Domdaniel, j'en ai déjà parlé dans le résumé de Thalaba. Elle semble créée par le romancier français Jacques Cazotte (1719-1792) dans sa Continuation des Mille et Une nuits (Cabinet des fées, tomes 39-41, 1788-1789), dans l'histoire de Maugraby le Magicien. C'est censé être une école diabolique dans des cavernes sous la Mer près de Tunis (peut-être une influence du début du récit sur la Cité d'Airain où on dit qu'on retrouve des jarres avec des Djinns rebelles emprisonnés par le Roi Salomon "au large de la Sicile et de l'Afrique"). 10 ans après Cazotte, l'anglais Southey reprend l'histoire des Sorciers maléfiques de Domdaniel en en faisant les antagonistes de son héros Thalabar. Ils exterminent toute sa famille parce que l'oracle a dit qu'il détruirait l'école magique de Domdaniel mais Thalabar va survivre et hériter de l'Anneau magique du Sorcier Abdaldar, ce qui va lui permettre de réaliser la prédiction contre Domdaniel.
Scholomance est un mythe roumain d'une école de Magie Noire sous la terre en Transylvanie. Il n'y aurait pas d'enseignant, uniquement des livres qui apparaissent quand on en fait la demande aux diables. Les anciens disciples sont nommés les "Solomonari" (je me demande si cela a pu être une influence inconsciente sur "Solomani", le nom pour les Humains de la Terre dans l'univers du jeu Traveller). Ils seraient de géants aux cheveux roux. Leur nom dériverait sans doute du Roi Salomon qui peut contrôler les esprits (et cela ferait une connexion avec Domdaniel). Les Solomonari chevauchent des dragons ou des hydres (les Balauri) et servent le diable pour apporter tempêtes et grêle. L'écrivaine Naomi Novik vient de réutiliser le nom dans son cycle fantastique très sombre Scholomance où on forme les jeunes sorciers pour tenter de leur donner une petite chance de survivre mais où la majorité d'entre eux se fait massacrer par divers démons qui viennent se nourrir de leur magie. L'école y est donc à la fois un abri mais aussi une forteresse assiégée et un garde-manger qui attire les prédateurs.
Svartiskóli (l'école noire) ou Jovisskóli (l'école de Jupiter) apparaît dans le conte islandais concernant Sæmundr Sigfússon l'Erudit, un auteur réel du XIe-XIIe siècle mais à qui on attribuait diverses ruses de "Super-Trickster" qui manipulent Kölski (le Diable) pour mieux le trahir ensuite. Une des légendes est que Sæmundr avait intégré l'Ecole Noire (pour y maîtriser notamment l'Astrologie ou d'autres savoirs profanes ou en rapporter de sombres Runes). Mais le Prix de l'école est de sacrifier son âme à Kölski et de risquer de rester enfermé dans l'Ecole. La règle voulait en effet que le Diable garde le Dernier élève à sortir (Naomi Novik a repris cette histoire dans sa version où la Scholomance veut dévorer le Dernier diplomé). Mais avec l'aide d'un prêtre nommé Jon, Sæmundur réussit à s'enfuir et à échapper au Diable tout en ayant tiré des connaissances de l'endroit. Dans une version, Sæmundr fit croire au Diable qui voulait l'attraper que son Ombre derrière lui était le Dernier élève ou bien en lui laissant à la place de son corps une patte qu'il avait mis derrière lui. Le Diable continua de le suivre lorsqu'il voulut franchir l'Atlantique pour revenir en Islande mais le savant réussit à le battre avec une Bible. L'entrée de l'école serait en France ou en Allemagne, mais dans l'Autre Monde. Il est aussi dit (dans un conte réuni dans les Þjóðsögur Jóns Árnasonar) que l'école est sans fenêtre, toujours dans les ténèbres, éclairée seulement par des bougies et qu'elle a son propre temps séparé du monde, les sabliers internes ne suivent pas les horloges extérieures. Les élèves y sont servis par une Main grise et velue.
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