C'est un cri répété par mille sentinelles,
C'est un phare allumé sur mille citadelles
Le Phare est une grande "station" spatiale d'un kilomètre et demi de long et avec un diamètre au sommet de 400 m, et elle est itinérante. Le terme de "station" n'est donc peut-être pas très approprié et on est donc entre l'Enterprise et Deep Space 9. Elle a une capacité de "starfall" énorme de 50 années-lumière, comme un vaisseau-citadelle, ce qui pourrait l'envoyer facilement à n'importe quel endroit de la Bordure en deux starfalls maximum (et même en une seule semaine depuis Aegis). Le Phare n'a donc pas une position fixe et fait un long tour annuel des systèmes de la Bordure.
Il y a même des vaisseaux qui jugent plus rentable de s'accrocher à elle pour voyager plus vite : les docks ont plusieurs douzaines de vaisseaux et la station est en plus accompagnée de 12 chasseurs, 4 vaisseaux d'escorte 2 destroyers ou 3 croiseurs de la Star Force du Concordat. C'est donc tout un essaim de vaisseaux dans son sillage.
Le Phare avait d'abord été décrit dans le Star*Drive Campaign Setting p. 92-93. Il est ensuite développé dans un supplément The Lighthouse (64 pages) par David Eckelberry (le co-créateur de Star*Drive, qui partit ensuite travailler pour LucasArts sur la licence Star Wars).
La silhouette ci-dessous n'a pas été reprise dans le supplément qui préfère montrer des cartes 3D de quelques niveaux représentatifs.
La Station-Vaisseau appartenait d'abord à l'Eglise Orlamiste (qui a donc gardé une présence importante avec une cathédrale tout en "haut") mais après avoir été endommagée pendant la Seconde Guerre Galactique, elle fut finalement confiée au Concordat qui l'envoya dans la Bordure pour la première fois en 2499 (dont après l'expédition du Monitor).
C'est devenu le siège de l'Agence d'Exploration du Concordat (Concord Survey Service), qui est un peu plus décrit dans Outbound: An Explorer's Guide) et c'est aussi une station de relai de communication dans le drivespace, ce qui permet à tout système stellaire dans lequel elle est d'accéder (contre payement) au Réseau (Grid). C'est à la fois un centre diplomatique, commercial (avec la compagnie Redman-Smith d'Alaundril qui a transféré son siège sur le Phare ou l'Autorité Commerciale du Concordat), financier (siège de la Bourse de la Bordure, The Lighthouse Exchange LIEX) et médiatique (siège de TransVergeNews).
C'est un phare dans la Nuit de la Bordure et un des plus importants facteurs d'intégration entre les systèmes lointains. Mais les "Borduriens" anti-Concordat la voient aussi comme une menace et une invasion (il y aurait des cellules terroristes et indépendantistes à bord).
Le supplément évoque rapidement plusieurs PNJ, ambassadeurs des nations des "Arrivants" ou des colonies de la Bordure (Bluefall/Aegis), marchands, personnels, agents secrets. C'est très humano-centrique. Une rare exception est Xi, le dirigeant de l'Autorité commerciale, qui est un mechalus. La station a son IA, MINA, qui utilise une personnalité féminine et qui a gardé certains traumatismes de la période où la station avait été abandonnée à la fin de la Seconde Guerre galactique (elle refuse toute déconnexion pendant les Starfalls).
Kyle Wakefield est l'administrateur de la station mais le pouvoir politique doit être partagé avec Michael Thayne, le Consul du Concordat qui est aussi un leader de la faction qui défend un engagement prioritaire dans la Bordure. Kevin Ochoa est l'Ingénieur en chef et le Capitaine Adam Wisztec est le chef de la section de la Force stellaire.
Le comité d'Intégration de la Bordure est en ce moment dirigé par une déléguée VoidCorp (qui ne s'entend pas du tout avec l'ambassadeur de VoidCorp dans la station), une Rigunmor connue pour sa corruption, une philosophe spécialiste d'éthique de Borealis et un sénateur ambitieux de la Ligue d'Orion. La station est pleine d'ambassadeurs (et espions) de toutes les forces possible. L'évêque Tassina est la chef de l'Eglise orlamiste qui dirige le quartier du Temple.
Le Phare a 4 parties principales (en allant de haut en bas) : la Cité du Temple orlamiste (les "Ponts 195 à 200", 300 m), les docks (200 m), "l'épine dorsale" (650 m) et la salle des machines (240 m). La Cité a sa propre université (borealis) et d'autres institutions (4 hôtels, un stade...) qui rappelle que c'est une véritable ville, pas seulement un vaisseau. La population totale est autour de 50 000 personnes (avec des variations de tous les voyageurs en transit, p. 9-10).
Le supplément Lighthouse se termine par trois petites aventures reliées en 2501, Opening Offers, First Run et No Peace among Men. Bizarrement, ce ne sont pas vraiment des aventures sur le Phare mais qui utilise le Phare comme arrière-fond.
Le Phare vient visiter le système Mikoa, pas très loin du centre de la Bordure à Aegis. Bien que placé si proche du centre (et je ne comprends pas bien pourquoi placer un système mystérieux dans cette localisation), Mikoa n'a pas paru très intéressante en dehors de quelques minerai. Mais en visitant la petite colonie de Mikoa A, les PJ vont être envoyés pour explorer l'étoile Mikoa B.
Je ne veux pas gâcher le scénario mais il y a quelques surprises que je trouve assez amusantes (à condition, bien sûr, d'accepter le côté soft science et Star Trek, qui est la donnée initiale dès qu'on admet des pouvoirs Psi). Une bonne idée est de créer quelques dilemmes pour les explorateurs ou des marchands. Le jeu de rôle est un jeu sur les choix et le dilemme est donc un élément central de toute bonne aventure.
Mikoa n'apparaît pas dans la liste officielle des distances (Star Compendium p. 12-13) mais dans la carte (p. 14). Les autres systèmes ont bien reçu leurs coordonnées dans ce Star Compendium mais pas Mikoa. A vue de nez (j'ai la flemme de mesurer plus précisément), d'après la carte, Mikoa doit être à peu près (+6/7, +4, +1) - il n'y a que l'axe des z qui soit vraiment indiqué - soit à peu près 8 années-lumière d'Aegis (qui sert de point origine de la Bordure 0,0,0).
Globalement, c'est un bon supplément, notamment l'impression de complexité de ce milieu urbain sur un kilomètre de haut. En revanche, je trouve dommage qu'il n'y ait pas beaucoup de PNJ "avec des secrets" (à part 2-3 espions ou personnels corrompus). Les noms des PNJ sont aussi restés très américano-centriques.
L'absence quasi-totale d'Aliens à part un mechalus (dont le secret est qu'il est... complètement intègre et sympa) me fait me demander si David Eckelberry ne voulait pas un cadre de jeu assez humano-centrique - ce qui serait curieux s'il a ensuite travaillé pour Star Wars.
De ce point de vue des intrigues politiques entre humains, j'ai l'impression que The Lighthouse penche plus vers Outland (ou, pour utiliser une source plus récente, The Expanse) que vers Babylon 5. Cela peut donner une tension avec un supplément comme Alien Compendium où on a l'impression qu'une quantité importante des systèmes explorés cache une espèce intelligente exotique.



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