Alluria est un monde de fantasy que j'ai trouvé sur RPGDriveThru. C'est un petit éditeur indépendant (Matthew Kubisz) qui propose des extensions pour la nouvelle édition de D&D. Il s'est concentré sur une douzaine de nouvelles races de personnages et il insiste à chaque fois pour qu'elle permette des personnages aventuriers et héroïques. Il y a par exemple les Entombians, insectes aimables qui peuvent tisser une toile mais aussi évoluer par une chrysalide vers une forme ailée, les Obitu, race de morts-vivants bienveillants (comme les Eleti) qui se sont rebellés contre un Nécromancien, les Squoles (sorte de Gélées humanoïdes). J'étais très curieux de voir comment le monde d'Alluria allait évoluer avec ces races originales mais la présentation est très brève et décevante. C'est donc seulement un monde carrefour avec des Brumes interdimensionnelles qui en font une passoire. Des races de tout le Multivers arrivent donc sans cesse par toutes ces portes (un peu comme les Brumes dans Rêve de dragon). Il n'y a aucun autre détail intéressant. Cela ne me donne donc pas envie d'essayer la description de chaque race.
Shard est un nouveau jeu de rôle complet dans un monde, Dardünah, où toutes les races sont des animaux anthropomorphiques (hommes-reptiles, hommes tortues, homme-oiseau, hommes-tigres, hommes-éléphants, homme-fourmilier) et où l'inspiration est plus orientale (l'Inde mais aussi les arts martiaux d'Extrême Orient) que médiévale-fantastique habituelle. Je ne crois pas l'acheter (parce qu'il n'apporterait sans doute rien pour mon projet de Bharatavarsa) mais il faut reconnaître ses qualités esthétiques.
D'un autre côté, ce choix d'un monde sans humain et avec seulement des thériomorphes peut avoir des défauts : le singe intelligent Sun Wukong n'est plus aussi spécial dans un monde qui a des nations entières de singes intelligents.
J'ai acheté le récent numéro de L'Histoire spécial Néron, autour de la bd Murena (dont le premier volume vient d'être traduit en latin par Claude Aziza, qui avait déjà traduit Spartaci Filius dans Alix). Cela peut donner un bon supplément pour le jeu Praetoria Prima qui se déroule au début du règle de Néron.
J'ai aussi commencé à lire Requiem for Rome, l'extension de Vampire pour jouer sous l'Empire romain. Dans cette version, Remus, le fils de la Louve, fut le premier Vampire et il a créé une classe patricienne de prédateurs qui règnent sur la Rome nocturne. Un des textes assure aussi qu'après sa mort on disait que le tombeau de Caligula était hanté, ce qui suggère des idées. J'aime beaucoup l'idée paradoxale de Vampires paléochrétiens avec la secte gnostique de Longinus, qui prétend être devenu immortel après avoir bu le vrai Sang du Christ. D'habitude, j'ai plutôt envie de jouer vers la fin de la République mais l'idée d'une courte campagne autour du Christianisme ancien sous Julien l'Apostat m'attire.
SuperFrance est un supplément pour le jeu de rôle britannique Squadron UK (nouvelle édition du jeu Golden Heroes de Games Workshop, dont le charme principal venait de sa couverture par Brian Bolland). SuperFrance est rédigé par Olivier Legrand, qui a aussi écrit le jeu mythologique gratuit Mazes & Minotaurs et il décrit la France pour des héros britanniques, un peu comme Kingdom of Champions de Phil Masters décrivait le Royaume-Uni pour des joueurs américains. En 28 pages, après quelques généralités sur les clichés à éviter (bérets basques, "N'appelez pas tous les Français André"), il décrit un groupe de superhéros dont la Base est à La Défense, l'Avant-Garde, avec Jongleur (allusion à Gambit ?), Solitaire (qui manipule les probabilités comme Scarlet Witch) et Le Roc (en gros The Thing). Puis on décrit la compagnie d'armement ARES, une sorte de Matra-Lagardère, qui manipule le gouvernement et d'anciennes colonies pour ses trafics d'armes, et une équipe de supervilains, dirigée par Le Fantôme, un alchimiste immortel. Le fait que l'auteur soit français évite une sorte de parodie Superdupont involontaire mais je n'ai pas vraiment trouvé de détails qui me donne envie d'y jouer. En un sens, l'équipe européenne (dirigée par une mutante grecque) dans GURPS International Teams me paraissait plus intéressante.
Sword Worlds est un supplément pour Traveller qui décrit ce secteur des mondes des Epées, où chaque planète prend son nom d'une Epée célèbre de la mythologie terrienne. Cela fut pris directement au roman de H. Beam Piper, Space Vikings, 1963). Space Vikings a inspiré de nombreuses choses dans l'univers de Traveller, comme les planètes isolées qui dépendent de la puissance des Vaisseaux spatiaux qui voyagent entre eux et qui peuvent leur apporter la civilisation (avec toute la mythologie far-west/libertarienne/fascistoïde selon laquelle les Barbares individualistes peuvent mieux préserver la civilisation dans la Frontière que les civilisés amollis ou que la Fondation de chercheurs à la Asimov). Ici, les Mondes des Epées ont été colonisés par des Terriens scandinaves et ont même eu une résurgence de polythéisme nordique. Ils sont maintenant une confédération tampon entre le Consulat Jhodani et l'Imperium, avec des agents des deux Empires ennemis. Un des auteurs du supplément est lui-même Danois, ce qui apporte souvent du vocabulaire très réaliste à ces colonies. En 144 pages, on a donc droit ici à une description relativement détaillée de plusieurs mondes, qui va donc plus loin que les simples survols denses dans les autres suppléments Traveller qui laissaient beaucoup de travail à l'imagination des Narrateurs.
La science-fiction de l'Âge d'or a vraiment deux pôles politiques opposés entre la gauche relativement optimiste d'Asimov et la droite de Poul Anderson, Robert Heinlein ou H. Beam Piper. Chez le premier, le héros est souvent un scientifique humaniste. Chez les seconds, le héros est souvent un aventurier un peu cynique, désabusé par le déclin bureaucratique d'un Etat trop présent. On retrouve cela dans l'opposition entre l'Utopie socialiste athée de Star Trek et la caste de moines-samurai qui luttent contre l'Empire dans Star Wars. Les jeux de rôle préfèrent le plus souvent l'individualisme de Han Solo à la hiérarchie militaire de James T. Kirk (même si la nouvelle version a insisté pour en faire aussi un Han Solo à l'intérieur de l'Armée).
En passant, le nouveau jeu de sf Rogue Trader est une synthèse des deux. Comme dans Star Trek, le joueur commande un vaisseau qui est une véritable ville avec des centaines de subordonnées sous ses ordres (et même encore plus, la population de l'équipage tournerait plutôt vers les milliers). Mais comme dans Star Wars, il serait plutôt Lando Calrissian (traffiquant sans aucun idéal moral) voire Jabba (une créature criminelle inhumaine). Et l'univers me paraît trop désespérant de pessimisme entre l'Humanité complètement asservie par un Empereur-Dieu au pouvoir absolu avec ses castes de guerriers génétiquement modifiés et un Cosmos empli de Dieux du Chaos qui conduisent à la folie.
Je comptais m'acheter aujourd'hui légalement les vieux pdfs de Tunnels & Trolls (le second plus vieux jeu de rôle après D&D) sur DriveThru mais ils viennent d'être retirés parce que l'éditeur avait bien eu les droits sur les textes mais il avait ensuite illégalement utilisé d'autres illustrations qui n'étaient pas libres.
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