L'éditorialiste Paul Krugman, qui a longtemps été l'un de mes favoris, fait clairement campagne pour Mme Clinton et contre Obama mais je ne comprends pas toujours ses derniers arguments :
Many progressives fervently support Barack Obama, an early war opponent, even though his domestic platform is somewhat to the right of Mrs. Clinton’s.
Là, je reconnais mon ignorance. Quelqu'un peut me renvoyer à un exemple où sa politique est plus à droite ? Obama parle certes de manière agaçante toute le temps de négociation bipartisane mais dans le détail il m'apparaît à peu près aussi centriste que Clinton.
On health care — which is closely tied to overall concerns about financial security — there is a clear, substantive difference between the candidates, with the Clinton plan being significantly stronger.
Le plan Clinton tel que je le comprends revient à rendre obligatoire un plan d'assurance privé (comme pour la voiture). A part enrichir les compagnies privées, je ne vois pas en quoi cela améliore la situation de la santé. Non, j'exagère, cela élimine la sélection (les compagnies d'assurance ne peuvent plus toutes refuser les familles de patients couteux) et il y a des aides fiscales pour que les entreprises fournissent un plan (alors que dans son plan de 1993, sans doute plus équitable, cela serait devenu une contrainte légale, pas une incitation). C'est certes moins à droite que les plans républicains qui ne se fondent que sur des compte épargne-santé individuels ("HSA").
Le programme d'Obama conserve certes des aspects actuels de l'assurance dépendant de l'entreprise, mais d'après cette fiche ajoute un nouveau programme fédéral. Celui de Clinton ne me semble pas avoir d'équivalent (à part pour les anciens combattants).
J'ai toujours eu un grand respect pour les instincts très sûrs de Krugman depuis 2000, mais je ne peux pas m'empêcher de trouver ses critiques actuelles étranges.
Soit il est guidé par une sympathie personnelle pour les Clintons (ce qui serait compréhensible), soit (sans vouloir être désagréable ou trop michaelmoorien) il est aussi payé par les assurances privées que l'est Mme Clinton (en 2006 elle fut la Sénatrice américaine qui reçut - à part Santorum - le plus d'argent des compagnies d'assurance avec 854 462 dollars en contributions. Clinton est d'ailleurs la seule Démocrate à être tant soutenu par ce camp (ils ont donné 65% de leurs contributions aux Républicains). Je doute que ces entreprises donnent près d'un million de dollars sans rien en retour...
And Mr. Obama’s attempt to win over workers by portraying himself as a fierce critic of Nafta looked, and was, deeply insincere — an appearance particularly costly for a candidate who tries to seem above politics as usual.
J'avais encore des doutes sur mes arguments précédents, qui sont trop techniques pour moi, mais là, pas de doute, Krugman se fout de la gueule du monde.
J'ai vu Hillary Clinton encore plus ridicule en train de critiquer le NAFTA alors que chacun sait qu'elle le soutenait. Si Obama a vraiment été hypocrite à ce sujet, c'est au mieux un argument "Tu Quoque" qui s'annule.
2 commentaires:
Les éditorialistes du NYT de façon générale ne s'honorent pas par leur comportement partisan pendant cette campagne : il n'y a qu'à voir, dans le camp opposé, le Clinton Hater qu'est devenu Frank Rich, que je lisais pourtant avec beaucoup d'intérêt auparavant.
Un problème des arguments anti-Clinton est qu'ils s'appuient souvent sur des questions de "forme" : Obama fait plus dynamique ou est plus "inspiring".
Le problème essentiel de Clinton est qu'à force de vouloir se recentrer en 2001-2006, elle est devenue un repoussoir pour une partie militante de la base démocrate (sans que cela lui profite beaucoup au centre, d'ailleurs).
Mais les Obamites exagèrent quand ils la traitent comme si elle était Zell Miller ou Joe Lieberman alors que ses votes sont en fait très similaires à ceux d'Obama.
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