Comme je vais visiter l'Écosse et que je suis incapable d'interpréter la réalité indépendamment des jeux de rôle, je vais faire un survol des aspects de ce pays dans les quelques jeux de rôle que je connais.
On pourrait prétendre que le monde de Blackmoor, avec ses Landes septentrionales, était déjà une sorte d'Écosse parallèle (même s'il s'agit peut-être plus du Danemark comme c'est une masse continentale). De même, dans le monde patchwork de Mystara (qu'utilisait Basic D&D dans les années 80), les Principautés de Glantri avait une partie écossaisse, le Klantyre dirigé par le nécromancien Brannart McGregor. Plus récemment, les Highlands de Daradja dans Artesia: Adventures in the Known World ont certains côtés qui pourraient évoquer le royaume gaélique de Dálriada. De même, les Wildlings du monde de A Song of Ice and Fire Roleplaying sont assez directement les Pictes (avec des hordes de morts-vivants en plus, certes).
Au-delà du Mur d'Hadrien (et du Mur d'Antonin), la Calédonie de Pendragon a donc plusieurs royaumes féodaux.
A l'ouest, le Dalriada scot (à peu près Argyll) existe déjà comme royaume irlandais. Le Gorre (gouverné ici par le roi Uriens) et le Strangorre sont des alliés de la Table ronde.
Au nord, les îles d'Orcanie (les îles Orkney) et le Caithness est l'un des plus importants, en tant que patrie de la Reine Margawse (Morgause, qui dans Pendragon est bien distincte de la Fée Morgane), demi-soeur d'Arthur, veuve du Roi Lot et mère des célèbres chevaliers de la Table ronde, Gauvain, Agravain, Gaheris et Gareth (qui préfèrent rester à Camélot en Logres loin de leur terrible mère). Un royaume nordique indépendant, coincé entre l'Orcanie et les Pictes, est appelé ici "Escoce" autour de l'actuelle Inverness et le Moray).
Au centre, le Duché de Benoic (à peu près le Perthshire, homonyme un peu trouble du royaume breton de Benoic qui se situe d'habitude en Armorique, mais Greg Stafford a curieusement placé Lancelot plus loin en Gaule) est un domaine de Pictes "civilisés". La plupart des Highlands ont des clans pictes qui ne connaissent pas encore la structure féodale (qui, dans la réalité, n'arriva pas vraiment si loin au nord avant l'influence normande et la révolution davidienne du XIIe siècle).
Au sud, le Lothian est vassal d'Arthur depuis la défaite du Roi Lot et contient le célèbre "Château des Vierges" (qui dans les traditions est soit à l'extrême sud dans le Dorset, soit en effet du côté d'Edinburgh). Le Garloth, qui correpondrait plutôt au Northumberland (Bryneich ou Bernicie de l'époque des Angles), est dirigé par la Reine Elaine, une autre demi-soeur d'Arthur moins connue que Morgause (et où les sources n'indiquent pas clairement si elle règnait en Ecosse ou en Armorique continentale).
Contrairement à d'autres livres de jeu de rôle qui n'investissent pas assez dans la cartographie (je pense aux livres GURPS, parfois assez décevants à cet égard), ce supplément a plusieurs cartes d'Écosse très réussies (par Darrell Midgette) : une grande carte des sites, une carte des régions pour les joueurs, une carte du relief et une carte des tribus traditionnelles. Le début survole les Royaumes en une douzaine de pages.
La suite entre plus dans les détails (environ 30 pages) sur le peuple des Pictes et le paganisme, avec tout un système sur une forme de Chamanisme ou de Totémisme "picte". Je ne peux pas vraiment juger si cela est authentique ou un peu "générique".
Enfin, après un index géographique, commencent les scénarios. Roderick Robertson (qui a aussi travaillé sur le supplément écossais pour Ars Magica, le Tribunal de Loch Leglean, et qui connaît bien le monde mythique de Glorantha) a une petite campagne picte où les personnages doivent venir du Royaume nordique d'Escoce, tout près du domaine de la Reine Morgause. Les idées de scénarios rappellent immédiatement celles qu'on retrouve autour des Orlanthis dans Glorantha, avec des conflits entre clans et des raids de bétail.
Une autre aventure est au contraire prévue pour des personnages chevaliers venus de Logres en Strangorre. Le scénario peut inclure toute une guerre contre certaines tribus pictes, ce qui rend l'aventure plus politique.
Ce supplément calédonien me paraît avoir plusieurs avantages : on n'a plus affaire à l'opposition habituelle avec les Saxons comme dans le Sud et la Reine Morgause, mère de Gauvain, peut être une menace directe dans son propre domaine. Cela permet donc de relancer une campagne arthurienne originale sans trop rompre avec certains thèmes classiques.
Par ailleurs, je pense que Mme Penchard devrait être renvoyée.
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