mardi 8 octobre 2019

Elizabeth née Herring


Comme je me suis largement trompé depuis plusieurs années (en disant que ce médiocre escroc de Falstaff n'aurait jamais la nomination et qu'il ne pourrait jamais gagner), je ne vais pas prétendre sonder l'éligibilité d'Elizabeth Warren. Elle est infiniment plus brillante que Trump et de toutes manières, même si elle ne l'était pas, tout serait mieux que lui.

D'un côté, elle a moins d'habitude de Washington que Sanders. Sanders (78 ans) est élu du Vermont depuis environ 30 ans (Sénateur depuis 13 ans). Warren (70 ans) n'est élue que depuis 6 ans. On pourrait dire que cela va à l'avantage de Sanders, qui a une vraie cohérence de social-démocrate depuis des décennies, sur toute sa vie. Mais Sanders a toujours été un parlementaire marginal qui a eu peu d'influence dans la législation. Warren a eu une influence bien plus grande comme militante (sur le sujet de la Banqueroute personnel, problème typique de la société américaine et de son système inégalitaire monstrueux de santé), et s'est donc fait beaucoup plus d'ennemis mais elle n'a pas du tout la même cohérence : elle a été Républicaine encore jusqu'au tendre âge de 47 ans ! Il a fallu qu'elle attende le mandat de Clinton et Bush fils pour que cette juriste commence à s'impliquer sur des questions de limitations des avantages des banques.

Les programmes de Warrent & Sanders sont très similaires, bien plus à gauche que ceux d'Obama et Clinton, et une des vertus de Warren est qu'il est clair qu'elle est une politicienne qui aime se plonger dans les détails techniques de contenu et pas seulement sur les grandes lignes de communication. Les deux sont faiblement soutenus par la communauté noire (qui soutenait surtout Biden parce qu'il était censé être l'héritier d'Obama).

Un des arguments qu'on entend le plus contre elle est que la Misogynie a brisé la campagne de Clinton, qui était pourtant plus consensuelle que Warren. Mais après 4 ans de mandat d'un harceleur, cela ne fait peut-être que donner plus d'importance à sa candidature.

Trump aime la décrédibiliser en l'appelant "Pocahontas" (parce qu'elle a déclaré être d'origine lointaine amérindienne mais sans avoir pu donner de preuves généalogiques en dehors d'un test ADN qui ne fit qu'ajouter une controverse) mais toutes ces attaques misogynes et racistes ne se cristalliseront peut-être pas aussi bien qu'en 2016. Le fait qu'il l'attaque par ce biais rappelle qu'il craint aussi que son propre prétendu "Populisme" d'oligarque démagogue soit assez ridicule face à celui de la Démocrate.

4 commentaires:

Nicolas a dit…

Le programme de Clinton etait peut etre plus consensuel que celui de Warren (et par consensuel, je pense que vous voulez dire plus "centriste"), mais Clinton avait 25 ans d'histoires en tout genre dans ses valises et de nombreux ennemis un peu partout. Je pense que Warren n'aura aucun mal a recentrer son programme si jamais elle gagne la primaire.

Phersv a dit…

Oui, elle pourra recentrer le programme mais elle gardera sans doute une image personnelle un peu brouillée : très à gauche par rapport à une société où l'intervention minimale de l'Etat paraît encore du socialisme, trop "à gauche" dès qu'on quitte la Nouvelle Angleterre et en même temps avec un passé de Républicaine reaganienne.

Clinton avait un problème un peu analogue où elle semblait trop centriste, voire cynique et trop opportuniste pour une partie de la base démocrate qui s'est démobilisée.

Elias a dit…

"Clinton avait un problème un peu analogue où elle semblait trop centriste, voire cynique et trop opportuniste pour une partie de la base démocrate qui s'est démobilisée. "
Je crois qu'il y a eu aussi pas mal de ressentiment chez les supporters de Sanders qui ont eu le sentiment de ne pas avoir été traités équitablement par le parti.

Phersv a dit…

Oui, très peu ont voté Trump bien sûr mais une part significative a dit "Bonnet Blanc, Blanc Bonnet", comme Susan Sarandon.

Trump a gagné le Michigan (16 Grands Electeurs) à 0.23 points, la Pennsylvanie (20 Grands Electeurs) à 0,7 points, le Wisconsin (10 Grands Electeurs) à 0,7 points et la Floride (29 Grands Electeurs) à 1,2 points (les trois premiers auraient suffi à Clinton pour gagner). La démobilisation des supporters de Sanders semble avoir été un facteur.