Je reviens de la première journée du Festival BD à l'ENS-Paris (vous avez encore une chance le 1er mars, 3 euros l'entrée). Je ne connaissais pas bien les auteurs à part les expos sur Xavier Dorison et sur Mézieres (je n'avais jamais remarqué les emprunts de Star Wars à Valérian, c'est parfois criant). Beaucoup de dédicaces mais je n'aime pas vraiment cela.
Mézières parlait surtout de son développement en tant qu'artiste au fil des albums. J'ai un peu honte de l'avouer mais comme nous sommes entre nous, suis-je le seul à trouver que le nouveau style de Mézières depuis à peu près Les armes vivantes est moins agréable qu'avant ? Ou ai-je juste vieilli ? Je crois même que je préfère le Mezières encore immature sur Alflolol que sur le cycle du Métro Châtelet (où la faute vient aussi de Christin : la symbolique lourde des quatre éléments et de la Psychanalyse de l'Imaginaire me laisse froid).
Une très bonne surprise a été la conférence de Denis Bajram sur le dessin et l'ordinateur.
J'avais des préjugés idiots contre son style à cause d'un regard trop paresseux sur ses couvertures et il est en fait incroyablement créatif, se renouvelant et transformant son dessin de manière vraiment exploratoire. Il a peint à l'ordinateur des coloriages de planches qui donnaient une impression d'aquarelles.
Il a su parler avec beaucoup d'éloquence de l'art du dessin et de la narration. Il citait une phrase de Tardi "Un style, c'est tout ce qu'un artiste ne sait pas faire", toutes les solutions trouvées pour résoudre des difficultés sur ce qu'on n'arrive pas à faire, et il a su bien illustrer cette esthétique négative.
Il a aussi indiqué deux anecdotes sur des dessinateurs que je ne connaissais pas. (1) Aucun artiste n'ose encrer directement, sauf Moebius, qui est le seul à parvenir à ce point de virtuosité au premier trait. (2) Bajram a dit que le cas inverse était le Canadien Travis Charest. J'avais toujours cru que Charest - connu pour ses retards - n'était simplement que paresseux ou peut-être moins compétent, mais c'est le contraire, il nous a assuré avoir vu lui-même que Charest est un perfectionniste extrême qui n'arrive plus à finir une planche tant il la travaille pendant plusieurs semaines. D'après Wikipedia, il aurait mis 7 ans à faire les 30 pages des Meta-Barons... Dommage que je n'aime pas les scénarios sur lesquels Charest a travaillé car cela donne vraiment envie d'essayer d'approfondir.
Bajram a aussi montré le projet d'une bd qu'il essaye de vendre à Marvel Comics et j'espère que Joe Quesada va accepter : il s'agirait d'une histoire des traumatismes américains depuis 50 ans, vus à travers une vision uchronique des Quatre Fantastiques.
On Writer’s Block: Part 2: What I Do About Writer’s Block
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We use the term “writer’s block” to describe our inability to deal with the
emotions we feel when we face a blank page or a problem with the work that
does...
Il y a 4 heures
2 commentaires:
Travis Charest, je ne connaissais pas, j'ai découvert en achetant "Spacegirl" sur un coup de tête (séduit par les dessins, quoi). C'est en ligne gratuitement http://spacegirl.travischarestgallery.com/?issue=01
Entre le space opera classique et sa parodie calvin-et-hobbessienne. Chaque page est délicieuse
Effectivement, merci, je ne connaissais pas et c'est en effet digne de certains Moebius. Ses WildCATS ne me paraissaient pas aussi bons dans mon souvenir.
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