Black Starfall (1998, 20 pages), par Rich Baker fut l'une des premières aventures publiées pour l'univers de Star*Drive et c'est clairement un petit scénario d'introduction qui n'a pas besoin de beaucoup de connaissances sur le cadre du jeu. On est en 2496, juste avant le "présent" annoncé dans le supplément et on est pour une fois non pas encore dans la zone de la Bordure (The Verge), qui n'est pas encore rouverte, mais dans "l'Anneau Stellaire" du "Vieil Espace", dans la zone du Concordat (Taurus). Si on veut garder ce nom de la constellation "Taurus" (Star*Drive n'a pas la carte réaliste d'Universe ou de 2300AD), on pourrait décider qu'on est dans la direction de "Tiānguān" (天關, "Porte du Ciel" en chinois), autre nom chinois de Zeta Tauri à 440 a.l. de la Terre (même si on parle d'une distance encore plus lointaine, dans les 700 a.l. par rapport à Sol - même les vaisseaux les plus rapides mettraient plus de 3 mois de voyage, Betelgeuse d'Orion était estimée à cette distance mais les calculs plus récents la placent à moins de 500 a.l.).
Pour être plus précis, on est dans le système de "Kendai 兼題 ", sur la station relai de "stardrive comm" (communication hyperspatiale) dans un Lagrangien de la planète Gobi 戈壁. La station est une sphère de 40 mètres de diamètres et elle fait 6 étages. Elle va enfin être reconstruite et réactivée pour reprendre le contact avec la Bordure, un siècle après avoir été endommagée dans les Guerres entre les nations galactiques. Le Concordat est impatient de finir ces réparations et il est sans doute mieux que les PJ travaillent pour le Concordat plutôt que pour l'une des Megacorporations (même si cela peut être aussi drôle qu'un des PJ soit liée à une des entités politiques qui pourraient se faire accuser dans cette affaire). Sans divulgâcher, vous devinez que les PJ vont devoir découvrir qui pourrait avoir intérêt à saboter ce moyen de communication si historique qui va rouvrir la voie vers les Humains exilés à 300 années-lumière.
Ce scénario est conçu comme stressant : les PJ commencent dans la station in medias res, alors qu'ils flottent dans la microgravité et dans l'obscurité et que commence une course contre la montre pour la sauver d'un sabotage informatique. Il me paraît assez important d'avoir (en plus des habituels militaires ou à la rigueur des espions) au moins un PJ qui soit un bon ingénieur et/ou informaticien pour analyser la situation. En revanche, je ne vois pas trop ce que peuvent faire des PJ pilotes (tout se passe dans la station), marchands ou diplomates comme il n'y aura pas tellement de négociations. Si on veut que tous les PJ s'amusent, il faudrait donc soit les créer dans ce but, soit réécrire les scènes pour donner une place aux autres compétences. Je suppose que les pouvoirs Psi changeraient aussi des choses.
S'ils réussissent, ils se sont fait des ennemis d'une Megacorporation mais assistent à une date fondamentale, le début du grand retour vers la Bordure. C'est donc un cas exemplaire de début de campagne : les PJ ouvrent littéralement la porte vers le monde de l'aventure et vont redécouvrir comment la Bordure a pu changer en 125 ans. Il y a une station équivalente de l'autre côté, Nova Station dans le système Tendril et il y a aussi des forces internes à la Bordure qui peuvent tenter de détruire l'homologue de la station de Kendai (voir Threats from Beyond, chapitre 1).
L'aventure peut évoquer un peu Action on Akaisha Outstation (1985), une des premières aventures pour SpaceMaster qui se passait aussi sur une station (mais hors de tout système stellaire). Les stations jouent souvent le rôle des villes ou des donjons dans les jeux de rôle de science-fiction.
Une note sur le titre : "Starfall" (chute stellaire) veut dire "saut dans le drivespace" dans le jargon de Star*Drive, et il n'y a aucun saut dans le noir puisque c'est la station spatiale qui tombe dans le noir. Un vaisseau de taille normale fait des sauts de 10 a.l. en 5 jours (+ 5 jours de pause). Un "Starrise" est donc une sortie hors du drivespace. On "tombe" des étoiles ou on "remonte vers les étoiles".
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Red Starrise (20 pages) du même Rich Baker est indiquée comme une suite de l'aventure précédente, vers 2497, mais c'est si loin dans la Bordure qu'il me semblerait un peu curieux de passer directement de l'aventure précédente à celle-ci sans au moins une aventure intermédiaire sur Bluefall/Aegis et d'autres mondes.
Le déclencheur est que la station a reçu un vieil appel à l'aide (lancé en 2489 !), qui vient de la colonie de Silver Bell sur Spes/Hammer's Star. Spes était une colonie de la République Borealis (les intellectuels utopistes) et son message est donc adressé en priorité à cette République ou à ses alliés (Insight, Orion, Orlamu). Le Concordat vient d'envoyer un grand vaisseau, le Monitor (qui fait des starfalls de 50 a.l.) pour étudier la Bordure. Après avoir visité six systèmes (Tendril, Corrivale, Lucullus, Aegis, Oberon et les mondes en guerre d'Algemron), le Monitor n'est pas allé directement vers Spes mais s'est arrêté dans le système inoccupé de Meriden (à 9,8 a.l. de Hammer's Fall). Le Monitor envoie un plus petit vaisseau, le Concord StarShip Shrike ("pie-grièche"), de classe Moineau qui fait des starfalls de 10 a.l. Le Shrike est un vaisseau éclaireur qui n'a besoin que d'un équipage de 4-5 personnes (on peut décider qu'il n'y a que des PJ, mais le scénario propose de mettre un ambassadeur borealin) et le Monitor attendra le rapport à Meriden avant de sauter à son tour vers Hammer's Star.
Les PJ devraient recevoir la carte du supplément Star*Drive Campaign Setting p. 88 et pas encore la version plus détaillée dans le Star Compendium. Hammer's Star est à 88 a.l. en ligne droite depuis Tendril. Si on veut s'arrêter dans des mondes développés, le chemin le plus rapide et sans trop de longs sauts doit être Tendril-Ignatius (26 a.l.) - Ignatius-Lucullus (24,5) - Lucullus-Hammer's Star (32). Aegis est à 20 a.l. de Lucullus et à 43 a.l. de Hammer's Star. Le système habité le plus proche de Hammer's Star est Argos (31 a.l.).
Spes n'est plus habitée depuis le massacre de 2489 mais les PJ pourront trouver un pillard venu d'Oberon qui dépouille les ruines et avec qui on peut avoir un peu de roleplay. L'aventure a une atmosphère de mystère qui peut être intrigante.
Hélas, la révélation finale sur l'ennemi qui a détruit la colonie ne me paraît pas très amusante et ce serait sans doute un point important à modifier si on ne veut pas à nouveau de simples combats contre un Xénomorphe agressif avec lequel il n'y a aucune interaction possible autre que l'extermination. Cela me fait préférer le suspense de Black Starfall à celui de Red Starrise une fois que l'ennemi est révélé.
Une option est que le système peut être dangereux et qu'on peut tester les règles de combat spatial, contrairement à l'aventure précédente.
L'aventure se termine en disant que l'étape suivante sera le Star*Drive Campaign Setting.

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