dimanche 12 janvier 2014

Boutiques en Briques

Mauvais signe pour le marché du jeu de rôle en France : la boutique Ludikbazar de la rue Meissonier (station Wagram, XVIIe) arrêterait complètement le jeu de rôle en VO, sauf d'occasion, car ils étaient obligés de les solder presque tous. Ils gardent en revanche les nouveautés en VF et un peu de VO sur leur site de VPC (mais là aussi j'imagine qu'ils ne suivront plus les nouveautés). La boutique me semblait pour l'instant plus ouverte sur les petits jeux que leurs concurrents de Starplayer (qui a aussi réduit la place accordée aux jeux de rôle par rapport aux jeux de plateau) ou même que le Jeux Descartes de la rue des Ecoles. Entre l'achat par correspondance et le téléchargement, je crains que les boutiques ne se concentrent toutes encore plus sur les autres types de jeu.

8 commentaires:

賈尼 a dit…

J'ai déjà râlé maintes fois à ce sujet, mais je n'arrive pas à comprendre pourquoi les joueurs de jdr français sont devenus complètement prisonniers du monolinguisme. A priori l'anglais s'enseigne bien mieux qu'à mon époque, les jeunes ont accès à plein de videos en VO sur YouTube et aux DVD en VO, et pourtant je vois bien que seuls les jeux francophones ou traduits se vendent. Pareil au club où je joue, ma table est la seule avec des manuels et des fiches de perso en anglais et on nous regarde comme des Martiens. Sans parler de Casus qui est devenu le catalogue Manufrance des jdr. Et j'ai déjà remarqué la raréfaction de l'offre de jeux en VO dans les boutiques parisiennes. Parisiennes, merde, pas d'un bled paumé en province !

Phersv a dit…

Oui, je constate cela même dans les sciences humaines : quand je parle d'un philosophe non-traduit à un collègue, il pense immédiatement que l'absence de traduction prouve qu'il doit être mineur et il ne le prend au sérieux que s'il y a une VF.

Les parutions en français ont l'air importantes même pour les jeux VO. Je me demande par exemple si la liste de diffusion Glorantha-VF n'est pas si silencieuse surtout parce qu'il n'y a plus de traductions depuis la fin de Multisim.

Cela va devenir une spirale : comme la minorité d'amateurs s'habitue à acheter les originaux, les traductions seront de moins en moins justifiées et cela suscitera d'autant moins de curiosité pour l'original. L'étal de LudikBazar n'avait comme traduction que le joli Ryuutama (que tu avais mentionné) et du Pathfinder, je crois.

賈尼 a dit…

C'est triste ; comme les jeux originaux français et que les jeux traduits en français ne correspondent pas à ma sensibilité de rôliste, je me retrouve complètement coupé de la communauté des joueurs de jdr français.

Cela dit, j'ai offert Ryuutama à ma fille à Noël. Ça a l'air d'être un bon jeu, surtout pour les filles (le combat n'est pas au cœur du système).

Thierry C. a dit…

Il y aurait pas mal à dire sur l'apprentissage des langues vivantes en France… Plus ça va, plus on a soit des bilingues, soit des incompétents absolus. Dans le cas des jdr, c'est sans doute aussi que les intéressés par la VO, une petite niche, commandent directement sur le net - et aussi que les VF sont de mieux en mieux faites, et assez rapidement.

Imaginos a dit…

Bah, ça fait bien longtemps que les boutiques françaises, même historiquement bien achalandées, ont laissé leurs rayons V.O. se réduire comme peau de chagrin, voire disparaître (et dans le fond, c'est à l'image de leur rayon JdR tout court).
J'avais constaté le phénomène il y a plus de huit ans au relais Descartes de Lyon, par exemple (et avant ça, dans des boutiques qui n'avaient pas le même fonds).

De toutes façons, quand on veut de l'anglais dans le texte, le recours à la VPC est devenu quasi-indispensable (et je viens de vérifier, la dernière sortie que j'ai achetée aux États-Unis est aussi au catalogue du site Ludikbazar ; les deux précédentes par contre n'y figurent pas).

Quant au sujet des joueurs français et de la langue anglaise, n'en déplaise à Gianni (qui s'était déjà exprimé chez moi à ce sujet il y a un peu plus d'un an ;-) ) je ne suis pas convaincu, loin de là, de ce que les joueurs d'aujourd'hui soient plus anglophones que nous ne l'étions il y a trente ans. Qu'ils baignent dans un environnement plus anglophone, internet oblige, OK ; mais qu'ils soient plus capables que nous de lire couramment un texte en anglais, c'est pas certain (en tous cas, je ne crois pas que la proportion de bons lecteurs anglophones soit plus élevée que dans les années '80 ; estimation complètement pifométrique, évidemment).
Et même pour un anglophone, l'aspect "confort de lecture" n'est pas à négliger (du moins, tant qu'on ne réalise pas que les traductions sont mal faites, évidemment).

Phersv a dit…

Dans le cas des autres langues, je suis d'accord avec Thierry C. qu'on n'a pas de preuves de progrès sensibles, voire pire. Dans le cas de l'anglais, cet environnement constant doit quand même jouer un peu chez les jeunes mais le problème doit être alors plus la lecture tout court que la lecture en anglais.

Les traductions variaient mais posaient des problèmes en laissant de côté certains suppléments. Dans mon souvenir, celles d'Hexagonal étaient vraiment très... inégales (pour ne pas dire souvent mauvaises) alors qu'à l'autre extrême, le RuneQuest d'Oriflam était globalement bon (leur édition des Dieux de Glorantha étant même un cas rare où la traduction était meilleure que l'original).

Imaginos a dit…

L'un des exemples que je prenais de *mauvaise* traduction il y a une quinzaine d'années était justement du RuneQuest Oriflam : "Les guerriers du Soleil". ;-)

Sinon, je viens de faire un tour sur la boutique en ligne de l'Œuf Cube, par curiosité, et c'est affreux : en V.O., non seulement ils n'ont quasiment rien, mais il n'y a que des "blockbusters" (si l'on peut employer cette expression dans le domaine de l'édition de JdR) !

Fabien Lyraud a dit…

De toutes façons les jeunes lisent de moins en moins, même en français alors dans une langue étrangère.... Ce déclin de la lecture curieusement frappe plus la France que les autres pays développés qui aurait eu tendance à la voir se développer même pour certains (USA, Espagne).