lundi 14 octobre 2019

Narcisse & Néron

“All governments suffer a recurring problem: 
Power attracts pathological personalities. 
It is not that power corrupts but that it is 
magnetic to the corruptible.” 
 – Chapterhouse: Dune by Frank Herbert 

Il paraît clair que Donald Twitler est un "psychopathe narcissique" dénué d'empathie mais une thérapeute d'origine polonaise ("dabrowskienne"), Elizabeth Mika, a développé la même analyse sur son extrême narcissisme. Elle reprend un modèle plus général développé par les psychiatres Andrzej Łobaczewski et Kazimierz Dąbrowski, le risque que toute politique dérive en "pathocraties", dans le Charisme de psychopathes narcissiques où une minorité pathologique dirige une masse de personnes plus "normales" (en plus d'une "kakistocraties" où le pire sélectionne le pire entourage, ou "kleptocraties" où le pouvoir passe au pillage économique direct).

En passant, les médecins polonais ont l'air d'avoir encore plus de goût pour les néologismes grecs que les autres. Le moyen pour lutter contre les dérives pathocratiques est étudié par ce que Andrzej Łobaczewski appelle une "ponérologie" politique appliquée (la "ponerologie" étant l'étude du Mal moral en théologie). Le Mal collectif ne viendrait pas d'une structure économique ou idéologique (pour lui, une idéologie n'est guère qu'un prétexte instrumentalisé par le psychopathe mais pas son arme principale) mais du fait que les psychopathes ont tendance à exceller en politique par leur "machiavellisme", ce qui est une sorte de défaut pervers de toute politique.

Il a l'air de croire qu'il suffirait que les "Normaux" aient une connaissance rationnelle du diagnostic sur les psychopathes pour ne plus succomber à leur charisme ou à leur manipulation. Mais cela n'explique pas comment 40% des Américains peuvent rester un socle si stable où le Mal moral de Donald Fuckface Von Clownstick semble devenir une nouvelle contre-norme, "normalisé".

Cette théorie politique des psychiatres me paraît courir le risque de naturaliser énormément les différentes formes de dérives politiques comme une simple épidémie de psychopathie.

Il faudrait alors s'interroger pourquoi les "Normaux" deviennent de plus en plus fascinés pour les psychopathes - ce qui est d'actualité quand on voit le contre-sens que font certains (comme l'étrangement caricatural Juan Branco) sur le film récent sur le Joker en croyant y voir une Révolte émancipatrice alors qu'il s'agit sans doute avant tout d'un Psychopathe sadique qui utilise une Révolte fasciste ou nihiliste. Le Joker n'est pas une réaction ou un mécanisme de défense mais un symptôme. 

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