avec les faibles. J'adore."), on a le droit de retourner son mépris sur ses propres complexes.

Le fait que Badinguet ait l'air si vaniteux à ce sujet et qu'il continue encore à présent malgré toutes les critiques à sélectionner les entourages pour qu'ils ne soient pas trop grands peut donner envie de l'attaquer là où cela le blesse.

> all & VS
Il y a de mauvaises raisons dans cela, une forme de personnalisation excessive. Mais après tout, c'est lui qui désire cette personnalisation.

Non seulement il n'est pas responsable de sa taille mais tout le monde est d'accord pour dire qu'un grand politique n'a pas à être un homme grand (même si cela peut aider électoralement).

Cela nous renvoie donc à l'argument précédent : on ne devrait pas l'attaquer sur ce détail mais il est partiellement responsable du problème par sa vanité à ce sujet.

MB a dit…

Ho, je ne connaissais pas l'incroyable phrase de notre président se comparant à M. Septime...

Sur le sujet, j'avais trouvé ce demotivational poster que vous connaissez sans doute très pertinent à l'époque.